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Dec 29th, 2024
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  1. France Culture
  2.  
  3. 2000-2025, un quart de siècle économique.
  4.  
  5. Cette série en cinq épisodes se termine aujourd'hui.
  6.  
  7. Nous avons vu depuis lundi comment nos rapports au travail, à l'euro, à l'environnement
  8.  
  9. et à la haute finance avaient évolué depuis l'entrée dans le XXIe siècle.
  10.  
  11. Reste une question fondamentale de crash en élection, de débat en parution.
  12.  
  13. Le rapport des Français à l'économie s'est-il amélioré ?
  14.  
  15. Des subprimes, du pouvoir d'achat, du logement, de la dette,
  16.  
  17. tout un panel de crises de nature diverses et variées ont marqué les 25 dernières années.
  18.  
  19. Mais les Français en ont-ils pour autant retiré une meilleure vision,
  20.  
  21. une meilleure connaissance de l'économie, des finances personnelles aux politiques monétaires ?
  22.  
  23. Une économie dont tout le monde comprend les rouages se porte-t-elle mieux ?
  24.  
  25. C'est à ces vastes questions que nous consacrons cette émission
  26.  
  27. programmée et préparée par Bruno Barada, réalisée par Françoise Leflocq
  28.  
  29. et mise en onde par Félix Delacour.
  30.  
  31. Et trois invités sont avec nous aujourd'hui pour faire le bilan de la façon dont en 20 ans, 25 ans
  32.  
  33. et au gré de crises et de changements de toutes natures, politiques, financiers, sociaux,
  34.  
  35. les comportements des Français ont évolué en fonction de leur connaissance ou non de l'économie.
  36.  
  37. Xavier Thimbault, vous êtes directeur de l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques.
  38.  
  39. Bonjour.
  40.  
  41. Bonjour.
  42.  
  43. Laure Kenwell-Core, vous êtes historienne de l'économie, directrice de recherche OCNRS
  44.  
  45. et rattachée au Centre de recherche historique de l'EHESS.
  46.  
  47. Bonjour à vous.
  48.  
  49. Bonjour.
  50.  
  51. Olivier Meunier, vous êtes directeur général de l'Institut national de la statistique et des études économiques, l'INSEE.
  52.  
  53. Bonjour et bienvenue autour de ce plateau.
  54.  
  55. Bonjour.
  56.  
  57. Alors, il y a un an, en décembre 2023, la Banque de France présentait un baromètre
  58.  
  59. faisant état du niveau de culture financière des Français de plus de 18 ans.
  60.  
  61. Résultat, une note de 12,45 sur 20, soit 62,25% de bonnes réponses,
  62.  
  63. lorsque la moyenne des pays de l'OCDE se situe à 63%.
  64.  
  65. Nous sommes à la quatorzième place sur les 39 pays.
  66.  
  67. Les pays qui ont participé à l'enquête, Jean-Luc Tavernier,
  68.  
  69. est-ce qu'on peut dire que les Français ont plutôt une bonne connaissance de l'économie ?
  70.  
  71. Alors, c'est difficile de répondre.
  72.  
  73. On mesure beaucoup de choses, vous savez, à l'INSEE et dans la statistique publique,
  74.  
  75. mais on ne mesure pas encore le niveau des Français en économie.
  76.  
  77. On mesure des choses comme le niveau en littératie, en numératie,
  78.  
  79. comme on dit, donc les connaissances en lettres, en mathématiques.
  80.  
  81. Et vous savez que là-dessus, on n'est pas très bon.
  82.  
  83. Et par rapport au classement que vous venez de donner en économie financière,
  84.  
  85. on est plutôt bien.
  86.  
  87. On est moins bon, par exemple, en mathématiques.
  88.  
  89. Et encore tout récemment, on a sorti, du côté de la statistique du ministère de l'Éducation nationale,
  90.  
  91. une nouvelle bouture de l'enquête TIMSS, où on est parmi les plus mauvais.
  92.  
  93. Et j'en parle parce que pour l'économie, ça compte un petit peu.
  94.  
  95. Il faut quand même avoir une idée des ordres de grandeur.
  96.  
  97. Il faut savoir que la dette et le déficit, il y en a un qui est la dérivée de l'autre,
  98.  
  99. l'autre l'intégrale de l'un, pour être un peu pédant.
  100.  
  101. Mais enfin, idem pour l'inflation et le niveau des prix.
  102.  
  103. Et donc, il y a besoin d'un peu de culture mathématique.
  104.  
  105. Et là-dessus, c'est clair.
  106.  
  107. C'est clair qu'on n'est pas très bon.
  108.  
  109. Après, si on veut voir le verre plutôt à moitié plein,
  110.  
  111. nous-mêmes à l'INSEE, nous faisons des enquêtes auprès du grand public
  112.  
  113. pour connaître un peu la notoriété qu'a l'INSEE, la confiance que les gens ont dans l'INSEE
  114.  
  115. et la confiance qu'ils ont dans les indicateurs.
  116.  
  117. Et la connaissance qu'ils ont des indicateurs.
  118.  
  119. Eh bien, c'est pas si mal.
  120.  
  121. Et vous serez surpris, en fait, de voir que, bon,
  122.  
  123. il y a des choses pour lesquelles c'est plus difficile que d'autres.
  124.  
  125. Si on demande du salaire moyen aux gens, ils ont du mal.
  126.  
  127. Mais des grandeurs comme le PIB, la dette, etc.
  128.  
  129. Les gens répondent plutôt.
  130.  
  131. Assez correctement.
  132.  
  133. Et aussi, un autre signal faible, un peu...
  134.  
  135. Encore une fois, si on veut voir les choses de manière plus optimiste,
  136.  
  137. c'est dans les enquêtes mensuelles de conjoncture qu'on mène auprès des ménages.
  138.  
  139. On demande toujours aux gens ce qu'ils ont comme perception de l'inflation, du chômage.
  140.  
  141. Et ça colle à peu près à nos indicateurs.
  142.  
  143. Pas complètement, on pourra en parler.
  144.  
  145. Il y a des biais cognitifs et sans doute qu'on y reviendra.
  146.  
  147. Après, vous dire que, du point de vue du débat public
  148.  
  149. et du réflexe qu'ont les gens par rapport aux questions de politique économique,
  150.  
  151. de politique budgétaire,
  152.  
  153. on soit au sommet de l'art.
  154.  
  155. Non.
  156.  
  157. Et je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir.
  158.  
  159. Tout à fait.
  160.  
  161. Et d'ailleurs, pour aller dans votre sens, Jean-Luc Tavernier,
  162.  
  163. si on va dans le détail et la finesse, on va dire,
  164.  
  165. de ce baromètre de la Banque de France,
  166.  
  167. on s'aperçoit quand même que l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat
  168.  
  169. ou le rapport entre risque et rendement sont plutôt bien ou mieux maîtrisés.
  170.  
  171. En revanche, les Français sont beaucoup moins bons pour calculer
  172.  
  173. des taux d'intérêt simples ou composés
  174.  
  175. ou pour estimer l'impact de l'inflation sur leur épargne.
  176.  
  177. Ça, ça rejoint assez largement votre lien entre mathématiques
  178.  
  179. Oui.
  180.  
  181. et compréhension de l'économie.
  182.  
  183. Oui, oui. Et c'est quelque chose qu'on connaît depuis longtemps.
  184.  
  185. Et je crois que dans les pays anglo-saxons,
  186.  
  187. notamment, alors peut-être parce que les marchés financiers sont plus importants,
  188.  
  189. il y a une culture, effectivement,
  190.  
  191. comprendre que ce que donne 2% sur 100 euros
  192.  
  193. après un an, deux ans, trois ans,
  194.  
  195. c'est quelque chose qui est beaucoup plus naturel.
  196.  
  197. Par exemple, en Irlande, il y a des résultats qui sont sans rapport
  198.  
  199. avec ceux qu'on a en France, je crois.
  200.  
  201. Et puis, le niveau de connaissance,
  202.  
  203. et puis le niveau d'intérêt aussi pour la chose.
  204.  
  205. En 2020, toujours la Banque de France dévoilait un autre rapport
  206.  
  207. à l'occasion des Journées de l'économie,
  208.  
  209. à Lyon, les GECO.
  210.  
  211. Selon ce sondage, 54% des Français se disent beaucoup
  212.  
  213. ou assez intéressés par l'économie,
  214.  
  215. alors même qu'un peu plus d'un Français sur deux,
  216.  
  217. donc peu ou prou les mêmes proportions,
  218.  
  219. perçoit son niveau de connaissance comme moyen.
  220.  
  221. Xavier Thimbault, est-ce qu'il faut se réjouir de ce paradoxe ?
  222.  
  223. Finalement, on a beau ne pas très bien s'y connaître,
  224.  
  225. on s'y intéresse,
  226.  
  227. ou s'en désoler et se dire que, bon,
  228.  
  229. le niveau reste quand même assez éloigné
  230.  
  231. par rapport à l'intérêt porté à la chose ?
  232.  
  233. C'est quand même une question importante,
  234.  
  235. parce que cette inquiétude, disons,
  236.  
  237. sur le niveau moyen des Français
  238.  
  239. sur les questions économiques,
  240.  
  241. alors là, ces enquêtes sont plutôt sur le niveau économique
  242.  
  243. en ce qui concerne les finances personnelles,
  244.  
  245. et donc la capacité des adultes
  246.  
  247. à pouvoir faire des choses exigées
  248.  
  249. dans la vie de tous les jours,
  250.  
  251. comme par exemple comprendre un contrat d'emprunt à la banque,
  252.  
  253. comprendre ce que c'est qu'un prêt à la consommation,
  254.  
  255. ce que ça représente comme coût,
  256.  
  257. et donc qui sont normalement des...
  258.  
  259. ou placer son épargne,
  260.  
  261. et prendre des décisions sur son épargne,
  262.  
  263. qui sont des décisions qui sont normalement
  264.  
  265. nécessaires à la vie adulte.
  266.  
  267. Dans ces enquêtes, on estime quand même
  268.  
  269. qu'il y a deux tiers...
  270.  
  271. alors c'est vrai en France, mais c'est vrai dans beaucoup d'autres pays,
  272.  
  273. c'est vrai dans la moyenne de l'OCDE,
  274.  
  275. il y a deux tiers des gens qui sont...
  276.  
  277. qui n'ont pas les connaissances minimales nécessaires
  278.  
  279. par rapport à ces décisions,
  280.  
  281. et donc ça veut dire qu'ils peuvent être manipulés,
  282.  
  283. qu'ils peuvent avoir des faux raisonnements,
  284.  
  285. qu'ils peuvent... voilà.
  286.  
  287. Et on va voir quelles conséquences ça peut avoir
  288.  
  289. au niveau macroéconomique aussi,
  290.  
  291. que d'avoir une mauvaise anticipation potentiellement.
  292.  
  293. Et le fait qu'ils soient intéressés par ces questions,
  294.  
  295. ça veut dire que tout le monde a bien compris
  296.  
  297. et tout le monde vit dans sa vie de tous les jours
  298.  
  299. qu'effectivement ces choses-là sont importantes,
  300.  
  301. parce que les sollicitations sont nombreuses
  302.  
  303. et parce qu'il est difficile d'avoir une vie
  304.  
  305. dans le monde moderne sans avoir à se confronter
  306.  
  307. d'une façon ou d'une autre à ces questions de finances.
  308.  
  309. Et donc le décalage qu'il y a entre
  310.  
  311. cette nécessité ou cette appétence
  312.  
  313. et de l'autre côté les compétences,
  314.  
  315. effectivement ça amène à se poser des questions
  316.  
  317. sur qu'est-ce qu'on peut faire
  318.  
  319. pour essayer de faire
  320.  
  321. d'améliorer cette situation ?
  322.  
  323. Comment mieux faire ?
  324.  
  325. On va tout à fait en parler et vous avez raison
  326.  
  327. quand vous dites qu'il s'agit là de questions assez financières
  328.  
