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- Alors que le premier siècle de la dynastie Targaryen touchait à sa fin, la santé du vieux roi Jaehaerys était chancelante.
- En ce temps-là, la maison Targaryen était au sommet de sa puissance, avec dix dragons adultes sous son joug.
- Nulle armée au monde ne pouvait lui résister.
- Le roi Jaehaerys régna sur près de soixante années de paix et de prospérité.
- Mais un destin tragique avait emporté ses deux fils, rendant sa succession incertaine.
- Ainsi, en l'an 101, le vieux roi convoqua un grand conseil pour choisir un héritier.
- Plus de mille seigneurs suzerains se sont rendus à Harrenhal.
- Quatorze prétentions de succession furent entendues ; deux seulement furent retenues.
- La princesse Rhaenys Targaryen, fille aînée de la lignée royale, et son jeune cousin, le prince Viserys Targaryen, l'aîné des descendants mâles du roi.
- Il est proclamé par tous les seigneurs suzerains et les seigneurs vassaux des Sept Couronnes que le prince Viserys Targaryen règnera prince de Peyredragon.
- Rhaenys, une femme, n'hériterait pas du Trône de Fer.
- Les seigneurs suzerains lui one préféré Viserys, mon père.
- la maison elle-même.
- Bienvenue, princesse.
- Je gage que votre vol fut plaisant.
- Ne soyez pas aussi soulagé, ser.
- Mais je suis soulagé.
- À chaque fois que cet animal doré vous ramène intacte, cela sauve ma tête d'une pique certaine.
- Syrax pousse à une vitesse…
- Elle va bientôt dépasser Caraxès.
- Elle est presque assez grande pour monter à deux.
- Je me contenterai d'être spectatrice.
- Merci quand même.
- Ah, Rhaenyra.
- Tu sais que je n'aime pas que tu ailles voler dans mon état actuel.
- Vous n'aimez pas que j'aille voler, quel que soit votre état.
- Votre Majesté.
- Bonjour, Alicent.
- Avez-vous dormi ?
- J'ai dormi.
- Combien de temps ?
- Je n'ai nul besoin d'être maternée, Rhaenyra.
- Vous êtes là, entourée de vos serviteurs, tous fixés sur le bébé.
- Quelqu'un doit s'occuper de vous.
- Toi aussi, tu seras couchée dans ce lit bien assez tôt, Rhaenyra.
- L'inconfort est notre façon de servir le royaume.
- Je préfère servir comme chevalier et voler vers la bataille et la gloire.
- Nous avons des entrailles royales, toi et moi.
- Notre champ de bataille est le lit de nos couches.
- Nous devons y faire face avec la plus grande bravoure.
- Va prendre un bain.
- Tu empestes le dragon.
- Je crois que vous regardez du mauvais côté.
- Mes seigneurs.
- L'alliance croissante entre les cités libres a choisi de se faire appeler la Triarchie.
- Ils se sont massés sur Peyresang et sont en train de délivrer les Degrés de Pierre de leur invasion de pirates.
- Cela ressemble étrangement à une bonne nouvelle, lord Corlys.
- Un dénommé Craghas Drahar s'est attribué le titre de prince amiral de cette Triarchie.
- On le surnomme le Gaveur-de-crabes, du fait des méthodes ingénieuses qu'il a de punir ses ennemis.
- Devons-nous pleurer la mort de ses pirates ?
- Non, Majesté.
- Rhaenyra !
- Vous êtes en retard.
- L'échansonne du roi ne peut se le permettre, pour ne pas assoiffer nos convives.
- J'étais avec mère.
- À dos de dragon ?
- Majesté.
- Sous la pression du prince Daemon, la Couronne a investi des fonds considérables dans la formation et le rééquipement du Guet de Port-Réal.
- J'ai pensé que vous pourriez inciter votre frère à occuper son siège au conseil et fournir une évaluation de ses progrès en tant que commandant du Guet.
- Insinuez-vous que Daemon est distrait par ses tâches actuelles et que son esprit et son énergie sont monopolisés ?
- Loin de moi cette pensée, compte tenu des coûts que ces tâches entraînent.
- Alors considérons que votre or est bien investi, lord des Essaims.
- Majesté, je vous exhorte à ne pas accorder à cette Triarchie une trop grande latitude dans les Degrés de Pierre.
