avec Titine, la deudeuche.
-La jauge passe du plein à zéro

en fonction des virages.

-Laurent vous emmènera
à plus de 1 000m d'altitude au mont

Saint-Rigaud, le plus haut
sommet du Rhône.

Nous poursuivrons plus au sud
dans les monts du Lyonnais

pour observer la faune sauvage
du parc animalier de Courzieu.

-C'est quand même assez génial
d'avoir des loups à 15m, comme ça.

-Entre Rhône et Saône, nous aurons
le privilège de grimper

sur le point culminant
de la presqu'île de Lyon,

au-dessus des toits
du majestueux Hôtel-Dieu.

-On dirait un vieux phare. Waouh.

-Enfin, nous ferons
un voyage insolite

sur le nouveau yacht de Laurent
au coeur de la ville des Lumières.

Bienvenue à Lyon, bienvenue
dans ses monts.

Cap sur les monts du Beaujolais.

Laurent vous emmène en road-trip
sur les territoires

du fameux breuvage à la découverte
d'une curiosité méconnue,

le mont Saint-Rigaud,
le toit du département du Rhône.

Mais tout d'abord,
c'est sur les flancs viticoles

du mont Brouilly que débute
sa tournée en deudeuche.

Une voiture qu'il connaît bien.
-Eh bien exactement.

Et à l'époque, je devais
avoir tout juste 18 ans

et c'est même avec elle
que je me suis fait la main

pour la 1re fois.
Il n'y avait pas de capote

à l'époque mais c'était
à peu près le même modèle.

Je l'avais appelée Titine, ma 2 CV.
Situé à 70km au nord-ouest de Lyon,

le Beaujolais et ses monts
s'étirent à la fois

sur les départements du Rhône
et de Saône-et-Loire.

Mais nous resterons côté Rhône,
ce sera bien suffisant.

Klaxon.
Attends, je suis en quoi?

En 3e.
La 4e, c'est là.

Car au volant de cette Charleston
entièrement manuelle, je perds

un peu les pédales.
Mais j'arrive à rejoindre

les pentes ensoleillées du sublime
domaine de Jean-François Pegaz,

jeune vigneron passionné.
-Bonjour et bienvenue.

-Attends, je dois trouver
le frein à main.

C'est ça.
-Enchanté.

-Jean-François, bonjour.
Superbe.

Créé il y a 50 ans par son père,
le domaine s'étend sur près de 6ha.

Mais depuis quelques années,
c'est Jean-François qui a pris

la relève et fabrique
de grands crus sur les flancs

du mont Brouilly, une montagne,
figurez-vous, d'origine volcanique.

-La particularité,
c'est une pierre, le schiste,

qu'on appelle communément
la pierre bleue, qui va donner

des vins avec une identité.

-Plus encore que l'exposition
et le climat, ce qui compte,

c'est ce qu'il y a sous nos pieds.

-C'est un ensemble.
-Dans cet automne flamboyant,

les vendanges viennent
de se terminer.

Mais heureusement, il reste encore
de quoi se sustenter.

C'est quoi, comme cépage?
-On est typiquement

sur le gamay noir à jus blanc
qui a la particularité

d'avoir cette peau noire
mais la pulpe à l'intérieur est...

-On peut goûter?

-Oui.
-C'est super bon.

-C'est vraiment sucré.

-Parfois, le raisin de vigne,
pour le vin, c'est un peu...

Ca pourrait même
se manger à table.

-Oui mais ça reste
un raisin de cuve, ce sont

de toutes petites baies.
-Tu vas en faire quoi?

-Je vais le laisser aux oiseaux,
pour la nature.

-Pour moi aussi, c'est bon.

-Il faut équilibrer.
-Ce qu'il y a de fou,

c'est le panorama.
On n'est pas très haut en altitude

mais on voit
toute la plaine de l'Ain.

Ca, ce sont les monts d'Or
donc Lyon est juste derrière.

Immédiatement.
-C'est magnifique, on a la chance

de profiter de cette vue.
Sur le mont Brouilly, on est à 483m

d'altitude au sommet.
-C'est un phare.

Et j'ai vu des vignes de tous
les côtés, ce qui m'a étonné

car on voit rarement des vignes
sur les versants nord.

