Advertisement
Guest User

Untitled

a guest
Nov 23rd, 2017
86
0
Never
Not a member of Pastebin yet? Sign Up, it unlocks many cool features!
text 32.27 KB | None | 0 0
  1. Société et vie politique.
  2. Introduction:
  3. I) L'objet du cours société et vie politique.
  4. Ce cours est essentiellement consacré à l'étude des acteurs politiques et la vie politique française. Il
  5. convient de souligner dans un premier temps que depuis l'antiquité la politique a toujours été un art
  6. mais la vie politique française telle que nous la connaissons aujourd'hui dépasse les frontières. Cette
  7. situation est due non seulement au fait que des fonctionnaires, des parlementaires et des hommes
  8. politiques français prennent désormais part au fonctionnement des institutions européennes mais aussi
  9. parce que la législation française doit être confrontée avec les règles communautaires , les directives ,
  10. règlements. En d'autres termes la politique française ou hommes politiques français sont tenus de
  11. prendre en considération ou d'appliquer la politique communautaire. La politique française est
  12. désormais saisie par le droit de l'union européenne en raison de son histoire , sa place au sein de
  13. l'Europe. Le gouvernement français lorsqu'il n'applique pas ces règles , peut voir ses responsabilités
  14. engagées.
  15. Mais la vie politique française a longtemps été considérée comme étant l'affaire des hommes c'est à
  16. dire les femmes étaient exclues de la gestion des affaires publiques. C'est la raison pour laquelle à partir
  17. de la Révolution les femmes vont revendiquer , réclamer les mêmes droits que les hommes. Il a fallu
  18. attendre le préambule de la constitution de 1946 qui pose le principe selon lequel "la loi garantit à la
  19. femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l'homme". Ordonnance de 1944 , De Gaulle
  20. donne le droit aux femmes de voter. Dans le cadre de ce cours il s'agit d'etudier les conditions
  21. d'organisation de la vie politique d'abord , les acteurs qui la font vivre , ceux qui nous gouvernent
  22. c'est-à-dire les élus , les gouvernants mais également les citoyens.
  23. Lorsqu'on parle de la vie politique étrangère on pense d'abord aux gouvernants mais les citoyens
  24. participent également a la vie politique de leur nation. La France a connu la démocratie directe , semi
  25. directe et aujourd'hui on a la démocratie représentative avec la souveraineté nationale on parle aussi de
  26. la démocratie participative.
  27. Ce qu'il faut noter également c'est que sous l'ancien régime les formes et les conditions étaient bien
  28. différentes de la vie politique actuelle. La révolution marque inévitablement un véritable changement
  29. dans plusieurs secteurs y compris celui de la politique . La Révolution française a du inventer tout un
  30. ensemble de règles et ces règles se sont établies fixées progressivement. En d'autres termes elle a posé
  31. les grands principes fondamentaux qui fondent un régime démocratique: consultation de l'opinion par
  32. les referendums, désignation des représentants par voie d'élections libres et transparentes, délibération
  33. au sein des assemblées. La reconnaissance et la protection des libertés nécessaires à toute vie politique
  34. c'est a dire la liberté d'opinion , d'association , de réunion , d'expression.
  35. II) Droit et politique.
  36. On observe que le droit c'est la vie , le problème des rapports de la société politique et du droit est
  37. préalable à toute théorie de la société politique et de l'état distincte par leur cheminement à travers les
  38. siècles et par leur objet l'ordre juridique et la société politique se sont , à une période récenté de
  39. l'évolution , rapprochées mais la complexité des rapports de la société politique et du droit se trouve au
  40. centre de plusieurs interrogations. La première est surtout celle de savoir si il y a un rapport direct entre
  41. le droit et la politique. En d'autres termes , on cherche a savoir si la politique est saisie par le droit , est
  42. ce qu'elle est soumise aux règles juridiques? Depuis quelques années on parle désormais de la
  43. juridicisation de la vie politique française c'est a dire que l'activité politique doit prendre en
  44. considération des règles de droit , les normes dans le cas contraire par exemple en cas de mauvaise
  45. gestion des finances publiques l'homme politique peut être sanctionné par le juge.
