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Tiflorg

Au revoir là-haut

Sep 17th, 2023 (edited)
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  1. Au revoir là-haut
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  3. 11 novembre 2017 (Cinéma)
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  5. Un samedi pluvieux, je me résous à enfin aller au cinéma pour voir "Au revoir là-haut", un film que j'attendais beaucoup. J'avais légèrement patienté pour voir si je pouvais y aller avec un ami, mais c'est finalement accompagné par un sentiment de solitude que je m'y décide. L'histoire a voulu que ce samedi pluvieux soit un certain 11 novembre, jour de l'armistice 1918, qui fête donc ses 99 ans. Pur hasard.
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  7. Je me décide donc à aller aux Cinémas du Palais, à Créteil, petit cinéma d'art et essai, qui prend comme parti pris de ne pas diffuser de publicité, de proposer un tarif réduit à 5€, et surtout de laisser les lumières éteintes pendant le générique. On pourrait déplorer quelques bugs durant la projection, avec quelques sauts d'images ponctuelles, mais ça donne un côté artisanal. Ou pas. A noté que l'avant-première du film s'était déroulé au Cinémoviking de Saint-Lô, mon ancien chez-moi, drôle de coïncidence, pour une ville aussi paumée.
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  9. Je m'installe donc en salle, et il semble que la totalité du public soit de type retraité, qui s'installe en masse vers le fond de la salle, proche du radiateur. Mais, incroyablement, 3 jeunes s'installent juste à côté de moi, en laissant tout de même une place d'écart. Ils ne voulaient pas se sentir seuls les pauvres. Là on pourrait se demander ce que je fiche à ne pas parler du film en lui-même ? Le contexte a a priori son importance, donc je contextualise mon visionnage, cela me semble honnête vis-à-vis de mon prolixe superfétatoire. Les lumières s'éteignent, encore quelques vieux qui parlent derrière moi, un petit chut entonné de manière répulsive, et nous voilà fin prêt à nous immerger dans le monde de Dupontel et Lemaitre.
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  11. Lors de l'assaut dans les tranchés, le son est tout simplement incroyable, on s'y croirait. On regretterait presque que le film ne contienne pas plus de scènes comme celle-ci.
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  13. L'humour se veut plutôt mignon et décalé dirais-je, avec le coup de la croix à l'envers, le coup des chinois, la discussion chez le père (gênante mais bon enfant), le maire un peu niais, contrebalancé par le ton sec du père Péricourt, Pradelle tellement connard qu'il en devient drôle. Et aussi, étonnement un peu de culture internet avec la tête de cheval.
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  15. L'histoire est assez intéressante, teinté d'humour noir implicite dirais-je, avec ce marché aux morts en plein après-guerre. On retrouve un Paris plutôt beau, mais assez peu de vue d'ensemble. On pourrait parfois trouver l'esthétique un peu numérique, mais passons. On pourrait aussi regretter un personnage en particulier, qui est celui de la petite fille, assez énervante et inutile. En tout cas je trouve qu'elle contraste beaucoup trop avec le reste des personnages, et dans le mauvais sens du terme.
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  17. Je trouve le film assez émouvant dans l'ensemble, il y a quelque chose d'assez fort qui s'en dégage, notamment grâce à la musique, magnifique, et aux personnages, notamment Édouard Péricourt, joué par Nahuel Pérez Biscayart, qui avait déjà prouvé qu'il était un futur ponte dans le cinéma français dans 120 battements par minute, sorti aussi cette année.
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  19. Il est par contre ici dans un rôle très atypique, étant donné qu'il n'a plus de mâchoire, il parle en émettant des grognements, et met toujours des masques. On pourrait croire que cela nous empêcherait d'admirer la beauté son visage, mais finalement ça la transcende, et cela souligne encore plus ses yeux, qui sont tout simplement magnifiques, et Nahuel réussit à rester mignon. Un tour de force.
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  21. Son comportement est assez difficilement cernable, "incapable de faire la différence entre le rêve et la réalité". Il en est même dans l'abstraction, il n'a "plus besoin de la réalité, juste des émotions".
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  23. Viennent alors les dernières minutes du film, notamment la scène ultime, qui m'a laissé la gorge nouée. Sa réaction m'est incompréhensible, tout comme la totalité de sa personnalité. Comme un enfant dans un corps d'adulte. Il s'exprime de la même façon, il reste dans son monde sans se soucier de ce qui l'entoure.
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  25. On nous laisse ensuite sur un final pré-générique très chaplinesque. On sent tout de même un goût d'inachevé, on en aurait voulu plus, mais peut-être parce que c'était tellement bon. Le générique se lance, sur une musique, encore une fois, de qualité, excessivement belle et mélancolique, qui prend le pas sur une atmosphère d'un côté extrêmement décontractante, mais qui nous serre la gorge. Tout le monde reste assis, les lumières ne s'allument pas, l'audience reste calme, quelques ombres apparaissent tout de même sur les côtés, dans un silence étonnant. Je suis présentement en train de lutter contre mes émotions, tout en réécrivant mes notes prises durant le film, en réécoutant le thème final, et je ressens exactement les mêmes émotions. Bordel, je chiale.
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  27. Je vous laisse sur la critique de Sergent Pepper, plus en retenue :
  28. https://www.senscritique.com/film/Au_revoir_la_haut/critique/140597096
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  30. Et celle de Fritz Langueur, qui détaille mieux l'aspect contextuel du film :
  31. https://www.senscritique.com/film/Au_revoir_la_haut/critique/138170292
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