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Voxmetoo : Témoignage Shindehai / Starrysky

Jun 16th, 2023
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  1. Hey, je rangeais mes affaires d'avant le Japon pour trier un peu, et j'ai retrouvé pas mal de cahiers (j'aime écrire pour réfléchir). Du coup, j'aimerais vous parler de ma pire relation amoureuse. #manipulation #abusdeconfiance #çavamieux (1/x)
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  3. Pour des raisons de confidentialité (hmhm), on appellera ladite personne Roger. Tous les prénoms ont été modifiés sans prendre en compte le genre ou le sexe des personnes, et les lieux aussi. J’ai conservé tous les messages, tous les échanges, et j’ai mis du temps à prendre du recul sur ce qu’il s’était passé. En préambule, j’aimerais juste dire que ça a été dur pour moi de passer à autre chose, que la colère et la douleur ont fait un petit bout de chemin avec moi dans ma vie après ça. Mais je suis passé à autre chose. Presque. Je pense pas que je saurais me contenir si Roger venait me parler HAHA :’)
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  5. Bref, donc, tout commence il y a quelques années. C’était pas une super période, ma mère était gravement malade, j’étais à Paris pour mes études et elle était hospitalisée à Marseille. Je ne voyais personne de ma famille proche (frères/soeur/père/mère), et j’étais dans un tel état que je ne pouvais pas me lever de mon lit le matin. J’étais coincé, littéralement. (Ça s’appelle la dépression pour ceux qui se demandent.). Je ne pouvais rien faire. Mais bon, je me suis dit que j’étais un battant, et c’est comme ça que ma chaine youtube est née TA-TA-DAM !
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  7. Donc j’ai rencontré ce gars à une petite convention bien sympa. Il était sur le stand d’amis de l’époque et donc on a commencé à taper la discute, et tout, c’était grave bien. Alors j’lui ai demandé si on pouvait se voir le soir de la convention. Il a accepté, et tout de suite, on s’est rapproché. C’était vraiment cool. Quand le weekend fut terminé, il m’a demandé si je voulais continuer avec lui. Juste avant que je dise « oui » (ça fait un peu mariage, mais non, c’était pas ça xD), il m’a précisé que son travail était très important pour lui, et qu’il passerait toujours avant tout le reste. JE VOUS LE DIS, si quelqu’un vous sort ça, ça pue. De fou. J’étais jeune et innocent (et en pleine dépression où le moindre signe d’affection était vu comme un cadeau du ciel.)
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  9. J’ai donc dit ok. Il est rentré chez lui (à Bordeaux, yeah.). La première partie de notre relation s’est faite plus ou moins comme une relation à distance normale (j’imagine?) : on se parlait sur skype tous les soirs, on jouait à des jeux en ligne, etc. J’ai aussi pendant cette période rencontré l’un de ses collaborateurs (On l’appellera Samuel). Je me suis beaucoup rapproché aussi de cette personne amicalement. On se voyait parfois sans Roger (Samuel habitait en IDF), on discutait. C’était cool, je l’appréciais beaucoup, Samuel.
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  11. Je vais vous donner une anecdote (parmi des milliers d’autres) pour vous donner une idée de la relation :
  12. Par exemple, Roger et moi on jouait à un certain jeu à cette période, jeu qui a lancé un concours de covers musicales. Etant tous les deux musiciens, je lui ai proposé de participer, comme ça ça faisait un truc entre nous, c’était cool. Il m’a répondu froidement que ça ne l’intéressait pas. Soit, j’ai participé de mon côté :3 Et deux jours après, qu’est-ce que je vois ??? Sans m’avertir, évidemment, il a participé avec Samuel. J’étais choqué. SE-RI-EU-SE-MENT ??? Et en plus ils ont gagné. Un voyage à l’autre bout du monde, un peu comme une lune de miel. Ils y sont allé à deux (Samuel est en couple aussi, mais ça ne semble déranger personne) Je fais un peu la personne trop jalouse, mais sérieux, il m’a dit qu’il voulait pas participer, et il gagne avec un autre, wtf. Mais pourquoi pas après tout. Si seulement ce n’était qu’une anecdote isolée...
