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- Société et vie politique.
- Introduction:
- I) L'objet du cours société et vie politique.
- Ce cours est essentiellement consacré à l'étude des acteurs politiques et la vie politique française. Il
- convient de souligner dans un premier temps que depuis l'antiquité la politique a toujours été un art
- mais la vie politique française telle que nous la connaissons aujourd'hui dépasse les frontières. Cette
- situation est due non seulement au fait que des fonctionnaires, des parlementaires et des hommes
- politiques français prennent désormais part au fonctionnement des institutions européennes mais aussi
- parce que la législation française doit être confrontée avec les règles communautaires , les directives ,
- règlements. En d'autres termes la politique française ou hommes politiques français sont tenus de
- prendre en considération ou d'appliquer la politique communautaire. La politique française est
- désormais saisie par le droit de l'union européenne en raison de son histoire , sa place au sein de
- l'Europe. Le gouvernement français lorsqu'il n'applique pas ces règles , peut voir ses responsabilités
- engagées.
- Mais la vie politique française a longtemps été considérée comme étant l'affaire des hommes c'est à
- dire les femmes étaient exclues de la gestion des affaires publiques. C'est la raison pour laquelle à partir
- de la Révolution les femmes vont revendiquer , réclamer les mêmes droits que les hommes. Il a fallu
- attendre le préambule de la constitution de 1946 qui pose le principe selon lequel "la loi garantit à la
- femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l'homme". Ordonnance de 1944 , De Gaulle
- donne le droit aux femmes de voter. Dans le cadre de ce cours il s'agit d'etudier les conditions
- d'organisation de la vie politique d'abord , les acteurs qui la font vivre , ceux qui nous gouvernent
- c'est-à-dire les élus , les gouvernants mais également les citoyens.
- Lorsqu'on parle de la vie politique étrangère on pense d'abord aux gouvernants mais les citoyens
- participent également a la vie politique de leur nation. La France a connu la démocratie directe , semi
- directe et aujourd'hui on a la démocratie représentative avec la souveraineté nationale on parle aussi de
- la démocratie participative.
- Ce qu'il faut noter également c'est que sous l'ancien régime les formes et les conditions étaient bien
- différentes de la vie politique actuelle. La révolution marque inévitablement un véritable changement
- dans plusieurs secteurs y compris celui de la politique . La Révolution française a du inventer tout un
- ensemble de règles et ces règles se sont établies fixées progressivement. En d'autres termes elle a posé
- les grands principes fondamentaux qui fondent un régime démocratique: consultation de l'opinion par
- les referendums, désignation des représentants par voie d'élections libres et transparentes, délibération
- au sein des assemblées. La reconnaissance et la protection des libertés nécessaires à toute vie politique
- c'est a dire la liberté d'opinion , d'association , de réunion , d'expression.
- II) Droit et politique.
- On observe que le droit c'est la vie , le problème des rapports de la société politique et du droit est
- préalable à toute théorie de la société politique et de l'état distincte par leur cheminement à travers les
- siècles et par leur objet l'ordre juridique et la société politique se sont , à une période récenté de
- l'évolution , rapprochées mais la complexité des rapports de la société politique et du droit se trouve au
- centre de plusieurs interrogations. La première est surtout celle de savoir si il y a un rapport direct entre
- le droit et la politique. En d'autres termes , on cherche a savoir si la politique est saisie par le droit , est
- ce qu'elle est soumise aux règles juridiques? Depuis quelques années on parle désormais de la
- juridicisation de la vie politique française c'est a dire que l'activité politique doit prendre en
- considération des règles de droit , les normes dans le cas contraire par exemple en cas de mauvaise
- gestion des finances publiques l'homme politique peut être sanctionné par le juge.
- Les hommes politiques français ne sont pas au dessus des lois. Le statut du président de la république
- est un peu spécial.