  46. Les hommes politiques français ne sont pas au dessus des lois. Le statut du président de la république
  47. est un peu spécial.
  48. Le droit est l'un des instruments privilégié des pouvoirs politiques dans sa fonction créatrice d'ordre. En
  49. effet le droit instaure des règles dans le comportement social et la violation de ces règles est
  50. sanctionnée par le juge. Ce qui veut dire que le droit n'est pas seulement l'instrument du pouvoir
  51. politique mais de toute forme de pouvoir c'est à dire la structure universelle de toutes les sociétés
  52. humaines. Le droit est à la fois la légalité mais également la légitimité fondamentale. Par exemple dans
  53. le domaine politique il y a toujours des règles , des règles écrites ou non écrites qui définissent le
  54. fonctionnement du pouvoir. Parmi ces règles il y en a une qui est considérée comme étant
  55. fondamentale , c'est la Consitution du 4 Octobre 1958. Le pouvoir politique est une construction
  56. juridique donc il est censé respecter les principes ou encore les règles qui s'imposent. En d'autres
  57. termes le pouvoir politique n'est pas illimité , il y a des frontières , des barrières infranchissables. Dans le
  58. cas contraire on parle de l'abus du pouvoir.
  59. Dans toute société humaine la vie politique est strictement encadrée par les normes, des règles qui
  60. régissent l'organisation institutionnelle de la politique et son fonctionnement dans le cadre qu'elle a
  61. délimité ou encore déterminé. En résumé le droit a pour but d'etablir l'organisation de l'état de définir
  62. son régime politique , de fixer sa structure gouvernementale, de régler ses rapports avec les autres
  63. états. Par exemple, les attributions du président de la république , du premier ministre ou encore du
  64. gouvernement sont fixées , organisées par la constitution. En définitive il y a entre le droit et la politique
  65. des liens étroits. En effet on ne peut parler d'une organisation politique ou encore du pouvoir politique
  66. sans règles juridiques. Il est vrai que la politique signifie également l'art de régler les affaires de la cité
  67. ou encore de diriger les affaires de l'Etat et enfin l'art de gouverner. La politique est aujourd'hui saisie
  68. tant par le droit public que par le droit privé. En effet le fonctionnement du système politique dépend
  69. désormais de la manière dont fonctionne un certain nombre de mécanismes juridiques.
  70. Dès lors se pose la question de savoir si la politique , c'est a dire l'activité politique , est soumise au
  71. droit. Cette question ne devrait pas se poser ni soulever un certain nombre de difficultés. S'agissant de
  72. la France le juge et notamment le juge constitutionnel joue un rôle fondamental par rapport à l'activité
  73. politique.
  74. III) La société.
  75. Le mot société est un mot qui est très connu mais pourtant le terme de société est particulièrement
  76. difficile à définir puisqu'il comprend les relations entre les individus c'est a dire le lien social le pouvoir
  77. ou encore la domination. La société peut être définie comme étant un type de groupe humain différent
  78. d'autres formes d'institutions organisées. C'est la cas de l'Etat par exemple , de la Nation ou encore de la
  79. communauté. La société pour les Anciens était avant tout conçue comme étant un ordre social dans
  80. lequel chacun c'est à dire chaque personne avait une place déterminée par sa naissance son activité et
  81. son statut. Mais c'est au 17 eme siècle dans l'oeuvre de Thomas Hobbes que l'on retrouve défini pour la
  82. premiere fois le terme de société civile. L'auteur veut en effet instituer le social en distinguant une
  83. société civilisée , organisée et structurée par l'existence d'un pouvoir politique pourvoyeur de paix, de
  84. l'état de nature qui est selon lui l'état de la vie humaine individualisée.
