Guide personnel de dernier recours face aux crises d’auto-mutilation et suicidaires.

Afin de faire face à une crise suicidaire et/ou d’auto-mutilation, il existe quelques options. Ce post est très concret et peut être extrêmement difficile à lire. Il est basé sur mon expérience personnel et nécessite d’être adapté à chaque individu. Ce n’est pas un guide parfait et général, c’est ce qui fonctionne pour moi, peut être que ça peut vous aider. Adaptez ce post à votre situation personnelle. Ce post est axé vers les crises d’auto-mutilations, qui peuvent tourner à la crise suicidaire.

Je vais explorer les différentes options qui peuvent vous permettre d’éviter de mourir durant une crise suicidaire et/ou d’auto-mutilation. Je vais partir d’option de prévention et progressivement basculer dans la gestion d’urgence.

Avant la crise - c’est à dire maintenant :

Afin de prévoir la gestion de votre prochaine crise, il peut être utile de préparer un plan. Ce plan doit se baser sur votre expérience, votre vécu, et donc se baser sur votre connaissance de vous même.

Ce plan doit être écrit sur plusieurs supports (papier, électronique) et comporter :

Des techniques qui vous calment : nom de musique spécifique, série tv, stim, jeu vidéo, exercices de respiration, etc.

Les numéros d’urgence et de soutien psy. Même le 18 et le 15. Parfois on peut ne plus se souvenir de ces numéros la.

Les numéros de vos proches de confiance.

Vos limites : notez combien de calmant vous vous autorisez à prendre avant d’appeler les secours. Combien de coupures vous vous autorisez à faire avant d’appeler les secours. Ce nombre peut être zéro. Notez également l’intervalle de temps que vous vous obligez à respecter entre chaque prise de médicaments / chaque coupure. Choisissez des intervalles et des nombres de coupures/prise de médicaments raisonnables qui ne mette objectivement pas votre vie en danger.

Avant la crise : ayez une conversation franche et honnête avec le(s) proche(s) que vous risquez de contacter. Expliquez lui tout : votre fonctionnement, vos limites, et quelles réactions vous attendez de elle/lui selon chaque situation possible.

Sur certains portables (iPhone notamment) on peut appuyer plusieurs fois sur un bouton pour appeler rapidement les secours. Renseignez vous et entraînez vous.

Des le début de la crise :

Contactez un proche de confiance et expliquez lui la situation. Donnez lui le code de votre entrée d’immeuble.

Ne fermez pas votre porte à clef ; laissez une clef cachée à l’extérieur si possible.

Branchez votre portable afin d’avoir toujours de la batterie.

Préparez un sac avec votre ordonnance habituelle ; le nom et numéro de votre psy ; le nom et numéro d’un proche ; des sous vêtements ; un chargeur ; une bouteille d’eau ; et à manger.

Durant la crise :

Tentez de garder un contact téléphonique avec un•e proche ou un centre d’appel de prévention du suicide si possible. Mettez le haut parleur.

Évitez de boire de l’alcool et de prendre de la drogue si possible. Évitez de prendre des médicaments autre que des calmants si possible. Si vous devez prendre des calmants : prenez toujours la dose minimum. Notez sur une feuille de papier chaque prise de médicaments (heure et dose) pour ne pas perdre le fil. Dès que vous dépassez les doses prévues dans votre plan ou la dose recommandée par votre médecin : appelez les secours. Si vous n’avez pas respecté l’intervalle de temps prévu par votre médecin et vous même : appelez les secours.

Si vous ressentez le besoin de vous couper : tentez d’abord des techniques alternatives. Essayez de claquer un élastique sur votre peau. Essayez de placer un glaçon sur votre peau. Si vous n’avez pris aucune drogue / médicaments / alcool, ne vous êtes pas encore coupé ; et n’êtes pas sous torpeur : prenez une douche tiède. Ne prenez jamais de bain. N’emmenez aucun outil de self-harm dans la salle de bain. Ne fermez pas la porte. Emmenez votre portable avec vous.

Si vous devez quand même vous couper : utilisez des outils propres. N’utilisez pas de couteaux a dents. N’utilisez pas de couteau en céramique. Faites des petites coupures. Attendez le maximum de temps possible entre chaque coupure. Utilisez un chronomètre. Obligez vous a attendre 20 min entre chaque coupure par exemple. Interdisez vous de vous couper une seconde fois tant que vous n’avez ressenti toute la douleur de la première coupure. Concentrez vous sur la douleur de la première coupure au maximum. Évitez de vous coupez les zones veineuses et vitale au maximum.

Dès que vous dépassez votre nombre de coupure prévu dans votre plan - ou ne respectez pas les intervalles de temps prévus : appelez les secours. Vous n’êtes plus en mesure de vous contrôler. Vous pouvez avoir l’impression que vous êtes encore en contrôle : c’est faux. Appelez les secours.

Lors de l’appel aux secours :
- Essayez de ne pas utiliser le conditionnel, de ne pas utiliser les mots comme « peut être ». Essayez de ne pas parler au futur (« je pense que je vais me ***). Parlez de préférence au présent : « je suis en train de *** ».
- L’idéal est de préparer une-deux phrases courtes et percutantes, de les apprendre par cœur, de les réciter, et de laissez ensuite l’opérateur au téléphone vous poser des questions.

Ma phrase à moi c’est : « je suis en train de ***. J’ai plus aucun contrôle. Je suis schizophrène. J’arrive pas à bouger ».

- Si votre correspondant refuse de vous envoyer des secours : appelez à nouveau, notamment en passant du 18 au 15. Il est possible que tout le monde vous refuse une ambulance. Si vous n’avez pas de proches disponibles : il faudra alors prendre le taxi ou les transports en commun et donc il faut avoir préparé le chemin à l’avance.
- Si les secours arrivent : laissez votre porte entrebâillée pour pas qu’ils la défonce à coup de hache ou passent par la fenêtre si vous perdez connaissance dans votre appart (ça coûte tellement cher une porte).

Prenez votre sac avec vous, votre plan, ainsi que la feuille où vous avez noté vos prises de médicaments.

Si vous avez pris des drogues ; bu de l’alcool ; pris des médicaments : ne vous faites jamais vomir.

Si vous avez un vertige important durant votre crise : appelez les secours.

A tout moment :

Si vous avez pris des drogues ; bu de l’alcool ; pris des médicaments : ne vous faites jamais vomir.

Si vous êtes soudainement énervé, que vous transpirez beaucoup, que vous avez des vertiges ou des nausées, que votre respiration s’accélère : vous êtes en état de choc.

 Allongez vous, APPELLEZ LES SECOURS ET DITES IMMÉDIATEMENT : JE SUIS EN ÉTAT DE CHOC SUITE À UNE TENTATIVE DE SUICIDE.

Ces conseils ne sont pas exhaustifs. Adaptez les à votre situation personnelle.

Si vous avez passé une crise sans aller à l’hôpital : passez en pharmacie ou chez un généraliste pour traiter vos plaies et éviter qu’elles ne s’infectent.

Courage 🤍.