  329. en tout cas dans ces rapports de la Banque de France.
  330.  
  331. Il faut déplier ce que « économie » veut dire
  332.  
  333. quand on se demande si les Français ont une meilleure connaissance
  334.  
  335. de l'économie et comment le contexte,
  336.  
  337. la conjoncture joue sur cette connaissance
  338.  
  339. ou cet intérêt en l'occurrence.
  340.  
  341. En 2023, près des deux tiers des Français déclaraient
  342.  
  343. que l'inflation et le pouvoir d'achat constituaient
  344.  
  345. leur première préoccupation économique.
  346.  
  347. 77% d'entre eux estimaient important
  348.  
  349. à très important de s'informer
  350.  
  351. sur la politique monétaire.
  352.  
  353. Là, lors qu'est noué le corps, on le voit,
  354.  
  355. on peut faire un lien direct entre la situation actuelle
  356.  
  357. l'inflation touche tout le monde de fait,
  358.  
  359. on a énormément parlé des outils mobilisés
  360.  
  361. par la Banque Centrale
  362.  
  363. et puis l'intérêt aussi peut-être de la population.
  364.  
  365. Oui tout à fait mais là encore
  366.  
  367. les sondages peuvent donner
  368.  
  369. des indications très diverses
  370.  
  371. sur le niveau de connaissance
  372.  
  373. et de compréhension des Français.
  374.  
  375. La manière dont ils reçoivent
  376.  
  377. l'information par exemple
  378.  
  379. sur la dette publique et le déficit public
  380.  
  381. et la manière de le résoudre.
  382.  
  383. On a un sondage par exemple
  384.  
  385. qui en 1995
  386.  
  387. on a les mêmes questions posées en 2010
  388.  
  389. et ensuite en 2023
  390.  
  391. qui vont montrer qu'en fait les Français
  392.  
  393. vont trouver soudain que c'est très important
  394.  
  395. ils sont plus préoccupés qu'auparavant
  396.  
  397. de ces questions-là
  398.  
  399. pour différentes raisons conjoncturelles.
  400.  
  401. Mais la réponse en disant
  402.  
  403. que faire pour résoudre le problème
  404.  
  405. c'est on ne touche surtout pas à la dépense sociale
  406.  
  407. éventuellement on peut
  408.  
  409. toucher à la dépense militaire
  410.  
  411. ou la gestion des collectivités locales
  412.  
  413. mais surtout on n'augmente pas les impôts.
  414.  
  415. Il y a un petit décalage entre la fin et les moyens.
  416.  
  417. Mais c'est quelque chose de récurrent sur 30 ans.
  418.  
  419. Donc je pense que c'est un point intéressant à souligner.
  420.  
  421. Et en tant qu'historienne de l'économie
  422.  
  423. certes, est-ce que le fait de voir
  424.  
  425. 77% de la population française
  426.  
  427. en tout cas des adultes interrogés par la Banque de France
  428.  
  429. estimer important à très important
  430.  
  431. de s'informer sur la politique monétaire
  432.  
  433. c'est plutôt réjouissant ? Enfin moi ce chiffre m'a étonnée en tout cas.
  434.  
  435. Oui tout à fait c'est important mais est-ce qu'ils en comprennent
  436.  
  437. aussi tous les enjeux ?
  438.  
  439. C'est un peu la difficulté et ça nous renvoie aussi
  440.  
  441. peut-être à une question d'éducation
  442.  
  443. financière mais aussi d'enseignement.
  444.  
  445. Mais là ça nous entraîne très très loin.
  446.  
  447. L'enseignement de l'économie aussi bien au lycée
  448.  
  449. que dans l'enseignement supérieur.
  450.  
  451. Et à la façon dont les discours sont produits
  452.  
  453. aussi sur cette question. Voilà, c'est encore une question.
  454.  
  455. Donc Nathalie, on a gagné
  456.  
  457. tous ensemble, on a gagné à 4.
  458.  
  459. Vous jouiez ensemble tout le temps ?
  460.  
  461. Oui, depuis 20 ans à peu près.
  462.  
  463. Oui.
  464.  
  465. Nous on a enrichi la Française déjà.
  466.  
  467. On a commencé avec les jeux.
  468.  
  469. On a commencé avec le loto et quand l'euro million
  470.  
  471. est arrivé en fait on a
  472.  
  473. comme on avait vu que les gains étaient un peu plus
  474.  
  475. importants à l'euro million,
  476.  
  477. on a joué à l'euro million.
  478.  
  479. Même numéro, ça paye.
  480.  
  481. C'est le meilleur déplacement.
  482.  
  483. On a du mal à réaliser.
  484.  
  485. C'est...
  486.  
  487. Je dirais même que c'est même honteux
  488.  
  489. de dire que ça nous perturbe
  490.  
  491. parce que ça ne devrait pas nous perturber.
  492.  
  493. C'est un bonheur mais
  494.  
  495. on n'est pas habitué à un certain vocabulaire.
  496.  
  497. On n'était pas habitué à aller
  498.  
  499. chez des fiscalistes.
  500.  
  501. On entre dans un nouveau monde quand même.
  502.  
  503. On calcule l'ISF
  504.  
  505. au premier euro. C'est pas à partir
  506.  
  507. d'un million trois ?
  508.  
  509. Si c'est à partir d'un million trois mais l'ISF est calculé
  510.  
  511. à partir du premier euro qui
  512.  
  513. dépasse un million trois.
  514.  
  515. Dans les banques on nous explique le contraire.
  516.  
  517. Ça part de un euro à...
  518.  
  519. Jusqu'à un million trois on est exodéré.
  520.  
  521. Par contre si on dépasse
  522.  
  523. on paye à partir d'un euro jusqu'à...
  524.  
  525. Je n'ai pas compris alors en fait.
  526.  
  527. Une avance sur un contrat
  528.  
  529. d'assurance vie est un prêt
  530.  
  531. remboursable, un achat
  532.  
  533. un rachat partiel du contrat,
  534.  
  535. une donation du contrat.
  536.  
  537. C'est à deux ?
  538.  
  539. Attends, attends, attends.
  540.  
  541. On a une experte là en contrat d'assurance vie.
  542.  
  543. Moi je pense que c'est un prêt remboursable.
  544.  
  545. Pour vous il y a une avance et un rachat.
  546.  
  547. Non, non, non, c'est pas donc...
  548.  
  549. On suit
  550.  
  551. votre consoeur.
  552.  
  553. Allez, on y va.
  554.  
  555. C'est un prêt remboursable. Bravo !
  556.  
  557. Voilà un épisode
  558.  
  559. des pièces sur terre diffusé le 8 avril 2019
  560.  
  561. sur France Culture où l'on suit
  562.  
  563. des individus, des ménages qui viennent de gagner au loto
  564.  
  565. et qui découvrent de fait un monde nouveau.
  566.  
  567. Ils suivent donc, vous l'entendiez dans cet extrait,
  568.  
  569. un cours d'éducation à la finance
  570.  
  571. pour découvrir les nouvelles façons de
  572.  
  573. gérer sa fortune. Xavier Timbaud, ça c'est une nuance
  574.  
  575. importante aussi. Est-ce que pour s'intéresser
  576.  
  577. à l'économie et aux questions financières
  578.  
  579. encore faut-il être soi-même concerné et donc disposer
  580.  
  581. d'un certain niveau de revenu ou de patrimoine ?
  582.  
  583. Ah alors oui, ça c'est une
  584.  
  585. remarque qu'on peut se faire. On peut se dire
  586.  
  587. finalement quand on n'a pas d'épargne,
  588.  
  589. quand on n'a pas d'argent, à quoi bon
  590.  
  591. s'intéresser à des questions
  592.  
  593. de placement, d'inflation ?
  594.  
  595. Alors en fait, c'est pas si simple. C'est que
  596.  
  597. on peut
  598.  
  599. être concerné par l'inflation
  600.  
  601. simplement quand on touche un salaire ou même quand on touche
  602.  
  603. une prestation. La question de la revalorisation
  604.  
  605. de cette prestation, la question de comment son
  606.  
  607. salaire augmente, est-ce qu'on gagne ou pas
  608.  
  609. du pouvoir d'achat... C'est-à-dire que
  610.  
  611. vous vous intéressez ou non à l'économie, l'économie
  612.  
  613. s'intéressera à vous. C'est un peu ça, voilà. Et
  614.  
  615. même si vous n'avez pas beaucoup d'euros
  616.  
  617. sur votre compte en banque, ben
  618.  
  619. quand vous les laissez sur votre compte en banque, ils se font
  620.  
  621. manger par l'inflation. Donc
  622.  
  623. avoir conscience de ça,
  624.  
  625. c'est quand même des éléments importants.
  626.  
  627. Alors, avoir une bonne compréhension du
  628.  
  629. barème de l'impôt sur le revenu, là il y avait
  630.  
  631. une discussion sur l'ISF, bon évidemment qui ne concerne que
  632.  
  633. les gens qui... C'est l'exemple caricatural
  634.  
  635. en fait. Qui sont soumis, enfin qui étaient soumis
  636.  
  637. à l'ISF puisqu'il a été supprimé, mais
  638.  
  639. malgré tout cette discussion elle existe
  640.  
  641. exactement pour le barème de l'impôt sur
  642.  
  643. le revenu. Et je pense qu'on pourrait avoir
  644.  
  645. exactement les mêmes réflexions
  646.  
  647. avec un peu de confusion sur est-ce que c'est au
  648.  
  649. premier euro, est-ce que c'est au premier euro à partir
  650.  
  651. du début de la tranche,
  652.  
  653. comment le quotient conjugal
  654.  
  655. c'est-à-dire quand on est
  656.  
  657. paxé ou marié, qu'on fait une déclaration de commune
  658.  
  659. va influencer sur votre impôt
  660.  
  661. ou même, imaginez,
  662.  
  663. quand vous vous séparez et que
  664.  
  665. en milieu d'année vous allez devoir payer
  666.  
  667. un impôt séparé,
  668.  
  669. qui doit combien à qui
  670.  
  671. dans le ménage, dans les deux personnes qui se séparent ?
  672.  
  673. C'est-à-dire qui doit
  674.  
  675. reverser le bénéfice
  676.  
  677. du quotient conjugal
  678.  
  679. à l'un ou l'autre ?
  680.  
  681. Je pense que même
  682.  
  683. pour les juges aux affaires
  684.  
  685. familiales, c'est pas toujours si simple
  686.  
  687. que ça de définir
  688.  
  689. la règle de partage qui est associée à ça.
  690.  
  691. On voit que ça a des conséquences assez directes
  692.  
  693. et notamment sur la vie personnelle.
  694.  
  695. Et ça a des conséquences évidemment très directes parce que
  696.  
  697. dans votre vie personnelle,
  698.  
  699. oui,
  700.  
  701. le jour où vous vous divorcez,
  702.  
  703. cette question va se poser
  704.  
  705. et c'est une question qui peut se compter
  706.  
  707. en quelques dizaines, centaines, milliers d'euros
  708.  
  709. assez rapidement.
  710.  
  711. Jean-Luc Tavernier, vous souhaitiez réagir ?
  712.  
  713. Oui, moi j'étais frappé que dans le débat actuel sur
  714.  
  715. la non-indexation du barème de l'impôt sur le revenu
  716.  
  717. est revenu ce vieux fantasme
  718.  
  719. du changement de tranche.
  720.  
  721. On a tous connu ça,
  722.  
  723. la peur de changer de tranche.
  724.  
  725. Alors même que le barème en fait est continu.
  726.  
  727. Donc quand on change de tranche,
  728.  
  729. c'est la part imposable,
  730.  
  731. additionnelle qui change.
  732.  
  733. Mais il n'y a pas d'un seul coup, on s'appauvrit parce qu'on a changé de tranche.
  734.  
  735. Et est revenue cette question-là.
  736.  
  737. Et je trouve ça
  738.  
  739. intéressant. Donc ce n'est pas uniquement
  740.  
  741. concernant les personnes qui sont en haut
  742.  