  85. Mais à la fin du 17 eme siecle John Locke introduit un élément nouveau dans la définition de la société
  86. civile. Il s'agit de la propriété. En effet selon John Locke la société civile apparaît en effet comme le lieu
  87. de la propriété et des échanges. Mais la question qui se pose, quel est le rapport entre la société et la
  88. politique? Toute vie politique s'organise se déroule dans une société dite humaine. En effet la société
  89. est conçue comme un espace réservé à des relations individuelles mais elle est conçue aussi comme
  90. étant un lieu de la gestion des affaires publiques c'est à dire un lieu par excellence du débat politique.
  91. IV) Le pouvoir politique et la société.
  92. Dans tout groupe humain on peut observer une division des membres en deux catégories. Ceux qui
  93. commandent et ceux qui obéissent. Cet aspect exprime l'existence du pouvoir. En effet il y a un ou
  94. plusieurs individus qui gouvernent qui prennent des décisions qui s'imposent aux autres. C'est a dire à
  95. l'ensemble de la société. Ce phénomène est observable également dans une classe ou encore dans un
  96. groupe organisé. Ce qui veut dire que dans un état démocratique comme l'Etat français italien ou belge
  97. il y a nécessairement un pouvoir politique de l'Etat. Mais ce pouvoir se manifeste aussi par la contrainte
  98. , la domination. En effet les gouvernants sont tenus non seulement de prendre des décisions qui vont
  99. s'appliquer sur l'ensemble du territoire mais également d'imposer ces décisions à l'ensemble des
  100. citoyens. Dans toute société humaine l'activité politique occupe une place non négligeable c'est la raison
  101. pour laquelle de nombreux auteurs pensent que le pouvoir politique est en étroite relation avec la
  102. société humaine.
  103. Mais on peut aussi se demander , peut-on concevoir une société sans pouvoir politique?
  104. Toute société humaine ayant des gouvernants serait-elle politique? La société et le pouvoir politique
  105. sont conditionnés par un certain nombre de facteurs idéologique, économique , historique ou encore
  106. international. En définitive toute société repose sur un système de valeurs que le pouvoir politique doit
  107. prendre en considération. Par exemple le respect de la vie privée du président de la république, la
  108. dignité humaine. En définitive il y a entre le pouvoir politique et la société une relation étroite.
  109. V) Le territoire et la politique.
  110. Le terme territoire est une notion clé de toute organisation humaine, en effet on ne peut parler de la
  111. politique ou encore de la vie politique sans territoire. En droit constitutionnel le territoire est présenté
  112. traditionnellement comme étant un élément constitutif de l'état avec la population et la puissance
  113. publique.
  114. Il est une condition déterminante de l'existence de l'état mais il est aussi un élément fondamental de
  115. l'organisation de l'état. Dans chaque état les pouvoirs publics possèdent généralement un découpage du
  116. territoire non seulement pour le gouverner mais également pour l'administrer. Le territoire est
  117. traditionnellement un objet ou encore un enjeu de pouvoir , il est le lieu du politique. En effet la
  118. population est établie sur un territoire un espace , délimité par des frontières. Sans territoire le pouvoir
  119. de l'état c'est a dire le pouvoir politique ne peut s'exercer convenablement. En réalité un état qui perd
  120. son territoire n'est plus un état ce qui veut dire que le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le
  121. cadre de l'etat qui constitue le support de toutes les institutions exsitantes tant sur le plan national que
  122. sur la plan international. Le caractère territorial de la société politique est donc incontestable. Mais il
  123. convient de souligner enfin que le territoire ne joue pas un rôle identique dans toutes les sociétés
  124. politiques.
  125. En effet il existe des groupes non politiques qui sont à base territoriale. Par exemple les communautés
  126. rurales ou encore d'autres groupements. En définitive l'activité politique s'exerce sur un espace
  127. déterminé, c'est ce qu'on appelle le territoire.
  128. VI) La notion de politique.
  129. A) Définition de la notion de politique.
  130. 1. Qu'est ce que la politique ?
