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- Derrière la chute de Benjamin Griveaux, enquête sur le rôle d’un trio sans foi ni loi
- Piotr Pavlenski, Juan Branco et Alexandra de Taddeo sont trentenaires, respectivement performeur, avocat et étudiante. Ils se sont connus quelques semaines avant de déclencher un scandale politique.
- Par Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin et Simon Piel Publié aujourd’hui à 06h46, mis à jour à 11h54
- Temps deLecture 12 min.
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- Benjamin Griveaux, le 11 juillet 2019 à Paris.
- Benjamin Griveaux, le 11 juillet 2019 à Paris. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
- C’était il y a deux mois, le lundi 9 décembre 2019, dans l’amphi Poincaré de l’Ecole polytechnique. « Dr. Juan Branco » – comme le jeune avocat d’extrême gauche se fait désormais appeler sur son compte Twitter – est invité par une association d’élèves de l’X, l’école d’ingénieurs la plus prestigieuse de France. Sujet : les élites.
- Devant cette « masse d’héritiers », ces « immenses privilégiés » de 20 ans qui se trouvent face à lui, Juan Branco, 30 ans, gronde : « La République ne vous appartient pas. » « Vous aurez en toutes circonstances une certitude, se désole l’avocat des « gilets jaunes » dans l’un des principaux amphis du campus de Palaiseau, celle de préserver, au sein du petit Paris et de l’Etat, un capital qui vous permettra de vivre agréablement. » Pendant ce temps, « la République périt de sa corruption » et « le pays choit par sa tête. Sa décomposition (…) est le fruit d’une décadence dévastatrice ». A eux « de corriger ce monde qui va à sa perte » et de « l’aider à se relever, avant qu’une nouvelle crise ne finisse de mettre fin à ces processus qui se nourrissent des restes cadavériques de l’Etat », exhorte-t-il.
- Corriger ce monde, c’est la mission que s’est fixée ce fils d’une psychanalyste et du producteur de cinéma Paulo Branco. Par tous les moyens. Le succès de son livre Crépuscule, d’abord téléchargé gratuitement une centaine de milliers de fois avant d’être édité Au Diable Vauvert (2019) et de s’écouler à 130 000 exemplaires supplémentaires (sans compter les 20 000 en format poche depuis sa sortie, il y a quatre mois), lui a ouvert de nombreuses portes, y compris dans les cénacles les plus élitistes.
- Juan Branco, dans son bureau parisien, le 14 février.
- Juan Branco, dans son bureau parisien, le 14 février. LIONEL BONAVENTURE / AFP
- Le défenseur du « gilet jaune » Maxime Nicolle, alias « Fly Rider », court d’un amphi de Polytechnique aux pages d’Elle, du Web Summit de Lisbonne – un des plus grands rendez-vous de la « tech » européenne – à France Culture, où l’ancien candidat de La France insoumise (LFI) aux élections législatives de 2017 dans la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis (13,94 %, en quatrième position) défendait, il y a quelques jours encore son dernier ouvrage, Assange. L’antisouverain (Editions du Cerf, 496 p., 20 euros).
- Curieux personnage
- Au même moment, un autre trentenaire, un Russe réfugié en France, fait lui aussi le tour des universités. Le 19 décembre, le performeur Piotr Pavlenski planche devant un parterre d’étudiants dans les locaux de l’école de droit de Panthéon-Assas (Paris-II), place du Panthéon, sur « l’art politique ». Efflanqué, le visage émacié, ce natif de Leningrad (l’ancien nom de Saint-Pétersbourg) au français tâtonnant s’est fait connaître par ses automutilations, oreille coupée, lèvres cousues, scrotum cloué, sa manière de protester contre le régime du président russe Vladimir Poutine. Il avait également été incarcéré après l’incendie place de la Bastille des portes d’une succursale de la Banque de France.
- « L’art politique agit de l’intérieur de la mécanique du pouvoir et force l’appareil d’Etat à se démasquer », explique-t-il. Un curieux personnage, probablement assez peu au fait des municipales parisiennes, qui a obtenu l’asile en France alors qu’il « n’était pas menacé pour des motifs politiques, mais pour des soupçons de violences et d’abus sexuels », assure sa traductrice Galia Ackerman dans Le Parisien.
- Article réservé à nos abonnés Lire aussi Piotr Pavlenski, portrait d’un agitateur forcené converti au « kompromat »
- L’activiste russe a convié pour l’occasion Juan Branco. Non qu’il connaisse bien l’avocat français, mais il a une invitation à rendre. Un mois plus tôt, Branco lui a proposé d’intervenir à Lisbonne dans une conférence consacrée à « La résistance aux pouvoirs », aux côtés de dissidents venus de Chine ou d’Algérie et de l’ancien président équatorien Rafael Correa, réfugié politique en Belgique.
