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- L'empereur a donné encore
- Quelques millions de pièces d'or
- À son bouffon
- Pour acheter de beaux discours,
- Une très imposante tour
- Tout en carton.
- Mais pour chausser les va-nu-pieds,
- L'empire n'a pas les deniers
- Non, pas un rond
- Pour leur donner de la santé,
- Un toit, du pain, la dignité,
- Un horizon.
- Dans les faubourgs on se retranche,
- On surveille jusqu'à dimanche
- Son beau gazon.
- Brûlant quelques vieilles idées
- On reste au chaud et en sûreté,
- On fait feu long.
- Et pour le confort de l'esprit,
- Il y'a toujours un pilori
- Prêt à fonction.
- R'garder de travers, ou ses pieds
- C'est ne pas la voir arriver
- À l'horizon.
- L'évolution est chafouine
- Le dernier singe de la ligne
- Tourne pas rond
- Tarit le monde qui l’entoure
- En démiurge vengeur, pour
- Sa sujétion.
- Et pour avoir froid en été
- Quand son décor va le lasser,
- Faire des bonds.
- Le dessin ronge son canevas
- Plus très sûr qu'il lui restera
- Un horizon.
- Mais dans mon horizon, je veux
- Mettre des plans, des vues, des voeux
- Des objections.
- C'est ce que jamais on n'atteint
- Mais ça reste joli, enfin
- Un horizon.
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