- Si ces voies maritimes tombaient, nos ports pourraient gravement en pâtir.
- La Couronne a entendu votre requête, lord Corlys, et la prend en considération.
- Ne devrions-nous pas aborder le sujet du tournoi de l'héritier, Majesté ?
- Voilà une excellente idée !
- Mellos, les mestres peuvent-ils présenter leurs prédictions ?
- Il faut savoir que ce ne sont que de simples estimations, mon roi, mais nous avons tous bien étudié les cartes de la lune, et nous pensons que nos prédictions sont aussi exactes que possibles.
- Le coût du tournoi n'est pas négligeable.
- Nous pourrions peut-être reporter jusqu'à la naissance de l'enfant.
- La plupart des seigneurs et des chevaliers sont déjà en route pour Port-Réal.
- Leur faire rebrousser chemin serait…
- Les joutes occuperont la majeure partie de la semaine.
- Avant la fin du tournoi, mon fils sera de ce monde et tout le royaume le célébrera.
- Nous n'avons aucun moyen de prédire le sexe de l'enfant.
- Bien sûr, aucun mestre n'est capable de donner une opinion libre de toute contrainte, n'est-ce pas ?
- Il y a un garçon dans le ventre de la reine.
- Je le sais.
- Et mon héritier mettra bientôt fin lui-même à toutes ces maudites spéculations.
- Il a franchi la porte du Donjon Rouge aux aurores.
- Mon père sait-il qu'il est là ?
- Non.
- Bien.
- Que les dieux nous gardent.
- Tu peux nous laisser.
- Que faites-vous ici, mon oncle ?
- Je suis assis.
- Ce siège pourrait un jour être le mien.
- Sauf si on vous exécute pour trahison.
- On ne vous a pas vu à la cour depuis un siècle.
- J'étais occupé, et la cour est d'un ennui mortel.
- Alors, pourquoi y revenir ?
- On dit que votre père donne un tournoi en mon honneur.
- En l'honneur de son héritier.
- C'est ce que j'ai dit.
- De son nouvel héritier.
- Jusqu'à ce que votre mère enfante un fils, je serai votre fléau.
- Alors pourvu que j'aie un frère.
- J'ai un présent pour vous.
- Savez-vous ce que c'est ?
- De l'acier valyrien.
- Comme Noire Sœur.
- Tournez-vous.
- À présent, nous portons vous et moi une petite pièce de nos ancêtres.
- Magnifique.
- Tu l'as lu ?
- Évidemment.
- Quand la princesse Nymeria est arrivée à Dorne, qui a-t-elle pris pour époux ?
- Un homme.
- Qui s'appelait ?
- Lord machin-chose.
- Si tu réponds lord machin-chose, la septa Marlow sera furieuse.
- Elle est drôle quand elle est furieuse.
- T'es toujours comme ça quand t'es soucieuse.
- Je suis comment ?
- Désagréable.
- Tu t'inquiètes que ton père te fasse de l'ombre avec un fils ?
- Je m'inquiète seulement pour ma mère.
- J'espère pour mon père qu'il aura un fils.
- Aussi loin que je m'en souvienne, c'est le lieu le plus cher.
- Tu veux que ton père ait un fils ?
- Je veux enfourcher mon dragon et t'emmener avec moi.
- Voir les merveilles au-delà du Détroit et nous goinfrer de gâteaux.
- Je parle sérieusement.
- Moi aussi pour les gâteaux.
- Tu ne te soucies pas de ta position.
- J'aime beaucoup cette position.
- Elle est très confortable.
- Où vas-tu ?
- Je rentre.
- Il commence à se faire tard.
- La princesse Nymeria a guidé ses Rhoynars au-delà du Détroit sur les dix mille navires pour fuir leurs poursuivants valyriens.
- Elle a pris lord Mors Martell de Dorne pour époux et a brûlé sa propre flotte au large de Lancehélion pour montrer à son peuple que leur fuite s'arrêtait là.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Pour mémoire.
- Si…
- Si la septa voyait ce livre…
- J'emmerde la septa.
- Rhaenyra !
- Est-ce que la plaie guérit ?
- Cela a légèrement grossi, Majesté.
- Pourriez-vous maintenant dire ce que c'est ?
- Nous avons envoyé une demande à la Citadelle.
- Ils recherchent dans les textes des cas similaires.
- C'est une coupure à force d'être assis sur le Trône.