- « Il me semblait que Piotr Pavlenski était une figure majeure », explique aujourd’hui Branco au Monde. Le performeur russe n’a pu s’y rendre mais a dépêché son avocate de l’époque, Dominique Beyreuther-Minkov. Mais maintenant qu’il est lui-même l’invité vedette d’une université parisienne, Piotr Pavlenski a demandé à sa petite amie, Alexandra de Taddeo, de reprendre contact avec Branco sur Facebook et de l’inviter à sa conférence sur « l’art politique ».
- L’invité d’un couple qu’il connaît à peine
- D’Alexandra de Taddeo, cette brune de 29 ans qui traduit la conversation, Branco ne sait presque rien, dit-il. Tout juste constate-t-il que cette étudiante en droit à l’université Paris-II parle parfaitement le russe. Elle-même connaît Pavlenski depuis quelques mois. Auparavant, celui-ci était marié à une Russe, Oksana Chaliguina, avec laquelle il vivait une union libre aux exigences étranges : parce qu’elle n’avait pas respecté « l’honnêteté » que le couple s’était mutuellement jurée, Oksana s’est coupé la phalange d’un doigt de la main droite, pour se faire pardonner…
- Alexandra de Taddeo, originaire de Metz, vient d’un milieu plus bourgeois et sans doute plus conventionnel que la précédente épouse de Pavlenski. Mais elle a le goût de l’étranger et des relations internationales. « La politique étrangère de la Fédération de Russie en Arctique », c’est le titre du mémoire de maîtrise pour lequel elle s’est rendue en Arctique en mars 2019, quelques mois après avoir effectué un stage à l’Alliance des avocats pour les droits de l’homme, puis un autre à l’Unesco. En 2016 et 2017, elle a aussi animé deux émissions sur la Russie sur la radio confessionnelle Fréquence protestante. Membre du Conseil parisien de la jeunesse, elle semble s’intéresser beaucoup à la politique. Aux candidats aux élections municipales dans la capitale, en tout cas.
- En novembre 2018, Alexandra de Taddeo prend ainsi contact avec Gaspard Gantzer, l’un des candidats à la Mairie de Paris, qui vient de lancer son mouvement Parisiennes, Parisiens. « J’ai initié la création de la webradio de l’université de Paris-II. Nous avons une émission sur la précampagne pour les municipales de 2020 », a-t-elle écrit à l’ancien conseiller en communication de François Hollande. Les numéros de téléphone ont bien été échangés mais la jeune femme n’a ensuite jamais rappelé. Gantzer ignore que, quelques mois plus tôt, cette jeune femme dont il a tout juste regardé les publications sur Instagram, partageait des vidéos intimes avec le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
- Lire aussi Gaspard Gantzer officialise sa candidature pour la mairie de Paris
- En somme, Juan Branco est l’invité d’un couple qu’il connaît à peine. Avant de se rendre au Panthéon, l’avocat est passé dans le « squat » qu’occupent Piotr et Alexandra, au cœur du quartier de la Mouzaïa, dans le 19e arrondissement de Paris – en réalité, une maison occupée illégalement et dont le couple a fait changer toutes les serrures, au grand dam des propriétaires. L’avocat devine « la situation précaire et socialement isolée » de Pavlenski. Aussi, après la conférence à Paris-II, alors qu’ils sont allés partager un verre, il propose à ses nouveaux amis – c’est sa version – de passer le Nouvel An en sa compagnie. Il a convaincu son amie, Lola H., une étudiante en médecine dont les parents possèdent un vaste appartement au-dessus du Café de Flore, d’organiser une fête le 31 décembre.
- Ce soir de réveillon, l’assemblée comprend donc les très jeunes invités de l’étudiante et les connaissances de Juan Branco. Plusieurs amis de l’avocat ont décliné l’invitation. L’éditeur Florent Massot a fait faux bond, comme l’ancien patron de Grazia parti chez Vanity Fair Joseph Ghosn. Ou encore Denis Robert, défendu en 2009 dans l’affaire Clearstream – coïncidence du « petit Paris » – par l’épouse de Benjamin Griveaux, Me Julia Minkowski. Mais les nouveaux amis de l’avocat, Alexandra et Piotr, sont bien là.
- « Une importante action »
- C’est lors de cette fête qu’Alexandra évoque mystérieusement « une importante action » et indique que Piotr pourrait, à cette occasion, solliciter Juan Branco pour sa défense. « Je m’attendais à quelque chose de l’ordre de ses actions en Russie, je dois dire que j’étais enthousiaste », reconnaît Branco. Evoque-t-on déjà ce soir-là, autour de coupes de champagne, le nom de Benjamin Griveaux et ses échanges intimes ? Parle-t-on plus généralement d’« outings » en tout genre, comme lorsqu’il avait suggéré une « sympathique promotion canapé » du secrétaire d’Etat Gabriel Attal, « pacsé à la ville » avec un conseiller politique de l’Elysée ?