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  14. Mais notre histoire avance.
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  16. Régulièrement, Roger montait sur Paris pour me voir :3 (et travailler. Avec ses collaborateurs dont #Samuel). J’étais toujours aux anges quand on se voyait environ une fois par mois. Mais la situation s’est dégradée quand il a commencé à attendre un mois et demi pour venir. (— J’étais toujours en dépression, mais ça s’améliorait, merci Youtube !). Pourtant il n’avait pas de raison sérieuse qui l’empêcherait de venir, et largement les moyens. Non, il connaissait ma situation, mon état, mais j’ai dû le supplier pour qu’il vienne parce que moi je n’avais pas du tout les moyens de prendre le train jusqu’à Bordeaux (surtout que je ne pouvais pas dormir chez lui parce que « ses parents ». Jamais su si c’était vrai. Moi il pouvait toujours dormir chez moi sans conditions, pratique pour son boulot...). Mais pourquoi pas après tout, c’est exceptionnel. Et c’est là que commence le début du chemin de pierres blanches des stupidités que j’ai accepté.
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  18. Dans mon état, j’ai dû lui demander de me promettre qu’on se verrait au moins une fois tous les mois, et aussi parce que, dans ma conception d’une relation, c’était le minimum syndical. Il m’a dit « oui oui, je te promets. Hm. » Génial !
  19. Le mois suivant, il ne vient toujours pas. Quand je lui fais la remarque, sa seule réponse est « Mais j’ai jamais dit ça, t’as des soucis de mémoire. ». Première fois de ma vie qu’on me dit que j’invente des trucs ! WTF dans ma tête. Du coup je lui dit « eh bien promets-le moi maintenant alors :D » . Sa réponse ? « Non, je n’ai pas que ça a faire. Je t’avais prévenu que le travail serait le plus important de tout. ».
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  21. Notre relation continue d’avancer.
  22. Je lui rends de plus en plus service pour l’héberger ou pour l’aider à préparer plein de choses pour son travail. Je ne demande rien à part sa présence. Je l’aime et j’ai juste besoin de lui près de moi. Il l’a bien compris.
  23. De son côté, il m’a fait promettre de ne dire à personne, sauf ma famille, de cacher que je suis avec LUI, ROGER. Il ne faudrait pas déplaire à ses fans... A plusieurs reprises, il m’a menacé de me larguer si je le disais à certaines de mes amies. C’était à un stade où, elles savaient, mais elles ne me disaient pas qu’elles savaient, pour ne pas me mettre en porte à faux avec lui. Sérieux ?
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  25. On arrive 7 mois plus tard.
  26. Je l’aide à préparer et à gérer des conventions en plus du reste.
  27. Arrive une convention où il a problème technique nécessitant un déplacement par voiture. Ayant le permis -et une voiture- contrairement à lui, je propose de l’aider en échange d’une place dans l’hôtel, l’entrée à la convention et le remboursement des frais (essence/péage). Juste pour pouvoir passer un peu de temps avec lui en échange de mon travail et ne pas perdre trop d’argent. Je me suis tapé une journée entière de route pour faire Paris-Bayonne avec Samuel. On a fait un arrêt à Bordeaux pour récupérer le matos de Roger et lui-même. Dans l’absolu c’était cool, ça me permettait d’aller en convention gratuitement. Et surtout d’être proche de lui. Cependant, ça a été l’ouverture à toujours plus. J’ai fait des MILLIERS DE KM pour lui sans AUCUNE reconnaissance, ni merci. Et je n’étais toujours « pas membre » de son groupe donc invisible. Ce n’était pas faute d’avoir demandé ou de m’être investie. Mais il valait mieux que je travaille en silence et discrètement.