  743. de la distribution des revenus. Si vous prenez un autre exemple
  744.  
  745. qui anime beaucoup le
  746.  
  747. débat politique social
  748.  
  749. ces derniers temps, c'est la question de la trappe à pauvreté.
  750.  
  751. Et quand on gagne
  752.  
  753. un euro, ou quand l'employeur
  754.  
  755. paye un euro en plus, qu'est-ce qui va rester au ménage
  756.  
  757. compte tenu du fait que vont passer
  758.  
  759. la baisse de la primaire d'activité, la baisse des allocations
  760.  
  761. de logements, l'entrée éventuelle de l'impôt sur
  762.  
  763. le revenu, les allégements de cotisations
  764.  
  765. en charge de cotisations sociales,
  766.  
  767. etc. Et cette question
  768.  
  769. devient, je trouve,
  770.  
  771. et là, encore une fois, je vais peut-être voir le
  772.  
  773. verre à moitié plein, mais il y a une sorte de
  774.  
  775. maturation quand même qui s'est améliorée.
  776.  
  777. Ceci dit,
  778.  
  779. à l'inverse, oui, le fantasme
  780.  
  781. du changement de tranche qui revient, ça m'a un petit peu déçu.
  782.  
  783. France Culture
  784.  
  785. Le fait d'être limité à 120 à l'heure sur les autoroutes
  786.  
  787. Je trouve que c'est très bien.
  788.  
  789. C'est très bien.
  790.  
  791. L'arrêt des émissions de télévision à 23 heures.
  792.  
  793. C'est parfait. C'est parfait.
  794.  
  795. Et les vitrines qui ne seront plus éclairées en ville
  796.  
  797. à partir de... C'est très bien. Je trouve qu'il faut faire des économies.
  798.  
  799. Entendez-vous l'écho ?
  800.  
  801. Je trouve que c'est ridicule parce que c'est pas la consommation
  802.  
  803. d'essence qui fera baisser certainement le
  804.  
  805. le nombre de gens
  806.  
  807. qui prendront de l'essence ici, ça sera certainement le prix.
  808.  
  809. Comment ça le prix ?
  810.  
  811. Si on mettait deux prix différents, le prix
  812.  
  813. pour les gens qui se promènent et le prix pour les gens qui travaillent.
  814.  
  815. Aliette Auvin. Jean-Luc Tavernier,
  816.  
  817. je me permets de citer une enquête de l'INSEE.
  818.  
  819. C'est une circonstance de mai
  820.  
  821. 2022, qui établissait que début
  822.  
  823. 2021, 89,2% des
  824.  
  825. ménages vivant en France détenaient des
  826.  
  827. produits financiers. Donc on le voit quand même, ça concerne
  828.  
  829. tout de même une très vaste majorité
  830.  
  831. des Français. Il n'y a pas franchement
  832.  
  833. d'exclus à 100% du système
  834.  
  835. financier ou du système économique. Tout à fait. Alors ça peut
  836.  
  837. être pour beaucoup d'entre eux un livret A
  838.  
  839. un petit peu dormant, qui
  840.  
  841. avec peu
  842.  
  843. de décisions financières à prendre au jour le jour.
  844.  
  845. Mais oui, en fait, beaucoup de gens
  846.  
  847. malgré tout n'ont pas témoin de financiers.
  848.  
  849. Je voulais juste rebondir sur
  850.  
  851. la question justement de ces barèmes
  852.  
  853. et de la perception des Français de leur
  854.  
  855. niveau d'imposition.
  856.  
  857. Je m'interrogeais, en fait,
  858.  
  859. je n'ai pas vraiment la réponse, sur l'instauration
  860.  
  861. de l'impôt à la source.
  862.  
  863. L'impôt sur les revenus à la source, parce que finalement
  864.  
  865. certains vous disent, on a enfin sur notre
  866.  
  867. fiche de paye, on voit combien on paye.
  868.  
  869. Et il y en a d'autres qui disent, non, finalement
  870.  
  871. maintenant les jeunes, ils raisonnent en net net.
  872.  
  873. Donc ils ne voient même plus
  874.  
  875. le brut initial.
  876.  
  877. Ils disent, voilà, moi je veux tant, ils demandent à l'entreprise
  878.  
  879. ce salaire-là, et du coup
  880.  
  881. l'impôt à la source n'a pas du tout
  882.  
  883. le même effet. C'est une question
  884.  
  885. que je voulais poser.
  886.  
  887. Mais c'est une très bonne question dans le sens où
  888.  
  889. ça entraîne aussi toute la réflexion autour du niveau
  890.  
  891. de transparence qui est de plus en plus
  892.  
  893. exigé, et notamment la très très
  894.  
  895. vaste question de savoir où vont nos impôts.
  896.  
  897. Ça reste aussi une question démocratique extrêmement
  898.  
  899. importante.
  900.  
  901. Xavier Thimbaud, est-ce qu'on pourrait dire tout de même
  902.  
  903. que les Français sont plus
  904.  
  905. concernés par leurs finances personnelles et par les
  906.  
  907. façons de la gérer depuis les années 2000 ?
  908.  
  909. Est-ce qu'il y a eu des changements structurels,
  910.  
  911. des changements institutionnels, et notamment au niveau du système
  912.  
  913. bancaire, qui font que les Français sont
  914.  
  915. de fait confrontés à peut-être plus de choix,
  916.  
  917. et donc sont un peu obligés de mettre les mains dans le cambouis ?
  918.  
  919. Alors, bon, c'est toujours difficile de
  920.  
  921. vraiment établir des choses
  922.  
  923. sur les perceptions
  924.  
  925. des Français ou d'autres pays
  926.  
  927. sur ces questions, parce qu'en fait c'est des points qui sont
  928.  
  929. relativement peu abordés.
  930.  
  931. Par contre, en matière bancaire,
  932.  
  933. il s'est passé beaucoup de choses
  934.  
  935. au cours des 25,
  936.  
  937. 50 dernières années,
  938.  
  939. qui est une augmentation de la concurrence,
  940.  
  941. et donc du coup,
  942.  
  943. pour les Français, et en particulier
  944.  
  945. les Français qui empruntent au moment de faire
  946.  
  947. un achat immobilier, donc c'est pas tous les Français,
  948.  
  949. mais c'est quand même une part assez importante,
  950.  
  951. ou même qui empruntent quand
  952.  
  953. ils font appel au crédit à la consommation,
  954.  
  955. évidemment cette concurrence, elle signifie
  956.  
  957. un certain nombre de choses. Elle signifie d'abord
  958.  
  959. des sollicitations, un accès
  960.  
  961. plus facile au crédit, mais
  962.  
  963. aussi la nécessité
  964.  
  965. de comprendre, de comparer,
  966.  
  967. avec la possibilité de comparer,
  968.  
  969. parce qu'il y a aussi des intermédiaires
  970.  
  971. qui se sont placés sur ce segment,
  972.  
  973. en essayant d'apporter de l'information,
  974.  
  975. en essayant de guider les choix, et là,
  976.  
  977. je pense que clairement, on voit aujourd'hui
  978.  
  979. que le rapport
  980.  
  981. à ces questions financières
  982.  
  983. est plus du tout celui qu'on pouvait avoir
  984.  
  985. dans le passé, qui était en gros
  986.  
  987. intermédiaire par votre banquier,
  988.  
  989. qui jouait un peu le rôle d'un notaire
  990.  
  991. financier, qui était un conseil
  992.  
  993. et en même temps le producteur du service,
  994.  
  995. et en même temps aussi
  996.  
  997. un peu le garant
  998.  
  999. de cette opération, avec souvent
  1000.  
  1001. une relation familiale et générationnelle
  1002.  
  1003. du banquier, qui passait
  1004.  
  1005. de génération en génération,
  1006.  
  1007. à un rapport qui est beaucoup plus
  1008.  
  1009. on pourrait dire consumériste,
  1010.  
  1011. mais qui est peut-être aussi beaucoup plus
  1012.  
  1013. finalement responsable,
  1014.  
  1015. où on reprend à sa charge
  1016.  
  1017. la responsabilité vis-à-vis
  1018.  
  1019. de la décision financière,
  1020.  
  1021. et où le banquier est cette fois-ci plus
  1022.  
  1023. un vendeur,
  1024.  
  1025. donc avec tous les éléments
  1026.  
  1027. qu'on peut y associer,
  1028.  
  1029. et en particulier la possibilité
  1030.  
  1031. de pouvoir se faire avoir,
  1032.  
  1033. ou de devoir être dans une position de négociation.
  1034.  
  1035. Après 2000,
  1036.  
  1037. le mouvement
  1038.  
  1039. de baisse des taux d'intérêt,
  1040.  
  1041. par exemple, s'est accompagné d'un grand mouvement
  1042.  
  1043. de renégociation des crédits bancaires,
  1044.  
  1045. qui là a
  1046.  
  1047. un symptôme très fort et assez nouveau
  1048.  
  1049. de la relation avec son banquier,
  1050.  
  1051. parce que la possibilité d'aller
  1052.  
  1053. discuter d'un emprunt déjà contracté
  1054.  
  1055. auprès de sa banque
  1056.  
  1057. est évidemment quelque chose de relativement
  1058.  
  1059. nouveau, qui n'existait pas au XXème siècle
  1060.  
  1061. du tout,
  1062.  
  1063. où cette relation était figée,
  1064.  
  1065. et elle était en fait à la main de la banque,
  1066.  
  1067. et là elle a changé de camp.
  1068.  
  1069. Voilà, donc ça c'est des éléments
  1070.  
  1071. qui font que
  1072.  
  1073. oui, il y a un changement
  1074.  
  1075. de position sur
  1076.  
  1077. ces questions-là, moins infantile,
  1078.  
  1079. plus responsable, plus actif,
  1080.  
  1081. mais aussi plus exposé du coup,
  1082.  
  1083. parce que le banquier paternaliste
  1084.  
  1085. pouvait quand même avoir quelques avantages.
  1086.  
  1087. Et de fait, Xavier Thimbault, cette question
  1088.  
  1089. de la confiance et de la confiance dans sa banque,
  1090.  
  1091. potentiellement avec ce lien de proximité aussi que vous évoquez,
  1092.  
  1093. s'est tenue, et ce
  1094.  
  1095. malgré la grande crise financière
  1096.  
  1097. des années 2007-2008,
  1098.  
  1099. c'est ce qu'on entend dans ce reportage.
  1100.  
  1101. Bonsoir, et bienvenue à tous. Sans être
  1102.  
  1103. spécialiste de la finance, il y a
  1104.  
  1105. des noms prestigieux que chacun connaît,
  1106.  
  1107. Rothschild, Morgan ou
  1108.  
  1109. Lehman Brothers. Et bien c'est
  1110.  
  1111. cette dernière banque d'affaires qui est ruinée
  1112.  
  1113. aujourd'hui. Elle annonce sa mise en faillite.
  1114.  
  1115. C'est un coup de tonnerre dans le monde économique.
  1116.  
  1117. Et aussi le signe que la fameuse crise
  1118.  
  1119. des subprimes n'est pas du tout terminée.
  1120.  
  1121. Sophie Brune, Bernie Merriam.
  1122.  
  1123. New York, hier soir. Après un week-end
  1124.  
  1125. de tractations, la nouvelle tombe.
  1126.  
  1127. Lehman Brothers ne sera pas sauvée.
  1128.  
  1129. La quatrième banque d'affaires américaine est en faillite.
  1130.  
  1131. Sans attendre, des employés
  1132.  
  1133. viennent vider leur bureau.
  1134.  
  1135. C'est terrible, terrible.
  1136.  
  1137. On ramasse toutes nos affaires.
  1138.  
  1139. Parallèlement, un autre établissement
  1140.  
  1141. de renom, Merrill Lynch, est racheté
  1142.  
  1143. par Bank of America.
  1144.  
  1145. Un séisme inédit selon l'ancien
  1146.  
  1147. gourou des marchés, Alan Greenspan.
  1148.  
