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Jan 16th, 2018
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  1. Il n’existait qu’une seule et unique voie maritime praticable pour se rendre sur l’Ile Union. Effectivement, et depuis des années, des mines étaient déposées et entretenues par les forces de la Marine, tout autour de la capitale du monde, dans le but de rendre impossible toute invasion. Seul un couloir de 20 km de large pour près de 200km de long était libre de tout engin explosif, mais il était extrêmement surveillé par les navires de l’Armée. Cette route, rebaptisée Chenal Diplomatique, partait des mers frontalières d’Hoenn et de Sinnoh, et il fallait donc longer ces dites mers pour pouvoir emprunter ce chemin. Et toute tentative d’utiliser une autre trajectoire était tout simplement suicidaire, en vue du nombre d’engins explosifs qui attendaient paisiblement à la surface de l’eau.
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  3. Cependant, quelques heures auparavant, des bateaux avaient sonné l’alerte. Ils avaient détecté plusieurs vaisseaux inconnus, qui refusaient de répondre aux contacts qu’ils tentaient d’établir. L’information avait rapidement été relayée à l’Ile Union et les mesures avaient été prises en conséquence.
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  5. C’était à l’Amiral Weiss qu’avait été confiée la mission de diriger les opérations. Sans plus tarder devant cette menace exceptionnelle, il avait réquisitionnés tous les marins disponibles à la base de l’Ile Union et annulé toute opération en cours sur le Chenal Diplomatique. Ainsi, en ce moment-même, dix Cuirassés de près de 263 mètres de longs pour 39 mètres de largeur au maitre-bau étaient disposés pour faire barrage aux bateaux ennemis, à environ 115km des côtes de l’Ile Union. Ils laissaient entre chacun d’eux un espace d’environ 1km800 et formaient une ceinture quasi inviolable. Il était tout bonnement impossible de passer sans devoir les affronter, et ils étaient tous lourdement armés.
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  7. Outre leurs Cuirassés, ils disposaient du soutien de cinq navires collecteurs de renseignement, du même calibre que ceux qui avaient sonné l’alerte. Petit et peu armés, ils étaient néanmoins équipés de sonars efficaces, ainsi que de brouilleurs et détecteurs de signaux, prêts à intercepter les messages de leurs adversaires. Un travail peut-être peu glorifiant, mais hautement nécessaire en combat naval.
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  9. Afin de prendre d’assaut les navires ennemis de l’intérieur, l’Amiral Weiss avait aussi réclamé la présence de cinq Porte-hélicoptères. Les véhicules en vol étaient armés de charges explosives en plus des Pokémon des pilotes, œuvrant ainsi comme Sniper. Ces hélicoptères avaient déjà fait leurs preuves pour saborder des bateaux pirates dans le passé. Qui plus est, trois équipes de la Brigade aérienne, des soldats de l’Armée entrainés pour les combats aériens sur le dos de leurs Pokémon, avaient proposé leur aide dans la défense de l’Ile.
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  11. Mais enfin, et c’était là l’arme la plus redoutable de la Marine, ils profitaient de la présence de trois sous-marins d’attaque, équipés de puissantes torpilles, et escortés par un petit banc de Léviator. Ces bâtiments de guerre étaient non seulement très discrets mais disposaient surtout d’une force de frappe colossale. C’était dans l’un d’eux, le Magellan VI, que l’Amiral Arthur Weiss attendait les informations concernant les positions des bâtiments ennemis.
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  13. Lorsqu’enfin on le contacta pour lui communiquer les données qu’il réclamait, il attrapa des objets en métal et les disposa sur une grande carte bleue quadrillée représentant le Chenal Diplomatique, sous le regard curieux de ses stratèges et de son Capidextre. Ainsi, au final, ils avaient à faire à huit Cuirassés aux dimensions légèrement plus petites que les leurs, chacun suivis par plusieurs aéroglisseurs, des véhicules plus rapides mais non armé, destinés à prendre les terres d’assaut. On avait aussi compté 3 Croiseurs, des navires aux dimensions plus modestes que les Cuirassés, mais spécialisés dans la lutte anti-aérienne, qui semblaient mener l’attaque, comme pour protéger les Cuirassés des menaces venues du ciel. Enfin, sur les côtés, des Dragueurs de Mines suivaient, plus en retrait, prêt à agir s’ils venaient à être poussés vers les explosifs. Tous ces bâtiments tenaient une formation en pointe de flèche vers le milieu de leur barrage de Cuirassés.