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  29. J’ai pu rencontrer d’autres collaborateurs (Harry, Maurice, Tarik et Noemie, entre autres). Tout se passait toujours dans une bonne ambiance, au-delà du fait que j’étais invisible. J’ai aussi commencé à travailler en tant que cadreur pour Roger, toujours sans avoir de réelle reconnaissance. Et bénévole bien sûr. Au stade où il mutilait mon pseudo (pas de YoanK, non juste Yoan...).
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  31. Un jour, plus tard, en tant que “taxi officiel”, je dois aller à Nîmes en chargement plein (3 personnes dans la voiture + moi, sans Roger mais avec Samuel). Tout se passe bien. J’avais même demandé à quelqu’un qui s’y connait de revérifier les pneus. Tout se passe aussi bien que d’habitude. Le retour par contre. La chaleur fait qu’on a un accident. Ce jour-là, j’ai crû voir ma mort arriver, et on s’était promis tous les 4 de ne pas en parler publiquement sans l’accord des autres. J’rentrerai pas dans les détails pour cette raison (même si personne n’a respecté cette promesse sauf moi.) Le fait est qu’on se retrouve à l’hosto avec Samuel et qu’on y passe la nuit. Le lendemain, je demande à Roger de me rejoindre chez moi parce que j’ai les images en tête rien qu’en fermant les yeux (Etat de choc toussa.). Il refuse et c’est Samuel qui prend le téléphone pour lui dire un truc qui ressemblait à peu près à : “On a failli mourir alors tu vas bouger tes fesses ok ?”.
  32. Pour lui, il viendra.
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  34. Bref, on rentre, il me rejoint le soir. Quand il doit finalement retourner chez lui, miraculeusement, sa mère accepte que je vienne aussi et que je dorme chez lui :0. Après cet évènement, je suis revenu plusieurs fois, et sa maman est vraiment une chouette personne :3 Dommage, on ne se reverra jamais.
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  36. Après, il a emménagé chez moi.
  37. Enfin, dans l’appart que mon père me prêtait gracieusement :) (Merci Papa, même si tu ne liras jamais ça ?)
  38. Ça faisait 1 an 1/2 qu’on était ensemble à ce stade. Alors, bon, déjà, jamais il a posé d’argent pour aider mon père qui payait toutes les factures alors qu’il gagnait correctement sa vie. On partageait uniquement l’argent pour les courses, comme si c’était les seuls frais de l’appart. Narmol. Pas de merci à mon père. Aucune reconnaissance. Pour changer. J’ai commencé à cadrer la moitié de ses vidéos (par moitié, je veux dire qu’il y avait une partie -au moins- qui était cadrée par moi dans chacune de ses vidéos à cette période.). Je le maquillais/coiffais pour les conventions. Je réparais ses jeans troués/trop grands quand il fallait. Même live en pleine convention (oui, c’est arrivé). En plus de faire le taxi et préparer les choses et tout le reste bien sûr.
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  40. J’ai pris des centaines de photos pour lui (toujours dispo sur son FB et son Insta, sans crédit pour la plupart.). Un jour, il avait besoin d’une deuxième voix féminine pour l’une de ses vidéos. Je me suis proposée (normal, j’suis littéralement à côté de toi, je suis chanteuse, j’ai les compétences pour ce que tu demandes, la base nan ?). Je me suis pris un « Non, mais tu sais, je ne peux pas travailler avec les gens qui sont pas TRES bon ou TRES famous. Alors reviens quand t’auras plus d’abonné ou que tu chanteras mieux. » Wtf. D’où tu sors ça à la personne avec qui t’es en couple sans filtre ???
  41. Et ce n’est qu’un exemple. J’avais droit quotidiennement à des remarques rabaissantes, mais c’était encore monté d’un cran.