-Oui, on a cette diversité de vin
à travers une même appellation,

ce qui est très intéressant
et nous permet d'avoir des vins

avec plus de fraîcheur, plus
de matière et ce qui est génial

dans les assemblages.
-Vous me connaissez,

quand on me parle de vin,
il me vient une envie irrésistible

d'y goûter.

Tu sais que ça a été
ma 1re voiture?

J'ai appris à conduire là-dessus.
-Bah dis donc, on va voir si tu es

toujours efficace.
-C'était il y a longtemps.

Et l'endroit parfait pour déguster
un brouilly, c'est sur la montagne

du même nom.
Elle est juste à côté

mais pour autant, c'est tout
une aventure de grimper là-haut.

Ca marche bien, quand même.
-C'est vraiment les suspensions...

-On les entend vivre.
-C'est une voiture vivante.

-Là, c'est la 2.

-Elle est assez
confortable, moderne.

-On voit que tu n'es pas venu
depuis Lyon avec.

Malgré ses airs débonnaires,
le mont Brouilly

n'est pas à prendre à la légère.
On va essayer la 1re.

On dirait une petite route
de montagne

-C'est ce côté attrayant.
Ce qui est génial,

c'est que l'on n'est pas
focalisé que sur la vigne.

-484m, précisément,
nous voilà arrivés au sommet

du mont Brouilly
avec son imposante chapelle,

on ne peut pas se tromper.

De toute façon, si j'ai oublié
le frein à main, on le saura vite.

-C'est sûr, avec la pente
qu'il y a.

-Dominant la plaine
et les vignobles,

Notre-Dame du Raisin fut érigée
en 1857 afin de détourner la vigne

de la grêle
et des fléaux dévastateurs.

Une protection divine à la hauteur
de la réputation internationale

du Beaujolais.

Tu l'as dit toi-même,
le beaujolais nouveau,

petit vin de fête facile
et agréable, qui a phagocyté

l'image des crus
et des très bons vins

que l'on peut avoir
dans la région?

-Il y a le beaujolais nouveau
festif, le petit frère, et il y a

les grands frères
qui sont les vins de garde.

Les beaujolais villages de garde
et les crus du Beaujolais.

Le mont Brouilly,
de par sa topographie, présente

l'appellation côte-de-brouilly
et aussi autour

sur le plateau Brouilly. On a
vraiment 2 crus du beaujolais

qui se distinguent
sur cette même montagne.

-Dans tous les cas,
avec modération.

Je veux bien goûter
mais comme je vais conduire,

une toute petite goutte.
-Une petite larme.

Santé.
-Il a une petite note poivrée.

Ca appelle le saucisson.
-Et des amis, surtout,

c'est le plus important.
-Le fromage est plus facile

à trouver que les amis
car il n'y a personne autour,

à part toi.
-On commence une amitié.

-Si le Beaujolais
est mondialement connu

pour ses vins, il offre aussi
quelques curiosités qui méritent

le détour.
Avec Titine, nous remontons

au nord, en direction des reliefs
plus prononcés du département.

Peu à peu, le vignoble laisse
place à la moyenne montagne.

Emmanuelle m'a rejoint
pour me guider

vers le mont Saint-Rigaud,
point culminant

du département du Rhône.
Encore faut-il que Titine

tienne le coup.

J'ai une jauge.
En gros, la jauge passe du plein

à zéro en fonction
des virages. Tu vois.

Dis donc, il y a des forêts
magnifiques.

-Oui, surtout
des forêts de Douglas,

l'essence principale plantée ici.

-On est vraiment en zone
de moyenne montagne, au niveau

de l'économie.
-Oui, c'est pour ça qu'on a

une économie forestière sur
le massif et d'élevage plus bas.

Et c'est dans le Beaujolais vert
que l'on fabrique le fromage

et le saucisson qui accompagnent
fort bien le beaujolais.

-Que l'on va dépenser
en courant ensuite en montagne.

Ce qu'il y a de bien aussi,
c'est que l'on sait

qu'on n'est pas en panne.
-Oui, on entend bien le moteur.

-Ne pas oublier le frein à main
car il n'est pas automatique.

Voilà.
C'est pas très loin, maintenant?

-Une petite grimpette encore.

-De ce côté, c'est la Loire.
Et de l'autre, c'est la Saône,

donc le Rhône. C'est la ligne
de partage des eaux ici?

-Oui, le massif est une espèce
de château d'eau

d'où plusieurs sources vont partir.

