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Nov 23rd, 2017
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  1.  
  2. Ordre du Temple
  3.  
  4. Pour les articles homonymes, voir Templiers.
  5. Ordre du Temple
  6.  
  7. Type Ordre militaire
  8. Création 13 janvier 1129
  9. Concile de Troyes
  10. Reconnaissance canonique 29 mars 1139
  11. Fin 22 mars 1312
  12. Concile de Vienne
  13. Fondateur(s) Hugues de Payns
  14. Spiritualité Règle de saint Benoît
  15. Liste des ordres religieux
  16. modifier 
  17. L’ordre du Temple était un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres étaient appelés les Templiers.
  18.  
  19. Cet ordre fut créé le 22 janvier 1129[1] à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête. Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, il constitua à travers l'Europe chrétienne d'Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l'ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l'époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.
  20.  
  21. Après la perte définitive de la Terre sainte en 1291, l'ordre fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissout par le pape Clément V le 13 mars 1312[2] à la suite d'un procès en hérésie. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.
  22.  
  23.  
  24. Salle d'honneur de la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon, Aveyron, France.
  25.  
  26. Vue de l'église de la commanderie de Balsall, West Midlands, Angleterre.
  27. Afficher Naissance de l'ordre du Temple
  28.  
  29. Afficher Organisation et mission de l'ordre
  30.  
  31. Masquer Les Templiers
  32.  
  33. Des hommes de toutes origines et de toutes conditions constituaient le corps du peuple templier à chaque niveau de la hiérarchie. Différents textes permettent aujourd'hui de déterminer l'apparence des frères chevaliers et sergents.
  34.  
  35. L'habit
  36.  
  37. La reconnaissance de l'ordre du Temple ne passait pas seulement par l'élaboration d'une règle et un nom, mais aussi par l'attribution d'un code vestimentaire particulier propre à l'ordre du Temple.
  38.  
  39. Le manteau des Templiers faisait référence à celui des moines cisterciens.
  40.  
  41. Seuls les chevaliers, les frères issus de la noblesse, avaient le droit de porter le manteau blanc, symbole de pureté de corps et de chasteté. Les frères sergents, issus de la paysannerie, portaient quant à eux un manteau de bure, sans pour autant que ce dernier ait une connotation négative. C'était l'ordre qui remettait l'habit et c'est aussi lui qui avait le pouvoir de le reprendre. L'habit lui appartenait, et dans l'esprit de la règle, le manteau ne devait pas être un objet de vanité. Il y est dit que si un frère demandait un plus bel habit, on devait lui donner le « plus vil ».
  42.  
  43. La perte de l'habit était prononcée par la justice du chapitre pour les frères qui avaient enfreint gravement le règlement. Il signifiait un renvoi temporaire ou définitif de l'ordre.
  44.  
  45. Dans sa bulle Vox in excelso d'abolition de l'ordre du Temple, le pape Clément V indiqua qu'il supprimait « le dit ordre du Temple et son état, son habit et son nom », ce qui montre bien l'importance que l'habit avait dans l'existence de l'ordre.
  46.  
  47. La croix rouge
  48.  
  49.  
  50. Croix pattée rouge : une forme possible de la croix des Templiers
  51. Il semble que la croix rouge n'ait été accordée que tardivement aux Templiers, en 1147, par le pape Eugène III[31]. Il aurait donné le droit de la porter sur l'épaule gauche, du côté du cœur. La règle de l'ordre et ses retraits ne faisaient pas référence à cette croix. Cependant, la bulle papale Omne datum optimum la nomma par deux fois. Aussi est-il permis de dire que les Templiers portaient déjà la croix rouge en 1139. C'est donc sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre, que la « croix de gueules » devint officiellement un insigne templier. Il est fort probable que la croix des Templiers ait été issue de la croix de l'ordre du Saint-Sépulcre dont avaient fait partie Hugues de Payns et ses compagnons d'arme. Cette croix rouge était potencée, cantonnée de quatre petites croix appelées croisettes.
  52.  
  53. La forme de la croix des Templiers n'a jamais été fixée. L'iconographie templière la présenta grecque simple, ancrée, fleuronnée ou pattée[32]. Quelle qu'ait été sa forme, elle indiquait l'appartenance des Templiers à la chrétienté et la couleur rouge rappelait le sang versé par le Christ. Cette croix exprimait aussi le vœu permanent de croisade à laquelle les Templiers s'engageaient à participer à tout moment. Il faut cependant préciser que tous les Templiers n'ont pas participé à une croisade.
  54.  
  55. Le visage templier
  56.  
  57.  
  58. Chevalier portant camail et chapel de fer
  59. Dans son homélie (1130-1136), appelée De laude nouae militiae (Éloge de la nouvelle milice), Bernard de Clairvaux présente un portrait physique et surtout moral des Templiers, qui s'opposait à celui des chevaliers du siècle :
  60.  