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  43. Ce sera la première réflexion d’une longue série. Mon moral baissait après avoir pourtant réussi à sortir de la dépression (merci les gens qui me suivaient à cette époque, et qui me suivent toujours. Vous me rendez vraiment happy d’être là :3) J’avais commencé à y croire. Je ne chante pas si bien. Je suis un KK. J’avais le droit de rien, sauf fermer ma gueule. Et travailler. Viens alors Tarik qui m’a proposé de travailler ensemble sur un projet de JV en tant que Game Designer. (Si vous n’êtes pas au courant, j’adore les JV, je fais la Global Game Jam tous les ans, et c’est très cool Vuala.) Trop bien ! Quelqu’un reconnait mes compétences en quelque chose ;_; Merci Tarik <3 Je travaille quelques mois dessus mais des soucis d’argents font qu’on est obligé d’abandonner le projet. J’apprends tout de même que Roger ne voyait pas d’un bon oeil que je travaille avec l’un de ses collaborateurs.
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  45. D’ailleurs, Roger, lui, croit en la méritocratie.
  46. Déf de wiki : e mot méritocratie (du latin mereo : être digne, obtenir, et du grec κράτος (krátos) : État, pouvoir, autorité) établit un lien direct entre mérite et pouvoir.
  47. Ce qui veut dire que plus tu es méritant, plus tu as de pouvoir. C’est un sujet d’utopie/distopie car construire une société sur la méritocratie nécessite de définir ce qu’est être méritant. Et comme souvent c’est quelqu’un qui le définit, donc ça devient une dystopie. (La page Wiki en parle bien, allez voir.) BREF, je n’étais donc pas assez méritant pour avoir quelque chose en retour. Dans son sens à lui, ça voulait dire travailler sérieusement en étant à disposition et en étant important pour lui. Je travaillais beaucoup et sérieusement mais je n’étais pas « important ». Dommage pour moi. J’avais même pas le droit d’être crédité.
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  49. Bref, les mois passent pareil. Et là, mon père nous met un ultimatum : on doit payer le loyer ou partir. Roger préfère ne pas dépenser d’argent (surtout pour mon père ?) et on commence à chercher un appart sans succès en IDF. C’est là que l’idée d’une collocation avec ses collaborateurs prend de l’importance pour lui. C’était un projet qui était discuté depuis un moment mais IL a pris la décision et tout le monde à suivi. La question était de savoir où. Personnellement, je voulais rester en IDF ou aller plus au sud-est pour me rapprocher de mes parents. La décision a été prise d’aller a Caen (wtf. Je vous aime bien les caennais, mais pourquoi j’ai accepté de m’exiler loin de tout ce que je connais, je ne sais pas.).
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  51. Donc on se met en collocation avec Harry, Maurice et Noemie. Ça a été difficile. Ces gens n’avaient jamais réellement habité sans leurs parents, et du coup, ça devenait n’importe quoi. On a tous nos tics, et perso, je déteste qu’on touche ma nourriture. Surtout quand je suis en train de la faire. Bref, je faisais de mon mieux pour respecter les gens, mais les gens eux, ne faisaient pas d’efforts. C’est ma mère qui s’était porté caution pour le logement et je payais ma part du loyer mais je n’étais pas respecté. Il a fallu que je pleure littéralement pour avoir le droit à la chambre la plus grande, sachant que nous étions le seul couple de la colocation. Et Roger voulait la diviser en deux pour agrandir son espace de travail pro...
  52. Rapidement Roger et ses collaborateurs décident de se passer de Tarik et on ne doit plus lui parler désormais. C’est Roger qui décide maintenant.
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  54. Noël arrive. On décide de se faire des cadeaux les uns les autres et de faire une sorte de petite fête. Maurice ne peut pas participer alors je lui offre son cadeau en premier : un livre de Steven Universe (c’est grâce à lui que je connais donc vuala.)
  55. Le soir arrive, j’ai fais un gâteau, on mange raclette, donc trop bien. Vient le moment des cadeaux. Roger me passe un paquet et je me dis « tiens, c’est bizarre, on dirait celui que j’ai mis pour Maurice » … C’était le même.
  56. Roger avait repris le paquet que j’avais fait pour Maurice, et avait glissé dedans ———— un livre Steven Universe identique à celui que j’avais offert à Maurice. W-T-F.