- Le droit est l'un des instruments privilégié des pouvoirs politiques dans sa fonction créatrice d'ordre. En
- effet le droit instaure des règles dans le comportement social et la violation de ces règles est
- sanctionnée par le juge. Ce qui veut dire que le droit n'est pas seulement l'instrument du pouvoir
- politique mais de toute forme de pouvoir c'est à dire la structure universelle de toutes les sociétés
- humaines. Le droit est à la fois la légalité mais également la légitimité fondamentale. Par exemple dans
- le domaine politique il y a toujours des règles , des règles écrites ou non écrites qui définissent le
- fonctionnement du pouvoir. Parmi ces règles il y en a une qui est considérée comme étant
- fondamentale , c'est la Consitution du 4 Octobre 1958. Le pouvoir politique est une construction
- juridique donc il est censé respecter les principes ou encore les règles qui s'imposent. En d'autres
- termes le pouvoir politique n'est pas illimité , il y a des frontières , des barrières infranchissables. Dans le
- cas contraire on parle de l'abus du pouvoir.
- Dans toute société humaine la vie politique est strictement encadrée par les normes, des règles qui
- régissent l'organisation institutionnelle de la politique et son fonctionnement dans le cadre qu'elle a
- délimité ou encore déterminé. En résumé le droit a pour but d'etablir l'organisation de l'état de définir
- son régime politique , de fixer sa structure gouvernementale, de régler ses rapports avec les autres
- états. Par exemple, les attributions du président de la république , du premier ministre ou encore du
- gouvernement sont fixées , organisées par la constitution. En définitive il y a entre le droit et la politique
- des liens étroits. En effet on ne peut parler d'une organisation politique ou encore du pouvoir politique
- sans règles juridiques. Il est vrai que la politique signifie également l'art de régler les affaires de la cité
- ou encore de diriger les affaires de l'Etat et enfin l'art de gouverner. La politique est aujourd'hui saisie
- tant par le droit public que par le droit privé. En effet le fonctionnement du système politique dépend
- désormais de la manière dont fonctionne un certain nombre de mécanismes juridiques.
- Dès lors se pose la question de savoir si la politique , c'est a dire l'activité politique , est soumise au
- droit. Cette question ne devrait pas se poser ni soulever un certain nombre de difficultés. S'agissant de
- la France le juge et notamment le juge constitutionnel joue un rôle fondamental par rapport à l'activité
- politique.
- III) La société.
- Le mot société est un mot qui est très connu mais pourtant le terme de société est particulièrement
- difficile à définir puisqu'il comprend les relations entre les individus c'est a dire le lien social le pouvoir
- ou encore la domination. La société peut être définie comme étant un type de groupe humain différent
- d'autres formes d'institutions organisées. C'est la cas de l'Etat par exemple , de la Nation ou encore de la
- communauté. La société pour les Anciens était avant tout conçue comme étant un ordre social dans
- lequel chacun c'est à dire chaque personne avait une place déterminée par sa naissance son activité et
- son statut. Mais c'est au 17 eme siècle dans l'oeuvre de Thomas Hobbes que l'on retrouve défini pour la
- premiere fois le terme de société civile. L'auteur veut en effet instituer le social en distinguant une
- société civilisée , organisée et structurée par l'existence d'un pouvoir politique pourvoyeur de paix, de
- l'état de nature qui est selon lui l'état de la vie humaine individualisée.
- Mais à la fin du 17 eme siecle John Locke introduit un élément nouveau dans la définition de la société
- civile. Il s'agit de la propriété. En effet selon John Locke la société civile apparaît en effet comme le lieu
- de la propriété et des échanges. Mais la question qui se pose, quel est le rapport entre la société et la
- politique? Toute vie politique s'organise se déroule dans une société dite humaine. En effet la société
- est conçue comme un espace réservé à des relations individuelles mais elle est conçue aussi comme
- étant un lieu de la gestion des affaires publiques c'est à dire un lieu par excellence du débat politique.
- IV) Le pouvoir politique et la société.
- Dans tout groupe humain on peut observer une division des membres en deux catégories. Ceux qui
- commandent et ceux qui obéissent. Cet aspect exprime l'existence du pouvoir. En effet il y a un ou
- plusieurs individus qui gouvernent qui prennent des décisions qui s'imposent aux autres. C'est a dire à
- l'ensemble de la société. Ce phénomène est observable également dans une classe ou encore dans un
- groupe organisé. Ce qui veut dire que dans un état démocratique comme l'Etat français italien ou belge
- il y a nécessairement un pouvoir politique de l'Etat. Mais ce pouvoir se manifeste aussi par la contrainte
- , la domination. En effet les gouvernants sont tenus non seulement de prendre des décisions qui vont
- s'appliquer sur l'ensemble du territoire mais également d'imposer ces décisions à l'ensemble des
- citoyens. Dans toute société humaine l'activité politique occupe une place non négligeable c'est la raison
- pour laquelle de nombreux auteurs pensent que le pouvoir politique est en étroite relation avec la
- société humaine.