  61. « Ils se coupent les cheveux ras, sachant de par l'Apôtre que c'est une ignominie pour un homme de soigner sa coiffure. On ne les voit jamais peignés, rarement lavés, la barbe hirsute, puant la poussière, maculés par les harnais et par la chaleur... ».
  62. Bien que contemporaine des Templiers, cette description était plus allégorique que réaliste, Saint Bernard ne s'étant jamais rendu en Orient. Par ailleurs, l'iconographie templière est mince. Dans les rares peintures les représentant à leur époque, leurs visages, couverts d'un heaume, d'un chapeau de fer ou d'un camail, ne sont pas visibles ou n'apparaissent que partiellement.
  63.  
  64. Dans l'article 28, la règle latine précisait que « les frères devront avoir les cheveux ras », ceci pour des raisons à la fois pratiques et d'hygiène dont ne parlait pas saint Bernard, mais surtout « afin de se considérer comme reconnaissant la règle en permanence ». De plus, « afin de respecter la règle sans dévier, ils ne doivent avoir aucune inconvenance dans le port de la barbe et des moustaches. » Les frères chapelains étaient tonsurés et imberbes. De nombreuses miniatures, qui représentent les Templiers sur le bûcher, ne sont ni contemporaines, ni réalistes. À ce moment, certains s'étaient même rasés pour montrer leur désengagement de l'ordre.
  65.  
  66. Enfin, les peintres officiels du XIXe siècle ont imaginé les Templiers à leur manière, mêlant idéalisme et romantisme, avec de longues chevelures et de grandes barbes.
  67.  
  68. La vie quotidienne
  69.  
  70. Article détaillé : Vie quotidienne des Templiers.
  71. « [...] car de notre vie vous ne voyez que l'écorce qui est par dehors. Car l'écorce est telle que vous nous voyez avoir beaux chevaux et belles robes, et ainsi vous semble que vous serez à votre aise. Mais vous ne savez pas les forts commandements qui sont par dedans. Car c'est une grande chose que vous, qui êtes sire de vous-même, deveniez serf d'autrui. » (Extrait de l'article 661 de la règle).
  72.  
  73. La règle de l'ordre et ses retraits nous informent de manière précise sur ce que fut la vie quotidienne des Templiers en Occident comme en Orient. Cette vie était partagée entre les temps de prières, la vie collective (repas, réunions), l'entraînement militaire, l'accompagnement et la protection des pèlerins, la gestion des biens de la maison, le commerce, la récolte des taxes et impôts dus à l'ordre, le contrôle du travail des paysans sur les terres de l'ordre, la diplomatie, la guerre et le combat contre les infidèles.
  74.  
  75. ↑ Revenir d'une section
  76. Afficher Les Templiers et la guerre
  77.  
  78. Afficher Les Templiers et l'argent
  79.  
  80. Masquer Le patrimoine des Templiers
  81.  
  82. L'ordre du Temple possédait principalement deux types de patrimoines bâtis : des monastères appelés commanderies situés en Occident et des forteresses situées au Proche-Orient et dans la péninsule ibérique.
  83.  
  84. La maison du Temple de Jérusalem
  85.  
  86. Article détaillé : Maison du Temple de Jérusalem.
  87. La maison du Temple à Jérusalem fut le siège central de l'ordre depuis sa fondation en 1129 jusqu'en 1187, date de la chute de la ville sainte reprise par Saladin. Le siège central fut alors transféré à Acre, ville portuaire du royaume de Jérusalem. À la perte de la ville par les chrétiens en 1291, le siège de l'ordre fut à nouveau transféré dans la terre chrétienne la plus proche, l'île de Chypre. C'est à Chypre que vivait Jacques de Molay, le dernier maître de l'ordre avant son retour en France pour y être arrêté. Le siège de l'ordre n'a jamais été installé en Occident.
  88.  
  89. Les forteresses orientales
  90.  
  91.  
  92. Forteresses templières en Orient [50]
  93. Article détaillé : Liste des forteresses templières orientales.
  94. Pour pallier la faiblesse de leurs effectifs, les croisés entreprirent la construction de forteresses dans les États latins d'Orient. Les Templiers ont participé à cet élan en faisant édifier pour leur besoin de nouveaux châteaux forts. Ils entreprirent également de reconstruire ceux qui avaient été détruits par Saladin vers 1187 et acceptèrent d'occuper ceux que les seigneurs d'Orient (ou d'Espagne) leur donnaient faute de pouvoir les entretenir. Certains d'entre eux permettaient de sécuriser les routes fréquentées par les pèlerins chrétiens autour de Jérusalem. Servant d'établissement à la fois militaire, économique et politique de l'ordre, la place forte représentait pour les populations musulmanes un centre de domination chrétienne[51]. Les Templiers occupèrent un nombre plus important de places fortes dans la péninsule ibérique afin de participer à la Reconquista.
  95.  
  96. Au XIIe siècle, après la chute de la ville de Jérusalem devant les forces de Saladin en 1187, les Templiers parvinrent à résister quelques mois dans certaines de leurs places fortes mais, peu à peu, en perdirent la plus grande partie[52].