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  15. L’Amiral et ses hommes eurent un petit moment de discussion avant de décider de la marche à suivre. Ils ne devaient surtout pas ramener tous les Cuirassés des deux bords vers le centre, car il y avait risque que des navires ennemis en profitent pour passer par la brèche qu’ils créeraient. Au contraire, ils ordonnèrent à ces derniers de s’avancer légèrement, afin de leur donner l’occasion d’encercler leurs ennemis et d’empêcher toute tentative de fuite. Puis ils se penchèrent sur le cas des Croiseurs. Engager l’assaut des hélicoptères et de la Brigade Aérienne était bien trop risqué tant que ces trois navires étaient en état. Mais si les prendre d’assaut depuis les Sous-marins était envisageable, l’Amiral préférait écarter cette hypothèse tant qu’ils étaient capables de faire le travail depuis les Cuirassés. Le Magellan VI disposait de puissantes torpilles, capable à terme de couler n’importe quel bâtiment. Mais ils étaient limités en charge sans pouvoir faire le plein. Ces coups violents devaient donc être lancés avec réflexion et parcimonie et seul l’Amiral avait le droit de commander un tir de torpilles.
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  17. Enfin les ennemis se profilaient à l’horizon. Les différents Capitaines des Cuirassés le firent immédiatement savoir à l’Amiral, qui n’attendait que cela pour transmettre ses différents ordres à l’aide de différents codes propres à la Marine. Les premiers hélicoptères décollèrent pour tenter une approche et les canons des autres navires pointèrent les Croiseurs, prêts à les cribler de partout quand ils seraient à portée.
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  19. Enfin, la bataille s’engagea. Les coups de canons retentissaient des deux côtés. Cependant, la portée de leur tir semblait moins restreinte que celle de leurs adversaires, ce qui contraint les Capitaine à se lancer à leur poursuite pour pouvoir leur tirer dessus, tout en encaissant eux-mêmes les tirs adverses en attendant. Une position très inconfortable.
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  21. A l’abri dans son sous-marin, son tricorne sur la tête et son bras droit caché sous son manteau, l’Amiral n’en restait pas moins inquiet. D’après les récolteurs d’informations, les adversaires manœuvraient pour reculer et ainsi rester un maximum à l’abri de leurs attaques. De plus, les hélicoptères envoyés en reconnaissance avaient rapidement été dégommés par les Croiseurs. Le Colonel Von Stradonitz, chef de la seconde brigade aérienne, et son Roucarnage étaient même passé à deux cheveux de la mort. En se triturant la moustache, Arthur Weiss se tâtait. La situation était encore gérable sans son intervention, mais il n’aimait pas risquer la vie de ses hommes s’il pouvait en épargner.
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  23. - Amiral ! s’écria l’un de ses subordonnés au garde-à-vous. Les Premiers désirent s’entretenir avec vous. Ils sont en compagnie du Ministre Cornell de Kanto-Jotho.
  24. - Cette vieille fripouille, grommela Arthur, le regard dur. Lancez la communication.
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  26. Aussitôt un grand écran sur le côté s’alluma, dévoilant les 5 Premier Ministres qui siégeaient d’ordinaire à la Table Ronde. Cependant, en ce moment, ils se trouvaient dans une pièce plus petite, sans autre meuble que des armoires. Ils paraissaient tous très préoccupés par la situation. Il savait que l’Ile Union disposait d’une base militaire, mais que cette dernière n’était, contrairement aux rumeurs, pas très occupée. On y retrouvait surtout les bureaux de quelques haut-gradés mais très peu d’hommes. S’il ne parvenait pas à empêcher les bateaux d’atteindre l’ile, ils seraient certainement tués sans pouvoir opposer une grande résistance. L’air tout aussi inquiet, son ami Marcus Cornell l’observait avec appréhension.