  1149. C'est la crise la plus grave
  1150.  
  1151. sans doute depuis un siècle.
  1152.  
  1153. La conséquence sur les bourses est
  1154.  
  1155. immédiate. Dans la nuit, en Asie,
  1156.  
  1157. puis ce matin en Europe,
  1158.  
  1159. les marchés plongent. 15h15
  1160.  
  1161. à Paris. Dans cette salle de marché,
  1162.  
  1163. on scrute les statistiques. C'est l'heure
  1164.  
  1165. de la production industrielle américaine.
  1166.  
  1167. Sans surprise, elle est mauvaise.
  1168.  
  1169. C'est vraiment la journée
  1170.  
  1171. des mauvaises nouvelles aujourd'hui.
  1172.  
  1173. 9h30, heure de New York,
  1174.  
  1175. l'ouverture de Wall Street.
  1176.  
  1177. Toute la planète finance a les yeux rivés
  1178.  
  1179. sur le marché américain.
  1180.  
  1181. À Paris, on attend les cotations avec angoisse.
  1182.  
  1183. Une faillite, un rachat...
  1184.  
  1185. C'est...
  1186.  
  1187. C'est pas courant d'avoir comme ça, dès le lundi,
  1188.  
  1189. autant d'infos, autant de
  1190.  
  1191. mouvement.
  1192.  
  1193. On attend une très grosse journée.
  1194.  
  1195. Pas inquiétude du tout. Au contraire,
  1196.  
  1197. la Caisse d'épargne, pour moi, c'est un organisme
  1198.  
  1199. qui date de longue date. Et de ce fait,
  1200.  
  1201. j'ai confiance dans la maison.
  1202.  
  1203. Je vais voir selon ce que ça va
  1204.  
  1205. donner. Voilà.
  1206.  
  1207. Ça consisterait en quoi ? Vendre ?
  1208.  
  1209. Retirer de l'argent.
  1210.  
  1211. Peut-être un peu, pour avoir un peu
  1212.  
  1213. d'argent sous la main.
  1214.  
  1215. Un client qui a des actions a aussi,
  1216.  
  1217. le trois quarts du temps,
  1218.  
  1219. de l'épargne liquide. C'est-à-dire
  1220.  
  1221. que si d'aventure il avait besoin
  1222.  
  1223. de faire un investissement, il pourrait
  1224.  
  1225. à ce moment-là,
  1226.  
  1227. retirer son épargne liquide.
  1228.  
  1229. Sans avoir à revendre ses actions.
  1230.  
  1231. Je suis venu céder mes titres
  1232.  
  1233. et tout reverser
  1234.  
  1235. sur mon compte personnel.
  1236.  
  1237. Voilà.
  1238.  
  1239. Parce que la bourse
  1240.  
  1241. m'inquiète.
  1242.  
  1243. Alors Kenwell Core, c'était un ensemble de réactions
  1244.  
  1245. récoltées dans une banque régionale près de Nice.
  1246.  
  1247. C'était en octobre 2010.
  1248.  
  1249. Donc on est dans le sillage effectivement
  1250.  
  1251. de cette crise de 2008.
  1252.  
  1253. Est-ce qu'elle a marqué cette crise-là ? Une sorte de tournant ?
  1254.  
  1255. On va dire dans le rapport des Français à l'économie.
  1256.  
  1257. Alors je ne parle pas encore des questions
  1258.  
  1259. de dette parce qu'on va y venir
  1260.  
  1261. je vous le promets.
  1262.  
  1263. Mais de façon générale, est-ce qu'on peut dire
  1264.  
  1265. qu'il y a une forme peut-être de crise
  1266.  
  1267. de la confiance ? Mais en attendant, on n'a pas vu non plus
  1268.  
  1269. les gens se ruer pour vider leur compte en banque.
  1270.  
  1271. Est-ce qu'il y a eu un avant et un après crise
  1272.  
  1273. de 2008 de ce point de vue-là ?
  1274.  
  1275. Écoutez, je ne sais pas. D'après ce que j'ai pu en voir
  1276.  
  1277. dans les enquêtes d'opinion
  1278.  
  1279. et les séries
  1280.  
  1281. de journaux que j'ai analysés, effectivement
  1282.  
  1283. il y a un intérêt
  1284.  
  1285. accru sur ces questions
  1286.  
  1287. économiques et financières
  1288.  
  1289. qui se traduit par une
  1290.  
  1291. inquiétude
  1292.  
  1293. très forte qui se retrouve
  1294.  
  1295. dans les sondages faits notamment par Jérôme Fourquet
  1296.  
  1297. dette publique, inquiétude publique
  1298.  
  1299. pas seulement des dettes mais effectivement
  1300.  
  1301. c'est un sujet qui commence
  1302.  
  1303. à inquiéter et plus largement
  1304.  
  1305. on se pose la question
  1306.  
  1307. de l'importance de la finance
  1308.  
  1309. dans l'économie.
  1310.  
  1311. Et de cette finance très lointaine, le fait de cette finance
  1312.  
  1313. où il n'y a plus vraiment d'intermédiaires, c'est ce qu'on disait
  1314.  
  1315. et où tout est beaucoup plus flou
  1316.  
  1317. et donc de fait potentiellement coupable
  1318.  
  1319. ou en tout cas soupçonnable
  1320.  
  1321. on va dire, ça aussi, ça a joué
  1322.  
  1323. potentiellement l'organe Wellicore.
  1324.  
  1325. Jean-Luc Tavernier, est-ce qu'on peut dire de façon plus générale
  1326.  
  1327. les moments de crise sont aussi
  1328.  
  1329. des occasions de prise de conscience générale
  1330.  
  1331. de phénomènes macroéconomiques ?
  1332.  
  1333. On a beaucoup parlé de finance, de finance personnelle.
  1334.  
  1335. Est-ce que les crises s'imposent
  1336.  
  1337. et de fait, bon gré, mal gré
  1338.  
  1339. on cherche à en comprendre les mécanismes ?
  1340.  
  1341. Oui, j'espère qu'on apprend des crises
  1342.  
  1343. et on en a eu beaucoup.
  1344.  
  1345. On a eu la crise financière, on a eu la crise Covid
  1346.  
  1347. on a eu la crise liée
  1348.  
  1349. à la hausse des prix d'énergie de certains produits alimentaires
  1350.  
  1351. liée à la guerre en Ukraine
  1352.  
  1353. et je pense que déjà
  1354.  
  1355. il faut qu'on apprenne, je pense qu'on apprend
  1356.  
  1357. que l'économie ne gouverne pas tout et qu'il y a des chocs
  1358.  
  1359. sanitaires ou des chocs géopolitiques
  1360.  
  1361. qui s'imposent à l'économie.
  1362.  
  1363. La deuxième chose
  1364.  
  1365. c'est je pense qu'on a appris aussi
  1366.  
  1367. qu'on n'était pas forcément
  1368.  
  1369. pour parler un peu en jargon macroéconomique
  1370.  
  1371. en situation de déficit de demande.
  1372.  
  1373. Et en situation où les politiques
  1374.  
  1375. canadiennes s'imposent. Il nous est arrivé
  1376.  
  1377. avant 2019
  1378.  
  1379. et puis en sortie de Covid
  1380.  
  1381. d'avoir des situations dans lesquelles
  1382.  
  1383. il y avait plus d'entreprises qui étaient contraintes par l'offre
  1384.  
  1385. difficultés d'approvisionnement, difficultés de recrutement
  1386.  
  1387. que par des difficultés de demande. Et donc
  1388.  
  1389. l'économie c'était quelque chose d'un peu plus compliqué
  1390.  
  1391. que quelque chose de nécessairement hydraulique.
  1392.  
  1393. Donc je pense qu'on a appris
  1394.  
  1395. de nos...
  1396.  
  1397. on apprend de ces crises, très certainement.
  1398.  
  1399. Il y a malgré tout un point commun
  1400.  
  1401. à toutes ces crises, c'est que l'Etat est protecteur.
  1402.  
  1403. On a mis beaucoup d'argent au moment
  1404.  
  1405. de la crise financière. Ça n'a pas été forcément
  1406.  
  1407. un trou pour le déficit
  1408.  
  1409. les aides des banques.
  1410.  
  1411. Mais il y a eu des aides
  1412.  
  1413. en tout cas macroéconomiques pour absorber
  1414.  
  1415. la crise économique liée
  1416.  
  1417. à la crise financière. Idem au moment du Covid
  1418.  
  1419. on le sait bien. Idem avec les boucliers
  1420.  
  1421. au moment de la crise énergétique.
  1422.  
  1423. Et ce côté protecteur
  1424.  
  1425. auquel on tient beaucoup
  1426.  
  1427. notamment dans ce pays qui n'est pas partagé par tous les pays
  1428.  
  1429. même européens, en tout cas
  1430.  
  1431. de la même manière. Ce côté protecteur peut avoir aussi
  1432.  
  1433. un côté qui nous éloigne
  1434.  
  1435. nous tous
  1436.  
  1437. d'en fait la prégnance des crises
  1438.  
  1439. et du fait qu'à un moment donné, quand il y a un choc
  1440.  
  1441. il faut que
  1442.  
  1443. quelqu'un le ressente.
  1444.  
  1445. J'ai quand même cette réserve.
  1446.  
  1447. Et ce qui est intéressant
  1448.  
  1449. également c'est que cette crise de 2008
  1450.  
  1451. et là pour le coup ça a été analysé de façon
  1452.  
  1453. par la théorie économique. Je renvoie notamment
  1454.  
  1455. les auditrices et les auditeurs à un très bon article
  1456.  
  1457. de Lucas Rondel sur le sujet.
  1458.  
  1459. Mais il a été beaucoup dit que la crise financière
  1460.  
  1461. prenait en partie son origine
  1462.  
  1463. d'une méconnaissance de l'économie.
  1464.  
  1465. Alors là pour le coup des ménages américains qui n'ont pas
  1466.  
  1467. bien saisi finalement
  1468.  
  1469. quels étaient les enjeux de leur
  1470.  
  1471. niveau d'endettement et qui s'étaient retrouvés un peu
  1472.  
  1473. piégés de fait dans cette spirale-là.
  1474.  
  1475. Xavier Thimbault, il faut qu'on parle
  1476.  
  1477. quand même de pourquoi est-ce important
  1478.  
  1479. que les individus, les ménages,
  1480.  
  1481. les acteurs économiques, ceux qui font l'économie au quotidien
  1482.  
  1483. aient une bonne connaissance de l'économie.
  1484.  
  1485. Est-ce qu'une économie que l'on
  1486.  
  1487. comprend c'est une économie qui va mieux ?
  1488.  
  1489. Alors c'est pas forcément une économie qui va mieux
  1490.  
  1491. mais je pense que...
  1492.  
  1493. pour continuer dans
  1494.  
  1495. la voie qu'a empruntée Jean-Luc
  1496.  
  1497. Tavernier à l'instant, je pense que
  1498.  
  1499. les économies sont effectivement
  1500.  
  1501. des lieux d'incertitude
  1502.  
  1503. et de complexité.
  1504.  
  1505. Donc évidemment quand chacun des acteurs
  1506.  
  1507. déjà est conscient de cette incertitude
  1508.  
  1509. et de cette complexité, il est plus à même
  1510.  
  1511. d'avoir d'abord
  1512.  
  1513. les réactions de prévention,
  1514.  
  1515. de se protéger de ce genre de situation
  1516.  
  1517. et puis aussi de pouvoir réagir une fois que
  1518.  
  1519. des mauvaises nouvelles arrivent, de savoir quoi faire.
  1520.  
  1521. C'est-à-dire pouvoir adapter
  1522.  
  1523. quand son revenu diminue très rapidement
  1524.  
  1525. pouvoir adapter ses décisions
  1526.  
  1527. de dépenses assez rapidement
  1528.  
  1529. pour éviter de se retrouver en déficit
  1530.  
  1531. la dette privée n'étant pas du tout la dette publique
  1532.  
  1533. à cet égard.