- Une broutille.
- Le roi a été nerveusement très éprouvé par la préparation de la naissance.
- Les mauvaises humeurs de l'esprit ont souvent des effets néfastes sur le corps.
- Quelle qu'en soit la cause, il ne faut pas ébruiter la chose.
- Posons d'autres sangsues, mestre.
- Cette plaie refuse de guérir, grand-mestre.
- Puis-je conseiller une cautérisation ?
- La cautérisation pourrait être un traitement avisé, Majesté.
- Néanmoins douloureux.
- Bien.
- Bien.
- Tu passes plus de temps dans ce bain que moi sur le trône.
- J'ai dans ce bain un réconfort égal à nul autre, ces temps-ci.
- Il est tiède.
- Il est aussi chaud que les mestres l'autorisent.
- Ignorent-ils donc qu'un dragon préfère la chaleur ?
- Après cette épouvantable grossesse, je ne serai guère étonnée de voir un dragon éclore dans mon ventre.
- Que tu ne manqueras pas de chérir.
- Rhaenyra dit à qui veut l'entendre qu'elle aura une sœur.
- Vraiment ?
- Elle lui a même trouvé un nom.
- Lequel ?
- Visenya.
- Elle lui a choisi pour son berceau un œuf qui lui rappelle Vhagar.
- Que les dieux nous gardent.
- La famille a déjà sa Visenya.
- Des nouvelles récentes de ton aimable frère ?
- Pas depuis que je l'ai nommé commandant du Guet de Port-Réal.
- Je suis sûr qu'il refera surface pour le tournoi.
- Il est incapable de rester à l'écart des listes.
- Ce tournoi pour célébrer la naissance d'un fils premier-né pas encore arrivé…
- Tu sais bien que rien ne fera pousser une queue au bébé s'il n'en a pas déjà une en venant au monde.
- Cet enfant sera un garçon, Aemma.
- Oui…
- J'en suis certain.
- Je n'ai jamais été aussi certain de quelque chose.
- Le rêve était plus précis qu'un souvenir.
- Notre fils naissait en portant la couronne de fer d'Aegon.
- J'entendais clairement le martellement des sabots, le fracas des boucliers et le cliquetis des épées.
- Et j'ai placé notre fils sur le Trône de Fer.
- Les cloches du grand septuaire sonnèrent, tous les dragons rugirent à l'unisson.
- Né avec une couronne sur la tête…
- Que les dieux m'épargnent.
- L'accouchement est déjà assez cruel.
- Celui-ci sera le dernier, Viserys.
- J'ai perdu un bébé au berceau, j'ai eu deux morts-nés et deux grosses qui se sont terminées bien avant leur terme.
- Cela fait cinq fois, en deux fois plus d'années.
- Je sais qu'il est de mon devoir de te donner un héritier et je suis désolée si j'ai échoué dans cette tâche.
- Je suis vraiment…
- Mais je ne pourrai supporter le deuil d'un autre enfant.
- Commandant à terre !
- Quand j'ai pris la tête du Guet, vous n'étiez que des chiens bâtards, errants, affamés et indisciplinés.
- À présent, vous êtes une meute de chiens loups, rassasiés et prêts pour la chasse.
- La cité de mon frère a sombré dans le chaos.
- C'est parce qu'on a permis à des crimes de toute sorte de proliférer.
- Mais c'est terminé.
- À partir de ce soir, Port-Réal va devoir apprendre à craindre la couleur or.
- Sale violeur !
- Voleur !
- Assassin !
- C'était une bande de criminels de tout acabit, sans précédent.
- Votre frère en a fait une démonstration publique.
- Il a lui-même rendu des jugements sommaires.
- On m'a dit qu'il leur fallait une charrette à deux chevaux pour…
- pour transporter les parties des corps démembrés.
- Que les dieux nous gardent.
- Le prince ne peut être autorisé à se comporter avec une telle impunité.
- Mon frère.
- Daemon.
- Continuez.
- Vous parliez de mon impunité.
- Il faudra que vous expliquiez vos actes au Guet de Port-Réal.
- Vos nouveaux manteaux d'or ont fait une forte impression la nuit dernière, n'est-ce pas ?
- Ah oui ?
- Le Guet de Port-Réal n'est pas une épée que l'on peut brandir à guise.
- Il est une extension de la Couronne.