  131. La politique est elle un métier, un art, une science ou encore une technique ?
  132. Il est certain que la politique n'est pas une science, du moins au sens des sciences exactes. La notion de
  133. politique souffre de l'absence d'une définition claire et précise. En effet chaque auteur essaye toujours
  134. de donner sa propre définition de la notion de politique. Il y a en quelque sorte des divergences , pas de
  135. convergence. Il y a plusieurs définitions de la notion de politique qui sont proposées mais à l'origine le
  136. mot politique désignait dans l'antiquité grecque les affaires de la Cité. Il est vrai que le terme politique
  137. trouve ses origines dans le mot grec "polis" qui signifiait "l'Etat-Cité". La Cité étant vue comme une
  138. organisation autonome.
  139. C'est pour dire que la politique ne se définit pas par un ensemble de secteurs ou de problèmes
  140. définitivement résolus dans la société puisque n'importe quelle question dans la société peut devenir
  141. politique à un moment donné. En d'autres termes, la politique se nourrit d'enjeux économiques sociaux
  142. culturels religieux ethniques et enfin linguistiques. Mais en réalité la politique se définit comme un art
  143. de l'action et de la décision, on peut également ajouter comme étant un art de gouverner c'est-à-dire de
  144. prendre des décisions concernant la vie des citoyens.
  145. Question , quelles sont les definitions proposées?
  146. Raymond Aron: "La politique est à la fois une action ou un projet d'action et un domaine spécialisé dans
  147. lequel les actions s'affrontent, se combattent mutuellement et ou finalement l'une d'elle triomphe."
  148. Cette définition met l'accent sur les clivages, sur le combat politique mais elle n'est pas acceptée par les
  149. autres auteurs et Aron ajoute "la politique c'est l'activité de ceux qui font de la politique, c'est-à-dire les
  150. hommes politiques , les partis politiques mais également les citoyens lorsqu'ils deviennent des militants
  151. ou encore lorsqu'ils votent c'est a dire participent à l'élection des élus". En définitive pour l'auteur, elle
  152. permet la compétition entre les individus entre les élus entre les candidats ou encore les groupes
  153. politiques pour conquérir le pouvoir politique.
  154. En revanche pour Paul Valery, la politique est l'ensemble des efforts que l'on fait en vue de participer au
  155. pouvoir ou d'influer sur la répartition du pouvoir soit entre les états soit entre les divers groupes à
  156. l'intérieur d'un même état.
  157. 2.La politique synonyme de gestion.
  158. Le mot politique est parfois employé pour désigner un domaine d'activité. Par exemple la politique
  159. universitaire, la politique des transports , la politique de l'énergie. Dans ce cas, la politique apparaît
  160. comme étant l'ensemble des objectifs définis et des moyens retenus dans ce domaine. Mais le
  161. gouvernement peut prendre une décision pour réglementer un secteur d'activité. Par exemple les
  162. problèmes de la santé publique nécessitent une politique nationale de la santé. En d'autres termes
  163. lorsqu'il y a un probleme de santé qui se pose, les pouvoirs publics doivent prendre les mesures
  164. nécessaires afin de trouver des solutions adéquates.
  165. 3.L'etymologie du mot politique.
  166. On peut la aussi commencer par une interrogation ; que signifie le mot politique?
  167. La fréquence de l'emploi du mot ne garantit pas au contraire la précision de la notion. En effet la notion
  168. de politique est une notion très ambigue mais le terme "politique" provient du mot grec "polis" c'est à
  169. dire la "Cité" et cette cité etait composée des hommes mais également des femmes. La Cité grecque
  170. constituait un ensemble homogène placé sous l'autorité d'un chef même si les habitants de cette cité
  171. disposaient d'un statut particulier et chaque cité avait sa religion , sa propre constitution et enfin ses
  172. propres lois. C'etait en quelque sorte une organisation familiale mais aussi tribale. En résumé la "polis"
  173. était une forme d'organisation de la vie commune des hommes, c'est la raison pour laquelle bon
  174. nombre d'auteurs pensent que la politique est une nécessité impérieuse pour la vie humaine. Qu'il
  175. s'agisse de l'existence de l'individu ou de celle de la société.
  176. Enfin nous arrivons a la conclusion selon laquelle la politique existe et a toujours existé dans des sociétés
  177. humaines, même primitives.
