COURS DES FEMMES

Parcours des Femmes artistes du 16ème au 17ème siècle
Cours de Sophie Guin



Condition du partiel

Dissertation avec un sujet sur l’ensemble du cours.
Faire un dossier avant fin avril. Etude comparative de deux artistes femmes.
Recherche : dossier biographique, parcours, inscription dans l’époque, iconographie avec 2 ou 3 œuvres approfondies puis mettre en commun les deux artistes.


Spécificité de la création féminine

Est-ce qu’on ne peut parler d’art qu’au masculin ?
Il y a peu de femmes artistes qui sont citées en référence. On a vu éclore un certain nombre d’ouvrage consacré aux créations de femmes depuis quelques années.

Louise bourgeois : Figure du 20ème siècle a beaucoup travaillé aux USA. Elle a été montrée pour la première fois en France seulement à l’âge de 60 ans, dans les années 80.

Diane Arbus : 2011-2012, première exposition en France au jeu de Paume.

Cela montre bien que certaines questions restent en suspend.
Pourquoi les femmes ont été victimes de si peu de vue ?
Comment se sont-elles battues pour arriver à une reconnaissance équivalente aux hommes ?

Ne peut être dissocié de l’engagement féministe des années 70, aux USA et en France, ce qui a permis aux artistes femmes de ressurgir.

Artémisia Gentileschi est la première femme a être acceptée à l’Académie de Florence et a être reconnue par ses pairs. Elle a vécu durant le 16ème siècle et est tombée dans l’oubli jusqu’aux années 70.

Jusqu’au 19ème siècle, on retrouve peu de trace d’artistes femmes.

Quels ont été les moyens dont disposées ces femmes pour produire et exposées leur création ?

La question de la filiation se pose. Souvent, c’est le père qui formait ces femmes. Ce pose alors la question de l’apprentissage.

C’est grâce à l’officialisation de la pratique artistique aux 16ème s. et à la création d’académie qu’on peut voir les premiers bâtons sur le chemin des femmes.
L’académie va donc jouer un grand rôle ainsi que l’organisation des Salons aux 18ème s..

Au 19ème s., grâce notamment à la Révolution Française, il y a une prise de conscience de l’importance des femmes artistes par des  artistes hommes, certains vont ouvrir leur atelier et recevoir des élèves.
A Paris de nombreux ateliers de femmes peintres vont ouvrir et vont provoquer un engouement pour cette pratique.
Les femmes gagnent en liberté même si elles ont encore besoin de s’assimiler aux hommes pour exister.

L’impressionnisme est un des groupes qui a accepté un certain nombre de femme en son sein.
On commence à référencer ces femmes dans l’histoire de l’art, fin du 19ème s. (1970).

A la fin du 19ème, il y a la création de l’union des femmes peintres et sculpteurs (1880-81).
Avant ça peu de tentative de réunion et autre on était faite pour faire avancer les choses.
C’est la question de l’accessibilité des écoles notamment celle des Beaux-Arts, accès impossible à la base pour les femmes car on ne pouvait mélanger hommes et femmes, et l’enseignement été basé sur le classique : cours de modèle vivant, question du nu par rapport aux femmes.
Il y a une remise en cause de tout ceci à la fin du 19ème. L’école créé un cours pour femme mais avec des conditions particulières : cours non mixte tôt le matin, frais scolaire double par rapport aux hommes, pas de cours de nu.
Cette ouverture va permettre malgré tout une avancée venant surtout des USA.
Fin 19ème, l’exposition universelle aux USA va ouvrir pour la première fois un pavillon réservé uniquement aux femmes.

Début 20ème, les femmes bourgeoises avaient la possibilité de voyager.
Le rôle de la Russie va être important car là-bas la séparation homme/femme est moins importante qu’en France.
Une partie des femmes russes vont venir à Paris suite à la Révolution ce qui va créer une nouvelle ouverture.