  97.  
  98. Il fallut attendre l'issue de la troisième croisade, menée par les rois de France, d'Angleterre et l'empereur d'Allemagne, pour que les Templiers reconstituassent leur dispositif militaire en Terre sainte.
  99.  
  100. Au XIIIe siècle, dans le royaume de Jérusalem, les Templiers possédaient quatre forteresses : le château Pèlerin construit en 1217-1218, la forteresse de Safed reconstruite en 1240-1243, le château de Sidon et la forteresse de Beaufort tous deux cédés par Julien, seigneur de Sidon en 1260.
  101.  
  102. Dans le comté de Tripoli, ils disposaient du château de Tortose reconstruit en 1212, d'Arima et du Chastel Blanc.
  103.  
  104. Au nord, dans la principauté d'Antioche, les places fortes templières étaient Baghras (Gaston) récupérée en 1216, ainsi que Roche de Roissel et Roche-Guillaume qu'ils détenaient toujours, Saladin ayant renoncé à les conquérir en 1188.
  105.  
  106. Les forteresses ibériques
  107.  
  108. Article détaillé : Liste des forteresses templières ibériques.
  109. Dès 1128, l'ordre reçoit une première donation au Portugal, des mains de la comtesse régnante du Portugal, Thérèse de León, veuve d'Henri de Bourgogne : le château de Soure et ses dépendances. En 1130, l'ordre a reçu 19 propriétés foncières. Vers 1160, Gualdim Pais achève le château de Tomar, qui devient le siège du Temple au Portugal.
  110.  
  111.  
  112. Le château d'Almourol au Portugal
  113. En 1143, Raimond-Bérenger IV, comte de Barcelone, demanda aux Templiers de défendre l'Église d'Occident en Espagne, de combattre les Maures et d'exalter la foi chrétienne. Les Templiers acceptèrent non sans réticence, mais se limitèrent à défendre et pacifier les frontières chrétiennes et à coloniser l'Espagne et le Portugal. Une nouvelle population chrétienne venait en effet de s'installer autour des châteaux donnés aux Templiers, la région étant pacifiée. La Reconquista fut une guerre royale. De ce fait, les ordres de chevalerie y étaient moins autonomes qu'en Orient. Ils devaient fournir à l'armée royale un nombre variable de combattants, proportionnel à l'ampleur de l'opération militaire en cours.
  114.  
  115. Ainsi, les Templiers espagnols ont participé à la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, à la prise de Valencia en 1238, de Tarifa en 1292, à la conquête de l'Andalousie et du royaume de Grenade. Au Portugal, les Templiers ont pris part à la prise de Santarém (1146) et à celle d'Alcácer do Sal (1217).
  116.  
  117. L'action de l'ordre du Temple dans la péninsule ibérique fut donc secondaire, car l'ordre tenait à privilégier ses activités en Terre sainte. Cependant, il possédait bien plus de places fortes dans la péninsule ibérique qu'en Orient. En effet, on dénombre au moins soixante-douze sites rien que pour l'Espagne et au moins six pour le Portugal (on compte seulement une vingtaine de places fortes en Orient). C'est également dans cette zone que l'on trouve les édifices qui ont le mieux résisté au temps (ou qui ont bénéficié de restaurations), comme par exemple les châteaux d'Almourol, Miravet, Tomar et Peñíscola[53].
  118.  
  119. Les forteresses dans l'Europe de l'Est
  120.  
  121.  
  122. Chapelle templière à Chwarszczany (Quartschen), Pologne
  123.  
  124. Chapelle templière à Rurka (Rörchen), Pologne
  125. Article détaillé : Liste des forteresses templières d'Europe de l'Est.
  126. À la différence de l'Orient et de la péninsule ibérique où les Templiers faisaient face aux musulmans, l'Europe de l’Est, où les ordres religieux-militaires étaient également implantés, les a confrontés au paganisme. En effet, les territoires de la Pologne, de la Bohême, de la Moravie, de la Hongrie, mais aussi de la Lituanie et de la Livonie formaient un couloir de paganisme, constitué de terres sauvages en grande partie non encore défrichées, pris en tenailles entre l'Occident catholique et la Russie orthodoxe. Borusses (Prussiens), Lituaniens, Lives ou Coumans, encore païens, y résistaient à l'avancée - lente mais inexorable - du christianisme depuis plusieurs siècles. La christianisation catholique, qui nous intéresse ici, se faisait à l'initiative de la papauté mais avec le soutien des princes germaniques convertis (qui y voyaient l'occasion d'agrandir leurs possessions terrestres en même temps que de renforcer les chances de salut pour leur âme) et avec l'appui des évêques, notamment celui de Riga, qui tenaient en quelque sorte des places fortes en territoire païen.
  127.  