- Mais on peut aussi se demander , peut-on concevoir une société sans pouvoir politique?
- Toute société humaine ayant des gouvernants serait-elle politique? La société et le pouvoir politique
- sont conditionnés par un certain nombre de facteurs idéologique, économique , historique ou encore
- international. En définitive toute société repose sur un système de valeurs que le pouvoir politique doit
- prendre en considération. Par exemple le respect de la vie privée du président de la république, la
- dignité humaine. En définitive il y a entre le pouvoir politique et la société une relation étroite.
- V) Le territoire et la politique.
- Le terme territoire est une notion clé de toute organisation humaine, en effet on ne peut parler de la
- politique ou encore de la vie politique sans territoire. En droit constitutionnel le territoire est présenté
- traditionnellement comme étant un élément constitutif de l'état avec la population et la puissance
- publique.
- Il est une condition déterminante de l'existence de l'état mais il est aussi un élément fondamental de
- l'organisation de l'état. Dans chaque état les pouvoirs publics possèdent généralement un découpage du
- territoire non seulement pour le gouverner mais également pour l'administrer. Le territoire est
- traditionnellement un objet ou encore un enjeu de pouvoir , il est le lieu du politique. En effet la
- population est établie sur un territoire un espace , délimité par des frontières. Sans territoire le pouvoir
- de l'état c'est a dire le pouvoir politique ne peut s'exercer convenablement. En réalité un état qui perd
- son territoire n'est plus un état ce qui veut dire que le pouvoir politique s'inscrit et s'exerce dans le
- cadre de l'etat qui constitue le support de toutes les institutions exsitantes tant sur le plan national que
- sur la plan international. Le caractère territorial de la société politique est donc incontestable. Mais il
- convient de souligner enfin que le territoire ne joue pas un rôle identique dans toutes les sociétés
- politiques.
- En effet il existe des groupes non politiques qui sont à base territoriale. Par exemple les communautés
- rurales ou encore d'autres groupements. En définitive l'activité politique s'exerce sur un espace
- déterminé, c'est ce qu'on appelle le territoire.
- VI) La notion de politique.
- A) Définition de la notion de politique.
- 1. Qu'est ce que la politique ?
- La politique est elle un métier, un art, une science ou encore une technique ?
- Il est certain que la politique n'est pas une science, du moins au sens des sciences exactes. La notion de
- politique souffre de l'absence d'une définition claire et précise. En effet chaque auteur essaye toujours
- de donner sa propre définition de la notion de politique. Il y a en quelque sorte des divergences , pas de
- convergence. Il y a plusieurs définitions de la notion de politique qui sont proposées mais à l'origine le
- mot politique désignait dans l'antiquité grecque les affaires de la Cité. Il est vrai que le terme politique
- trouve ses origines dans le mot grec "polis" qui signifiait "l'Etat-Cité". La Cité étant vue comme une
- organisation autonome.
- C'est pour dire que la politique ne se définit pas par un ensemble de secteurs ou de problèmes
- définitivement résolus dans la société puisque n'importe quelle question dans la société peut devenir
- politique à un moment donné. En d'autres termes, la politique se nourrit d'enjeux économiques sociaux
- culturels religieux ethniques et enfin linguistiques. Mais en réalité la politique se définit comme un art
- de l'action et de la décision, on peut également ajouter comme étant un art de gouverner c'est-à-dire de
- prendre des décisions concernant la vie des citoyens.
- Question , quelles sont les definitions proposées?
- Raymond Aron: "La politique est à la fois une action ou un projet d'action et un domaine spécialisé dans
- lequel les actions s'affrontent, se combattent mutuellement et ou finalement l'une d'elle triomphe."
- Cette définition met l'accent sur les clivages, sur le combat politique mais elle n'est pas acceptée par les
- autres auteurs et Aron ajoute "la politique c'est l'activité de ceux qui font de la politique, c'est-à-dire les
- hommes politiques , les partis politiques mais également les citoyens lorsqu'ils deviennent des militants
- ou encore lorsqu'ils votent c'est a dire participent à l'élection des élus". En définitive pour l'auteur, elle
- permet la compétition entre les individus entre les élus entre les candidats ou encore les groupes
- politiques pour conquérir le pouvoir politique.