-D'un côté, il y a des vignes
à basse altitude, des coupes

dans la forêt qui permettent
d'avoir des points de vue.

Là, on rentre vraiment
dans la forêt dense

car c'est un massif très exploité.
-Oui, c'est un massif

où l'on utilise le bois.
Ce sont des propriétaires

qui plantent. Et quand
les arbres sont à maturité,

ils font des coupes.

-J'aime bien les forêts comme ça.
Tes coins à champignons,

tu ne me les donneras pas?
-Toujours pas.

-Un conseil d'ami: en arrivant
au mont Saint-Rigaud,

gardez un peu d'énergie pour monter
sur cette tour, indispensable

pour contempler la vue.

Elle est vraiment jolie,
cette tour.

-Oui, elle fait 15m de haut.
Elle a été construite en Douglas,

les arbres que l'on voit ici.
Les pieds principaux sont faits

dans des arbres d'un seul tenant.
-On est à 1 009m plus la hauteur

de la tour.

C'est le point culminant
du département du Rhône.

Par beau temps, on peut voir
depuis le mont Blanc

jusqu'au Puy-de-Dôme.
C'est énorme.

-Oui.
On a vraiment une vue panoramique

avec toute la Saône-et-Loire
derrière nous.

-Car le département s'arrête ici,
on est en Bourgogne, après.

-Oui.
-Merci à toi de m'avoir fait

découvrir le Haut-Beaujolais.
C'est une région

que je ne connaissais pas,
pourtant je suis lyonnais.

Ca mérite vraiment le détour,
on se sent ailleurs, on se sent

vraiment en montagne moyenne
mais en montagne.

-Les monts du Lyonnais,
étonnant massif à seulement 2 pas

de Lyon, offrent
un changement radical d'ambiance.

Avec ses crêtes approchant
les 1 000m d'altitude

et ses forêts denses de conifères,
on y trouve de nombreux animaux

sauvages et même la faune
emblématique de la montagne.

Cela vous étonne?
Alors, suivez Laurent, qui a testé

pour vous la visite
du parc animalier de Courzieu.

-Là, on surplombe
la vallée des loups.

-Oui, c'est là que l'on peut voir

la meute.
On les aperçoit,

ils commencent à passer.
-Combien sont-ils?

-Ici, ils sont 5 adultes
et nous avons eu la chance d'avoir

de la reproduction, on a 5 jeunes.
-Ils viennent ici, les petits?

-5 sont nés ici,
3 femelles et 2 mâles.

-On ne les appelle pas?
-Tu peux essayer

mais ça ne fera pas grand-chose.
-On fait comment?

Wouh?
Laurent imite le loup.

-Ca ne marche pas.
Le loup fuit l'homme,

il l'a toujours fui et ne vient pas
en contact avec l'homme.

-Même ici?
-Même nés en captivité, même ici,

même sélectionnés depuis
des années, ils restent sauvages.

-Tu les nourris?
-Oui.

Tout à l'heure, tu viendras
les nourrir avec moi.

-Qui, moi?
-Oui.

-Là?
-Oui.

-Au milieu des loups?
Bah ouais mais non.

-Bah si.
-Je me dévoue complètement

pour les téléspectateurs
mais je ne vais pas

me faire bouffer, quand même.
-Ils t'apprécieront encore plus,

les téléspectateurs.
-Alors, en attendant

de me faire dévorer par les loups,
je rejoins Charlotte, la directrice

du parc.
Elle va tenter de me présenter

ses 2 nouveaux locataires
plutôt discrets, des marmottes.

-La marmotte, j'adore,
j'ai un peu l'habitude d'en voir

mais à 2 pas de Lyon,
ce serait une 1re.

C'est ça, l'enclos?
-Oui, c'est leur petit nid d'amour.

On a accueilli un mâle
et une femelle.

Elles sont prêtes à hiberner
dès les 1ers grands froids.

On commence à avoir
des nuits fraîches

et des matinées fraîches...
-Elles roupillent.

-Oui, elles dorment
mais ce n'est pas de l'hibernation.

-Et en 600 émissions de montagne,
on en a vu, des marmottes.

Alors, on va voir si celles
des monts du Lyonnais

sont plus farouches que celles
du parc des Ecrins, filmées il y a

quelques années dans le Champsaur.
On va essayer d'en voir une.