  57. Les années précédentes, on s’était offert des trucs entre 20 et 40E. Il m’a offert un livre à 3,40E au même niveau que ses collaborateurs. Ou même moins cher... Je me suis senti trahi, genre vraiment. Les cadeaux que les autres de la collocation m’avaient offerts étaient plus recherchés que celui que lui m’avait offert. Sérieux ?
  58. Ca peut paraître futile mais je n’avais jamais de cadeaux de sa part ou d’attention particulière, alors que moi je lui dédiai une grande partie de mon temps et de ma vie.
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  60. Peu de temps après, j’ai commencé à voir une psy. Elle a vraiment été cool, et elle m’a permis d’y voir un peu plus clair (même si j’étais toujours dans le mode « je l’aime alors tavu, faut faire des efforts hmhmhmhmhmhmhmhm. »). Il se passe d’autres événements du même genre. J’étais jamais assez bien pour lui. Ce que je disais n’avais jamais de valeur. J’étais un morceau de KK qui trainait. J’avais pas le droit d’avoir d’émotions parce que si j’en exprimais, j’en faisais toujours trop.
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  62. Arrive un dimanche (?) soir. On venait d’avoir une conversation avec Harry qui permettait de mieux se comprendre et ça faisait du bien. Roger était parti en weekend avec Samuel pour voir les gens qui les suivent et faire une soirée. Et on était en train de ranger avec Harry quand il est rentré.
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  64. J’ai passé une soirée pourrie. Pas la pire en parlant de Roger, mais vous verrez ça dans la suite. Il est donc rentré, et sans m’embrasser, il est entré dans notre chambre. Je l’ai suivi. Je savais que ça allait pas être cool, j’arrive un peu à lire les têtes et les ambiances. Donc je lui dit, en espérant me tromper de tout mon coeur, “bah, tu m’embrasses pas pour dire bonjour ??”. Et là, il me dit “Yoan, faut qu’on parle.”. Mon coeur s’est brisé en mille morceaux.
  65. J’avais tellement mal. J’avais pas besoin de plus pour savoir ce qu’il allait dire.
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  67. R: “Yoan, je… Je ne suis plus amoureux de toi.”
  68. Y: *pleure*
  69. R: “Je te laisse le choix, si tu veux, on peut continuer notre relation jusqu’à ce que l’un d’entre nous trouve quelqu’un d’autre.”
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  71. WTF IS THAT PROPOSITION ??? Vous vous êtes déjà fait largué comme ça vous ? Moi c’était la première fois (j’espère la dernière. En tout cas, si ça arrive une nouvelle fois, je saurai ne pas être si pathétique HAHA.). J’avais TOUT FAIT pour lui.
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  73. Je ne réponds pas à sa proposition tout de suite, et je pars le lendemain matin pour Paris. (il est au courant, c’est pour réfléchir.). Je passe mon temps entre deux personnes : Ma meilleure amie et ma confidente de l’époque (on était confidentes mutuellement). Elles m’ont remonté le moral de façons différentes mais c’était cool, parce que j’avais besoin de ce temps pour ne pas sombrer dans le noir total. J’ai décidé d’écrire une chanson pour Roger, pour lui dire que je veux nous donner une chance de réparer tout ça. Des paroles où j’ai ouvert mon coeur en toute fragilité. J’y ai même dressé une liste de tout ce que j’étais prêt à faire pour lui faciliter encore plus la vie. J’ai tout fait pour y croire.
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  75. Roger vient me chercher, à pied parce qu’il a toujours pas le permis après trois ans, à la station de Bus. Je lui passe mes écouteurs et lance la musique, sans rien dire. Il me rend les écouteurs après les trois minutes de musique synthétique avec la voix enregistrée au portable. Je n’aurais droit qu’à un “ok si c’est ce que tu veux” et on rentre. Pas de commentaire.