- Le Guet faisait respecter les lois de la Couronne.
- N'êtes-vous pas d'accord, lord Fort ?
- Mon prince, je ne crois pas que…
- Faire un spectacle public de la brutalité gratuite n'est guère en accord avec nos lois.
- Des nobles venus des quatre coins du royaume sont en ce moment-même en route vers Port-Réal pour le tournoi de mon frère.
- Voulez-vous qu'ils soient dépouillés, violés, assassinés ?
- Vous ne pourriez le savoir qu'en quittant la sécurité du Donjon Rouge, mais Port-Réal est perçue par le petit peuple comme une cité sans loi et terrifiante.
- Notre cité doit être sûre pour tous ses habitants.
- Je partage cet avis.
- En espérant que vous n'aurez pas à mutiler la moitié de ma ville pour y parvenir.
- L'avenir le dira.
- Nous avons nommé le prince Daemon commandant pour maintenir la paix et la sécurité.
- Les criminels devraient craindre le Guet de Port-Réal.
- Merci de votre soutien, lord Corlys.
- Si seulement le prince pouvait témoigner la même dévotion à sa femme qu'à son travail, Majesté…
- On ne vous a vu ni dans le Val ni à la Roches-aux-runes depuis belle lurette.
- Je pense que ma garce de bronze est plus heureuse en mon absence.
- Lady Rhea est votre femme, une femme du Val bonne et honorable.
- Dans le Val, on dit que les hommes baisent des moutons au lieu des femmes.
- Je puis vous assurer que les moutons sont plus appétissants.
- Quelle misère…
- Vous avez fait le vœu devant les Sept d'honorer votre femme dans le mariage…
- Eh bien je serais heureux de vous donner lady Rhea, lord Hightower, si vous cherchez une femme pour réchauffer votre lit.
- Votre propre épouse est décédée, récemment.
- N'est-ce pas le cas ?
- Otto.
- Peut-être n'êtes-vous pas encore prêt à tourner la page ?
- Vous savez que mon frère prend plaisir à vous provoquer.
- Vous prêtez-vous à son jeu ?
- Mes profondes excuses, Majesté.
- Ce conseil a, à grand frais, amélioré le Guet pour satisfaire à vos exigences.
- Faites respecter mes lois, mais attention.
- Toute nouvelle manifestation comme celle d'hier soir ne restera pas impunie.
- J'ai entendu, votre Majesté.
- Port-Réal est sur le déclin depuis la mort de ma grand-mère.
- En fin de compte, ce nouveau Guet de Port-Réal pourrait être une bonne chose.
- Quelque chose vous chagrine, mon prince ?
- Je peux vous en apporter une autre.
- Une jouvencelle, peut-être ?
- J'en ai plusieurs.
- Une fille à la chevelure argentée.
- Vous êtes Daemon Targaryen, qui chevauche Caraxès et brandit Noir Sœur.
- Le roi ne peut pas vous remplacer.
- Bienvenue !
- Je sais que vous êtes nombreux à avoir parcouru de longues distances pour assister à ces jeux, mais je vous promets que vous ne serez pas déçus.
- Quand je vois les preux chevaliers sur les listes, je vois un groupe qui n'a pas d'égal dans toute notre histoire.
- la reine Aemma a commencé son labeur.
- Que la chance des Sept illumine tous les combattants de cette arène.
- Un mystérieux chevalier ?
- Il est de la maison Cole, des Terres de l'Orage.
- Je ne connais pas cette maison.
- Princesse Rhaenys Targaryen.
- Je demande humblement la faveur de la reine qui jamais ne l'a été.
- Bonne chance à vous, cousin.
- Je vous en remercie, mais elle ne me sera pas utile.
- Vous pourriez lui faire couper la langue pour une telle offense.
- Ce n'est pas une langue qui changera la succession.
- Laissons-les braire.
- La fille de lord Castelfoyer est promise à un jeune écuyer Tarly.
- Le fils de lord Massey ?
- Hmm-hmm.
- Ils se marieront dès qu'il aura été adoubé chevalier.
- Il ferait bien de se remuer.
- On dit que lady Elinor cache un ventre bien rebondi sous sa robe.
- Que savez-vous de ce ser Criston Cole, ser Harrold ?
- On dit que ser Criston est issu du peuple, fils de l'intendant de lord Dondarrion.
