Complétion automatique

Parmi les choses qui vont contribuer, je l'espère, à vous faire apprécier le travail avec le terminal, on retrouve la complétion automatique. Cette fonction est plus souvent connue sous son descriptif anglais *Tab completion* en raison de l'utilisation intensive de la touche tabulation. C'est une fonction offerte par Bash et d'autres interpréteurs de commandes modernes qui a pour but de nous épargner de beaucoup de tape au clavier en tentant de deviner ce qu'on veut taper.

La complétion automatique de base tente de compléter le nom des fichiers pour nous en se basant sur les fichiers existant. Supposons que l'on désire démarrer l'éditeur de text gedit pour modifier le fichier *un-fichier-avec-un-tres-long-nom.txt*, on devrait inscrire la commande *gedit un-fichier-avec-un-tres-long-nom.txt*. Afin d'éviter d'avoir à taper le long nom de fichier, on peut écrire le début de la commande, comme *gedit un*, et appuyer sur la touche tabulation. Bash va reconnaitre que nous voulions taper le nom du fichier existant et va automatiquement compléter le reste du nom pour nous.

S'il y a une ambiguité, par exemple s'il existe un fichier *un-fichier-avec-un-nom-encore-plus-long.txt* en plus du fichier précédent, Bash va compléter la portion du nom commune à tous les choix possibles et s'arrêter là où il y a ambiguité. On obtiendra donc *gedit un-fichier-avec-un-*, puisque la lettre suivante diffère dans les deux noms de fichiers. Si on appuie de nouveau sur la touche tabulation, Bash va afficher tous les choix possibles. Dans notre exemple, on obtiendrait ceci:

$ gedit un-fichier-avec-un-
un-fichier-avec-un-nom-encore-plus-long.txt  un-fichier-avec-un-tres-long-nom.txt


On peut alors tapper la lettre suivante du nom qu'on veut taper et appuyer sur tabulation à nouveau pour compléter le nom.


La complétion automatique avancée est un peu plus intelligente. Pour certaines commandes dont Bash connait la syntaxe (SVN en est un exemple), la complétion est en mesure de détecter ce que le programme attend comme paramètre. Par exemple, la syntaxe de SVN est *svn <action>* où <action> est l'action à effectuer (checkout, add, commit ou autre). Si on commence à taper *svn * et que l'on appuie deux fois sur tabulation, Bash va nous afficher la liste des options possibles:

$ svn
add         cl          diff        list        move        propdel     rename      unlock
annotate    cleanup     export      lock        mv          propedit    resolve     update
blame       co          -h          log         pdel        propget     resolved    --version
cat         commit      help        ls          pedit       proplist    revert
changelist  copy        --help      merge       pget        propset     rm
checkout    cp          import      mergeinfo   plist       pset        status
ci          delete      info        mkdir       praise      remove      switch

Si on poursuit et qu'on tape *com* pour obtenir *svn com* et qu'on appuie sur tabulation à nouveau, la complétion automatique complètera pour *svn commit*. On peut même pousser l'audace et inscrire *svn commit -*. La complétion avancée nous donnera alors la liste des options qui sont applicables à l'action *commit* de *svn*.

$ svn commit -
--changelist        --encoding          --help              --no-auth-cache     -q
--config-dir        -F                  --keep-changelists  --non-interactive   --quiet
--config-option     --file              -m                  --non-recursive     --targets
--depth             --force-log         --message           --no-unlock         --username
--editor-cmd        -h                  -N                  --password          --with-revprop

En bref, la complétion automatique est un outil permettant d'augmenter de façon importante notre productivité avec le terminal. Cette fonction permet aussi de passer plus de temps à penser à la commande qu'on est en train d'écrire et moins à recopier bêtement des noms de fichiers.

TODO: ajouter un warning comme quoi la complétion avancée n'est pas disponible a l'école, et qu'il faut parfois installer un paquet, bash-completion, pour l'avoir.