  1534.  
  1535. Pouvoir peut-être
  1536.  
  1537. comprendre qu'il faut s'assurer
  1538.  
  1539. contre un certain nombre de risques qui peuvent arriver
  1540.  
  1541. qui ne sont pas forcément couverts par le système social
  1542.  
  1543. du pays dans lequel on vit.
  1544.  
  1545. Ou même comprendre, et je pense que ça aussi
  1546.  
  1547. c'est très important, que
  1548.  
  1549. le pays dans lequel on vit vous donne une assurance
  1550.  
  1551. mais que cette assurance n'est pas gratuite
  1552.  
  1553. qu'elle a un coût
  1554.  
  1555. et qu'elle a des conséquences ensuite.
  1556.  
  1557. Je ne sais pas si Jean-Luc pensait à ça mais
  1558.  
  1559. on a baissé les taxes sur l'énergie
  1560.  
  1561. au moment de l'augmentation des prix de l'énergie
  1562.  
  1563. il est question aujourd'hui
  1564.  
  1565. de les...
  1566.  
  1567. évidemment rétablir
  1568.  
  1569. ce que tout le monde semble accepter
  1570.  
  1571. mais éventuellement de les accroître
  1572.  
  1573. d'une certaine façon, payer
  1574.  
  1575. ce qui a été donné
  1576.  
  1577. pendant la crise énergétique
  1578.  
  1579. et la diminution de ces taxes.
  1580.  
  1581. Ce qui paraîtrait finalement assez logique
  1582.  
  1583. mais dont on voit que
  1584.  
  1585. ça se retrouve à faire face
  1586.  
  1587. à un bouclier d'opposition
  1588.  
  1589. qui trouve cette possibilité
  1590.  
  1591. cette perspective totalement injuste
  1592.  
  1593. et donc qui y répond avec beaucoup de violence.
  1594.  
  1595. Donc il y a un petit mélange entre
  1596.  
  1597. la défense de ses intérêts
  1598.  
  1599. d'un côté, alors évidemment
  1600.  
  1601. plus on est instruit, plus on est informé
  1602.  
  1603. plus on peut avoir conscience
  1604.  
  1605. de ses intérêts et les défendre
  1606.  
  1607. et puis de l'autre côté, cette capacité quand même
  1608.  
  1609. à un peu se décentrer et à comprendre
  1610.  
  1611. qu'on fait partie d'un système
  1612.  
  1613. et qu'il y a des échanges. Alors c'est à la fois
  1614.  
  1615. un problème d'éducation mais c'est aussi
  1616.  
  1617. un petit peu un problème de morale en fait.
  1618.  
  1619. Bien sûr et on va y revenir d'ailleurs
  1620.  
  1621. et d'idéologie en fait.
  1622.  
  1623. De compréhension que
  1624.  
  1625. il y a des choses qui sont des contrats
  1626.  
  1627. et que dans un contrat il y a des droits
  1628.  
  1629. évidemment mais il y a aussi des devoirs
  1630.  
  1631. à un moment donné et que l'un ne peut pas
  1632.  
  1633. laisser l'autre et que à dénoncer
  1634.  
  1635. les devoirs quand ils vous arrivent
  1636.  
  1637. devant vous, on risque
  1638.  
  1639. de perdre les droits demain.
  1640.  
  1641. Jean-Luc Tavernier, avant de rentrer peut-être dans ces considérations
  1642.  
  1643. peut-être plus politiques et c'est important
  1644.  
  1645. quand même de savoir comment aussi
  1646.  
  1647. le discours économique a une traduction de fait
  1648.  
  1649. idéologique potentiellement politique.
  1650.  
  1651. Jean-Luc Tavernier, on a parlé de l'économie
  1652.  
  1653. de façon très générale. On voit qu'il y a plusieurs
  1654.  
  1655. branches qui peuvent être distinguées entre
  1656.  
  1657. finance, économie internationale, macroéconomie.
  1658.  
  1659. De la même façon on parle depuis le début de l'émission
  1660.  
  1661. des français entre guillemets.
  1662.  
  1663. Alors les français, et je parle au directeur
  1664.  
  1665. de l'INSEE que vous êtes,
  1666.  
  1667. les français c'est aussi très concrètement
  1668.  
  1669. des paramètres. C'est la demande,
  1670.  
  1671. c'est l'épargne. Autrement dit ce sont
  1672.  
  1673. aussi des moteurs de l'économie. Dans quelle mesure
  1674.  
  1675. on a besoin de savoir ce qu'ils
  1676.  
  1677. comprennent, ce qu'ils pensent et potentiellement
  1678.  
  1679. ce qu'ils ressentent aussi pour
  1680.  
  1681. modéliser finalement
  1682.  
  1683. certains
  1684.  
  1685. comportements et puis pour modéliser finalement
  1686.  
  1687. les décisions de politique publique à prendre.
  1688.  
  1689. C'est absolument fondamental.
  1690.  
  1691. Nous on regarde beaucoup le ressenti
  1692.  
  1693. des français. D'ailleurs j'ai fait un
  1694.  
  1695. billet de blog et c'était la suite à une sollicitation
  1696.  
  1697. de la fondation Jean Jaurès pour expliquer qu'aussi
  1698.  
  1699. en statistique publique on s'efforçait
  1700.  
  1701. de mesurer le ressenti, le bien-être des gens,
  1702.  
  1703. leur perception de l'inflation, j'en ai parlé
  1704.  
  1705. tout à l'heure, leur perception du chômage
  1706.  
  1707. et ça a des conséquences
  1708.  
  1709. très très concrètes y compris
  1710.  
  1711. là sur des prévisions à très court terme.
  1712.  
  1713. On est dans une situation où
  1714.  
  1715. en Europe et particulièrement en France
  1716.  
  1717. on a un taux d'épargne globalement
  1718.  
  1719. qui est nettement plus élevé qu'avant Covid.
  1720.  
  1721. Et c'est quelque chose que
  1722.  
  1723. sous réserve, sauf si Xavier
  1724.  
  1725. a un scoop aujourd'hui, globalement
  1726.  
  1727. la communauté des économistes comprend mal.
  1728.  
  1729. Elle a du mal à expliquer. Donc qu'est-ce qui justifie
  1730.  
  1731. cet excès,
  1732.  
  1733. enfin surcroît,
  1734.  
  1735. c'est un jugement de valeur, surcroît de
  1736.  
  1737. précaution des français pris globalement.
  1738.  
  1739. Alors nous on essaye
  1740.  
  1741. de faire des choses et on essaye justement de sortir
  1742.  
  1743. du français pris globalement parce que personne n'est
  1744.  
  1745. le français moyen. Et bien évidemment.
  1746.  
  1747. Et donc on a publié le 5 novembre, on publiera
  1748.  
  1749. chaque année et j'espère que ça va nous
  1750.  
  1751. permettre d'améliorer notre connaissance
  1752.  
  1753. de ces choses-là. Des comptes distributionnels
  1754.  
  1755. où on ne se contente pas de
  1756.  
  1757. consommation, revenus, épargne sur
  1758.  
  1759. l'ensemble des français mais on regarde
  1760.  
  1761. selon l'âge, selon la situation professionnelle
  1762.  
  1763. etc. pour essayer de comprendre.
  1764.  
  1765. On voit bien sûr que l'épargne est extrêmement concentrée sur
  1766.  
  1767. les plus hauts déciles, les plus bas déciles étant plutôt
  1768.  
  1769. en situation d'endettement ou de désépargne.
  1770.  
  1771. Mais ça ne suffit pas pour l'instant
  1772.  
  1773. à, je trouve, trouver
  1774.  
  1775. concrètement la raison de
  1776.  
  1777. ce surcroît d'épargne. Et ne serait-ce
  1778.  
  1779. que pour les prévisions à court terme, savoir si
  1780.  
  1781. ce comportement de précaution va continuer,
  1782.  
  1783. s'il va se réduire un petit peu
  1784.  
  1785. et si la consommation
  1786.  
  1787. dont on attend quand même un réveil
  1788.  
  1789. pour soutenir l'activité dans les
  1790.  
  1791. trimestres et les années qui viennent sera au rendez-vous,
  1792.  
  1793. c'est absolument crucial. Donc
  1794.  
  1795. pour répondre à votre question, oui, c'est fondamental.
  1796.  
  1797. Xavier Thimbaud, je pose la question aussi
  1798.  
  1799. parce que Les Échos ont cité un chiffre
  1800.  
  1801. que j'ai trouvé assez effarant
  1802.  
  1803. je dois le dire. Ils estiment que
  1804.  
  1805. le manque de culture économique
  1806.  
  1807. ferait perdre à la France 26 milliards
  1808.  
  1809. d'euros par an du fait notamment de places
  1810.  
  1811. peu efficaces de l'épargne. Ça vous semble crédible,
  1812.  
  1813. Xavier Thimbaud ? Ça ne me semble pas
  1814.  
  1815. invraisemblable.
  1816.  
  1817. Les Français, vous citiez
  1818.  
  1819. Lucas Rondel tout à l'heure
  1820.  
  1821. et avec André Masson, ils ont fait
  1822.  
  1823. un certain nombre de travaux justement sur
  1824.  
  1825. la perception du risque
  1826.  
  1827. dans les placements que font
  1828.  
  1829. les Français. Et de ce point de vue-là,
  1830.  
  1831. la France est quand même un peu une anomalie
  1832.  
  1833. dans laquelle les Français recourent
  1834.  
  1835. beaucoup à des intermédiaires. Donc ils passent par
  1836.  
  1837. l'assurance-vie, ils passent par des produits réglementés
  1838.  
  1839. plutôt que de posséder
  1840.  
  1841. eux-mêmes directement des produits financiers.
  1842.  
  1843. Alors on pourrait dire bah oui mais
  1844.  
  1845. ça simplifie la vie et puis après tout.
  1846.  
  1847. Oui, sauf qu'en fait à chaque fois c'est des
  1848.  
  1849. frais de gestion qui sont pris. Et ces frais de gestion
  1850.  
  1851. ils sont de l'ordre de
  1852.  
  1853. 1% en gros dans les placements
  1854.  
  1855. que vous faites par an. Jean-Luc Tavernier ?
  1856.  
  1857. Il y a ce point, Xavier, plus le point que
  1858.  
  1859. les Français sont moins investis en
  1860.  
  1861. titres d'actions, en titres d'entreprises
  1862.  
  1863. qu'en produits d'obligation.
  1864.  
  1865. Et
  1866.  
  1867. alors c'est toujours facile de faire le calcul rétrospectivement
  1868.  
  1869. bien sûr mais rétrospectivement
  1870.  
  1871. sur le long terme on gagne plus
  1872.  
  1873. en ayant des actions que des produits à taux fixe.
  1874.  
  1875. Ça signifie pas que c'est une
  1876.  
  1877. règle d'airain pour l'éternité mais
  1878.  
  1879. c'est avec ce genre de
  1880.  
  1881. je pense d'estimation qu'on a ces
  1882.  
  1883. ordres de grandeur dont vous parliez. Après est-ce que
  1884.  
  1885. c'est l'économie française qui
  1886.  
  1887. paie cet argent ? Bah
  1888.  
  1889. c'est pas si simple parce que là pour le coup
  1890.  
  1891. c'est en fait de l'argent qui change de poche. C'est-à-dire
  1892.  
  1893. au lieu d'être dans la poche des ménages, il est dans la poche des intermédiaires
  1894.  
  1895. financiers. Bon les
  1896.  
  1897. intermédiaires financiers ont
  1898.  
  1899. d'autres choses et puis à la fin ce sont des
  1900.  
  1901. ménages en fait ces intermédiaires financiers.
  1902.  
  1903. Donc c'est leur revenu et c'est
  1904.  
  1905. leur fortune. Donc ça peut
  1906.  
  1907. contribuer à des inégalités, ça peut
  1908.  
  1909. contribuer à le sentiment
  1910.  
  1911. que la finance prend trop de place et
  1912.  