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  28. - Amiral Weiss, pouvez-vous nous éclairer sur la situation ? demanda Meredith Robespierre, la Première de Sinnoh, nommée depuis seulement 6 mois à ce poste après avoir occupé le poste de Ministre de la Justice dans sa région.
  29. - Nos adversaires ont mis le paquet, seulement deux Cuirassés de moins que nous, et trois Croiseurs en plus qui nous empêchent d’approcher par la voie des airs.
  30. - Vous vous concentrer sur ces trois-là, je suppose ? demanda le Premier de Kalos, Frederick Descartes.
  31. - Evidemment, répondit Weiss en tentant tant bien que mal de cacher son agacement face à un homme qui voulait lui apprendre son métier. Ils ont l’avantage de tirer plus loin que nous, seulement, et tentent de rester hors de notre portée.
  32. - Alors qu’attendez-vous pour lancer des torpilles depuis vos sous-marins ? questionna Mr Descartes, un peu sur les nerfs. Qu’on en finisse vite !
  33. - Mr le Ministre, nos munitions sont en stock restreint, lui rappela Weiss. Les épuiser directement serait une erreur.
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  35. L’homme semblait sur le point de répliquer, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Le ministre Darwin et son homologue d’Hoenn prirent ensuite la parole pour demander des compléments d’informations et pour lui transmettre d’autres nouvelles. Pendant ce temps, l’Amiral vit son ami observer un autre écran, qu’il ne pouvait pas voir. Enfin, quand il eut terminé de parler avec les Premiers, le Colonel décida d’intervenir.
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  37. - En vue de leurs positions actuelles, pourquoi ne pas tenter un tir de torpilles sur les Cuirassés qui se trouvent derrière les Croiseurs ? proposa-t-il. Même juste un, sa carcasse prendra du temps avant de couler et devrait gêner les Croiseurs, non ?
  38. - Et nous pourrions ainsi les atteindre avec nos propres Cuirassés, s’exclama Weiss. Bonne idée.
  39. - Ha, enfin, vous vous réveillez, lança Descartes, acerbe.
  40. - Je vais en discuter avec mes hommes puis nous passerons à l’attaque, répondit Arthur en fronçant les sourcils. Nous restons en communication, je suppose ?
  41. - C’est exact, on vous laisse avec le Colonel, répondit Darwin. Il s’y connait mieux que nous en stratégie militaire et nous avons aussi des choses à préparer…
  42. - Bien reçu.
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  44. Il attendit quelques instants, que les Premiers se retirent, pour afficher sa mine agacée à son ami, qui ne put s’empêcher de sourire devant la grimace.
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  46. - Gnagnagna, les torpilles ! Comme si je n’y avais pas pensé !
  47. - Ils ne savent pas ce que c’est, lui rappela Cornell. Aucun de nos Ministre n’était dans l’Armée auparavant.
  48. - Tu es sûr ? Il me semblait que la petite Robespierre avait quitté la Brigade aérienne après trois semaine parce qu’elle avait le mal de l’air.
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  50. Finalement, l’ambiance était plus détendue qu’on ne l’aurait cru. Le Colonel restait inquiet pour son ami, piégé dans une enveloppe de métal à plusieurs centaines de mètres de la surface. Les missions en sous-marins, ça pouvait aussi mal se passer. Mais il ne laissait rien paraitre pour autant et l’Amiral semblait d’ailleurs étrangement détendu.
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  52. Finalement, approuvant l’idée du Colonel, Arthur Weiss envoya ses ordres de manœuvres aux différents Capitaines sous ses ordres. Puis, en prenant bien soin de se tenir au courant via les collecteurs de données, les canons des trois sous-marins se mirent à pointer deux Cuirassés, choisis pour leur position qui pourrait se révéler gênantes pour les Croiseurs. Ils attendaient simplement les ordres de l’Amiral pour faire feu.
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  54. Celui-ci avait les yeux fixés sur un sonar, un talkie dans sa main gauche, prêt à faire relayer ses instructions. De son côté, Marcus Cornell l’observait sans rien dire. Soudain, le Ministre de la Justice reçut une demande de communication de la part de Von Stradonitz. Il allait la prendre quand il vit son ami annoncer d’un geste théâtral et d’une grosse voix de faire feu.
