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Dec 10th, 2025
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  1. Guy Parmelin, un président atypique si typiquement suisse
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  3. Le conseiller fédéral Guy Parmelin sera élu président de la Confédération ce mercredi par l’Assemblée fédérale. L’UDC vaudois est apprécié des élus et devrait faire un bon score pour sa deuxième présidence
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  5. C’est très rare, à ce genre de fonction, mais Guy Parmelin est un homme qui est toujours en avance. «Dans le cadre privé, ça va», nous explique un proche, «mais dans le cadre professionnel, ça peut parfois être gênant d’arriver à un événement officiel avant que la fanfare ne soit en place…» En effet. Mais Guy Parmelin est ainsi, il n’aime pas faire attendre les gens, c’est une question de courtoisie. Là d’où il vient, on respecte les horaires et les engagements. Une habitude qu’il n’a pas perdue. A peine sorti de l’avion qui le ramenait de Washington avec la fameuse déclaration d’intention qui porte les droits de douane de 39 à 15%, il honorait un rendez-vous prévu de longue date, avant d’enchaîner avec une conférence de presse attendue par tout le pays. Pas question d’annuler, pas question de décevoir.
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  7. Guy Parmelin, on le sait, est un homme de la terre. «Paysan je suis, paysan je resterai dans l’âme.» Ces mots prononcés lors de sa première conférence de presse de conseiller fédéral n’ont pas été reniés depuis. Ce jour-là, des doutes sont émis sur sa capacité à «faire le job», à «entrer dans le costume de ministre». Il n’était pas le choix de son parti, qui lui préférait Thomas Aeschi. Trop modéré, trop welche pour les Alémaniques. Pour beaucoup à Berne, son accession à la plus haute fonction était improbable, malgré ses qualités de parlementaire. Au mieux envisageait-on pour lui un siège au Conseil d’Etat vaudois. L’occasion s’est présentée à la mort de Jean-Claude Mermoud. Il l’aurait décroché, ce siège, mais il n’en a pas voulu. Un mystère pour beaucoup de monde aujourd’hui encore. Peut-être était-il le seul à croire à son destin fédéral. Si c’est le cas, il a bien fait.
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  9. Car il faut bien le dire, son profil est assez éloigné de ce que l’on a l’habitude de croiser à cet échelon. Agriculteur, issu de l’apprentissage, avec un incorrigible accent vaudois, son natel à la ceinture et ses chemises à manches courtes… «Au début, certains le critiquaient car ce n’est pas forcément comme ça qu’ils imaginaient un chef d’Etat», concède Samuel Bendahan (PS/VD). «Il ne correspond pas à certains stéréotypes des politiciens, mettant en avant l’humilité et les relations humaines.» C’est vrai qu’on est loin de l’élu ambitieux et prêt à tout. Ajoutez à cela quelques sorties d’anthologie en anglais, en allemand et en vaudois; Guy Parmelin essuiera quelques railleries bien senties.
  10. Le vent a tourné
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  12. Que reste-t-il de tout cela aujourd’hui? Pas grand-chose, à vrai dire, si ce n’est qu’il faut toujours décrypter certaines tournures de phrases. Le vent a tourné lors de sa première présidence, en plein covid. Ses qualités humaines, son côté «bon père de la nation», son pragmatisme, ont su rassurer la population. Et puis l’accueil à Genève du sommet Biden-Poutine lui aura donné une envergure qu’il n’avait jusque-là pas encore effleurée. Le Tages-Anzeiger titre alors sur «La transformation miraculeuse de Parmelin».
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  14. L’homme a su convaincre. «Bien sûr, il avait la carrure», assure un fin connaisseur des arcanes bernois, «mais aussi un profil atypique. Alors il a fait à sa mesure. Ce qu’il n’avait pas, il l’a appris et il s’est entouré. Il a pallié ses manques et il a amené des choses que d’autres n’ont pas.» Travailler d’arrache-pied pour être au point sur ses dossiers. Prendre des cours de langue. S’entourer des bonnes personnes, celles qui savent vous contredire si nécessaire.
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  16. Et ça fonctionne, en tout cas si l’on en croit les élus. Sidney Kamerzin (Le Centre/VS) le côtoie régulièrement à la Commission de l’économie et des redevances: «Il est toujours au clair sur ses dossiers. En plus, il est franc, transparent, et respecte toujours la collégialité.» Même son de cloche de la part de la présidente de la Commission de l’éducation, de la science et de la culture: «Il ne vient pas du monde universitaire, pourtant il a très bien compris les enjeux de la Suisse par rapport à la recherche et à la science. Je l’ai souvent entendu défendre les hautes écoles, il sait de quoi il parle», explique Simone de Montmollin (PLR/GE). «Plus globalement, il parle toujours dans l’intérêt général du pays.»
  17. Une année présidentielle sous les meilleurs auspices
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  19. Loyal, fiable, humble, et très sympa. Un homme dont la porte est toujours ouverte et qui sait écouter. Des qualités à ne pas sous-estimer, dans un milieu où cela manque; qui sait en faire preuve est très apprécié. D’ailleurs, même à gauche, le Vaudois à su convaincre, à l’image du chef de groupe socialiste, Samuel Bendahan: «Il est très accessible et rassembleur, ce qui est rare. Guy Parmelin n’est pas du tout à l’image de la ligne de son parti, il a une attitude. Au fond de son cœur, c’est d’abord un agrarien pur et un pragmatique.»
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  21. Guy Parmelin termine cette année en fanfare. Car même si l’accord avec les Etats-Unis ne convainc pas tout le monde, le Vaudois restera dans l’Histoire comme celui qui a ramené de Washington la promesse du président de faire baisser les droits de douane exorbitants qui sont imposés à la Suisse. A tort ou à raison, il passe pour avoir réussi là où Karin Keller-Sutter a échoué. Dans le dossier européen, il a réussi à faire s’entendre patrons et syndicats, ce qui n’était pas gagné. De quoi commencer son année présidentielle sous les meilleurs auspices. Ça tombe bien; il la prévoit ambitieuse et faite de voyages. Du plaisir, avant de terminer une carrière qui est allée beaucoup plus loin qu’on ne l’imaginait.
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  23. Guy Parmelin, le conseiller fédéral atypique mais typiquement suisse, sera élu ce mercredi pour la deuxième fois président de la Confédération. Sous les yeux de son père, de sa «Madame Parmelin», et de ses proches. Le vote commence à midi. Mais il y a de fortes chances qu’il soit là en avance.
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