C'est un bout de rocher.
-L'observer...

-Alors là, c'est pas gagné.
Tu crois que là-bas c'est mieux?

On attend des marmottes,
je t'expliquerai.

Mais alors, vraiment pas.
T'as pas un bouquin?

-Non, désolée.
-C'est pas grave,

ça fait partie du jeu.
C'est la vraie nature.

Allez, j'abandonne.
-Au revoir, les marmottes.

-Dormez bien, surtout.
Et comme dans les pubs,

ce n'est qu'une fois partis
que les marmottes montrent enfin

le bout de leur nez.
Il faut dire que le parc a mis

les bouchées doubles, aujourd'hui,
c'est courgettes à volonté.

Pendant ce temps, à l'autre bout
du parc, un événement se prépare.

Le public est en place, les loups
vont faire leur show.

Et à voir les enfants, une chose
est certaine, le loup fascine

toujours autant.

*-Les canidés,
c'est tout simplement

la grande famille des chiens.
Il faut savoir que tous les chiens

sont issus du loup.
Aussi bien le petit yorkshire

que le gros chien de montagne
des Pyrénées.

-Bon, c'est mon tour,
l'heure du repas est arrivée.

Malin, j'emmène avec moi
un cameraman, des fois

qu'il ait meilleur goût.
Le cameraman sera un peu plus loin,

ça va.
-Oui, c'est bon.

Tu en as un de rechange?
-Mais tu m'as dit

que le loup avait peur de l'homme.
-Oui et il en a toujours eu peur

Ce n'est pas un problème.
-Tu crois qu'ils vont venir?

-Oui, ils vont s'approcher.
-Mais ce n'est pas habituel.

pour eux.
-Non, ils ont peur.

-Ils ont plus faim que peur?
-Je ne sais pas.

On va voir.
-Je peux me lever?

-Non, tu restes accroupi car
si tu te lèves, ils auront peur.

Tu jettes le plus loin possible.
Voilà, parfait.

Je vais le faire à mon tour.
-Tu as vu les petits qui courent?

-Les parents les stimulent
à la chasse.

Quand un adulte prend
un morceau de nourriture,

il part en courant avec
et les louveteaux le poursuivent

pour simuler l'action de chasse.
Et lorsque les louveteaux

le rattrapent, il lâche
la nourriture pour qu'ils puissent

s'alimenter.
-C'est quand même assez génial

d'avoir des loups à 15m, comme ça.
Ce sont des animaux très difficiles

à observer dans la nature.
Evidemment, on est dans un parc,

il se passe quelque chose.
C'est un chouette moment.

Situés à l'extrémité
du Massif central,

les monts du Lyonnais bénéficient
d'un environnement préservé.

Nous ne sommes qu'à 2 pas de Lyon,
pourtant, on se croirait perdus

quelque part dans les Alpes,
voire au Canada.

C'est aussi bien
un lieu de promenade qu'un lieu

pour découvrir les animaux.
On peut se balader,

même si on ne voit pas
les marmottes.

-Mais on les voit.
-On peut les voir mais je ne les ai

pas vues.
-C'est une vraie démarche

sur le parc. On n'est pas
dans une sorte de supermarché

où on voit les animaux.
Ce n'est pas le but.

Le but est de préserver les animaux
dans leurs fonctions

les plus naturelles possibles,
les plus proches

de la nature possibles.
-Comment devient-on directrice

de parc zoologique?
-Surtout par l'amour du site,

l'amour des monts du Lyonnais,
de cette nature, de recevoir

des visiteurs, de leur apprendre
ce qu'est la nature, ce que sont

les animaux.
-J'en connais qui vivent à Lyon

depuis 50 ans
et qui n'étaient jamais venus là.

-Je ne citerai pas qui.
-C'est fou, quand même.

Et c'est idiot
car c'est vraiment super beau.

-Oui, à portée de main.
-Moi qui croyais avoir échappé

à une mort certaine avec les loups,
je vais me rendre compte

que je n'en ai pas fini,
surtout quand le caracara,

cet oiseau survolté,
vient s'acharner sur moi.

Marche-moi sur les pieds,
si tu veux.

Faucons, aigles, buses
enchaînent les acrobaties.

Les rapaces de la montagne
font leur ballet aérien.