  128. Après la disparition en 1238 de l'ordre de Dobrin (officiellement reconnu par le pape Grégoire IX sous le nom « Chevaliers du Christ de Prusse »), qui avait procédé aux premières conversions, les Templiers se virent invités formellement à prendre pied en Europe orientale. À cet effet, furent octroyés à l'ordre trois villages le long de la rivière Bug ainsi que la forteresse de Łuków (qu'ils se virent confier en 1257, en même temps que la mission de défendre la présence chrétienne dans cette région). Tout au long du XIIIe siècle, la présence des Templiers en Europe orientale est allée en augmentant et on compta jusqu’à quatorze établissements et deux forteresses templières[54].
  129.  
  130. Cependant, les Templiers (tout comme les Hospitaliers, qui furent également présents en Europe orientale) cédèrent rapidement la place à l’ordre Teutonique dans la lutte contre le paganisme dominant ces régions reculées. Les deux ordres hésitaient à ouvrir un troisième front venant s'ajouter à ceux de la Terre sainte et de la péninsule ibérique, alors que l'idée première de cette installation aux frontières du christianisme était surtout de diversifier les sources de revenus afin de financer la poursuite des activités principales de l'ordre en Terre sainte.
  131.  
  132. Autre région d'Europe orientale, mais plus méridionale, la Hongrie dut faire face tout comme la Pologne aux invasions dévastatrices des Mongols aux alentours de 1240. Présents là aussi, les Templiers envoyaient des informations aux rois occidentaux sans pour autant arriver à les alerter suffisamment pour qu'une réaction volontaire et efficace fût déclenchée[55].
  133.  
  134. Les commanderies
  135.  
  136. Articles détaillés : Description d'une commanderie templière et Liste des commanderies templières.
  137.  
  138. La commanderie de Coulommiers en ancienne Champagne
  139. Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l'ordre en Occident. Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l'ordre en Orient et d'assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'ordre. Elle s'est constituée à partir de donations foncières et immobilières. Le terme préceptorie, est à tort employé: « ...Il est donc absurde de parler de "préceptorie" alors que le mot français correct est "commanderie"; et il est de plus ridicule de distinguer deux structures différentes, préceptorie et commanderie... »[56]
  140.  
  141. La plupart des biens possédés par l'ordre du Temple provenaient de dons ou de legs. Dans les premières années de sa création, les dons fonciers ont permis à l'ordre de s'établir partout en Europe. Puis, il y a eu trois grandes vagues de donations de 1130 à 1140, de 1180 à 1190 et de 1210 à 1220[57]. Tout d'abord, on peut noter que tous les hommes qui entraient dans l'ordre pouvaient faire le don d'une partie de leurs biens au Temple. Ensuite, les dons pouvaient provenir de toutes les catégories sociales, du roi au laïc. Par exemple, le roi Henri II d'Angleterre céda au Temple la maison forte de Sainte-Vaubourg et son droit de passage sur la Seine au Val-de-la-Haye, en Normandie. Un autre exemple que l'on peut citer est le don fait en 1255 par le chanoine Étienne Collomb de la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre d'un cens perçu dans le bourg de Saint-Amâtre[58].
  142.  
  143. Même si les dons étaient en majorité composés de biens fonciers ou de revenus portant sur des terres, les dons de rentes ou revenus commerciaux n'étaient pas négligeables. Par exemple, Louis VII céda en 1143-1144 une rente de vingt-sept livres établies sur les étals des changeurs à Paris[59].
  144.  
  145. Les dons pouvaient être de trois natures différentes :
  146.  
  147. Donation pro anima : il pouvait s'agir d'une donation importante (qui était souvent à l'origine de la création d'une commanderie) ou alors d'un don foncier mineur ne portant que sur quelques parcelles. La motivation du donateur était d'invoquer le salut de son âme ou la rémission de ses pêchés.
  148. Donation in extremis : ce type de donation était réalisé en majeure partie par des pèlerins agissant par précaution. Ils effectuaient ce don avant de partir en Terre sainte. Peu nombreuses, ces donations ont été vite remplacées par le legs testamentaire.
  149. Donation rémunérée : le donateur agissait dans le but de percevoir un contre-don. Il ne s'agissait pas exactement d'une vente mais plutôt d'un don rémunéré, assurant le donateur d'un avoir lui permettant de recevoir de quoi vivre. Le bénéficiaire (à cette occasion l'ordre du Temple) était également gagnant dans ce type de don, le contre-don étant d'une valeur inférieure. Le but de ce type de donation était de faciliter le processus de don, sachant que la cession de tout ou partie d'un bien foncier pouvait sérieusement entamer le revenu du donateur ou celui de ses héritiers. Il n'était pas rare d'ailleurs que certains conflits entre l'ordre et des héritiers survinssent en de pareils cas, le litige se réglant parfois par le biais de la justice.
  150. Après la réception de ces dons, il restait à l'ordre du Temple d'organiser et de rassembler le tout en un ensemble cohérent. Pour ce faire, les Templiers ont procédé à nombre d'échanges ou de ventes afin de structurer leurs commanderies et de rassembler les terres pour optimiser le revenu qui pouvait en être tiré. On peut prendre le processus de remembrement comme parallèle, tout au moins à propos du regroupement des terres autour ou dépendant d'une commanderie.