  1913. beaucoup de place. Mais en même temps c'est
  1914.  
  1915. un peu le paradoxe. C'est-à-dire que d'un côté beaucoup de Français pensent
  1916.  
  1917. qu'il y a trop de finances et qu'on vit dans un monde
  1918.  
  1919. trop financiarisé. Et puis de l'autre côté
  1920.  
  1921. en fait privilégient des produits
  1922.  
  1923. intermédiaires
  1924.  
  1925. laissant à d'autres le soin
  1926.  
  1927. finalement de prendre ces décisions financières qu'ils ne veulent pas prendre.
  1928.  
  1929. Donc oui c'est un paradoxe et c'est
  1930.  
  1931. sur des ordres de grandeur qui sont considérables.
  1932.  
  1933. Juste pour réagir effectivement
  1934.  
  1935. sur cet attachement aux produits intermédiaires
  1936.  
  1937. ça ne date pas d'hier évidemment.
  1938.  
  1939. C'est un attachement
  1940.  
  1941. qui remonte peut-être au début
  1942.  
  1943. du XXème siècle et même
  1944.  
  1945. au-delà. On a
  1946.  
  1947. en plus les propositions qu'on a faites
  1948.  
  1949. aux Français, c'était justement par les investisseurs
  1950.  
  1951. institutionnels,
  1952.  
  1953. les compagnies d'assurance et qui elles-mêmes
  1954.  
  1955. devaient détenir
  1956.  
  1957. un certain nombre d'obligations. C'était l'obligation de
  1958.  
  1959. la France.
  1960.  
  1961. Donc on a un système qui s'est mis en place
  1962.  
  1963. progressivement et qui effectivement
  1964.  
  1965. a conduit à ce que les Français ne soient
  1966.  
  1967. pas directement en prise sur
  1968.  
  1969. les placements. Et c'est aussi quelque chose
  1970.  
  1971. qu'on peut rattacher au fait que les marchés financiers
  1972.  
  1973. en France sont
  1974.  
  1975. en tout cas depuis
  1976.  
  1977. 1945 étaient
  1978.  
  1979. vraiment une peau de chagrin dans le financement
  1980.  
  1981. de l'économie jusqu'à la période des années
  1982.  
  1983. 80. Donc peut-être qu'on a des cultures
  1984.  
  1985. de long terme comme cela sur
  1986.  
  1987. le manque d'appétence pour
  1988.  
  1989. le placement en action. Et que finalement
  1990.  
  1991. cette place des économies, on va dire,
  1992.  
  1993. des ménages français au sein du système
  1994.  
  1995. économique français plus global est relativement
  1996.  
  1997. récent. Donc peut-être qu'on peut comprendre
  1998.  
  1999. effectivement qu'il y a une forme de culture
  2000.  
  2001. encore peut-être à mettre en place.
  2002.  
  2003. Alors justement par quels canaux passent les informations
  2004.  
  2005. économiques et comment ont-ils évolué
  2006.  
  2007. en 25 ans ? La politisation
  2008.  
  2009. si on peut le dire ainsi, la donnée économique
  2010.  
  2011. est-elle le marqueur de ce quart de siècle ?
  2012.  
  2013. Quoi qu'il arrive, on a beau ne pas s'y connaître
  2014.  
  2015. beaucoup dans certaines disciplines perçues comme très
  2016.  
  2017. techniques, il reste des valeurs sûres
  2018.  
  2019. et c'est Sam Cooke qui le dit.
  2020.  
  2021. ...
  2022.  
  2023. ...
  2024.  
  2025. Sous-titrage Société Radio-Canada
  2026.  
  2027. Sous-titrage Société Radio-Canada
  2028.  
  2029. C'est parti.
  2030.  
  2031. What a wonderful world ! Quel monde merveilleux est celui de l'économie, pour peu qu'on en saisisse les rouages et les principes.
  2032.  
  2033. Les Français sont-ils en 25 ans de crise, monétaire, budgétaire ou financière, mais aussi de déploiement de nouveaux outils devenus de meilleurs économistes ?
  2034.  
  2035. C'est notre sujet du jour. Entendez-vous l'écho et vous êtes bien sur France Culture.
  2036.  
  2037. Autour de la table se trouvent toujours, et je les en remercie, Jean-Luc Tavernier, directeur général de l'INSEE, Xavier Thimbault, directeur de l'OFCE,
  2038.  
  2039. et Laure Kenwell-Core, économiste et historienne, directrice de recherche au CNRS.
  2040.  
  2041. Alors nous avons vu que le rapport de l'économie à la population et inversement de la population à l'économie et sa bonne compréhension par le commun des mortels
  2042.  
  2043. variait considérablement selon les circonstances, si nous sommes en période de crise ou non, et à plus forte raison de fait en temps de crise.
  2044.  
  2045. Et ce, d'autant plus qu'à l'occasion de ces crises, des discours nouveaux émergent, brouillant encore un peu plus les pistes.
  2046.  
  2047. Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, le 26 juillet 2012.
  2048.  
  2049. Elena Salgado, ministre de l'économie espagnole, le 10 mai 2010.
  2050.  
  2051. La grande disponibilité...
  2052.  
  2053. ...sont placées pour garantir la stabilité financière en Europe.
  2054.  
  2055. Emmanuel Macron, le 31 décembre 2020.
  2056.  
  2057. Notre pays est l'un de ceux qui est le plus intervenu pour protéger et accompagner les jeunes, les travailleurs, les entrepreneurs.
  2058.  
  2059. Ce quoi qu'il en coûte, je l'assume.
  2060.  
  2061. Bruno Le Maire, ministre de l'économie et des finances, le 7 novembre 2024.
  2062.  
  2063. ...qui honnêtement ici peut se plaindre des dépenses...
  2064.  
  2065. ...pour ce que nous avons engagé pour les salariés, les entrepreneurs, les français, pour protéger, parce que c'est bien ça le rôle de l'État, protéger.
  2066.  
  2067. Nous avons protégé en alourdissant la dette publique de 15 points. Entre 2008 et 2010, ça a été 35 points pour protéger.
  2068.  
  2069. Nous avons protégé aussi en résistant aux déluges de dépenses supplémentaires que tout le monde m'a réclamé pendant cette période-là.
  2070.  
  2071. Et je constate que les plus virulents naguèrent pour dénoncer notre souci d'économie...
  2072.  
  2073. ...sont les plus critiques maintenant de notre pays.
  2074.  
  2075. ...et de notre prodigalité.
  2076.  
  2077. L'oubli est l'ennemi des grandes démocraties.
  2078.  
  2079. Alors pour rafraîchir la mémoire de toutes et de tous, je tiens à leur disposition les milliers de courriers, amendements, propositions de lois...
  2080.  
  2081. ...qui représentent au total près de 400 milliards de dépenses supplémentaires.
  2082.  
  2083. Ils sont tous archivés.
  2084.  
  2085. Voilà la menace de Bruno Le Maire. Tout est archivé.
  2086.  
  2087. Lorcan Ouellecor, vous le dites dans votre ouvrage, depuis une vingtaine d'années, le sujet de la dette publique est omniprésent dans les médias et dans les publications françaises et étrangères.
  2088.  
  2089. ...le phénomène est encore plus puissant.
  2090.  
  2091. Il est prégnant depuis la crise des subprimes, la pandémie de Covid, puis le retour de l'inflation.
  2092.  
  2093. Lorcan Ouellecor, est-ce qu'on peut dire qu'il y a eu un avant et un après, whatever it takes, notamment dans les discours diffusés à propos de la dette ?
  2094.  
  2095. Oui, en tout cas sur la dette publique, effectivement.
  2096.  
  2097. Moi, j'ai senti cette bascule dans le discours sur la dette et donc sans doute sur la réception par les Français.
  2098.  
  2099. C'est-à-dire qu'il y a une vraie idéologisation du sujet.
  2100.  
  2101. Puisque, en fait, il faut rappeler le contexte général.
  2102.  
  2103. On est justement la critique virulente de la responsabilité des banquiers qui ont provoqué cette crise des subprimes
  2104.  
  2105. et qui vont donc appauvrir le monde entier.
  2106.  
  2107. Il y avait Occupy Wall Street, il y avait le mouvement Attaque, le mouvement d'abolition des dettes du Tiers-Monde.
  2108.  
  2109. Tous ces mouvements, même le mouvement des indignés de Stéphane Hessel,
  2110.  
  2111. tous ces mouvements se sont un petit peu focalisés justement après sur cette crise des subprimes.
  2112.  
  2113. Et ont engendré un discours assez politisé sur la dette publique.
  2114.  
  2115. Donc, c'était soit la dette illégitime, on dit plus odieuse...
  2116.  
  2117. C'est le déni du titre de votre ouvrage.
  2118.  
  2119. Oui, mais bon, le déni était plus compliqué parce qu'il y a eu la dette cachée, invisibilisée, niée, etc.
  2120.  
  2121. Là, c'est vraiment la dette illégitime qui, en fait, est due au...
  2122.  
  2123. Avant, il y avait la dette odieuse.
  2124.  
  2125. La dette odieuse qui date de la dette que les bolcheviques n'ont pas voulu rembourser.
  2126.  
  2127. La dette sariste qu'ils n'ont pas voulu rembourser.
  2128.  
  2129. Là, on est passé à la dette illégitime parce qu'elle est due à des banquiers qui sont la cause de tous nos maux.
  2130.  
  2131. Donc, il y a eu toute une partie d'un discours politique qui a porté cette...
  2132.  
  2133. Et de l'autre côté, on avait un discours très anxiogène sur la dette, l'État au bord de la faillite, etc.
  2134.  
  2135. Donc, c'était très clivant.
  2136.  
  2137. Et c'était, à mon avis, assez nouveau.
  2138.  
  2139. Et en fait, je pense que c'est pas bien parce que ça...
  2140.  
  2141. Ça a un peu biaisé la perception de la dette et on en a fait un objet polémique
  2142.  
  2143. au lieu de pouvoir réfléchir posément sur ces enjeux, sur les possibilités, sur les relations.
  2144.  
  2145. Et en fait, ça a faussé complètement le débat.
  2146.  
  2147. C'est ça. On en parle plus, de façon plus polarisée,
  2148.  
  2149. ce qui ne permet pas forcément d'en comprendre les mécanismes assez, on va dire, objectifs.
  2150.  
  2151. Cela dit, l'endettement comme recours face à la crise qui menace, voire qui est déjà là, Xavier Thimbault,
  2152.  
  2153. c'est quand même quelque chose de nouveau qui débarque.
  2154.  
  2155. Ce qui contraste quand même avec le début des années 2000.
  2156.  
  2157. On sort quand même des années 80-90 des résidus alternatifs.
  2158.  
  2159. Il y a quand même une espèce de vent de renouveau qui a dû potentiellement bouleverser la culture économique de certains.
  2160.  
  2161. Oui, je pense qu'effectivement, on a, comme le rappelait Bruno Le Maire, une tendance à l'oubli.
  2162.  
  2163. Pas avec lui, mais il a les dossiers.
  2164.  
  2165. Oui, mais je pense que même Bruno Le Maire a pu oublier les choses.
  2166.  
  2167. On pourrait s'interroger sur ce qu'il...
  2168.  
  2169. ce dont il se souvient et ce qu'il a oublié.
  2170.  
  2171. Mais on a effectivement vécu, entre les années 80 et les années 90-2000,
  2172.  
  2173. une phase assez longue dans laquelle la question économique était vraiment une question un petit peu dégagée de la politique.
  2174.  
  2175. C'était la fin de l'histoire, c'était la mondialisation, c'était la construction européenne,
  2176.  
  2177. ce qu'on appelle parfois, même si je n'aime pas du tout ce terme,
  2178.  
  2179. le néolibéralisme qui s'imposait avec la fameuse phrase de Margaret Thatcher,
  2180.  
  2181. « There is no alternative ».
  2182.  
  2183. Et l'idée que la politique se situe ailleurs.
  2184.  