- Personne n’ignore en tout cas combien Branco déteste le nouveau pouvoir. Dans son livre Crépuscule, il étrille aussi bien Attal, qui fut son condisciple à l’Ecole alsacienne (6e), que Griveaux, ce pilier de la Macronie triomphante, naguère proche de Dominique Strauss-Kahn, dont il détaille les salaires et les avantages au porte-parolat du gouvernement.
- Le soir du 5 janvier 2019, Branco se trouvait aux côtés d’un groupe de « gilets jaunes » et de manifestants vêtus de noir lorsque quelques-uns d’entre eux, du haut d’un engin de chantier, avaient tenté de forcer le porche en bois du ministère, rue de Grenelle. Depuis, l’avocat se vante souvent de cette soirée où Griveaux a dû être exfiltré par son service de sécurité : « A la violence du gouvernement, ils ont répondu en investissant le lieu censé porter leurs mots. »
- Il est loin, le temps des scrupules
- Le 31 décembre, la soirée bat son plein dans l’appartement du boulevard Saint-Germain lorsqu’une bagarre éclate. Piotr Pavlenski, furieux de la réflexion d’un des invités, lui assène un coup de poing dans la figure. Selon des témoins, le Russe s’empare même d’un couteau, et pendant qu’on cherche à le maîtriser, reçoit une bouteille de champagne sur le crâne. Il parvient cependant à planter son arme dans la cuisse d’un invité et trace une longue estafilade sur le visage d’un autre. Lorsque la police arrive, le couple a disparu. Dimanche 16 février, Piotr Pavlenski a d’ailleurs été entendu en garde à vue au sujet de cette agression.
- Lire aussi Le performeur russe Piotr Pavlenski placé en garde à vue pour des violences le 31 décembre
- Début février, l’activiste russe reprend néanmoins contact avec Juan Branco et lui montre les fameuses vidéos de Benjamin Griveaux, dont tout le monde ignore encore l’existence.
- Il est loin ce temps où, comme le 11 janvier 2017, l’avocat s’encombrait de scrupules : « Voir que l’intime et le sexuel restent, en nos espaces “civilisés”, des armes de destruction politique, est désespérant. » Le défenseur de Julian Assange, auteur des WikiLeaks, considère désormais que toute vérité doit être exposée – qu’importent les conséquences. « Le citoyen doit lui-même décider ce qui peut être reçu ou non. Toute création d’intermédiation, y compris journalistique, crée un pouvoir et ce pouvoir peut être vecteur de corruption », développe-t-il sur France Culture, le 11 février. Quelques heures avant le scandale.
- Voilà les vidéos postées sur le site Pornopolitique.com, créé quelques semaines plus tôt par Piotr Pavlenski. Elles sont aussitôt reprises par des sites de « gilets jaunes ». Mais ce sont deux Tweet renvoyant vers Pornopolitique.com qui leur donnent une audience plus large. Le premier est l’œuvre de l’ex-urologue et chroniqueur multicarte Laurent Alexandre. Le second du député Joachim Son-Forget, exclu de La République en marche (LRM) à la suite de propos sexistes, avant de s’afficher sur Twitter avec Marion Maréchal, puis de tenter de faire d’Alexandre Benalla son assistant parlementaire.
- L’artiste russe Piotr Pavlenski le 14 février à Paris. LIONEL BONAVENTURE / AFP
- Nous sommes dans la soirée du jeudi 13 février. A Paris, au Théâtre du Rond-Point où Juan Branco vient de donner une nouvelle conférence, cette fois avec l’écrivain Alain Damasio, l’avocat montre les vidéos à son préfacier Denis Robert et aux convives qui partagent sa table au restaurant. Le candidat à la Mairie de Paris Benjamin Griveaux, lui, sait déjà qu’il va renoncer à sa campagne : il a appris ce qui se tramait la nuit précédente par le député (LRM) de Paris Mounir Mahjoubi, lui-même alerté par… l’équipe de Cédric Villani, le candidat dissident de LRM.
- « C’est ta décision »
- Est-ce pour ne pas se faire photographier ou parce que l’épreuve est trop rude ? Griveaux renonce à se rendre à l’Elysée et téléphone longuement à Emmanuel Macron. Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, comme le conseiller Philippe Grangeon, sont d’avis que le candidat pourrait poursuivre sa campagne. Le président de la République laisse le choix au candidat : « C’est ta décision. Si tu veux y aller, je te protège et on se met en phalange derrière toi. » Griveaux décline. Il n’ignore pas que sa cote de popularité était déjà faible. Selon les informations du Monde, il sait, surtout, que ses ennemis détiennent d’autres images compromettantes. Autant s’éviter un supplice lent.