Sonia Delaunay : grande figure du début 20ème. Va se mettre en retrait pour son mari et va tomber dans l’oubli.

1919 : école du Bauhaus (= fusion des Beaux-Arts et des Arts appliqués) volonté de réunir différents arts pour une nouvelle création plastique.
Nouvelle matière d’enseignement, création de divers ateliers. Premier à instaurer une certaine égalité entre les femmes et les hommes mais malgré tout les femmes étaient orientées vers les ateliers tissage et céramique, les autres ateliers leur étant interdit.
Toutefois, Marianne Brandt est sortie du lot, elle a travaillé dans l’atelier métallurgique.

Les femmes ont été très nombreuses en création.


Interrogation sur le notion d’artiste

Jusqu’au Moyen Age, on ne parle pas d’artistes mais d’artisans regroupés dans les corporations, peu d’artistes signent leur travail.
La notion d’artiste apparait à la Renaissance, c’est la notion de travailleur intellectuel.
Au 18ème, texte d’un chroniqueur italien qui avait essayé de recenser les femmes travaillant dans sa région du 16ème au 17ème au total 23 femmes auront été mises à jour.

	Vasari Georgio (1511-1574) il est architecte et peintre. Il va être le premier à écrire la première histoire de l'art. C'est lui qui a posé les bases de cette approche de l'art. Il va proposer une masse d'information sur les artistes et les formes et technique de l'art et va faire des comptes rendu de créateur. Il va aussi faire une critique des œuvres et va établir une liste d'œuvres. Sa fonction comme un catalogue résonné d'œuvre. Il va être référencé tout au long des siècles. La première édition 1550 la deuxième 1568. Il va être le première à répertorier des femmes avec un traitement à part. Premier répertoire officiel de femme artiste.

Les Femmes artistes du 17ème au 18ème, entre ombre et lumière : Apprentissage, Académie, Salon : quelques chemins vers plus de lisibilité ou visibilité.




Interrogation sur la visibilité des femmes artistes.
Comment fonctionnait le principe de l’art et du domaine artistique dans les siècles passés ?

XVIIème siècle : Naissance de l’Académie.

Au 17ème, la France va être marquée par la naissance de l’Académie Royale de Sculpture et Peinture en 1648.
L’idée de cette Académie était esthétique et politique. Un certain nombre de critères esthétiques vont être fixés par des personnes haut placées.
Pour les artistes, il fallait la reconnaissance officielle et l’adhésion à l’Académie pour pouvoir exercer et pouvoir en vivre.
Il y a un objectif de professionnaliser ces artistes.

Cette intention de l’Académie découle de plusieurs sources :
		Le Classicisme français
		Le fondement de la philosophie de Platon

Académie provient des « Jardins Akadémia »  de Platon où il va créer les premières structures consacrées à l’enseignement.

Vasari va s’inspirer de cette approche platonicienne pour créer en 1562 à Florence une Académie de dessin (l’Accademia delle Arti del Disegno).

25 ans après à Bologne est créé l’Académie des Acheminés par les Frères Carrache sur le même modèle que celle de Vasari.
Parallèlement à Rome est créé l’Académie St Luc, qui va être directement en lien avec l’Eglise catholique.

L’Académie en France voit le jour en 1648, est dirigée par Charles Le Brun qui était également peintre du Roi. Il va s’inspirer des académies en Italie.
L’idée de cette Académie porte sur l’enseignement et sur le passage de la notion d’artisan à artiste.
L’idée étant d’avoir à disposition des artistes pour toutes les commandes royales et avoir un total contrôle sur eux. Ça ne veut pas dire que les ateliers privés vont disparaître. Il y a une cohabitation entre les deux mais l’Académie va imposer une esthétique et une morale.

Exemple : Charles Le Brun avait rédigé un traité à la représentation des passions. Il mettait ainsi des modèles de visages qui correspondaient à un idéal de représentation des passions.