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  77. Le lendemain, mon cerveau est plus clair. Je me rends compte qu’il fait tout pour me pousser à ce que moi je prenne la décision de tout arrêter… Ce n’est pas la première fois qu’il fait prendre aux autres les décisions qu’il préfère éviter d’assumer.
  78. Et d’un coup, me revient cette phrase “on peut continuer notre relation jusqu’à ce que l’un d’entre nous trouve quelqu’un d’autre.”
  79. Je décide d’aller le voir pour savoir s’il a quelqu’un en vue.
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  81. Je descends à l’étage du dessous où il travaille et je lui demande simplement. S’il me répond d’abord “non, non”, il avoue finalement assez vite avoir des vues sur quelqu’un. Après quelques minutes à essayer de lui tirer les vers du nez, il me dit finalement qu’il s’agit de Samuel à qui il s’est déclaré le weekend où ils étaient à Bordeaux. Samuel est fiancé à un autre à cette période de l’histoire. Il a donc commencé par mettre un vent à la demande de Roger.
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  83. Roger me fait promettre une fois de plus de n’en parler à personne. Je lui dis “ok, mais seulement si tu me racontes tout”. J’ai besoin de savoir pour avancer et passer à autre chose.
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  85. Vient alors une autre convention, qui se passe précisément le weekend de mon anniversaire. Entre Samuel et moi, c’est le pôle Nord. Il ne sait pas que je sais. Je ne sais pas comment réagir avec lui. Finalement, tout le monde (sauf Roger) m’offre un petit truc pour mon anniversaire, et il m’offre une poupée.
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  87. Je prends ma décision. Pourquoi on n’en parlerait pas tous les trois d’abord ?
  88. Mais avant d’en parler tous les 3, je veux d’abord en parler à Samuel.
  89. Je prends donc Samuel à part un peu avant la fin de la convention, et on discute pendant une heure. De cette conversation, je me rappelle surtout de deux choses :
  90. Quand Samuel a refusé les avances de Roger, ce dernier lui a répondu qu’il préfèrerait alors le virer du groupe plutôt que de le voir tous les jours alors qu’il lui a mis un vent.
  91. Pour Samuel, la musique c’est le plus important. Il préférerait vivre sans amour que sans musique. Le groupe c’est tout pour lui. Ce sont ses mots exacts.
  92. Je peux comprendre mais je lui dis quand même que ça ne doit pas être super pour l’ambiance et pour sa vision de lui-même.
  93. Moi j’appellerai même ça du chantage mais bon...
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  95. Et puis, enfin, Samuel me dit un truc bizarre. “En fait, Roger s’est déclaré à moi le weekend où j’étais à la coloc. Pour ça que c’était bizarre quand tu m’as amené à la gare après.”.
  96. Je … Quoi ? Pourquoi ? En fait, j’ai (toujours) pas compris pourquoi il a menti sur un détail d’une semaine. Il s’est passé une semaine entre les deux évènements.
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  98. Après cette discussion, on rentre et Samuel revient à la coloc avec nous. Je lui avais dit mon projet d’en parler tous les trois, et du coup, j’amorce le truc avec Roger.
  99. Y: “C’est quand que tu t’es déclaré à Samuel déjà ?”
  100. R: “Je te l’ai dit, c’était le weekend où on était à Bordeaux.”
  101. Y: “Je sais de source sûre que ce n’était pas ça.”
  102. R: “C’est qui ta source sûre ? C’est MOI ta source sûre !”
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  104. Il répondait souvent comme ça, en se positionnant en victime mais avec une posture super agressive. Et avec beaucoup de domination.
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  106. Y: “Non, mais du coup, j’aimerais qu’on en parle tous les trois avec Samu…”
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  108. Il s’est levé d’un bond et m’a regardé avec des yeux vraiment flippants. Et je voyais pas grand chose (vive la myopie), mais je les voyais eux. Un regard fou.
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  110. Roger: “Pourquoi tu mens ? T’as fouillé dans mon portable !! T’es vraiment horrible, pourquoi t’as fait ça, sérieux ? ”
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  112. Pourtant il savait que je n’avais pas les codes de son téléphone … Je rétorque en vain, il continue.
