En 2043, Jose Flemmeng, chercheur en génétique, découvrit la façon de modeler l’ADN des mammifères selon ses désirs. Cette révolution mis fin à la plupart des maladies connues mais provoqua la plus grande guerre que la planète ai connu.
En effet, après la pétition de 2045 mis en place par Greenpeace, cette avancée scientifique fut mise à contribution pour la sauvegarde du panda, race alors presque éteinte.
Quelle ne fut pas la joie des amoureux des animaux quand une erreur malencontreuse en vint à donner la parole et l’intellect de l’homo sapiens à ces grands ours asiatiques.
Dès lors, les pandas se reproduisirent exponentiellement pour arriver à une population de plusieurs milliards.
La communauté internationale approuva à l’unanimité la reconnaissance politique et culturelle des pandas et leur octroya une partie de l’Afrique pour établir une nation.
Ainsi naquit le magnifique état de Pandawaï.

2050. Le Parti Écologiste International fît fermer l’intégralité des centrales nucléaires en même temps que la Fédération des Amateurs de Graines et Soja obligeait les gouvernements du monde entier à interdire la consommation de viande sur leur territoire. Dans la même lancée débuta la politique de diabolisation des mangeurs de viande, propagande végétalienne visant à qualifier toutes les personnes consommant de la chair animale de tueurs.
Ces deux lois plongèrent le monde dans une récession économique sans précédent. La pénurie d’électricité poussa des centaines d’usines à fermer leurs portes tandis que l’absence de viande dans l’alimentation des hommes les rendit faibles et les plongeât en profonde dépression.
Ceci fût le départ de l’expansion des Pandawans sur le marché. Étant végétariens, ils ne souffrirent pas de l’interdiction sur la viande. La productivité par panda atteint 300 fois celle par homme au plus haut de la crise.

En 2062, les pandas avaient intégré avec succès toutes les branches technologiques et intellectuelles humaines, et ceci, dans tous les pays du globe. Pandawaï atteint même rapidement la seconde place des pays les plus industrialisés et la première place des pays les plus avancés technologiquement.

C’est à ce moment-là que tout bascula.

Le président Pandack Opanda déclara le 5 septembre 2062 que les êtres humains n’étaient pas dignes de diriger cette terre. Que ces êtres suffisants, faibles et paresseux ne méritaient pas l’air qu’ils respiraient.  Il déclara ainsi la guerre à toutes les nations dirigées par des hommes.
Cette bataille était perdue d’avance pour les êtres humains.
Toutes les institutions aussi bien militaires que politiques ayant été infiltrées par les Pandawan, la bataille ne dura que quelques jours, et se conclue par l’écrasante défaite humaine.
Dès lors, le nouvellement couronné Empereur Opanda dirigeât tous les pays du globe d’une patte de fer. Les hommes furent placés dans des camps de travail tandis que les femmes, trop faibles pour accomplir les mêmes tâches que les hommes, furent soumises aux tâches faciles, telles que cantinières où encore lessiveuses.

C’est en l’an 3 après Opanda [1] que débute l’histoire de H430H32, connu avant-guerre en tant que Alfred Loith.

Alfred est un jeune homme d’une trentaine d’années, de taille moyenne, d’intellect moyen. Un être humain parmi les autres.
Son rapport Pandawan le qualifie comme faible de caractère, soumis à l’autorité, bon travailleur, avec un risque de 0.9% de rébellion. [2] En somme, le parfait travailleur.
Interné au camp de Witshazuc, en France, Alfred fut séparé de sa femme, qui, elle, finit en Afrique équatoriale en temps qu’infirmière de campagne pour les laboureurs.
D’après son rapport, Verna Bow, la femme de Hadrell, n’est pas bien différente de son concubin. Elle est décrite comme docile et respectueuse ainsi que bonne infirmière, dû à sa formation passée en tant que chirurgienne. Elle représente un risque de 1.1% de rébellion.

« Hey Alfred ! Passe-moi de l’eau, il fait chaud à en crever ici … » cria Hinrich Hemerlin, dégoulinant de sueur.
« Tu l’as fini tout à l’heure, on en aura plus avant demain. Va falloir faire sans … » répondit Alfred.
Un rugissement se fît soudain entendre à quelques pas des deux travailleurs :
« Qu’est-ce que vous faites, bande de larves ? Croyez-vous que le charbon va s’extraire tout seul ? Le prochain que je vois s’arrêter de creuser aura affaire à moi ! » gronda Torpanda, grand administrateur de la mine de charbon du secteur 342C[3].

« Si tu veux du charbon, viens donc creuser toi-même, fils de quadrupède ! » hurla Hinrich à Torpanda.
Réplique à laquelle Torpanda ne répondit que d’un coup de griffes dans l’estomac de son opposant, répandant ses entrailles sur le sol humide de la mine et s’en alla, nonchalant.
« Alfred … Viens … Plus près … » soupira Hinrich, sentant ses derniers instants arriver.
Alfred lui saisis la nuque et essaya tant bien que mal de contenir la plaie, sachant pertinemment qu’il n’était plus possible de faire quoi que ce soit pour sauver son compagnon d’infortune.
« J’aimerais que tu dises à ma femme que … que … » Hinrich cracha du sang et repris son souffle.
« … les framboises sont perchées sur le tabouret de mon grand-père … elle … elle comprendra … ».
Ainsi s’éteint Hinrich Hemerlin.
Alfred ne put retenir une larme, pour saluer le départ de son frère de mésaventure. En arrivant au camp, ils avaient fait un pacte. Si l’un des deux venait à mourir, le second devrait réaliser les dernières paroles du mourant, quelle qu’elles soient.
Mais comment transmettre ce message ? Alfred savait par le biais du bouche à oreille que la compagne de Hinrich était dans le même camp que Verna, sa propre compagne. Cependant, une mer et plus de 500km de terre les séparait, sans parler des gardes et des grillages électrifiés.
Quand bien même il réussirait à sortir du camp indemne, comment parviendrait-il à rejoindre l’Afrique sans être capturé ?