- Mais à part ça, et le fait qu'il vient de désarçonner promptement les deux Baratheon, je ne saurais dire.
- Ser Daemon, de la maison Targaryen, prince de la cité, va maintenant choisir son premier adversaire !
- Pour son premier défi, le prince Daemon Targaryen choisit ser Gwayne Hightower de Villevieille, fils aîné de la Main du roi !
- Cinq dragons sur Daemon.
- Félicitations, mon oncle.
- Merci, princesse.
- À présent, je suis quasiment certain de pouvoir gagner ces jeux, lady Alicent.
- Avoir votre faveur ne pourrait que le garantir.
- Bonne chance, mon prince.
- Aidez-moi !
- Aidez-moi !
- Aidez-moi !
- Que se passe-t-il ?
- L'enfant se présente par le siège, Majesté.
- Toutes nos tentatives pour le retourner ont échoué.
- Mais enfin, faites quelque chose !
- Nous lui avons donné autant de lait de pavot que possible sans mettre l'enfant en danger.
- Votre reine est une femme forte, elle se bat de toutes ses forces, mais ça pourrait ne pas être suffisant.
- Non !
- Aemma !
- Il veut sortir !
- Aemma.
- Aide-moi, je t'en supplie.
- Je suis là, je suis là.
- Je t'en supplie !
- Ça va aller.
- Ça va aller.
- Je peux pas…
- Je peux pas, je peux pas !
- Ça va aller, tu vas y arriver, tiens bon.
- C'est bientôt fini.
- Tiens bon.
- Et la journée devient laide…
- Je me demande si c'est ainsi que nous devrions célébrer la naissance de notre futur roi.
- Dans cette violence gratuite.
- Soixante-dix ans se sont écoulés depuis la fin du roi Maegor.
- Ces chevaliers sont aussi bleus que l'azur du ciel.
- Aucun n'a connu de vraie guerre.
- Leurs seigneurs les ont envoyé au tournoi avec des poings d'acier et des bourses gonflées de semence, et nous attendons d'eux qu'ils agissent avec honneur et grâce ?
- Un miracle que la guerre n'ait pas éclaté dès la première goutte de sang.
- Mellos.
- Majesté.
- Si vous permettez…
- Lors d'une naissance difficile, il devient parfois nécessaire pour le père de faire un choix impossible.
- Eh bien parlez.
- Celui d'en sacrifier un.
- Ou alors celui de les perdre tous les deux.
- Il y a une chance que nous puissions sauver l'enfant.
- À la Citadelle, on enseigne une technique qui consiste à inciser le ventre de la mère pour libérer le nourrisson.
- Mais il en résulte une perte de sang…
- Par les sept Enfers, Mellos…
- Oh mon Dieu…
- Vous pouvez sauver l'enfant ?
- Mais il faut agir sur-le-champ ou…
- ou laisser les dieux en décider.
- Ser Criston Cole va maintenant affronter ser Daemon Targaryen, prince de la cité !
- Viserys…
- Oui.
- Ils vont te délivrer du bébé, maintenant.
- Oui.
- Je t'aime.
- Qu'est-ce qu'on fait ?
- Tout va bien.
- Non…
- Qu'est-ce qu'ils font ?
- Tout va bien.
- Viserys ?
- Qu'est-ce que vous faites ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Reste tranquille, tout va bien se passer.
- Dis-moi ce qui se passe.
- Tout va bien.
- Non, j'ai peur, ne me touchez pas.
- N'aie pas peur.
- Qu'est-ce que vous me faites ?
- N'aie pas peur.
- On va te délivrer du bébé.
- Tout va bien.
- S'il vous plaît.
- Ils vont libérer le bébé.
- Non !
- Non !
- Non !
- Je procède à la première incision.
- Tenez-la bien, Majesté.
- Non !
- Viserys, non, pitié !
- Ne bouge pas.
- Ça va aller.
- Non !
- Non !
- Non !
- N'aie pas peur.
- Épée !
- Le prince Daemon Targaryen souhaite poursuivre dans une épreuve d'armes !
- Inclinez-vous.
- Inclinez-vous.
- Dieux du ciel, c'est un Dornien.
- Je souhaiterais demander la faveur de la princesse.
- Bonne chance, ser Criston.
- Princesse.
- Mes félicitations, Majesté.
- Vous avez un fils.
- C'est un garçon ?