  151.  
  152. Par essence, on peut citer tous les pays de l'Occident chrétien du Moyen Âge comme terres d'établissement de l'ordre du Temple. Ainsi, il y eut des commanderies templières dans les pays actuels suivants : France, Angleterre, Espagne, Portugal, Écosse, Irlande, Pologne, Hongrie, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas. De même, il existait des commanderies en Orient.
  153.  
  154. Selon Georges Bordonove, on peut estimer le nombre de commanderies templières en France à 700[60]. La qualité de ces vestiges est très diverse aujourd'hui. Très peu ont pu garder intégralement leurs bâtiments. Certaines commanderies ont été totalement détruites et n'existent plus qu'à l'état archéologique, ce qui est le cas par exemple de la commanderie de Payns dans le fief du fondateur de l'ordre. En France, trois commanderies ouvertes au public présentent un ensemble complet[61] : pour le nord, la commanderie de Coulommiers, en région centre se trouve la commanderie d'Arville et au sud la commanderie de La Couvertoirade.
  155.  
  156. Seuls les documents d'archives et en particulier les cartulaires de l'ordre du Temple permettent d'attester de l'origine templière d'un bâtiment.
  157.  
  158. ↑ Revenir d'une section
  159. Masquer La chute de l'ordre
  160.  
  161.  
  162. Portrait de Philippe IV le Bel
  163. La chute de l'ordre du Temple fait également l'objet d'une polémique. Elle serait le fait du roi de France Philippe IV le Bel qui aurait agi dans le but unique de s'approprier le trésor des Templiers. Cependant, les raisons pour lesquelles l'ordre a été éliminé sont beaucoup plus complexes et celles exposées ci-dessous n'en représentent probablement qu'une infime partie.
  164.  
  165. Les raisons
  166.  
  167. L'une des premières raisons fut la perte de la ville de Saint-Jean-d'Acre, qui entraîna celle de la Terre sainte.
  168.  
  169. En effet, le 28 mai 1291[62], les croisés perdirent Acre à l'issue d'un siège sanglant. Les chrétiens furent alors obligés de quitter la Terre sainte et les ordres religieux tels que les Templiers ainsi que les Hospitaliers n'échappèrent pas à cet exode. La maîtrise de l'ordre fut déplacée à Chypre. Or, une fois expulsé de Terre sainte, avec la quasi-impossibilité de la reconquérir, la question de l'utilité de l'ordre du Temple s'est posée car il avait été créé à l'origine pour défendre les pèlerins allant à Jérusalem sur le tombeau du Christ. Ayant perdu la Terre sainte et donc la raison même de leur existence, une partie de l'ordre se pervertit. Le peuple percevait d'ailleurs depuis plusieurs décennies les chevaliers comme des seigneurs cupides menant une vie désordonnée (les expressions populaires « boire comme un templier » ou « jurer comme un templier » sont révélatrices à cet égard) : dès 1274 au deuxième concile de Lyon, ils durent produire un mémoire pour justifier de leur existence[63].
  170.  
  171. Une querelle opposait également le roi de France Philippe IV le Bel au pape Boniface VIII, ce dernier ayant affirmé la supériorité du pouvoir pontifical sur le pouvoir temporel des rois, en publiant une bulle pontificale en 1302 : Unam Sanctam. La réponse du roi de France arriva sous la forme d'une demande de concile aux fins de destituer le pape, lequel excommunia en retour Philippe le Bel et toute sa famille par la bulle Super Patri Solio[64]. Boniface VIII mourut le 11 octobre 1303, peu après l'attentat d'Anagni. Son successeur, Benoît XI, eut un pontificat très bref puisqu'il mourut à son tour le 7 juillet 1304. Clément V fut élu pour lui succéder le 5 juin 1305.
  172.  
  173. Or, à la suite de la chute d'Acre, les Templiers se retirèrent à Chypre puis revinrent en Occident occuper leurs commanderies. Les Templiers possédaient des richesses immenses, augmentées par les biens issus du travail de leurs commanderies (bétail, agriculture…) mais (surtout ?) ils possédaient une puissance militaire équivalente à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers[65] entraînés au combat, force entièrement dévouée au pape. Par conséquent, une telle force ne pouvait que se révéler gênante pour le pouvoir en place. Il est à ajouter que les légistes royaux, formés au droit romain, cherchaient à exalter la puissance de la souveraineté royale. Or, la présence du Temple en tant que juridiction pontificale limitait grandement le pouvoir du roi sur son propre territoire.
  174.  
  175.  
  176. Portrait de Clément V
  177. L'attentat d'Anagni est un des reflets de cette lutte des légistes pour assurer un pouvoir aussi peu limité que possible au roi. La position des légistes, des gens comme Guillaume de Nogaret, en tant que conseillers du roi a sûrement eu une influence sur Philippe le Bel.
  178.  