Les règles qui organisaient la vie de l’Académie étaient très strictes. Toutefois on est toujours dans l’idée du beau idéalisé de la Renaissance

Exemple : Les artistes bénéficiaient d’un cours du soir de copie de gravure de corps humain, de plâtre, d’étude du nu, de copie de tableaux.

Cette Académie dirigées l’école des Beaux-Arts ainsi les enseignants devaient être des hommes et membres de l’Académie.
Le principe de l’Académie était d’amener les élèves vers le prix de Rome.
Le prix de Rome c’est le concours des Académies et la pension royale à Rome  permettant aux jeunes artistes de se former en Italie.
Ce séjour à Rome permettait de participer aux cours de la Villa Médicis et d’avoir des commandes officielles.

L’Académie va mettre en place les genres en peinture. C’est une notion qui découle de la critique littéraire. Cela a été énoncé au 17ème par Félibien (1667).
Cette notion de genre correspond à un classement de thèmes en fonction des thématiques choisis. Ce classement est dégressif et va ainsi rabaisser d’autres thèmes et en rehausser d’autres.
Tout ceci va être remis en question dès le 19ème.

		Le grand genre va être la peinture d’Histoire : sujet héroïque, allégorique, mythologique, religieux, biblique. Il est associé à un message moral. Les peintres devaient être très érudits d’un point de vue histoire et religieux. Ces tableaux sont de très grand format. Ce grand genre était interdit aux femmes, on ne leur reconnaissait pas la capacité du point de vue de l’érudition et physiquement par la taille des toiles de pouvoir s’attaquer à ce genre.

		Les scènes de la vie quotidienne, scène de genre

		Le portrait : Il obéit à des critères précis. C’est une pratique répandue et c’est un critère d’évaluation pour rentrer à l’école des Beaux-Arts. Les élèves devaient proposer un portrait de leurs pairs.

		Les paysages

		La peinture d’animaux

		La nature morte

Il y a un échelonnement des formats qui va avec la dégression des genres.
On reconnaissait la possibilité de peindre aux femmes dans la catégorie restreinte de la nature morte.

Cette hiérarchie va voler en éclat au 19ème avec Gustave Courbet et le mouvement réaliste.
L’Académie va être dissoute après la révolution française.

L’autre principe de l’Académie, c’est la primauté du dessin sur la couleur, l’utilisation de la couleur n’était qu’accessoire par rapport à l’utilisation du dessin.

Les peintures et les sculptures reçu à l’Académie devait absolument avoir un aspect achevé c'est-à-dire une facture lisse, une matière lisse, un marbre brillant.
Tout ceci va dominer la pratique de l’Académie.

L’Académie va mourir en 1793 après la création des musées.

L’adhésion à l’Académie devait être agréée suite à une présentation d’œuvre puis il devait rendre une « réception » puis après était admis.



Artémisia Gentileschi est née en 1593 à Rome, est morte en 1652 à Naples. Elle a été reconnue de son vivant et a pu vivre de son art. Elle a été protégée par la famille de Médicis, la Cour d’Espagne et d’Angleterre. Elle est née d’un père peintre qui était important Orazio Gentileschi qui a travaillé dans le sillage de Caravage. Orazio va devoir affronter la mort de son épouse et élever ses trois fils et sa fille. Il décèle chez sa fille un don et va donc l’instruire à la peinture. Il va confier sa fille à un disciple qui devait la former à la technique de la perspective, cela va aboutir à un gros procès pour viol sur Artémisia. Elle va être la première femme a être acceptée à l’Académie de Vasari et va donc commencer à avoir des commandes. Amie avec Galilée, elle a une certaine érudition. Elle va détourner les classements de genre pour pouvoir peindre à sa guise (format des tableaux) et va revendiquer une certaine liberté dans son travail.




Judith décapitant Holopherne, Galerie des Offices, Florence, 1620