  2185. C'est aussi, pour faire un tout petit peu de théorie économique,
  2186.  
  2187. l'idée que les questions d'efficacité économique sont orthogonales aux questions de justice.
  2188.  
  2189. Et donc, voilà, on peut mettre de la politique dans la justice,
  2190.  
  2191. dans la justice sociale, la justice redistributive,
  2192.  
  2193. mais que dans l'économie, en fait, on ne peut pas trop mettre de politique.
  2194.  
  2195. Il y a des règles qui s'imposent à tout le monde,
  2196.  
  2197. que ce soit des États, des entreprises, des ménages,
  2198.  
  2199. qu'elles ont des contingences un petit peu différentes suivant les acteurs,
  2200.  
  2201. mais au fond, tout le monde est soumis à ce même schéma.
  2202.  
  2203. Et tout ça dans l'idée que, en fait, c'est pour le mieux et le meilleur des mondes,
  2204.  
  2205. parce qu'on va entrer dans une espèce d'ère de rationalité imposée par les marchés,
  2206.  
  2207. et où on combine rationalité et liberté.
  2208.  
  2209. Et donc, finalement, on a un système qui est assez acceptable pour tout le monde,
  2210.  
  2211. et qui est très universel.
  2212.  
  2213. Et je pense que, voilà, la crise financière de 2008,
  2214.  
  2215. le retour de la géopolitique, les questions commerciales avec la Chine et les États-Unis,
  2216.  
  2217. Donald Trump aux États-Unis, le Covid, la guerre en Ukraine,
  2218.  
  2219. tous ces événements, en fait, sont des événements dans lesquels on se rend compte que,
  2220.  
  2221. oui, la géopolitique, les questions sanitaires, les questions sociales,
  2222.  
  2223. avec aussi la question des inégalités,
  2224.  
  2225. qui est devenu un thème très important aux États-Unis,
  2226.  
  2227. peuvent l'emporter sur les questions économiques.
  2228.  
  2229. Par exemple, le sentiment des Français vis-à-vis de la mondialisation a basculé au cours des dix dernières années.
  2230.  
  2231. Il était plutôt positif, il devient plutôt négatif.
  2232.  
  2233. Et à côté de ça, effectivement, se trouve une espèce de réappropriation par le politique
  2234.  
  2235. de champs qui étaient un peu oubliés dans ces années du « il n'y a pas d'Internet ».
  2236.  
  2237. Alors, parfois, avec quand même des positions radicales un peu extrêmes,
  2238.  
  2239. on pourrait parler du programme du Rassemblement National ou du nouveau Front Populaire,
  2240.  
  2241. on pourrait trouver parfois un petit peu de la pensée magique, y compris en économie.
  2242.  
  2243. Alors justement, sur ces liens entre potentiellement « pensée magique »
  2244.  
  2245. et, on va dire, « réalité économique », si tant est qu'elle existe,
  2246.  
  2247. et en tout cas cette potentielle politisation,
  2248.  
  2249. je voudrais vous faire entendre un extrait diffusé sur BFM TV, c'était en avril 2012.
  2250.  
  2251. On a la totalité de l'offre 2012, que ce soit Sarkozy ou Hollande.
  2252.  
  2253. Alors, vous aurez remarqué que tous font des paris très aléatoires sur l'avenir.
  2254.  
  2255. Tous ont des mesures un peu floues.
  2256.  
  2257. Tous font le rêve que la croissance va toucher les 2,5% dès 2014.
  2258.  
  2259. Maintenant, c'est parti. Faites vos jeux, rien ne va plus, la roue va tourner pendant une dizaine de jours.
  2260.  
  2261. Si vous ne voulez pas payer plus d'impôts, changez de pays.
  2262.  
  2263. Parce que Sarkozy ou Hollande, c'est kiff-kiff.
  2264.  
  2265. Avec légère avantage pour Nicolas Sarkozy, qui taxera un tout petit peu moins.
  2266.  
  2267. Maintenant, si vous pensez qu'il faut de la rigueur, si vous pensez qu'il faut geler la glace,
  2268.  
  2269. la dépense publique, si vous pensez qu'il faut plus de secteurs privés,
  2270.  
  2271. qu'il faut réformer le marché du travail, qu'il faut conserver le parc nucléaire en l'état,
  2272.  
  2273. votez Nicolas Sarkozy.
  2274.  
  2275. A l'inverse, si vous pensez qu'il faut taxer les riches,
  2276.  
  2277. si vous pensez qu'il faut augmenter les dépenses,
  2278.  
  2279. ou en tout cas, les quasi-geler,
  2280.  
  2281. si vous pensez qu'il faut ne pas attaquer les collectivités locales sur leurs dépenses,
  2282.  
  2283. si vous pensez qu'il faut embaucher des fonctionnaires,
  2284.  
  2285. qu'il faut conserver le droit du travail en l'état,
  2286.  
  2287. et qu'il faut réduire le parc nucléaire français,
  2288.  
  2289. votez François Hollande.
  2290.  
  2291. Jean-Luc Tavernier,
  2292.  
  2293. Alors moi, je vais vous dire, d'un point de vue un peu différent,
  2294.  
  2295. je n'ai jamais cru que l'économie s'était imposée aux politiques.
  2296.  
  2297. Et je pense que les pays ont toujours eu des préférences collectives différentes et les ont manifestées.
  2298.  
  2299. On n'a pas les mêmes préférences collectives en Europe qu'aux Etats-Unis,
  2300.  
  2301. on n'a pas les mêmes préférences collectives en France qu'en Europe,
  2302.  
  2303. et on est en France, le pays maintenant, plus que les Scandinaves,
  2304.  
  2305. qui a le modèle social, socialisé, dépenses publiques préalablement obligatoires,
  2306.  
  2307. le plus élevé. Et c'est notre choix, et faire une offre, c'est tout à fait légitime.
  2308.  
  2309. Évidemment, ça a quand même des contraintes, ça oblige.
  2310.  
  2311. Ça oblige à ce que le système public soit efficace, on ne va pas vouloir payer pour.
  2312.  
  2313. Ça oblige aussi... Est-ce qu'il s'est passé à la faveur de chaque crise ?
  2314.  
  2315. On accroît les dépenses publiques parce qu'il est légitime de vouloir absorber le choc,
  2316.  
  2317. il est légitime de vouloir intervenir, de vouloir protéger les Français du choc.
  2318.  
  2319. Mais si ensuite on ne réduit pas, on ne revient pas à un arrière,
  2320.  
  2321. il se passe une marche sur la dépense publique,
  2322.  
  2323. les préalables obligatoires ne peuvent pas suivre parce qu'effectivement,
  2324.  
  2325. on est à un niveau de taux où la concurrence fiscale avec les autres pays s'exerce,
  2326.  
  2327. l'appétence à payer l'impôt aussi a des limites,
  2328.  
  2329. et on arrive à secréter un déficit, ne plus arriver à le réduire,
  2330.  
  2331. à avoir une dette qui monte, qui monte, qui monte.
  2332.  
  2333. Donc, on peut avoir un modèle social différent, et on l'a eu continuellement.
  2334.  
  2335. Simplement, ça oblige, ça oblige à une certaine efficacité,
  2336.  
  2337. ça oblige à une certaine responsabilité, et la gestion contracyclique,
  2338.  
  2339. c'est bon, quand il y a une crise,
  2340.  
  2341. quand il y a une crise, on aide, quand la crise se dissipe,
  2342.  
  2343. il faut revenir à plus de sérieux, de responsabilité,
  2344.  
  2345. sans ça, il y a une tendance qui est insoutenable, arithmétiquement insoutenable.
  2346.  
  2347. C'est extrêmement intéressant ce que vous dites, Jean-Luc Tavernier,
  2348.  
  2349. puisque ça interroge en fait quelque chose de fondamental,
  2350.  
  2351. le rapport des Français à l'État.
  2352.  
  2353. On a beaucoup parlé de la connaissance des Français via de l'économie,
  2354.  
  2355. mais en fait, il faudrait se demander peut-être s'il n'y a pas une vision française de l'économie,
  2356.  
  2357. lors qu'est noué le corps.
  2358.  
  2359. En plus, vous le dites dans votre ouvrage,
  2360.  
  2361. en France, dès le début des années 2000,
  2362.  
  2363. on voit qu'il y a une sorte de fossé qui se creuse,
  2364.  
  2365. et notamment avec la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
  2366.  
  2367. Tony Blair lui fait campagne sur le respect des plafonds de dépenses publiques en 1997.
  2368.  
  2369. L'Allemagne est campée sur sa règle d'or d'un déficit à 0,5% du PIB.
  2370.  
  2371. En France, on n'a clairement pas la même vision.
  2372.  
  2373. Ça interroge ce lien, ce rapport à l'État aussi, lors qu'est noué le corps.
  2374.  
  2375. Alors, j'apporterais un peu une nuance par rapport à cela,
  2376.  
  2377. c'est qu'effectivement, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont fait,
  2378.  
  2379. dans ce tournant décisif, la réforme structurelle.
  2380.  
  2381. En France, on a essayé.
  2382.  
  2383. En fait, c'était un peu...
  2384.  
  2385. C'était un peu plus tardif, c'était en 2006,
  2386.  
  2387. puisque Nicolas Sarkozy a commencé à vouloir mettre en place des règles budgétaires un peu plus strictes.
  2388.  
  2389. Et puis, patatras, la crise des subprimes est arrivée.
  2390.  
  2391. Donc là, on est rentré dans le cycle des trois grandes crises du XXIe siècle,
  2392.  
  2393. donc dans un état de fragilité, justement, financière.
  2394.  
  2395. Je voulais revenir un peu sur l'extrait que vous avez proposé là,
  2396.  
  2397. sur les politiques, effectivement.
  2398.  
  2399. Moi, ce qui me frappe dans l'extrait, c'est qu'on ne parle jamais de la dépense publique
  2400.  
  2401. et encore moins de l'endettement.
  2402.  
  2403. Lors des campagnes électorales, c'est-à-dire qu'on n'en parle pas.
  2404.  
  2405. Et c'est quelque chose qui n'est pas naturel chez les politiques,
  2406.  
  2407. de le mettre en haut de leur tract et de leur programme politique.
  2408.  
  2409. Jean-Luc Tavernier.
  2410.  
  2411. Oui, moi, je crois que c'est assez fondamental, ce que vous venez de dire.
  2412.  
  2413. On ne peut pas se payer le luxe d'élections générales
  2414.  
  2415. où on ne parle pas du sujet capital,
  2416.  
  2417. qui est la correction d'une situation qui n'est pas soutenable.
  2418.  
  2419. En 2022, il y a une élection présidentielle qui est dans un contexte un peu particulier,
  2420.  
  2421. marqué par le coquille.
  2422.  
  2423. En août, la guerre en Ukraine.
  2424.  
  2425. Là, on a eu une snap election, comme on dirait en anglais,
  2426.  
  2427. une élection législative avec une campagne très rapide
  2428.  
  2429. et où personne n'a souhaité mettre le sujet sur la table des finances publiques.
  2430.  
  2431. Alors, certes, le déficit public apparaît plus élevé en 2024 qu'il ne l'était à l'époque.
  2432.  
  2433. Mais enfin, il était déjà dans une situation qui était largement insoutenable.
  2434.  
  2435. Et à partir du moment où on n'en parle pas pendant la campagne,
  2436.  
  2437. où on ne s'astreint pas à se mettre dans un cadre
  2438.  
  2439. où on propose des politiques économiques
  2440.  
  2441. qui reviennent à une trajectoire soutenable de finances publiques,
  2442.  
  2443. il n'y a pas de légitimité, ensuite, pour mener une action
  2444.  
  2445. qui est conforme à cette règle arithmétique, à nos engagements européens.
  2446.  
  2447. Donc ça, c'est vraiment une question démocratique absolument fondamentale que vous soulevez.
  2448.  
  2449. Tout à fait.
  2450.  
  2451. Alors, vous le dites vous-même, les discours qui concernent peut-être plus de rigueur budgétaire,
  2452.  