  179. Enfin, certains historiens prêtent une part de responsabilité dans la perte de l'ordre à Jacques de Molay, maître du Temple élu en 1293 à Chypre après la perte de Saint-Jean-d'Acre. En effet, suite à la perte d'Acre, un projet de croisade germa de nouveau dans l'esprit de certains rois chrétiens mais aussi et surtout dans celui du pape Clément V. Le pape désirait également une fusion des deux ordres militaires les plus puissants de Terre Sainte et le fit savoir dans une lettre qu'il envoya à Jacques de Molay en 1306. Le maître y répondit par une autre lettre dans laquelle il s'opposait à cette idée, sans pour autant être catégorique. Cependant, les arguments qu'il avança pour étayer ses propres idées étaient bien minces …
  180.  
  181. Aujourd'hui, l’implication du pape dans l’arrestation des templiers pourrait être soumise à polémique. Certains historiens parlent de 3 rencontres, entre Philippe le Bel et Clément V, étalées de 1306 à 1308, au cours desquelles fut statué le sort des templiers[66]. Toutefois, ces historiens se fondent sur la seule source contemporaine. En effet, un chroniqueur italien du nom de Giovanni Villani est le seul à indiquer une rencontre entre le roi et le pape en 1305, soi-disant pour aborder la question de la suppression de l'ordre. Il est à noter que d'autres historiens estiment qu'il n'est pas sérieux de se fier uniquement à Villani, car les italiens de l'époque avaient un fort ressentiment contre Clément V, pape français[67]. Les mêmes historiens attestent d'une rencontre entre le roi de France et le pape au mois de mai 1307, quelques mois donc avant l'arrestation. Les légistes royaux invoqueront, un an après, cette rencontre en affirmant que le pape avait alors donné son autorisation à l'arrestation[68].
  182.  
  183. Par la bulle Faciens misericordiam, Clément V nomme en 1308 des commissions pontificales chargées d'enquêter sur l'ordre, en marge de la procédure séculière engagée par le Roi de France Philippe le Bel.
  184.  
  185. L'arrestation des Templiers
  186.  
  187.  
  188. Le donjon du château de Gisors, où furent emprisonnés les dignitaires de l'ordre, dont Jacques de Molay.
  189. L'idée de détruire l'ordre du Temple était déjà présente dans l'esprit du roi Philippe IV le Bel, mais ce dernier manquait de preuves et d'aveux afin d'entamer une procédure. Ce fut chose faite grâce à un atout majeur déniché par Guillaume de Nogaret en la personne d'un ancien Templier : Esquieu de Floyran. Celui-ci avoua en 1305 au roi de France les pratiques obscènes des rites d'entrée dans l'ordre et Philippe le Bel, personnage très pieux, fut choqué par de tels actes. Il écrivit donc au Pape pour lui faire part du contenu de ces aveux.
  190.  
  191. En même temps, Jacques de Molay, au courant de ces rumeurs, demanda une enquête pontificale au pape. Ce dernier la lui accorda le 24 août 1307[69]. Cependant, Philippe le Bel était pressé. Il n'attendit pas les résultats de l'enquête, prépara l'arrestation à l’abbaye de Sainte-Marie, près de Pontoise le jour de la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix[70] et dépêcha des messagers le 14 septembre 1307[71] à tous ses sénéchaux et baillis, leur donnant des directives afin de procéder à la saisie de tous les biens mobiliers et immobiliers ainsi que l'arrestation massive des Templiers en France au cours d'une même journée, le vendredi 13 octobre 1307[72]. Le but de cette action menée sur une journée fut de profiter du fait que les Templiers étaient disséminés sur tout le territoire et ainsi d'éviter que ces derniers, alarmés par l'arrestation de certains de leurs frères, ne se regroupassent et ne devinssent alors difficiles à arrêter.
  192.  
  193. Au matin du 13 octobre 1307, Guillaume de Nogaret et des hommes d'armes pénétrèrent dans l'enceinte du Temple de Paris où résidait le maître de l'ordre Jacques de Molay. À la vue de l'ordonnance royale qui justifiait cette rafle, les Templiers se laissèrent emmener sans aucune résistance. À Paris, il fut fait 138 prisonniers, en plus du maître de l'ordre.
  194.  
  195.  
  196. Templier embrassant un ecclésiastique, manuscrit de Jacques de Longuyon, vers 1350.
  197. Un scénario identique se déroula au même moment dans toute la France. La plupart des Templiers présents dans les commanderies furent arrêtés. Ils n'opposèrent aucune résistance. Quelques-uns réussirent à s'échapper avant ou pendant les arrestations. Les prisonniers ont été enfermés pour la plupart à Paris, Caen, Rouen et au château de Gisors. Tous leurs biens furent inventoriés et confiés à la garde du Trésor royal.
  198.  
  199. Ceux qui, en 1306, avaient recueilli Philippe IV le Bel pendant les émeutes de Paris se retrouvaient maintenant enfermés en attendant leur procès.
  200.  
  201.  