  113. Il avance son visage vers moi, avec un ton violent, des yeux terrifiants et en me hurlant dessus. Je me sens vraiment menacé, et il m’insulte. “Sale mytho !!!!!!”
  114. On revenait de convention, les soirs précédents je n’avais presque pas dormi, et je passais mes journées à bosser (pour lui. Bénévolement).
  115. J’étais à bout de nerfs, je n’en peux plus, rien ne le calme et je fini par me défendre en lui mettant une claque. De rage, il me prend par la gorge avec sa main.
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  117. Une des règles de notre colocation était de ne JAMAIS entrer dans ma chambre si je n’ai pas dit d’entrer. Mais Noemie était inquiété par les cris et est entré à ce moment là. Il nous sépare et se met en bouclier de Roger.
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  119. N: “ Tu ne le touches plus.”
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  121. Le gars me tenait littéralement par la gorge mais j’étais pointé comme le grand méchant de l’histoire. S’ensuit un tribunal populaire où Roger et ses collaborateurs m’entourent pour décider si j’étais une malade mentale.
  122. Si oui ou non, j’avais fouillé dans le portable de Roger.
  123. Parce que oui, maintenant, tout le monde est au courant pour mon histoire de couple...
  124. Mais je n’avais pas eu besoin de fouiller dans le portable de Roger puisque c’était Samuel qui m’avait donné sa version…
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  126. Personne ne me croit. Roger est très convaincant, il se pose en victime et il parle avec autorité. Moi je pleure. Il s’en sert pour me faire passer pour fou.
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  128. Ca tourne en rond. La seule personne qui admet que j’ai des raisons d’être au bout de ma vie et de lui mettre une claque c’est Samuel, mais elle l’avoue à demi-mot tout en nuançant (très) fortement ses propos. Roger a une influence énorme sur son groupe. Il peut choisir qui doit partir ou qui doit rester. Et il le sait.
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  130. Roger les prend à part dans la salle de bain. Quand ils reviennent, ils commencent par dire “Bon, Yoan …”,
  131. Mais j’ai pu reprendre un peu de contenance pendant ce temps. Je les arrête et leur dit de venir avec moi cette fois-ci, dans ma chambre.
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  133. La discussion commence alors par Noemie qui me demande ce que je vais faire si Roger reste sur sa version. Ma décision est prise.
  134. S’il ne dit pas la vérité, il se débrouille pour la prochaine convention à laquelle on devait aller 2 jours plus tard.
  135. Oui à ce stade de l’histoire j’étais toujours d’accord pour être le taxi bénévole de toute l’équipe. Malgré la rupture, le mensonge, et le mauvais traitement.
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  137. Mais là pour la première fois je commence à dire stop.
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  139. Je ne serai pas taxi pour un gars qui ne me respecte pas et qui n’assume pas ses paroles. On retourne dans la pièce principale et après avoir exposé ma décision, il avoue, à demi-mot, comme si ça lui arrachait la bouche, que j’avais raison.
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  141. Après, il s’enferme avec Samuel et Noemie dans la chambre du dernier. Je ne l’ai pas revu de la soirée (que j’ai passé à pleurer, mais tout va bien.) Le lendemain s’ensuit une conversation (entièrement filmée pour pas qu’il remette en cause ma santé mentale une nouvelle fois.) où nous décidons de la suite. Il veut dormir dans la chambre mais pas dans le lit. Je ne veux pas voir sa tête. J’arrête de me laisser faire. On prend quelques décisions.
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  143. On reste donc à coexister dans la coloc.
  144. Je passe une semaine de merde. Il m’ignore ou me parle super mal, se colle à Samuel devant moi volontairement. Ca devient invivable.
  145. Ensuite arrivée d’une tierce personne Johanna, amie de tous les deux, à qui je demande de l’aide parce qu’il n’écoute pas mes arguments.