- En revanche pour Paul Valery, la politique est l'ensemble des efforts que l'on fait en vue de participer au
- pouvoir ou d'influer sur la répartition du pouvoir soit entre les états soit entre les divers groupes à
- l'intérieur d'un même état.
- 2.La politique synonyme de gestion.
- Le mot politique est parfois employé pour désigner un domaine d'activité. Par exemple la politique
- universitaire, la politique des transports , la politique de l'énergie. Dans ce cas, la politique apparaît
- comme étant l'ensemble des objectifs définis et des moyens retenus dans ce domaine. Mais le
- gouvernement peut prendre une décision pour réglementer un secteur d'activité. Par exemple les
- problèmes de la santé publique nécessitent une politique nationale de la santé. En d'autres termes
- lorsqu'il y a un probleme de santé qui se pose, les pouvoirs publics doivent prendre les mesures
- nécessaires afin de trouver des solutions adéquates.
- 3.L'etymologie du mot politique.
- On peut la aussi commencer par une interrogation ; que signifie le mot politique?
- La fréquence de l'emploi du mot ne garantit pas au contraire la précision de la notion. En effet la notion
- de politique est une notion très ambigue mais le terme "politique" provient du mot grec "polis" c'est à
- dire la "Cité" et cette cité etait composée des hommes mais également des femmes. La Cité grecque
- constituait un ensemble homogène placé sous l'autorité d'un chef même si les habitants de cette cité
- disposaient d'un statut particulier et chaque cité avait sa religion , sa propre constitution et enfin ses
- propres lois. C'etait en quelque sorte une organisation familiale mais aussi tribale. En résumé la "polis"
- était une forme d'organisation de la vie commune des hommes, c'est la raison pour laquelle bon
- nombre d'auteurs pensent que la politique est une nécessité impérieuse pour la vie humaine. Qu'il
- s'agisse de l'existence de l'individu ou de celle de la société.
- Enfin nous arrivons a la conclusion selon laquelle la politique existe et a toujours existé dans des sociétés
- humaines, même primitives.
- B) La distinction entre la politique et le politique.
- Le terme "politique" peut etre utilisé a la fois au féminin comme au masculin.
- 1.La politique.
- La politique désigne le plus souvent une action, le programme d'un gouvernement ou encore d'un état
- mais elle peut aussi renvoyer à l'activité d'un secteur de la société. Par exemple le secteur agricole ou
- encore le secteur des transports. Mais quand on parle de la politique il s'agit plus précisément de
- l'exercice du pouvoir par les hommes politiques c'est à dire le président de la république, le premier
- ministre , les membres du gouvernement , les parlementaires ou encore les élus locaux. C'est en ce sens
- qu'elle est souvent perçue comme un lieu de conflit , de division entre différents acteurs politiques ,
- entre la droite et la gauche. Dans ce cas la politique devient un espace spécifique de compétition et de
- la conquête du pouvoir par les élections libres démocratiques et transparentes.
- La politique peut aussi désigner les affaires de l'état , c'est a dire la gestion des affaires publiques à la
- différence de la gestion des affaires privées.
- En définitive elle renvoie à ce qui est relatif à l'organisation du pouvoir politique dans un état. Elle fait
- référence à l'activité de ceux ou celles qui exercent le pouvoir ou souhaitent l'exercer. C'est la raison
- pour laquelle la politique ne doit pas être confondue avec le politique au masculin.
- 2.Le politique.
- Le politique à la différence de la politique désigne tout simplement l'homme politique c'est a dire celui
- qui chercher à conquérir le pouvoir par la voie des élections. Par exemple en France les parlementaires
- sont considérés comme étant des hommes politiques sans distinction de sexe. Le politique fait référence
- au domaine structurel de la société ayant des fonctions spécifiques de coordination d'organisation ou
- encore de décision. Pour aristote l'homme politique est l'homme prudent avisé prévoyant pour
- accomplir l'action.
- En conclusion ; le politique représente un aspect constitutif de la réalité sociale tandis que la politique
- représente l'activité courante de la gestion du choix des décisions et de l'application d'une directive ou
- encore de la politique du gouvernement.