- Lire aussi Benjamin Griveaux renonce à la Mairie de Paris après la diffusion de vidéos intimes à caractère sexuel
- Quel rôle joue ensuite l’avocat du trio ? « L’inénarrable avocat et activiste Juan Branco m’a envoyé, ce midi, un lien au-delà du réel (signé par l’artiste Piotr Pavlenski) », écrit le 12 février sur les réseaux sociaux une certaine Zoé Sagan. Une mystérieuse créature qui traque dans des chroniques acides les « dérives » du monde de la mode, de la culture et du journalisme, une jeune plume énigmatique qui semble proche de Juan Branco (certains assurent même que Zoé Sagan est un pseudonyme de l’avocat ou qui désigne un collectif) et vient tout juste de publier au Diable Vauvert (l’éditeur de Branco) un premier roman engagé, Kétamine (496 p., 23 euros) « critique sociale au vitriol par une Balzac 2.0 ».
- « Piotr considère que le régime macronien s’assimile de plus en plus au régime poutinien », explique Branco.
- Branco détaille, devant les micros, les motivations de Piotr Pavlenski : montrer ces vidéos et ces SMS, échangés durant quelques semaines, au printemps 2018, sont une manière de dénoncer la « tartufferie » de Benjamin Griveaux, qui avait mis en avant durant sa campagne des « valeurs familiales ». Un « geste de résistance » à Emmanuel Macron… « Piotr considère que le régime macronien s’assimile de plus en plus au régime poutinien », explique Branco. Mais dimanche, sur Twitter, il se montre tout à coup plus prudent : « Si j’ai été heureux de voir ce couple, dans son innocente folie, se jouer de tous pour révéler à quel point cette société sombre dans la plus scabreuse inanité dès qu’on lui propose une fixation libidinale, je n’y ai évidemment pas participé. Sinon comment les représenter ? »
- Comment, en effet ? A l’AFP, Piotr Pavlenski a expliqué qu’il a bien « consulté » Me Branco avant de « mettre la vidéo en ligne ». Dans l’après-midi, l’avocat se présente néanmoins dans les locaux de la police judiciaire parisienne pour rencontrer celui qu’il nomme déjà son « client » russe. Et s’indigne : « Le parquet, en une violation exceptionnelle des droits de la défense, a décidé de s’opposer à ma désignation. » Impossible : seul le bâtonnier peut demander à un avocat de se retirer. Juan Branco devait d’ailleurs le rencontrer lundi 17 février. En vérité, l’activiste russe n’avait alors pas désigné Juan Branco pour le défendre, il a choisi dès samedi Me Marie-Alix Canu-Bernard, également désignée par Alexandra de Taddeo, avant que l’avocate pénaliste ne renonce, dimanche, à assurer la défense de ses clients.
- Benjamin Griveaux, lui, a porté plainte samedi dans les locaux de la direction de la police judiciaire pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Une enquête préliminaire a été ouverte. M. Griveaux a également visé Laurent Alexandre et Joachim Son-Forget.
- Les responsables politiques, horrifiés par cette opération commando, ont unanimement volé à son secours. LFI, l’ancien parti choisi par Branco aux législatives de 2017, a également désapprouvé la publication des vidéos.
- Mais une partie radicalisée de l’opinion continue de poursuivre le candidat déchu de sa vindicte. Selon son avocat, Me Richard Malka, un groupe de « gilets jaunes » a publié sur les réseaux sociaux adresse et code d’entrée de Benjamin Griveaux, qui vit depuis samedi 15 février sous protection policière. Un cauchemar sorti des cerveaux fous d’un activiste russe, d’une intrigante et d’un avocat bien décidé à faire tomber le lieutenant de son pire ennemi : le président de la République.
- Notre sélection d’articles sur la renonciation de Benjamin Griveaux
- Le récit : La Macronie secouée par le « séisme politique » de l’affaire Benjamin Griveaux
- L’analyse : Benjamin Griveaux, une campagne en forme de chemin de croix
- Le décryptage : L’itinéraire des vidéos qui ont poussé Benjamin Griveaux à renoncer à la Mairie de Paris
- Le portrait : Piotr Pavlenski, portrait d’un agitateur forcené converti au « kompromat »
- Retrouvez tous nos articles sur l’affaire dans cette rubrique.
- Raphaëlle Bacqué, Ariane Cheminet Simon Piel
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