  202. Frères Templiers sur le bûcher, manuscrit anonyme, 1384.
  203. ↑ Revenir d'une section
  204. Masquer Le procès
  205.  
  206. Article détaillé : Procès de l'ordre du Temple.
  207. Puisque tous les Templiers du royaume de France avaient été arrêtés, Philippe IV le Bel enjoignit aux souverains européens (Espagne et Angleterre) de faire de même. Tous refusèrent car ils craignaient les foudres du pape. Le roi de France n'en fut pas découragé et ouvrit donc le procès des Templiers.
  208.  
  209. Cependant, l'ordre du Temple était un ordre religieux et ne pouvait subir à ce titre la justice laïque. Philippe le Bel demanda donc à son confesseur, Guillaume de Paris, aussi Grand Inquisiteur de France, de procéder aux interrogatoires des cent trente-huit Templiers arrêtés à Paris. Parmi ces chevaliers, trente-huit moururent sous la torture, mais surtout le début des « aveux » avait été enclenché. Parmi les péchés revenant le plus souvent, l'Inquisition entendit parler du reniement de la Sainte-Croix, du reniement du Christ, de la sodomie et de l'adoration d'une idole (appelée le Baphomet). Seuls trois Templiers résistèrent à la torture et n'avouèrent aucun comportement obscène.
  210.  
  211. Afin d'essayer de protéger l'ordre du Temple, le pape Clément V fulmina la bulle Pastoralis praeminentiae qui ordonnait aux souverains européens d'arrêter les Templiers qui résidaient chez eux et de mettre leurs biens sous la gestion de l'Église. De plus, le Pape demandait à entendre lui-même les Templiers à Poitiers. Mais, la plupart des dignitaires étant emprisonnés à Chinon, le roi Philippe le Bel prétexta que les prisonniers (soixante-douze en tout et triés par le roi lui-même) étaient trop faibles pour faire le voyage. Le pape délégua alors deux cardinaux pour aller entendre les témoins à Chinon. Le manuscrit ou parchemin de Chinon qui en traite indique que le pape Clément V absout les dirigeants de l'ordre à cette occasion[73].
  212.  
  213. La première commission pontificale eut lieu le 12 novembre 1309[74] à Paris. Elle avait pour but de juger l'ordre du Temple en tant que personne morale et non comme personne physique. Pour ce faire, elle envoya dès le 8 août une circulaire à tous les évêchés afin de faire venir les Templiers arrêtés pour qu’ils comparaissent devant la commission. Un seul frère dénonça les aveux fait sous la torture : Ponsard de Gisy, précepteur de la commanderie de Payns. Le 6 février 1310, quinze Templiers sur seize clamèrent leur innocence et furent bientôt suivis par la plupart de leurs frères.
  214.  
  215. Le roi de France souhaita alors gagner du temps et fit nommer à l'archiépiscopat de Sens un archevêque qui lui était totalement dévoué : Philippe de Marigny (demi-frère d'Enguerrand de Marigny).
  216.  
  217. Celui-ci envoya cinquante-quatre Templiers au bûcher le 12 mai 1310[75], suite à leurs aveux extorqués sous la torture en 1307. Tous les interrogatoires furent terminés le 26 mai 1311[76].
  218.  
  219. Le fac-similé de l'interrogatoire des dignitaires templiers en août 1308 à Chinon, conservé aux archives vaticanes, a été publié et vendu en 2007[77].
  220.  
  221. Le concile de Vienne
  222.  
  223.  
  224. Cathédrale Saint-Maurice de Vienne
  225. Le concile de Vienne, qui se tint le 16 octobre 1311[78] au sein de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne, avait trois objectifs : statuer sur le sort de l'ordre, discuter de la réforme de l'Église et organiser une nouvelle croisade.
  226.  
  227. Cependant, lors du concile, quelques Templiers décidèrent de se présenter : ils étaient au nombre de sept et désiraient défendre l'ordre. Le roi, voulant en finir avec l'ordre du Temple, partit en direction de Vienne avec des gens d'arme afin de faire pression sur Clément V. Il arriva sur place le 20 mars 1312. Le 22 mars 1312[79], le Pape fulmina la bulle Vox in excelso qui ordonnait l'abolition définitive de l'ordre. Pour ce qui est du sort des Templiers et de leurs biens, le pape fulmina deux autres bulles :
  228.  
  229. Ad providam le 2 mai 1312[80], concernait les biens du Temple qui furent légués en totalité à l'ordre de l'Hôpital (à l'exception de l'Espagne et du Portugal, où deux ordres naquirent des cendres de l'ordre du Temple, l'ordre de Montesa et l'ordre du Christ)
  230. Considerantes dudum le 6 mai 1312[81] quant à elle, déterminait le sort des hommes. Ceux ayant avoué ou ayant été déclarés innocents se verraient attribuer une rente et pourraient vivre dans une maison de l'ordre alors que tous ceux ayant nié ou s'étant rétractés, subiraient un châtiment sévère (la peine de mort).