  178. B) La distinction entre la politique et le politique.
  179. Le terme "politique" peut etre utilisé a la fois au féminin comme au masculin.
  180. 1.La politique.
  181. La politique désigne le plus souvent une action, le programme d'un gouvernement ou encore d'un état
  182. mais elle peut aussi renvoyer à l'activité d'un secteur de la société. Par exemple le secteur agricole ou
  183. encore le secteur des transports. Mais quand on parle de la politique il s'agit plus précisément de
  184. l'exercice du pouvoir par les hommes politiques c'est à dire le président de la république, le premier
  185. ministre , les membres du gouvernement , les parlementaires ou encore les élus locaux. C'est en ce sens
  186. qu'elle est souvent perçue comme un lieu de conflit , de division entre différents acteurs politiques ,
  187. entre la droite et la gauche. Dans ce cas la politique devient un espace spécifique de compétition et de
  188. la conquête du pouvoir par les élections libres démocratiques et transparentes.
  189. La politique peut aussi désigner les affaires de l'état , c'est a dire la gestion des affaires publiques à la
  190. différence de la gestion des affaires privées.
  191. En définitive elle renvoie à ce qui est relatif à l'organisation du pouvoir politique dans un état. Elle fait
  192. référence à l'activité de ceux ou celles qui exercent le pouvoir ou souhaitent l'exercer. C'est la raison
  193. pour laquelle la politique ne doit pas être confondue avec le politique au masculin.
  194. 2.Le politique.
  195. Le politique à la différence de la politique désigne tout simplement l'homme politique c'est a dire celui
  196. qui chercher à conquérir le pouvoir par la voie des élections. Par exemple en France les parlementaires
  197. sont considérés comme étant des hommes politiques sans distinction de sexe. Le politique fait référence
  198. au domaine structurel de la société ayant des fonctions spécifiques de coordination d'organisation ou
  199. encore de décision. Pour aristote l'homme politique est l'homme prudent avisé prévoyant pour
  200. accomplir l'action.
  201. En conclusion ; le politique représente un aspect constitutif de la réalité sociale tandis que la politique
  202. représente l'activité courante de la gestion du choix des décisions et de l'application d'une directive ou
  203. encore de la politique du gouvernement.
  204. La politique en tant qu'activité spécifique répond a un besoin social c'est la raison pour laquelle les
  205. gouvernants sont tenus de prendre un certain nombre de décisions pour satisfaire la communauté
  206. nationale. Elle a une fonction sociale d'intégration mais également de règlement des conflits.
  207. C) La remise en cause de la distinction entre le politique et la politique.
  208. Il existe entre ces deux notions une différence d'appréciation. En réalité les deux notions sont
  209. intimement liées. La distinction entre le politique et la politique repose en définitive sur une séparation
  210. souple des domaines. Pour un certain nombre d'auteurs on ne peut parler de la politique sans faire
  211. allusion , référence aux hommes politiques c'est a dire à ceux qui exercent le pouvoir politique. Donc il
  212. ne peut y avoir de distinction entre ces deux notions voisines et on ne peut non plus les opposer car il
  213. existe entre ces deux notions un lien direct. Dans ce cas la distinction terminologique perd tout intérêt.
  214. VII) Les rapports entre la politique et le pouvoir.
  215. La question qui se pose est celle de savoir si la politique entretient des rapports étroits avec le pouvoir.
  216. Un certain nombre d'auteurs contemporains ramènent la notion de politique à la notion de pouvoir. La
  217. politique aura ainsi pour objet l'étude du pouvoir c'est a dire la manière dont il s'acquiert, s'exerce, se
  218. transmet et se perd. Pour d'autres auteurs en revanche il ne faut pas assimiler le pouvoir et la politique
  219. car cela revient à réduire la politique à une simple lutte pour la conquête du pouvoir. Le mot politique
  220. peut avoir plusieurs sens , plusieurs significations et tout dépend de la signification qu'on lui attribue
  221. chaque fois qu'on l'utilise. Si la question se pose de savoir si il y a un lien entre la politique et le pouvoir
  222. c'est parce que tout pouvoir n'est pas politique. Le pouvoir est un phénomène courant que l'on
  223. rencontre dans les familles , les entreprises et même dans les églises. De même il existe un pouvoir
  224. économique, un pouvoir financier et même un pouvoir intellectuel à côté du pouvoir politique.