- La politique en tant qu'activité spécifique répond a un besoin social c'est la raison pour laquelle les
- gouvernants sont tenus de prendre un certain nombre de décisions pour satisfaire la communauté
- nationale. Elle a une fonction sociale d'intégration mais également de règlement des conflits.
- C) La remise en cause de la distinction entre le politique et la politique.
- Il existe entre ces deux notions une différence d'appréciation. En réalité les deux notions sont
- intimement liées. La distinction entre le politique et la politique repose en définitive sur une séparation
- souple des domaines. Pour un certain nombre d'auteurs on ne peut parler de la politique sans faire
- allusion , référence aux hommes politiques c'est a dire à ceux qui exercent le pouvoir politique. Donc il
- ne peut y avoir de distinction entre ces deux notions voisines et on ne peut non plus les opposer car il
- existe entre ces deux notions un lien direct. Dans ce cas la distinction terminologique perd tout intérêt.
- VII) Les rapports entre la politique et le pouvoir.
- La question qui se pose est celle de savoir si la politique entretient des rapports étroits avec le pouvoir.
- Un certain nombre d'auteurs contemporains ramènent la notion de politique à la notion de pouvoir. La
- politique aura ainsi pour objet l'étude du pouvoir c'est a dire la manière dont il s'acquiert, s'exerce, se
- transmet et se perd. Pour d'autres auteurs en revanche il ne faut pas assimiler le pouvoir et la politique
- car cela revient à réduire la politique à une simple lutte pour la conquête du pouvoir. Le mot politique
- peut avoir plusieurs sens , plusieurs significations et tout dépend de la signification qu'on lui attribue
- chaque fois qu'on l'utilise. Si la question se pose de savoir si il y a un lien entre la politique et le pouvoir
- c'est parce que tout pouvoir n'est pas politique. Le pouvoir est un phénomène courant que l'on
- rencontre dans les familles , les entreprises et même dans les églises. De même il existe un pouvoir
- économique, un pouvoir financier et même un pouvoir intellectuel à côté du pouvoir politique.
- VIII) La liberté religieuse.
- La religion et la morale font également partie des moyens utilisés par le pouvoir politique dans sa
- fonction créatrice d'ordre social. Dans certains états au monde le pouvoir politique se fonde parfois sur
- les règles religieuses, dans ces états il n'y a pas en réalité une distinction nette , une séparation nette
- entre la politique et la religion. En d'autres termes les chefs religieux peuvent dans certains cas
- influencer les décisions politiques. Il est vrai que dans l'histoire de chaque nation , de chaque état le
- pouvoir politique est fréquemment à la recherche du soutien des religieux pour gouverner. Les rapports
- entre les églises et l'Etat vont de la séparation totale de principe à la reconnaissance d'une église
- dominante parfois même intégrée au sein de l'appareil d'Etat.
- Deux pays sont marqués par une tradition de religion dominante , il s'agit de l'Italie et de l'Angleterre. En
- Italie cette domination a été toute à la fois sociologique, institutionnelle, politique. Tandis qu'en
- Angleterre le statut officiel de l'eglise anglicane donne à celle-ci une place prépondérante dans la
- société anglaise. Mais s'agissant de l'Italie , l'église catholique par son histoire, par son implantation
- géographique , par son monopole a toujours exercé une influence prédominante sur la vie politique
- italienne. Car 95 % des italiens se disent catholique. Mais au moment de la rédaction de la Consitution
- italienne de 1947 les constituants ont cherché à concilier la tradtion de séparation de l'église et de l'Etat
- c'est a dire une église libre dans un état libre. D'ou la formulation de l'article 7 qui affirme de manière
- très nette que "l'état et l'église catholique sont chacun dans son ordre indépendants et souverains".
- Mais il n'empêche que l'état et la religion peuvent entretenir des relations étroites.
- En Allemagne par exemple les rapports état/église sont à la fois caractérisés par le pluralisme religieux
- c'est a dire qu'il y a une reconnaissance de plusieurs religions en Allemagne. S'agissant de la France ,
- longtemps le problème des relations entre l'Etat et l'Eglise catholique dominait de façon presque
- exclusive la vie politique française. Il est vrai que en France comme ailleurs la religion aura toujours joué
- un rôle fondamental dans l'élaboration de la politique des états. En effet elle a été étroitement associée
- à la politique. En France comme dans la plupart des pays occidentaux les fondements, les racines de la
- société civile ont incontestablement une origine religieuse. Il est vrai que la religion tout au moins la
- religion chrétienne a été un facteur d'intégration dans la plupart des états occidentaux. Mais il
- n'empêche que les rapports entre la religion et la politique ont souvent été conflictuels. Pour certains
- auteurs, politologues ou sociologues la religion doit avoir une supériorité absolue sur la politique. C'est
- le cas de Joseph de Maistre.