- Un nouvel héritier, votre Majesté.
- Vous et la reine, aviez-vous choisi un nom ?
- Baelon.
- Il vous attend, princesse.
- Pendant ces quelques heures où mon frère a vécu, mon père a-t-il finalement trouvé le bonheur ?
- Votre père a besoin de vous, aujourd'hui plus que jamais.
- Je ne serai jamais un fils.
- Dracarys.
- Où est Rhaenyra ?
- Majesté, c'est bien la dernière chose dont chacun d'entre nous souhaite s'entretenir en cette heure sombre, mais je considère que l'affaire est urgente.
- Quelle affaire ?
- Celle de votre succession.
- Les récentes tragédies vous ont laissé sans héritier digne de ce nom.
- Le roi a un héritier, lord la Main…
- En dépit des temps difficiles que nous traversons, Majesté, je pense qu'il est important que la succession soit fermement établie pour la stabilité du royaume.
- La succession est déjà établie par la loi.
- Et cela fait jurisprudence.
- Devons-nous le nommer ?
- Daemon Targaryen.
- Si Daemon devait demeurer l'héritier incontesté, cela pourrait déstabiliser le royaume.
- Le royaume ou bien ce conseil ?
- Personne ici ne peut savoir ce que Daemon ferait s'il était roi mais personne ne peut douter de son ambition.
- Regardez ce qu'il a fait avec les manteaux d'or.
- Le Guet de Port-Réal lui est farouchement loyal.
- Une armée de plus de deux mille hommes.
- Que vous lui avez donné, Otto.
- J'ai nommé Daemon Maître des Lois, vous avez dit que c'était un tyran.
- Je l'ai nommé Grand Argentier, vous avez dit qu'il était dépensier et qu'il allait mettre le royaume à sac.
- Nommer Daemon à la tête du Guet de Port-Réal a été votre solution !
- Une demi-mesure, Majesté.
- En vérité, on devrait tenir Daemon très à l'écart de cette cour.
- Daemon est mon frère.
- Il est mon sang.
- Il aura à ma cour la place qui est la sienne.
- Qu'il garde sa place à la cour, Majesté.
- Mais si d'aventure, les dieux devaient vous infliger une nouvelle tragédie, que ce soit à dessein ou par accident…
- À dessein ?
- Qu'est-ce que vous insinuez ?
- Que mon frère pourrait m'assassiner ?
- Prendre ma couronne ?
- C'est cela ?
- Je vous en prie.
- Daemon a de l'ambition, certes, mais il ne vise pas le trône.
- Il manque trop de patience, pour cela.
- Les dieux n'ont pas encore créé l'homme qui manquera de patience pour le pouvoir absolu, votre Majesté.
- Dans de telles circonstances, je considère qu'il ne serait pas si aberrant qu'on le pense que le roi nomme un successeur.
- Qui d'autre pourrait revendiquer ce titre ?
- L'enfant premier-né du roi.
- Rhaenyra ?
- Une fille ?
- Aucune reine ne s'est jamais assise sur le Trône de Fer.
- Cela n'est dû qu'à la tradition qui fait jurisprudence.
- Si l'ordre préoccupe tant ce conseil, alors peut-être ne devrions-nous pas rompre un siècle de tradition en désignant une fille comme héritière.
- Daemon serait un second Maegor le Cruel, ou pire encore.
- Il est impulsif et violent.
- Il est du devoir de ce conseil de protéger le roi ainsi que le royaume des agissements de cet homme.
- Je suis navré, sire, mais c'est la vérité telle que je la vois, et d'autres ici sont du même avis.
- Personne ici ne me fera faire le choix entre mon propre frère et ma fille.
- Vous n'aurez pas à le faire, Majesté.
- Il y en a d'autres qui pourraient prétendre au titre.
- Haha !
- Telle que votre épouse, la reine qui jamais ne l'a été.
- Rhaenys était l'unique enfant du fils aîné de Jaehaerys.
- Il y avait une forte demande pour elle au grand conseil.
- Et elle a déjà un héritier mâle.
- Voici quelques instants, vous avez déclaré votre soutien à Daemon.
- Si l'on ne peut s'entendre sur un héritier, comment peut-on…
- Ma femme et mon fils sont morts !
- Je ne souffrirai pas ici le spectacle de corbeaux qui viennent se repaître de leurs cadavres !