  2453. en tout cas un certain sérieux, dans les dépenses, sont rares.
  2454.  
  2455. Mais ils existent.
  2456.  
  2457. Je voudrais vous faire écouter François Fillon en 2009,
  2458.  
  2459. puis Gabriel Attal en mars 2024,
  2460.  
  2461. et enfin Jean-François Husson, qui est sénateur,
  2462.  
  2463. c'était le 7 novembre 2024.
  2464.  
  2465. Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier.
  2466.  
  2467. Je suis à la tête d'un État qui est, depuis 15 ans, en déficit chronique.
  2468.  
  2469. Je suis à la tête d'un État qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans.
  2470.  
  2471. Nous avons eu une baisse dans les recettes qui est liée à un ralentissement de l'activité économique.
  2472.  
  2473. Face à ça, il faut évidemment une très grande rigueur dans les choix que nous faisons.
  2474.  
  2475. Pour le reste, monsieur Marlex, nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur et de responsabilité,
  2476.  
  2477. avec toujours un fil rouge.
  2478.  
  2479. Et je crois, là aussi, que nous pouvons nous retrouver.
  2480.  
  2481. Nous n'avons jamais invectivé.
  2482.  
  2483. Nous avons souvent appelé l'attention du gouvernement sur la nécessité,
  2484.  
  2485. dès la sortie de la crise, de revenir à davantage d'un cadre beaucoup plus rigoureux.
  2486.  
  2487. Bon voilà, c'était pour vous donner peut-être un exemple aussi de la façon dont ce discours
  2488.  
  2489. autour d'un cadre plus rigoureux, comme on l'entendait à l'instant, s'était construit.
  2490.  
  2491. Xavier Tamou, il y a un autre élément que je voudrais aborder avec vous et qui, à mon sens,
  2492.  
  2493. est assez important. En 2001, on a quand même eu la LOLF, la loi organique de loi de finances,
  2494.  
  2495. qui est mise en œuvre à partir de 2006, dont l'objectif est quand même d'afficher une plus grande transparence
  2496.  
  2497. des programmations budgétaires et d'instaurer un peu plus de démocratie lors du débat d'orientation budgétaire
  2498.  
  2499. exigé avant la rédaction du PLF, le projet de loi de finances.
  2500.  
  2501. Ça, on pourrait se dire que c'est quand même une avancée en termes non seulement d'accès, finalement,
  2502.  
  2503. à la qualité et à la quantité de débats que cela génère au sein de l'Assemblée nationale et donc nécessairement
  2504.  
  2505. que davantage de Français peuvent s'en saisir.
  2506.  
  2507. Oui, alors je pense que l'objectif de la LOLF, c'était quand même avant tout que ce soit le parlementarisme
  2508.  
  2509. qui soit renforcé, avec le sentiment que l'administration avait la haute main sur l'élaboration du budget,
  2510.  
  2511. sur le contrôle des dépenses et que le Parlement n'était pas vraiment en position de pouvoir en décider
  2512.  
  2513. et donc que la loi organique de la loi de finances devait proposer un certain nombre d'outils,
  2514.  
  2515. à la fois pour augmenter l'information des députés
  2516.  
  2517. et leur donner aussi plus de moyens pour prendre des décisions, comme par exemple pouvoir revoter les dépenses au premier euro
  2518.  
  2519. et non pas par addition de disposer de textes aussi qui étaient des textes consolidés, non pas des textes simplement modifiés.
  2520.  
  2521. Enfin, je ne sais pas si vous avez jamais regardé des textes de loi non consolidés.
  2522.  
  2523. En fait, c'est inaccessible à quelqu'un qui est un néophyte parce qu'on a des modifications de textes qui sont modifiées par couches successives
  2524.  
  2525. et donc on ne sait pas du tout où on en est.
  2526.  
  2527. Sauf si on a un très grand spécialiste de la loi.
  2528.  
  2529. Bon, mais donc la LOLF visait à ça. Elle visait aussi à produire des indicateurs pour évaluer la performance,
  2530.  
  2531. puis à aussi changer la procédure budgétaire pour la rendre plus rigoureuse,
  2532.  
  2533. avec en particulier l'introduction du débat d'orientation budgétaire au mois de juin,
  2534.  
  2535. qui devait être un moment important dans la vie budgétaire et démocratique.
  2536.  
  2537. Alors, je pense que ce qu'on peut dire c'est que la LOLF est un demi-succès.
  2538.  
  2539. Hum.
  2540.  
  2541. Peut-être que...
  2542.  
  2543. on pourrait même dire que...
  2544.  
  2545. C'est-à-dire que c'est un demi-échec, dans le sens où elle a probablement amélioré le pouvoir du Parlement,
  2546.  
  2547. mais elle n'a pas véritablement changé la logique qui préexistait avant.
  2548.  
  2549. Et si on s'interroge sur l'année 2024, qui est quand même assez intéressante de ce point de vue-là,
  2550.  
  2551. ce qui est assez spectaculaire, c'est que précisément la dissolution de l'Assemblée
  2552.  
  2553. a un peu mis par terre toute cette procédure et redonné la haute main à l'administration
  2554.  
  2555. et au gouvernement, alors au gouvernement au pluriel,
  2556.  
  2557. mais a quand même créé une situation de fait, à mon avis,
  2558.  
  2559. dans laquelle le Parlement n'est pas vraiment en situation de pouvoir prendre ses décisions budgétaires.
  2560.  
  2561. Et c'est encore accentué par la fracture au sein du Parlement,
  2562.  
  2563. dans laquelle le débat, mais comme ça a été dit,
  2564.  
  2565. le débat n'est pas nécessairement au bon endroit
  2566.  
  2567. et ne traite pas ces questions qui sont pourtant fondamentales.
  2568.  
  2569. Jean-Luc Tavernier, encore une fois, du point de vue du directeur de l'INSEE que vous êtes,
  2570.  
  2571. est-ce qu'on peut dire que les 25 dernières années,
  2572.  
  2573. alors que ce soit dans certaines arènes politiques et notamment l'Assemblée nationale,
  2574.  
  2575. mais aussi de façon beaucoup plus large,
  2576.  
  2577. en fait, est-ce que les 25 dernières années ne sont pas celles d'un accès quand même beaucoup plus large
  2578.  
  2579. à la donnée et au débat autour des questions économiques ?
  2580.  
  2581. Alors moi, dans mon position, je ne peux pas vous dire autre chose que le fait que je crois que...
  2582.  
  2583. C'est pas que la donnée, l'INSEE fait aussi un gros effort de pédagogie.
  2584.  
  2585. On éclaire énormément le débat sous de multiples formes,
  2586.  
  2587. sur les agrégats macroéconomiques, sur la distribution des revenus,
  2588.  
  2589. sur la distribution aussi des situations au sein des entreprises, ce qu'il ne faut pas oublier.
  2590.  
  2591. On fait énormément de choses.
  2592.  
  2593. Et je pense aussi qu'on a fait quelque chose...
  2594.  
  2595. J'en profite pour en parler parce que j'y tiens et à chaque fois que j'ai l'occasion, j'en parle.
  2596.  
  2597. On essaie aussi de lutter contre les biais cognitifs qu'on voit.
  2598.  
  2599. Moi, je dis toujours, j'ai été frappé par des sondages.
  2600.  
  2601. Alors il y en avait un au moment des Gilets jaunes, le premier, mais il y en a eu d'autres depuis.
  2602.  
  2603. La plupart des Français, mais c'est de l'ordre de trois quarts,
  2604.  
  2605. pensent qu'ils contribuent plus au système public qu'ils n'en tirent bénéfice.
  2606.  
  2607. La plupart.
  2608.  
  2609. Et ça interpelle ça, parce que sur le vivre ensemble,
  2610.  
  2611. sur la capacité, évidemment, à faire cohésion,
  2612.  
  2613. c'est absolument crucial.
  2614.  
  2615. Alors, traditionnellement, on avait un gros réverbère sur les impôts, les prélèvements,
  2616.  
  2617. sur les transferts en espèces.
  2618.  
  2619. Mais il y a aussi tous les services gratuits, santé, éducation.
  2620.  
  2621. On a essayé de faire les micro-simulations, de mettre des équivalents monétaires à ça.
  2622.  
  2623. Quand on essaie de faire les choses un peu sérieusement,
  2624.  
  2625. le meilleur chiffrage qu'on a, c'est que deux tiers des Français,
  2626.  
  2627. 60% des Français, bénéficient plus du système qu'ils ne contribuent.
  2628.  
  2629. Moi, j'essaie à chaque fois d'en parler,
  2630.  
  2631. parce que je pense qu'il y a...
  2632.  
  2633. C'est la question fondamentale du consentement à l'impôt.
  2634.  
  2635. Voilà, sur le consentement à l'impôt,
  2636.  
  2637. sur la pérennité de ce modèle social auquel on tient.
  2638.  
  2639. Si tout le monde croit qu'il paye pour le voisin, ça ne fonctionnera pas.
  2640.  
  2641. Et ce n'est pas le cas.
  2642.  
  2643. Mais encore faut-il avoir en tête que,
  2644.  
  2645. quand on roule sur une route,
  2646.  
  2647. quand on amène ses enfants à l'école,
  2648.  
  2649. quand on bénéficie de la santé largement prise en charge,
  2650.  
  2651. c'est quelque chose qu'ils font pour des raisons.
  2652.  
  2653. Moi, je voudrais juste réagir sur la LOLF, très rapidement.
  2654.  
  2655. La LOLF n'a pas vocation
  2656.  
  2657. à s'imposer sur le politique.
  2658.  
  2659. Jamais, jamais.
  2660.  
  2661. Il ne faut pas qu'un process administratif bureaucratique,
  2662.  
  2663. quel qu'il soit,
  2664.  
  2665. vienne s'imposer à la décision politique.
  2666.  
  2667. La décision...
  2668.  
  2669. Les politiques de finances publiques,
  2670.  
  2671. elles ne trouvent leur source unique que dans le mandat
  2672.  
  2673. que donnent les électeurs au moment des élections générales, présidentielles et législatives.
  2674.  
  2675. Point barre.
  2676.  
  2677. Alors, Ken Welcor ?
  2678.  
  2679. Oui, non, je voulais rebondir sur ce que vous aviez dit auparavant
  2680.  
  2681. sur l'éducation financière.
  2682.  
  2683. Et je pense que là, on a peut-être des progrès à faire.
  2684.  
  2685. Justement, peut-être les...
  2686.  
  2687. Je sais que la Banque de France,
  2688.  
  2689. fait beaucoup de choses,
  2690.  
  2691. l'INSEE aussi,
  2692.  
  2693. mais justement,
  2694.  
  2695. peut-être que la Banque de France devrait faire plus de...
  2696.  
  2697. voilà, d'apprentissage sur...
  2698.  
  2699. sur tous les aspects macroéconomiques,
  2700.  
  2701. et pas seulement sur...
  2702.  
  2703. La Banque de France a une direction à l'éducation financière.
  2704.  
  2705. Elle est directrice de l'éducation financière.
  2706.  
  2707. Très active.
  2708.  
  2709. Oui, mais c'est vrai que c'est plutôt centré sur les ménages,
  2710.  
  2711. et ça serait bien que...
  2712.  
  2713. Auprès des classes aussi.
  2714.  
  2715. Oui, oui, mais en tout cas,
  2716.  
  2717. sur la finance des ménages.
  2718.  
  2719. Il faudrait qu'elle parle aussi des finances publiques.
  2720.  
  2721. Il y a un vrai enjeu d'éducation.
  2722.  
  2723. On aura certainement l'occasion
  2724.  
  2725. d'y consacrer une émission.
  2726.  
  2727. Ce que nous avons d'ailleurs fait par le passé.
  2728.  
  2729. Un grand merci à tous les trois.
  2730.  
  2731. Laure Kenwell-Corr, Jean-Luc Tavernier et Xavier Timbaud
  2732.  
  2733. d'avoir participé à cette émission.
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