  225. VIII) La liberté religieuse.
  226. La religion et la morale font également partie des moyens utilisés par le pouvoir politique dans sa
  227. fonction créatrice d'ordre social. Dans certains états au monde le pouvoir politique se fonde parfois sur
  228. les règles religieuses, dans ces états il n'y a pas en réalité une distinction nette , une séparation nette
  229. entre la politique et la religion. En d'autres termes les chefs religieux peuvent dans certains cas
  230. influencer les décisions politiques. Il est vrai que dans l'histoire de chaque nation , de chaque état le
  231. pouvoir politique est fréquemment à la recherche du soutien des religieux pour gouverner. Les rapports
  232. entre les églises et l'Etat vont de la séparation totale de principe à la reconnaissance d'une église
  233. dominante parfois même intégrée au sein de l'appareil d'Etat.
  234. Deux pays sont marqués par une tradition de religion dominante , il s'agit de l'Italie et de l'Angleterre. En
  235. Italie cette domination a été toute à la fois sociologique, institutionnelle, politique. Tandis qu'en
  236. Angleterre le statut officiel de l'eglise anglicane donne à celle-ci une place prépondérante dans la
  237. société anglaise. Mais s'agissant de l'Italie , l'église catholique par son histoire, par son implantation
  238. géographique , par son monopole a toujours exercé une influence prédominante sur la vie politique
  239. italienne. Car 95 % des italiens se disent catholique. Mais au moment de la rédaction de la Consitution
  240. italienne de 1947 les constituants ont cherché à concilier la tradtion de séparation de l'église et de l'Etat
  241. c'est a dire une église libre dans un état libre. D'ou la formulation de l'article 7 qui affirme de manière
  242. très nette que "l'état et l'église catholique sont chacun dans son ordre indépendants et souverains".
  243. Mais il n'empêche que l'état et la religion peuvent entretenir des relations étroites.
  244. En Allemagne par exemple les rapports état/église sont à la fois caractérisés par le pluralisme religieux
  245. c'est a dire qu'il y a une reconnaissance de plusieurs religions en Allemagne. S'agissant de la France ,
  246. longtemps le problème des relations entre l'Etat et l'Eglise catholique dominait de façon presque
  247. exclusive la vie politique française. Il est vrai que en France comme ailleurs la religion aura toujours joué
  248. un rôle fondamental dans l'élaboration de la politique des états. En effet elle a été étroitement associée
  249. à la politique. En France comme dans la plupart des pays occidentaux les fondements, les racines de la
  250. société civile ont incontestablement une origine religieuse. Il est vrai que la religion tout au moins la
  251. religion chrétienne a été un facteur d'intégration dans la plupart des états occidentaux. Mais il
  252. n'empêche que les rapports entre la religion et la politique ont souvent été conflictuels. Pour certains
  253. auteurs, politologues ou sociologues la religion doit avoir une supériorité absolue sur la politique. C'est
  254. le cas de Joseph de Maistre.
  255. Pour d'autres en revanche notamment Machiavel, Montesquieu, Thomas Hobbes et enfin J.J. Rousseau
  256. la politique doit en principe primer sur la religion. Et cette dernière doit être cantonnée dans sa fonction
  257. sociale et enfin un dernier courant qualifié de radical critique de manière très ferme la religion. Car
  258. selon ce courant elle est souvent à l'origine de l'aliénation de l'homme. C'est ce courant qui préconise la
  259. disparition totale de la religion mais tout en proposant en même temps la création d'une nouvelle
  260. religion d'inspiration laique adaptée aux besoins de la société industrielle et scientifique. Ce courant est
  261. représenté par Auguste Conte ou encore par Karl Marx.