Tout se passait bien
jusqu'à l'arrivée

d'un monstre des airs.
-Y'a les vautours!

-Ah oui.
-Et j'ai comme l'impression

de servir de piste d'atterrissage
aux 2,80m d'envergure

de ce charognard.
Tu as vu le bruit que ça fait?

Il grogne.
C'est là qu'on voit que ce sont

des dinosaures, à l'origine.
Ca a une drôle de tête.

Ceux que j'ai vu en montagne,
c'était aux jumelles

avec un accompagnateur
qui me disait:

"Tu vois le point noir à côté
du Galibier, c'est un vautour."

Mais là, le point
noir est au-dessus de ma tête.

Mais alors que je pensais
en avoir fini, Aurélien tient

à me faire une dernière surprise.

-C'est un bébé
qui est né chez nous.

Il fait ses tout premiers vols
depuis quelques mois.

-C'est bien pour les cheveux.
Ca s'appelle comment?

-Un grand-duc européen.
Cet oiseau

vit dans les monts du Lyonnais.
-C'est une chouette?

-Un hibou.
-Ce n'est pas pareil?

-Non. Le hibou
a 2 petites touffes

de plumes sur le dessus
de la tête.

-Ce n'est pas le mâle
et la femelle, chouette et hibou?

-Non.
C'est une légende.

-Encore une question idiote.
-Tu peux continuer.

Le hibou se caractérise
par la présence

de 2 touffes de plumes
sur le dessus de la tête.

Les chouettes n'en ont pas.
Il y a des mâles et des femelles

chez les hiboux,
de même chez les chouettes.

-Je n'ai jamais vu un oiseau

aussi près de ma vie.
Si, un canari,

mais c'est moins rigolo.
Non, oui, t'énerve pas.

-On va voir s'il va repartir.
-J'aimerais bien qu'il me regarde.

Au revoir.
On venait juste de commencer

quelque chose.
C'est génial.

Tu viens de me réconcilier
avec ces oiseaux

que je n'avais jamais vus
d'aussi près.

-Traversée
par ses majestueux fleuves,

Lyon est un véritable
joyau architectural classé

au patrimoine mondial
de l'humanité.

Il y a mille et une façons
de découvrir l'ancienne capitale

des Gaules.
Laurent a choisi certainement

l'une des plus insolites.
Il vous emmène découvrir

le centre historique de Lyon
depuis son bateau.

On y va?
-Oui, bien sûr, on va se balader

sur la Saône.
Mais avant,

je voulais vous faire découvrir
cet endroit incroyable.

Je suis au coeur de la presqu'île,
à 60m au-dessus du sol,

dans un lieu que les Lyonnais
ne peuvent pas connaître,

c'est le sommet du dôme
de l'Hôtel-Dieu.

On y reviendra tout à l'heure
parce que ça mérite vraiment

le détour.
En attendant, je vais aller prendre

mon bateau quartier Confluence,
près du musée.

On va remonter la Saône le long
des quartiers historiques de Lyon.

Après, on se retrouve ici et
je vous jure que ça vaut le coup.

A la jonction du Rhône
et de la Saône, le quartier

de la Confluence abrite,
au beau milieu des immeubles

résidentiels,
un petit port de plaisance,

juste ce qu'il faut pour garer
mon nouveau yacht.

Evidemment,
j'ai pensé à la glacière,

c'est très important.
Vous allez comprendre pourquoi.

Et mon chapeau.
Eh oui, quand on fait du bateau

et qu'il y a du soleil,
il faut être couvert.

Maxime, salut!
-Salut, Laurent.

-Bon, d'accord,
c'est un petit bateau sans cabine

et sans prétention
mais il est surtout

sans permis et ça, c'est génial.
Tu sais que je kiffe vraiment.

-Ca me fait plaisir.
-C'est la 1re fois que je conduis

un bateau.
Je suis tout seul?

-Tu es tout seul à bord
et je ne me fais aucun souci.

-Tu devrais!
C'est parti.

-A tout à l'heure.
-A tout à l'heure.

Barre à tribord toute,
je rejoins la Saône.

C'est à contre-courant
que je prends la direction

des collines de Fourvière
et de la Croix-Rousse.

Et si tout se passe bien,
en 1h de navigation,

je vais traverser
le coeur historique

de la ville des lumières,
construite au fil des siècles

de part et d'autre de ses fleuves.
Ca, c'est le quartier Confluence.