  146. Il est entouré de ses collaborateurs, de son groupe qui dépend de lui et d’une fille qui lui a longtemps couru après. Moi je suis seul.
  147. S’ensuit un débat qui se finit sur “Roger sera gentil avec Yoan jusqu’à ce que Yoan parte au Japon, puis de la maison par la suite. Yoan ne s’accrochera pas à Roger et n'essaiera pas de changer les choses.” J’avais déjà abandonné mais il était persuadé que j’allais encore essayer de m’accrocher à lui.
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  149. A ce moment là, je parle toujours avec ma confidente de l’époque. On échange nos vies de merde, c’est cool. J’avais prévu depuis longtemps de partir au Japon deux semaines, là ce sera bien parce que j’ai besoin de prendre du recul et de me changer les idées. Ma confidente me promet de venir m’aider à faire mes cartons quand je reviendrai du Japon. Je déteste faire des cartons alors je suis content de l’aide.
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  151. Viens le jour du départ.
  152. Je pars donc au Japon pour deux semaines.
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  154. J’ai passé un super séjour, mes parents me proposent de partir avec eux une semaine. J’accepte, ayant quitté mon job à Caen pour repartir à Paris. Après j’étais censé emménager en colocation chez ma confidente mais… Tout ne s’est pas passé comme prévu.
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  156. Lorsque je suis revenu du Japon, j’ai trouvé une ambiance toute pourrie. Les gens m’ignoraient au maximum. Ma “confidente” ne m’a finalement pas aidé à faire mes cartons. Enfin, à peine.
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  158. J’entendais Roger lui dire des choses comme “Je suis vraiment désolé que Yoan ne soit pas là pour toi. Franchement, je trouve ça dégueulasse qu’elle te laisse sur le côté. C’est pas comme ça qu’il faut traiter les invités.”
  159. Pourtant ma confidente était venue là pour m’aider à faire les cartons à la base.
  160. Mais Roger qui commençait à bien la connaître lui avait parlé.
  161. Il l’avait définitivement fait passer du côté “anti Yoan”, comme tous les autres de la coloc.
  162. Il faisait ça à chaque fois que quelqu’un s’opposait à lui. Il discutait avec ses collaborateurs et les montait contre lui. Mais cette fois c’était moi.
  163.  
  164. Le compagnon de ma confidente m’a envoyé un message pour me dire qu’il ne “désirait plus que nous réalisions une coloc ensemble.”
  165. J’ai perdu tous les amis et connaissances qu’on avait en commun. Mais j’ai aussi retrouvé tous mes vrais amis, qui ont vraiment été présent pour moi quand je suis revenu à Paris.
  166. J’ai reconnu mes vrais amis qui ne se sont pas laissé avoir ou qui n’avaient pas d’intérêt professionnel avec Roger.
  167.  
  168. Ca m’a soulé, j’ai bloqué tout le monde.
  169. Je ne réponds plus à personne de ces gens pour ma propre santé mentale.
  170.  
  171. Depuis je suis parti refaire ma vie au Japon un an, c’était génial.
  172. J’ai fait des rencontres, des concerts, j’ai travaillé (beaucoup) bref je suis revenue dans la vraie vie. Une vie qui ne tourne pas autour de Roger ou tout ce que je pouvais faire pour lui.
  173. Mes fans m’ont aidé.
  174. Merci à ceux (surtout celui) parmi vous qui m’ont aidé d’une façon ou d’une autre cette année. Vous gérez <3
  175.  
  176. Je suis maintenant lucide sur la vraie nature de ce gars. Et ça craint. Mais je suis passée à autre chose, à une vie enfin normale. J’avais besoin de sortir tout ça.
  177.  
  178. Alors, faites attention à vous, prenez du recul, tombez pas dans des relations abusives qui n’en valent pas le coup. C’était très difficile de s’en sortir, j’ai beaucoup souffert et j’ai presque tout perdu.
  179. Alors profitez de la vie ! :)
  180.  
  181.  
  182.  
  183.  
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