  262. En dépît des relations étroites entretenues par les églises et leurs états respectifs , on observe de nos
  263. jours une baisse considérable de l'influence sociale et idéologique des églises. Et enfin il y a un dernier
  264. courant qualifié de libéral qui préconise la séparation stricte de la religion et la politique. Afin d'éviter
  265. tout conflit pour ce courant la religion apparaît de plus en plus comme une affaire personnelle c'est a
  266. dire relevant de la vie privée d'une personne. Benjamin Constant.
  267. Pour Benjamin Constant il faut séparer la politique et la religion on ne peut pas mélanger les deux. Il est
  268. un des rares penseur politique moderne sinon le seul qui a essayé d'étudier le phénomène religieux
  269. c'est-a-dire les rapports entre la religion et la politique. Dans le cadre de son étude il s'est posé la
  270. question de savoir si il faut ou non séparer la religion et la politique ou au contraire les deux doivent
  271. entretenir des relations étroites. Il est vrai que par rapport a d'autres auteurs il n'a pas seulement une
  272. vue extérieure et superficielle de la religion en raison de son éxpérience personnelle mais également par
  273. rapport à ses recherches historiques. Il est le premier penseur politique français à proposer une théorie
  274. élaborée de la séparation stricte de la religion et de la politique tout en réclamant une entière liberté
  275. religieuse et tout en soulignant également l'incompétence du pouvoir politique dans ce domaine. Selon
  276. lui le pouvoir politique ne doit pas régler les affaires religieuses en ca de conflit, cette conception est en
  277. parfaite harmonie avec la loi et notamment celle du 9 décembre 1905. Il faut séparer les deux. Il est vrai
  278. que Benjamin Constant a grandi et vécu dans un milieu protestant et sa famille avait quitté la France lors
  279. de la révocation de l'Edit de Nantes par le Roi de France Louis 14. Il préconise une séparation stricte et
  280. une indépendance totale entre la religion et le pouvoir politique. En d'autres termes il refuse toute
  281. alliance entre la religion et le pouvoir politique car il estime que la religion et l'etat sont deux choses
  282. parfaitement distinctes, séparées.
  283. En définitive il est totalement opposé à l'idée d'une religion d'Etat ou soutenue par le pouvoir politique
  284. car la religion ne doit en aucune manière être dépendante de l'autorité politique. Historiquement la
  285. pensée de Benjamin Constant est originale mais certes la séparation entre la religion et la politique était
  286. déjà préconisée par John Locke mais en raison de sa conception particulière de la religion et de sa
  287. profonde méfiance à l'égard du pouvoir Benjamin Constant est le premier à proposer une théorie
  288. systématique de la séparation radicale, absolue entre la religion et la politique avec toutes les
  289. conséquences qu'elle entraîne. Depuis longtemps en effet la plupart des pays, de nombreux états
  290. occidentaux pratiquent la séparation entre la religion et la politique mais il existe encore aujourd'hui
  291. notamment au Moyen Orient des états qui ignorent cette séparation malgré quelques tentatives de
  292. laïcisation c'est la cas notamment dans les pays musulmans en raison de la nature particulière de l'Islam.