C'est l'un des quartiers de Lyon
qui a le plus changé.

Quand j'étais gamin,
il y avait les prisons,

le marché de gros, des entrepôts.
Ce n'était pas un endroit

très agréable.
Maintenant,

c'est un quartier original
en termes d'architecture,

d'activités à la fois
culturelles et commerciales.

C'est l'un des endroits de Lyon
qui a le plus changé.

Le problème avec les bateaux
sans permis, ce n'est pas

la conduite
mais le trafic incessant

des immenses péniches
et des navettes fluviales.

Ouh là, une péniche.
Non, c'est le vaporetto

mais il faut faire gaffe.
Je me range, j'ai la trouille.

Pour redécouvrir ma ville
autrement, je préfère embarquer

une bateau-stoppeuse,
et pas n'importe qui, Bénédicte,

guide incollable
sur le patrimoine lyonnais.

On est bien, là.
-Je peux t'aider.

Je suis trop contente
de te voir ici.

-Moi aussi.
D'autant plus qu'on va se faire

une belle croisière tous les 2.
Tu vas m'expliquer des choses

que je ne connais pas.
-Avec grand plaisir.

-C'est absolument génial
de se balader comme ça

en plein centre.
On a une vision sur les bâtiments,

sur les couleurs de la ville,
qu'on ne peut pas avoir

sur les quais.
-L'influence des Italiens

a été importante à Lyon,
surtout aux 15e et 16e siècles.

Il y avait énormément de banquiers,
de marchands de Florence

qui venaient s'installer ici.
-C'est pour ça que cette ville

a ce côté un peu italien
avec ses tons ocre, roses, jaunes

sur les façades.
-Bien sûr car ils ont fini

par s'installer et se sont mis
à reproduire, construire

comme dans leur ville natale.
-Question piège, Bénédicte.

Combien y a-t-il de ponts à Lyon?

-16 sur la Saône
et 13 sur le Rhône.

Mais je suis sûre qu'il y a un pont
que tu ne connais pas.

-Je ne les connais pas
forcément tous.

-En fait, il a disparu.
C'était le pont du Change.

Il était important
car jusqu'au milieu du 17e siècle,

c'était le seul pont sur la Saône
dans cette zone.

-Le seul?
-Oui.

C'était un pont habité.

Sur les amorces, tu avais
des boutiques, des maisons.

On revient un peu à l'Italie.
Encore une fois, Florence

avec le Ponte Vecchio.
-Que ce soit en bateau ou à pied

sur les berges de la Saône,
il règne sur cette rivière

une étonnante ambiance
très paisible, au point même

d'en faire oublier
la frénésie du centre-ville.

Bien au calme, c'est donc le moment
de sortir de la glacière...

Tu sais ce que c'est?
Je te laisse ouvrir et commenter.

Une spécialité lyonnaise.
La fameuse tarte à la praline.

Attention, avec le vent,
tu risques de te prendre la tarte

dans la figure.

C'est bien, hein?

L'autre fleuve, ou plutôt le seul
car la Saône est une rivière,

c'est le Rhône.
Il est bordé par l'Hôtel-Dieu,

le plus imposant bâtiment
de la presqu'île.

L'occasion pour moi
de quitter le bateau

et de découvrir ce lieu historique.
Ancien hôpital, il est aujourd'hui

en pleine restauration pour devenir
à la fois un centre commercial,

un centre d'affaires et
la future Cité internationale

de la gastronomie.
Quel changement incroyable.

Ici, les Lyonnais venaient
pour 2 raisons principalement.

La 1re, lorsqu'il y avait
un événement heureux

comme une naissance
car c'était une maternité.

Et puis parfois, pour un événement
bien plus douloureux

comme les maladies ou les décès
car c'était un hôpital.

Alors là,
tout a complètement changé.

C'est une rénovation
qui compte parmi

les plus importantes de France
ces dernières années.

Salut, Patrick.
-Bonjour.

-Quel choc, quand on est lyonnais
et qu'on voit l'Hôtel-Dieu

qu'on a connu
comme hôpital, maternité, comme ça.

C'est impressionnant.
Quand a-t-il été construit

et pourquoi?
-L'Hôtel-Dieu a été construit

sur 9 siècles,
entre le 12e et le 21e siècle.