- Pour d'autres en revanche notamment Machiavel, Montesquieu, Thomas Hobbes et enfin J.J. Rousseau
- la politique doit en principe primer sur la religion. Et cette dernière doit être cantonnée dans sa fonction
- sociale et enfin un dernier courant qualifié de radical critique de manière très ferme la religion. Car
- selon ce courant elle est souvent à l'origine de l'aliénation de l'homme. C'est ce courant qui préconise la
- disparition totale de la religion mais tout en proposant en même temps la création d'une nouvelle
- religion d'inspiration laique adaptée aux besoins de la société industrielle et scientifique. Ce courant est
- représenté par Auguste Conte ou encore par Karl Marx.
- En dépît des relations étroites entretenues par les églises et leurs états respectifs , on observe de nos
- jours une baisse considérable de l'influence sociale et idéologique des églises. Et enfin il y a un dernier
- courant qualifié de libéral qui préconise la séparation stricte de la religion et la politique. Afin d'éviter
- tout conflit pour ce courant la religion apparaît de plus en plus comme une affaire personnelle c'est a
- dire relevant de la vie privée d'une personne. Benjamin Constant.
- Pour Benjamin Constant il faut séparer la politique et la religion on ne peut pas mélanger les deux. Il est
- un des rares penseur politique moderne sinon le seul qui a essayé d'étudier le phénomène religieux
- c'est-a-dire les rapports entre la religion et la politique. Dans le cadre de son étude il s'est posé la
- question de savoir si il faut ou non séparer la religion et la politique ou au contraire les deux doivent
- entretenir des relations étroites. Il est vrai que par rapport a d'autres auteurs il n'a pas seulement une
- vue extérieure et superficielle de la religion en raison de son éxpérience personnelle mais également par
- rapport à ses recherches historiques. Il est le premier penseur politique français à proposer une théorie
- élaborée de la séparation stricte de la religion et de la politique tout en réclamant une entière liberté
- religieuse et tout en soulignant également l'incompétence du pouvoir politique dans ce domaine. Selon
- lui le pouvoir politique ne doit pas régler les affaires religieuses en ca de conflit, cette conception est en
- parfaite harmonie avec la loi et notamment celle du 9 décembre 1905. Il faut séparer les deux. Il est vrai
- que Benjamin Constant a grandi et vécu dans un milieu protestant et sa famille avait quitté la France lors
- de la révocation de l'Edit de Nantes par le Roi de France Louis 14. Il préconise une séparation stricte et
- une indépendance totale entre la religion et le pouvoir politique. En d'autres termes il refuse toute
- alliance entre la religion et le pouvoir politique car il estime que la religion et l'etat sont deux choses
- parfaitement distinctes, séparées.
- En définitive il est totalement opposé à l'idée d'une religion d'Etat ou soutenue par le pouvoir politique
- car la religion ne doit en aucune manière être dépendante de l'autorité politique. Historiquement la
- pensée de Benjamin Constant est originale mais certes la séparation entre la religion et la politique était
- déjà préconisée par John Locke mais en raison de sa conception particulière de la religion et de sa
- profonde méfiance à l'égard du pouvoir Benjamin Constant est le premier à proposer une théorie
- systématique de la séparation radicale, absolue entre la religion et la politique avec toutes les
- conséquences qu'elle entraîne. Depuis longtemps en effet la plupart des pays, de nombreux états
- occidentaux pratiquent la séparation entre la religion et la politique mais il existe encore aujourd'hui
- notamment au Moyen Orient des états qui ignorent cette séparation malgré quelques tentatives de
- laïcisation c'est la cas notamment dans les pays musulmans en raison de la nature particulière de l'Islam.
- IX) La politisation des phénomènes sociaux.