  231. Toutefois, le sort des dignitaires de l'ordre du Temple restait entre les mains du pape[11].
  232.  
  233. Le sort des dignitaires
  234.  
  235. Une commission pontificale fut nommée le 22 décembre 1313[82]. Elle était constituée de trois cardinaux et d'avoués du roi de France et devait statuer sur le sort des quatre dignitaires de l'ordre. Devant cette commission, ils réitérèrent leurs aveux. Le 11 ou 18 mars 1314[83], les quatre Templiers furent amenés sur le parvis de Notre-Dame de Paris afin que l'on leur lût la sentence. C'est là que Jacques de Molay, maître de l'ordre du Temple, Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, Hugues de Pairaud, visiteur de France et Geoffroy de Goneville, précepteur en Poitou-Aquitaine apprirent qu'ils étaient condamnés à la prison à vie.
  236.  
  237. Toutefois, Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay clamèrent leur innocence. Ils avaient donc menti aux juges de l'Inquisition, furent déclarés relaps et remis au bras séculier (en l'occurrence, la justice royale). Voici la description qu'en fit, dans sa chronique latine, Guillaume de Nangis, un chroniqueur de l'époque : « Mais alors que les cardinaux pensaient avoir mis un terme à cette affaire, voilà que tout à coup et inopinément deux d'entre eux, le grand maître et le maître de Normandie, se défendirent opiniâtrement contre le cardinal qui avait prononcé le sermon et contre l'archevêque de Sens [Philippe de Marigny], revenant sur leur confession et sur tout ce qu'ils avaient avoué. »[84]
  238.  
  239.  
  240. Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sur le bûcher, enluminure provenant des Grandes Chroniques de France
  241. Le lendemain, Philippe le Bel convoqua son conseil et, faisant fi des cardinaux, condamna les deux Templiers au bûcher. Ils furent conduits sur l'île aux Juifs[85] afin d'y être brûlés vifs. Geoffroi (ou Godefroi) de Paris fut un témoin oculaire de cette exécution. Il écrivit dans sa Chronique métrique (1312-1316), les paroles du maître de l'ordre : « […] Je vois ici mon jugement où mourir me convient librement; Dieu sait qui a tort, qui a péché. Il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamné à tort : Dieu vengera notre mort. […] » Proclamant jusqu’à la fin son innocence et celle de l'ordre, Jacques de Molay s'en référa donc à la justice divine et c'est devant le tribunal divin qu'il assignait ceux qui sur Terre l'avaient jugé. La malédiction légendaire de Jacques de Molay « Vous serez tous maudits jusqu'à la treizième génération » lancée par des ésotéristes et historiens par la suite inspira Les Rois maudits de Maurice Druon. Les deux condamnés demandèrent à tourner leurs visages vers la cathédrale Notre-Dame pour prier. C'est avec la plus grande dignité qu'ils moururent. Guillaume de Nangis ajouta : « On les vit si résolus à subir le supplice du feu, avec une telle volonté, qu'ils soulevèrent l'admiration chez tous ceux qui assistèrent à leur mort… ».
  242.  
  243. La décision royale avait été si rapide que l'on s'aperçut après coup que la petite île où l'on avait dressé le bûcher ne se trouvait pas sous la juridiction royale, mais sous celle des moines de Saint-Germain-des-Prés. Le roi dut donc confirmer par écrit que l'exécution ne portait nullement atteinte à leurs droits sur l'île[84].
  244.  
  245. Giovanni Villani, contemporain des Templiers, mais qui n'assista pas à la scène, ajouta dans sa Nova Cronica que « le roi de France et ses fils éprouvèrent grande honte de ce péché », et que « la nuit après que ledit Maître et son compagnon eurent été martyrisés, leurs cendres et leurs os furent recueillis comme des reliques sacrées par les frères et d'autres religieuses personnes, et emmenés en lieux consacrés. »[84] Ce témoignage est toutefois sujet à suspicions, Villani étant un florentin et ayant rédigé son ouvrage entre une et deux décennies après les faits.
  246.  
  247. Absous par le pape
  248.  
  249. Article détaillé : Parchemin de Chinon.
  250.  
  251. Plaque commémorative sur l'île de la Cité.
  252. L'original du parchemin de Chinon, document essentiel mais perdu dans les archives secrètes du Vatican depuis le XVIIe siècle, a été retrouvé en 2002 par l'historienne Barbara Frale et publié en 2007 avec l'ensemble des documents relatifs au procès. Il indique que le pape Clément V a finalement absous secrètement les dirigeants de l'ordre. Leur condamnation et mise à mort sur le bûcher est donc bel et bien la responsabilité du roi Philippe IV de France et non celle du pape ni de l'Eglise[86] contrairement a une fausse idée largement répandue[87].
  253.  
  254. ↑ Revenir d'une section
  255. Afficher Conséquences et légendes
  256.  
  257. Afficher Notes et références
  258.  
  259. Afficher Bibliographie
  260.  
  261. Afficher Autres sources
  262.  
  263. Afficher Voir aussi
  264.  
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