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  56. Aussitôt, les torpilles s’élancèrent depuis Magellan IV, V et VI. Les Léviator qui les escortaient s’étaient écartés, comme ils avaient été habitués à le faire quand ils voyaient plusieurs phares s’allumer sur les sous-marins. Les projectiles filèrent sans souci vers leur cible et provoquèrent un grand fracas en les percutant. Le choc était si puissant que, de la surface, on avait vu les Cuirassés faire de grands mouvements incontrôlables, alors qu’il s’agissait de base de véritables géants. Très vite plusieurs Capitaines envoyèrent un message encourageant à l’Amiral, lui annonçant que, conformément à leur plan, les Croiseurs étaient maintenant bigrement ralentis et, bientôt, à portée de leurs canons.
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  58. - Prenez ça dans les dents ! s’exclama l’Amiral en sortant sa main droite disproportionnée de sous son manteau. On va leur faire regretter d’être venus sur notre terrain de jeu !
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  60. Autour de lui, Capidextre faisaient de petits bonds réjouis et ses hommes aux commandes se permirent quelques applaudissements. S’ils n’avaient pas encore gagné, plus personne n’avait de doute sur cette éventualité. Il ne faudrait plus longtemps pour éliminer les Croiseurs, puis saborder les Cuirassés serait tâche aisée.
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  62. L’Amiral adressa un grand sourire victorieux à son ami depuis l’écran. Mais celui-ci ne regardait pas vers lui. Il avait une mine atterrée, comme si on venait de lui annoncer une très mauvaise nouvelle. Puis comme il tournait la tête vers lui, Arthur Weiss sentit son estomac se nouer. Ils n’avaient pas eu besoin d’échanger le moindre mot. Il savait que quelque chose clochait.
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  64. Puis, soudain, une détonation retentit et fit basculer le Magellan VI. Plusieurs voyants et alarmes s’étaient enclenchées et la murmure des conversations s’était tue immédiatement. Tous les regards était fixés vers l’Amiral, qui était soudain devenu blanc comme un linge Puis les secousses reprirent, accompagnées de bruits d’explosions. Les différents instruments du sous-marin s’emballaient dans tous les sens et, aux commandes, tout le monde semblait pris au dépourvu.
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  66. - Qu’est-ce que c’est Marcus ? demanda l’Amiral, l’air pataud.
  67. - Ils n’attaquent pas seulement via bateaux… Ils ont trois énormes dirigeables, qui s’étaient cachés dans les nuages… Ils sont en train de vous larguer des centaines de bombes…
  68. - Je vois… On a trahi notre position en tirant nos torpilles, lança Weiss en étalant son énorme main droite sur la tête. C’est bête… Je suppose qu’ils vont en répandre aussi sur nos Cuirassés ?
  69. - D’après le Von Stradonitz, ça a l’air parti dans ce sens, mais l’un des trois se dirige plutôt vers l’Ile Union sans rien larguer…
  70. - Alors c’est ça… Ils vont envahir l’ile par la voie des airs, contrairement à ce qu’ils ont voulu nous faire croire… Ils sont ingénieux…
  71. - Il est… rectifia Marcus en se mordant les lèvres. Arthur… Vous n’avez pas de moyens d’évacuation sur vos sous-marins ?
  72. - Non, répliqua Weiss avec un rire forcé. Qu’en bien même, vous n’avez pas le temps de venir nous secourir.
  73. - Arrête, Arthur, il doit bien…
  74. - Adieu, Marcus, l’interrompit l’Amiral. Et merci pour tout.
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  76. Et sans attendre la réponse de son meilleur ami, avec qui il avait traversé tant d’épreuves, tant de péripéties, il coupa la communication. Il rappela immédiatement Capidextre qui courait partout d’un air paniqué et poussa un profond soupire en retirant son tricorne de sa tête pour l’appuyer contre son ventre.
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  78. - Un capitaine meurt avec son navire…
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  80. Puis une nouvelle charge explosive éclata, déclenchant une fissure dans la coque déjà endommagée. L’eau s’engouffra en déchirant le reste du métal sur son passage avant d’emporter tous les hommes du Magellan VI vers la mort.
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