- La politisation des phénomènes sociaux est un mécanisme par lequel un fait social, par exemple une
- grève, considéré comme étant non politique, peut devenir par la force des choses politique. Par exemple
- à l'heure actuelle la grève des pilotes d'air france, des cheminots ou encore la grève des enseignants. Si
- tel est le cas il se pose un véritable problème, celui de faire des choix, celui de trouver des solutions à
- cette grève, celui de faire des propositions lorsque cette grève devient une affaire politique. Dans ces
- hypothèses il y a souvent des opinion contradictoires mais il est certain que cette divergence va donner
- lieu à des conflits d'intérêt entre les parties en présence c'est à dire entre les grévistes et
- l'administration ou encore entre les étudiants et les enseignants. Politiser une affaire ou une situation
- quelconque c'est faire admettre que le règlement du problème , du conflit relève de la compétence
- exclusive de l'autorité publique. C'est la reconnaissance aussi de la reponsabilité des hommes politiques
- dans la résolution des conflits. Politiser un fait social c'est donc imposer l'intervention de l'homme
- politique afin de trouver une solution à ce conflit. Il est vrai que la politique implique le conflit , la
- compétition , la concurrence. Politiser un domaine d'activité, par exemple le secteur agricole , le secteur
- de l'enseignement supérieur équivaut donc à aggraver les conflits existants voire même à susciter des
- affrontements inédits. Il est vrai qu'une affaire quelconque , sociale qui devient politique s'avère plus
- difficile à résoudre. En d'autres termes le gouvernement est obligé de prendre contact avec les parties
- impliquées pour trouver des solutions.
- On peut citer aussi d'autres exemples, par exemple les catastrophes naturelles. Il est évident que les
- phénomènes naturels peuvent susciter l'intervention des pouvoirs publics. Mais très souvent plusieurs
- questions se posent; les pouvoirs publics ont-ils prévu les mesures nécessaires en cas de catastrophe?
- C'est-à-dire les mesures préventives, ont ils organisé efficacement les secours ? Ont ils pris les mesures
- qui s'imposaient pour éviter le pire ? Toutes ces questions sont des questions politiques et le pouvoir
- politique en place ne pourra éviter de les poser. En résumé, même un phénomène climatique peut
- toujours engager la responsabilité des pouvoirs publics. Il est vrai qu'en cas d'accident ou lorsqu'il y a
- des victimes, les citoyens ou encore les victimes vont certainement se tourner vers les pouvoirs publics.
- Soit pour demander des explications, soit pour solliciter une aide financière et c'est le cas très souvent
- des agriculteurs qui sont les premières victimes de la sécheresse notamment. La réponse des
- gouvernants à ces problèmes sera forcément un fait politique. Même si la satisfaction n'est pas
- toujours à la hauteur des attentes des victimes ou des citoyens. Il convient de préciser ici que
- généralement on n'accuse pas le gouvernement lors d'une sécheresse de ne pas faire pleuvoir mais on
- attend de ce dernier la réparation des conséquences dûes à l'absence des crues.
- Ce qui peut paraître absurde car le gouvernement comme la population sont en effet étrangers à ces
- phénomènes naturels. En définitive, il convient de souligner qu'à l'image des phénomènes naturels par
- exemple , même le plus indépendant de la volonté humaine est suceptible d'etre interprété d'un point
- de vue politique et donc justifier ou encore engager la responsabilité des hommes politiques.
- X) L'apolitisme.
- Quelles sont les raisons qui peuvent expliquer qu'il y a une partie de la population qui puisse se
- désintéresser totalement de la politique?
- Il existe traditionnellement au sein de toute société civile, dans toute société humaine, politique des
- personnes ou des groupes de personnes qui affirment ne pas faire de la politique. Il convient de préciser
- que cette revendication d'apolitisme n'équivaut pas nécessairement à un refus d'engagement politique.
- En effet il faut distinguer ceux qui se désintéressent totalement de la politique et ceux qui accomplissent
- normalement leur devoir de citoyen c'est-à-dire qui votent, participent à une élection mais refusent
- d'adhérer à un parti politique. Mais ce phénomène d'apolitisme se développe de plus en plus dans les
- pays occidentaux car de nombreux citoyens français ou italiens par exemple sont très déçus de la
- politique il y a en quelque sorte depuis quelques années une méfiance à l'égard de la politique , de la
- classe politique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle bon nombre d'auteurs sociologues, français et
- italiens parlent d'une crise politique ou encore de la crise de la société politique. Cette crise affecte le
- personnel politique mais également les militants et parfois même les sympathisants.
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