- Envoie un corbeau à Villevieille sur-le-champ.
- Madame…
- Ma chère fille.
- Comment va Rhaenyra ?
- Elle a perdu sa mère.
- La reine était très aimée de tous.
- Je me suis surpris à songer à ta regrettée mère, aujourd'hui.
- Comment va le roi ?
- Il est très abattu.
- C'est pourquoi je t'ai fait venir.
- Je me suis dit que tu pourrais aller le voir, lui apporter du réconfort.
- Dans ses appartements ?
- Je ne saurais quoi lui dire.
- Ne fais pas ça.
- Il sera heureux d'avoir de la visite.
- Tu pourrais porter une des robes de ta mère.
- Qu'y a-t-il, Alicent ?
- Je me suis dit que je pourrais vous tenir compagnie, Majesté.
- J'ai apporté un livre.
- C'est…
- fort aimable, merci.
- C'est mon livre préféré.
- Je sais combien l'histoire vous passionne.
- Oui.
- C'est vrai.
- Quand ma mère est morte, on ne me parlait que par énigmes.
- J'aurais voulu que quelqu'un me dise qu'il était triste du sort qui était le mien.
- Le vôtre m'attriste, Majesté.
- Merci.
- Tu es l'unique héritier du roi une fois encore.
- Si nous levions nos coupes à notre avenir ?
- Avant de commencer, votre Majesté, j'ai ici un rapport que je me vois obligé de partager.
- La nuit dernière, le prince Daemon a loué une de ses maisons de joie dans la rue de la soie, pour divertir les officiers du Guet de Port-Réal et certains autres de ses amis.
- Le roi et le conseil regrettent depuis longtemps ma position en tant que prochain candidat au trône.
- Mais ils ont beau rêver et prier autant qu'ils le peuvent, il semble que je ne sois pas si facilement remplaçable.
- Les dieux nous donnent tout comme les dieux nous reprennent.
- Au fils du roi.
- Il a levé sa coupe au prince Baelon, en le surnommant "l'héritier d'une seule journée".
- J'ai convoqué trois témoins distincts qui ont corroboré le rapport.
- La soirée a été, de l'avis général, une célébration.
- '
- Vous vous calquez sur l'image du Conquérant, mon frère.
- L'avez-vous dit ?
- J'ignore de quoi vous parlez.
- Vous vous adresserez à moi sous le nom de Majesté ou je vous ferai couper la langue.
- "L'héritier d'une seule journée.
- " Est-ce que vous l'avez dit ?
- Nous portons tous le deuil à notre manière, votre Majesté.
- Ma famille a simplement été détruite, mais au lieu d'être à mes côtés ou à ceux de Rhaenyra, vous avez choisi de célébrer votre ascension avec vos honteuses catins et vos lèche-bottes !
- Votre seul allié à la cour, c'est moi !
- Je n'ai de cesse de vous défendre, mais tout ce que je vous ai donné, vous me l'avez rejeté au visage !
- Vous vous êtes débarrassé de moi en m'envoyant dans le Val, au Guet de Port-Réal, n'importe où sauf à vos côtés !
- Cela fait maintenant dix ans que vous êtes roi et pas une seule fois vous ne m'avez demandé d'être votre Main !
- Pourquoi le ferais-je ?
- Parce que je suis votre frère et que le sang du dragon coule dans nos veines.
- Alors pourquoi me blessez-vous avec une telle violence ?
- Je n'ai dit que la vérité.
- Je vois Otto Hightower sous son vrai visage.
- Une Main inébranlable et loyale.
- Une raclure.
- Un second fils qui n'héritera de rien s'il ne s'en empara pas lui-même.
- Otto Hightower est un homme plus honorable que vous ne pourrez jamais l'être.
- Il ne vous protège pas.
- Moi je le ferais.
- De quoi ?
- De vous-même.
- Vous êtes faible, Viserys.
- Et ce conseil de sangsues le sait.
- Ils vous manipulent tous à leur avantage.
- J'ai décidé de nommer un nouvel héritier.
- Je suis votre héritier.
- Vous ne l'êtes plus.
- Vous allez retourner à Roches-aux-runes et retrouver votre épouse immédiatement.
- Et vous le ferez sans chercher querelle parce que votre roi vous l'ordonne.
- Votre Majesté…
- Père ?
