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- Il était un garçon qui suivait chaque route
- Il avait décidé de les découvrir toutes
- Pour lui, un ruban se détachant du décor
- Devait toujours mener à quelque cité d'or.
- La pierre sur l'herbe et l'asphalte sur la terre
- Etaient de piètres exemples ; il avait mieux à faire.
- Bien vite le garçon délaissa ces voies fades
- Et s'en fut pour trouver plus dignes escapades.
- Parmi les hautes cîmes tout de blanc vêtues
- Il perçut une frange de neige fondue
- Qui laissait voir la terre brunâtre en-deçà
- Comme un serpent immense, couleur chocolat.
- Passant d'un mont à l'autre, allant de combe en col,
- Il longea ce chemin sur des distances folles
- Et trouva tout au bout un vallon florissant
- Eden perdu au coeur des pics étincelants.
- En la vaste cité, se hissant sur les toits
- Il vit des tuiles rouges formant une voie
- Au milieu du ciment bien plus omniprésent.
- Il suivit cette route avec empressement.
- Il fit ainsi entendre de sa course le son
- Au plafond des bureaux et des habitations.
- Au bout, un vieux musée lui raconta le temps
- D'un océan de tuile et d'un ru de ciment.
- Il vit encore une trouée dans les fourrés
- Piste laissée par un fabuleux sanglier,
- Et un long sillage d'écume dans l'eau bleue
- Qui mène à un bateau-île majestueux.
- Ainsi passa sa vie à faire collection
- Des routes en tout genre et leurs destinations.
- Mais un jour le périple trouvera sa fin
- Alors il poursuivra son ultime chemin.
- Je crois que c'est la Voie qu'on appelle lactée
- Tissée d'orbes de feu pur en l'obscurité.
- Mon pionnier descendra la céleste rivière
- Et qui sait ? Tombera sur son coin d'univers.
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