  293. IX) La politisation des phénomènes sociaux.
  294. La politisation des phénomènes sociaux est un mécanisme par lequel un fait social, par exemple une
  295. grève, considéré comme étant non politique, peut devenir par la force des choses politique. Par exemple
  296. à l'heure actuelle la grève des pilotes d'air france, des cheminots ou encore la grève des enseignants. Si
  297. tel est le cas il se pose un véritable problème, celui de faire des choix, celui de trouver des solutions à
  298. cette grève, celui de faire des propositions lorsque cette grève devient une affaire politique. Dans ces
  299. hypothèses il y a souvent des opinion contradictoires mais il est certain que cette divergence va donner
  300. lieu à des conflits d'intérêt entre les parties en présence c'est à dire entre les grévistes et
  301. l'administration ou encore entre les étudiants et les enseignants. Politiser une affaire ou une situation
  302. quelconque c'est faire admettre que le règlement du problème , du conflit relève de la compétence
  303. exclusive de l'autorité publique. C'est la reconnaissance aussi de la reponsabilité des hommes politiques
  304. dans la résolution des conflits. Politiser un fait social c'est donc imposer l'intervention de l'homme
  305. politique afin de trouver une solution à ce conflit. Il est vrai que la politique implique le conflit , la
  306. compétition , la concurrence. Politiser un domaine d'activité, par exemple le secteur agricole , le secteur
  307. de l'enseignement supérieur équivaut donc à aggraver les conflits existants voire même à susciter des
  308. affrontements inédits. Il est vrai qu'une affaire quelconque , sociale qui devient politique s'avère plus
  309. difficile à résoudre. En d'autres termes le gouvernement est obligé de prendre contact avec les parties
  310. impliquées pour trouver des solutions.
  311. On peut citer aussi d'autres exemples, par exemple les catastrophes naturelles. Il est évident que les
  312. phénomènes naturels peuvent susciter l'intervention des pouvoirs publics. Mais très souvent plusieurs
  313. questions se posent; les pouvoirs publics ont-ils prévu les mesures nécessaires en cas de catastrophe?
  314. C'est-à-dire les mesures préventives, ont ils organisé efficacement les secours ? Ont ils pris les mesures
  315. qui s'imposaient pour éviter le pire ? Toutes ces questions sont des questions politiques et le pouvoir
  316. politique en place ne pourra éviter de les poser. En résumé, même un phénomène climatique peut
  317. toujours engager la responsabilité des pouvoirs publics. Il est vrai qu'en cas d'accident ou lorsqu'il y a
  318. des victimes, les citoyens ou encore les victimes vont certainement se tourner vers les pouvoirs publics.
  319. Soit pour demander des explications, soit pour solliciter une aide financière et c'est le cas très souvent
  320. des agriculteurs qui sont les premières victimes de la sécheresse notamment. La réponse des
  321. gouvernants à ces problèmes sera forcément un fait politique. Même si la satisfaction n'est pas
  322. toujours à la hauteur des attentes des victimes ou des citoyens. Il convient de préciser ici que
  323. généralement on n'accuse pas le gouvernement lors d'une sécheresse de ne pas faire pleuvoir mais on
  324. attend de ce dernier la réparation des conséquences dûes à l'absence des crues.
  325. Ce qui peut paraître absurde car le gouvernement comme la population sont en effet étrangers à ces
  326. phénomènes naturels. En définitive, il convient de souligner qu'à l'image des phénomènes naturels par
  327. exemple , même le plus indépendant de la volonté humaine est suceptible d'etre interprété d'un point
  328. de vue politique et donc justifier ou encore engager la responsabilité des hommes politiques.
  329. X) L'apolitisme.
  330. Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer qu'il y a une partie de la population qui puisse se
  331. désintéresser totalement de la politique?
  332. Il existe traditionnellement au sein de toute société civile, dans toute société humaine, politique des
  333. personnes ou des groupes de personnes qui affirment ne pas faire de la politique. Il convient de préciser
  334. que cette revendication d'apolitisme n'équivaut pas nécessairement à un refus d'engagement politique.
  335. En effet il faut distinguer ceux qui se désintéressent totalement de la politique et ceux qui accomplissent
  336. normalement leur devoir de citoyen c'est-à-dire qui votent, participent à une élection mais refusent
  337. d'adhérer à un parti politique. Mais ce phénomène d'apolitisme se développe de plus en plus dans les
  338. pays occidentaux car de nombreux citoyens français ou italiens par exemple sont très déçus de la
  339. politique il y a en quelque sorte depuis quelques années une méfiance à l'égard de la politique , de la
  340. classe politique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle bon nombre d'auteurs sociologues, français et
  341. italiens parlent d'une crise politique ou encore de la crise de la société politique. Cette crise affecte le
  342. personnel politique mais également les militants et parfois même les sympathisants.
Advertisement
Add Comment
Please, Sign In to add comment
Advertisement