- Balerion fut la dernière créature vivante à avoir vu l'ancienne Valyria avant le fléau.
- Sa grandeur et ses failles.
- Quand tu regardes les dragons, que vois-tu ?
- Quoi ?
- Vous ne m'avez pas dit un seul mot depuis les funérailles de ma mère, et maintenant vous envoyez votre garde royale…
- Réponds-moi.
- C'est important.
- Qu'est-ce que tu vois ?
- Je suppose que je nous vois nous.
- Mais encore ?
- Tout le monde dit que les Targaryen sont plus proches des dieux que des humains.
- Mais on dit cela parce que nous avons des dragons.
- Sans eux, je pense que nous serions comme tout le monde.
- L'idée reçue que nous contrôlons les dragons n'est qu'une illusion.
- Ils sont une puissance avec laquelle l'homme n'aurait jamais dû jouer.
- Une puissance qui a conduit Valyria à sa perte.
- Si nous négligeons de considérer notre histoire, nous connaîtrons le même sort.
- Un Targaryen doit entendre cela pour être roi…
- ou reine.
- Pardonne-moi, Rhaenyra.
- J'ai gâché les années qui ont suivi ta naissance par mon désir d'avoir un fils.
- Tu es ce que ta mère avait de mieux à offrir.
- Je crois, et je sais qu'elle le croyait aussi, que tu pourrais devenir une très grande reine.
- C'est Daemon, votre héritier.
- Daemon n'était pas conçu pour porter la couronne.
- Mais je pense que toi, tu l'étais.
- Corlys de la maison Velaryon, sire des Marées, et maître de Lamarck.
- Moi, Corlys Velaryon, sire des Marées et maître de Lamarck, promet d'être fidèle au roi Viserys et à son héritière désignée, la princesse Rhaenyra.
- Je leur jure fidélité, et je les défendrai contre tous les ennemis, en toute bonne foi et sans duperie.
- Je jure cela par les dieux anciens et les nouveaux.
- Ce n'est pas un acte anodin, Rhaenyra.
- La selle d'un dragon est une chose, mais le Trône de Fer est le plus dangereux des sièges du royaume.
- Moi, lord Hobert Hightower, phare du sud, défenseur de la Citadelle et voix de Villevieille, promet d'être fidèle au roi Viserys et à son héritière désignée, la princesse Rhaenyra.
- Je leur jure fidélité et je les défendrai contre tous les ennemis, en toute bonne foi et sans duperie.
- Je jure cela par les dieux anciens et les nouveaux.
- Caraxès, shhh…
- Donne-moi ta main.
- Moi, Boremund Baratheon, promet d'être fidèle au roi Viserys…
- Il y a autre chose que je dois te dire.
- Cela pourrait être difficile pour toi de comprendre, mais tu dois l'entendre.
- Notre histoire nous dit qu'Aegon a regardé par-delà la Néra depuis Peyredragon et a vu une terre riche et prête à être conquise.
- Mais ce n'est pas seulement l'ambition qui le poussait à la conquête.
- C'était un rêve.
- Tout comme Daenys avait prédit la fin de Valyria, Aegon prédit la fin du monde des hommes.
- Cela commencera par un terrible hiver, surgissant du Nord lointain.
- Moi, lord Rickon Stark, sire de Winterfell et gardien du Nord…
- Aegon a vu les plus noires des ténèbres chevaucher ces vents et ce qui se trouve en leur sein détruira le monde des vivants.
- Quand ce grand hiver viendra, Rhaenyra, tout Westeros doit se dresser contre lui.
- Et pour que le monde des hommes survive, un Targaryen devra s'asseoir sur le Trône de de Fer.
- Un roi ou une reine assez puissant pour unir le royaume contre le froid et les ténèbres.
- Aegon nomma ce rêve "la Ballade de glace et de feu".
- Ce secret a été transmis de roi à héritier depuis le règne d'Aegon.
- À présent, tu dois promettre de le porter et de le protéger.
- Promets-le-moi, Rhaenyra.
- Promets-le-moi.
- Moi, Viserys Targaryen, premier du nom, roi des Andals, des Rhoynars et des Premiers Hommes, seigneur des Sept Couronnes et protecteur du royaume, désigne solennellement ici Rhaenyra Targaryen princesse de Peyredragon et héritière du Trône de Fer.
- Le Caire, nid d'espions
- Le Caire, nid d'espions
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