On a une cohérence architecturale
absolument incroyable

car au fur et à mesure
des différents architectes de renom

qui ont travaillé ici,
on a des niveaux

qui ont été respectés
et notamment le rectangle d'or,

ce qui est vraiment magique.
-Le rectangle d'or?

-Ce sont les proportions que tu
vois entre tous les éléments ici.

Les arches, les fenêtres,
un peu tout.

Ca permet, dans des grands
ensembles comme l'Hôtel-Dieu,

d'avoir une cohérence visuelle
et esthétique.

-Donc tout ça a coûté très cher
à construire.

Ca a été financé comment?
-Le fonctionnement de l'hôpital

se fait de 2 manières.
A la fois autour des commerces.

Les commerces
ont toujours été présents

au fil des siècles.
-Que vendait-on?

-Les soeurs vendaient
des plantes médicinales

qu'elles cultivaient ici.
Une apothicairerie était présente

sur le lieu.
Mais d'autres commerces

étaient présents en dur.
Ces loyers générés permettaient

de renflouer les caisses.
-Et il y avait des donateurs.

Ils sont tous là.
La plus grosse donation connue,

c'est quoi?
-C'est 30 millions d'euros actuels.

-Là, il y a 156 563, mais
on ne sait pas ce que c'est.

-C'est en cours de conversion.
-C'est le commerce, déjà, et l'élan

des donateurs qui ont permis
à l'Hôtel-Dieu d'occuper

une place incontestable
dans la recherche médicale.

Dès la fin du 19e siècle,
l'hôpital voit apparaître

les 1res salles d'opération
aseptiques, la création

du 1er centre
de radiologie français

ou encore l'installation
d'un centre anticancéreux.

Au fil du temps, la médecine
a laissé place à d'autres activités

bien différentes.
Mais l'âme du bâtiment demeure

à travers son architecture
qui a été préservée,

lors de la rénovation.

Avec la verrière,
c'est le 21e siècle.

-Nous sommes effectivement
sur la partie bien plus moderne.

La verrière a été pensée
comme un passage commerçant

qui était présent au 18e siècle
et l'objectif est de flâner

autour de commerces
protégés des intempéries.

On retrouve vraiment cet esprit
avec cette construction.

-Juste au-dessus de la verrière,
le dôme Pascalon est l'une

des plus hautes constructions
de la presqu'île.

Patrick me fait le plaisir
de me guider

dans cet endroit secret
et étonnant.

Mieux vaut ne pas
être sujet au tournis.

C'est bluffant.
C'est une tour Eiffel miniature,

en fait.
-C'est ça.

On est sur une construction
du 19e siècle et tout sort

des ateliers Eiffel, notamment ce
magnifique escalier en colimaçon.

-Et personne ne vient jamais là.
Je peux vous dire que c'est réservé

à quelques initiés.
On dirait un vieux phare.

En pleine ville.

Waouh.

Là, c'est un privilège
d'être sur ce dôme

qui est plus récent mais plus haut
que le gros dôme de l'Hôtel-Dieu.

-C'est ça.
On est sur un dôme du 19e siècle

qui est légèrement plus haut
que le grand dôme et qui nous donne

cette vue imprenable.
-Le nouvel Hôtel-Dieu, tu crois

que les Lyonnais vont arriver
à se le réapproprier

comme ils aimaient l'ancien?
On y venait beaucoup.

-C'est le but.
Aujourd'hui, on essaye de concocter

plein de choses
pour que tout le monde

se réapproprie ce lieu.
C'est leur grand Hôtel-Dieu

et l'objectif,
c'est que tout le monde

s'y retrouve.
-J'étais ravi de redécouvrir

ma propre ville.
Comme quoi, on est toujours étonné,

même quand on connaît bien
les lieux.

Merci à toi.
-Merci.

-Je ne sais jamais
dans quelle vitesse je suis.

Dès que tu bois
la moitié d'un verre, tu es...

Je ne m'attendais pas
à ce qu'il démarre.

Tout va bien.

Le réalisateur a amené
une bouteille de vin à Lyon.

Il a amené du bordeaux.
C'est de la propagande.

C'est parce qu'il ne sait
pas dire Rhône et Saône.

Il parle avec l'accent bordelais.
Il dit Rhône et Saône.

Après, on fait comment
pour enlever le gant?

-Tu tires dessus.