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- Quand j’étais un tout jeune homme,
- Craignant de louper mon tour,
- Je bâfrais au maximum,
- Comme une bête à concours.
- Prenant la vie pour cruelle,
- Je devais thésauriser,
- M’enrichir à grosses pelles,
- En laissant autrui creuser.
- Ne jamais manquer de rien,
- Et rien ne jamais laisser,
- Aux autres, pas même aux chiens,
- Qui pût un jour me manquer.
- À présent je suis bien gras,
- Et je sens comme à la traite,
- Grouillants sur ma peau les doigts,
- Venus dégraisser la bête.
- En attendant la curie,
- Je repense avec regrets,
- À ces petites souris,
- Que le monde laisse en paix,
- Qui vivent de presque rien,
- De seulement quelques miettes,
- Mais qui savent vivre au moins,
- À la façon des poètes…
- Ami, fais après ma mort,
- Face à ceux de mon espèce,
- Barricades de mon corps,
- Et grenades de ma graisse.
- Pour notre progéniture,
- Hisse haut le pavillon,
- Tissé d’orbes de feu pur.
- En l’obscurité veillons.
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