Advertisement
Guest User

Full disclosure 3.0

a guest
May 23rd, 2017
68
0
Never
Not a member of Pastebin yet? Sign Up, it unlocks many cool features!
text 6.80 KB | None | 0 0
  1. "I ponder of something terrifying, ´cause this time there's no sound to hide behind"
  2.  
  3. Jeroen,
  4.  
  5. Je mets par écrit mes pensées, profitant de ce petit moment de calme et de lucidité intérieure qui ne durera certainement pas me connaissant. C’est aussi parce que je ne suis pas certaine de réussir à tout te dire ce soir quand nous en parlons, au moins tout sera déjà quelque part.
  6.  
  7. La raison de mon comportement hier, je te l’ai rapidement expliquée. Mais c’est surtout qu’à travers tes questions j’ai réalisé l’étendue de mon blocage, l’impact que ce « petit problème de couple » avait au final eu sur la personne que je suis devenue, sur ma manière de gérer les conflits, et de savoir ce que je veux ou ne veux pas dans un couple ou ailleurs d’ailleurs. Depuis le début quand je te dis que je suis plus habituée à faire ce que mes partenaires voulaient que ce que moi je veux, je pensais surtout à Valentin et aux Alexy(is), me disant qu’avec Frédéric ce n’était pas comme ça, que le souci était différent. En fait c’était ça aussi… peut-être pire.
  8.  
  9. Recommençons l’histoire là où elle a commencé. Comme je te l’ai dit, Frédéric fut mon premier partenaire sexuel et je fus sa première aussi. Pendant ces huit années nous n’avons eu que nous, ce qui déjà d’un point de vue comparaison ou alors juste se rendre compte de ce que l’on aime n’est pas pratique. J’ai réalisé hier que le fait que nous avions des problèmes dans notre vie sexuelle était le seul vrai problème de notre couple, mais que tous les problèmes que nous avons eu par la suite, découlent de celui-là.
  10. Parler d’un truc aussi personnel est vraiment étrange, mais je ne vois pas comment sans le mentionner j’arriverai à t’expliquer tout le problème. Frédéric avait deux soucis qui ont mené notre vie sexuelle à cet état. Tout d’abord il était très complexé par la taille de son sexe, donc il stressait souvent et ceci causait des soucis d’érection. Second souci, une éjaculation précoce qui le faisait encore plus complexer.
  11.  
  12. A chaque fois le stress, la déception personnelle qu’il ressentait faisait qu’on en parlait peu. Juste je le rassurais en lui disant que ce n’était pas grave, que non il n’y avait aucune raison de s’inquiéter ou de culpabiliser ou d’avoir honte de quoi que ce soit. Que nos relations sexuelles comme elles étaient me contentaient parfaitement au niveau sexuel. Ceci est la première raison de pourquoi je ne suis pas habituée à réfléchir à ce que je veux et ce que j’aime. Au final du moment que Frédéric avait l’impression que oui il était capable d’être « un mec comme les autres » et de me satisfaire sexuellement, du moment que j’arrivais à diminuer son stress en lui faisant croire que ça me convenait parfaitement alors c’était le principal.
  13.  
  14. Non ça ne me convenait pas parfaitement. Au début j’ai cru que oui bien sûr, on était jeunes et je n’avais personne dans mon entourage avec qui comparer pour m’apercevoir du réel souci. Je pensais que c’était comme ça pour tout le monde. Puis j’ai longtemps cru que le souci c’était moi en fait, que j’étais incapable de ressentir du plaisir sexuel, que la cause de tout ça c’était moi, que je ne devais pas l’exciter assez, pas assez belle, sexy, pas assez en confiance en elle pour réussir à donner à son mec l’envie et la capacité de faire l’amour avec elle « convenablement ».
  15.  
  16. Je te vois déjà venir, me disant qu’on aurait pu en discuter. Oui on a essayé, ça n’a pas changé grand-chose à part stresser encore plus Frédéric, lui donner l’impression qu’il n’était pas normal. Alors j’ai arrêté d’essayer d’en discuter. Et j’ai commencé à simuler un peu pour lui donner l’impression qu’il en était parfaitement capable. Je me disais que s’il se pensait capable d’y arriver, son stress allait diminuer et le problème allait se régler. Ça n’a rien changer du point de vue sexuel au final… mais au moins il avait le moral et confiance en lui alors j’ai continué comme ça.
  17.  
  18. Tu vas aussi me dire qu’on aurait pu essayer d’autres manières de faire l’amour… on a essayé pendant un temps, d’autres positions, lieu, plus/moins de préliminaires…. Ça n’a rien changé. Alors à un moment j’ai un peu abandonné à essayer d’améliorer cette situation. Nous avons continué de faire l’amour car Fred aimait beaucoup ça, moi je le faisais parce que ça le rendait heureux, je me comportais comme si j’étais pleinement satisfaite sexuellement… je ne voulais pas qu’il aille mal, qu’il pense que c’était sa faute ou autre…. Il n’y pouvait rien… Je faisais mon devoir conjugal en quelque sorte. J’avoue j’avais aussi peur qu’il finisse par me quitter si on ne faisait plus l’amour. J’ai toujours peur qu’on me quitte parce que je ne suis pas assez bonne au lit… pour ça et pour le reste aussi…
  19.  
  20. Découlant de tout ça, oui j’ai perdu de l’intérêt pour le sexe car je ne ressentais pas grand-chose même en y mettant tous les efforts ce que je pouvais. Non je ne suis pas habituée à réfléchir à ce que je veux car quand tes relations sexuelles durent 10min maximum (préliminaires compris) et bien à part s’embrasser tu ne fais pas grand-chose. Oui ça me bloque d’en parler, car je n’en ai pas l’habitude et que ça me rappelle plus de problèmes qu’autres chose. Oui j’ai l’habitude que tant que mon partenaire a ce qu’il veut au final ce me va. Non je ne me connais pas sexuellement. Oui je n’ai aucune confiance en moi pour ça (le reste aussi mais ce n’est pas le sujet). Oui je ne sais pas communiquer sur beaucoup de choses car communiquer ça lui faisait mal, donc ça me faisait mal.
  21.  
  22. Je ne sais pas comment finir cette lettre, je ne sais pas si je dois te l’envoyer ou juste la garder pour moi…. C’est con, mais quand tu réalises que le problème de base c’était « juste » du sexe, mais qu’à cause de ça en découle des soucis de satisfaction dans ton couple, une habitude de faire comme si tout allait bien, de ne pas vraiment te demander si ça te convient, des soucis de communication… ça fait mal… hier je me suis dit que ça finissait par faire beaucoup, beaucoup de problèmes, beaucoup de choses non dites… que mon petit bonheur n’était pas si heureux que ça. Que si j’avais mis fin à cette situation plus tôt, je n’aurais probablement pas les blocages et le caractère que j’ai aujourd’hui, que j’avais certainement l’opportunité de ne pas faire souffrir Frédéric, de ne pas faire souffrir d’autres personnes… mais que je n’ai rien fait. Ça m’a brisé le cœur une seconde fois.
  23.  
  24. A.
Advertisement
Add Comment
Please, Sign In to add comment
Advertisement