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Jun 19th, 2018
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  1. janvier 2009
  2.  
  3. J’habite cette avenue depuis seulement 1 mois, mais comment ne pas remarquer ce sdf ventripotent qui «logeait » là sur un banc en face de mon immeuble ?
  4. Son banc était un monticule d’objets en tous genres, surtout une quantité impressionnante de couvertures, des valises, des fruits et légumes, des livres … Tout ceci était ses trésors.
  5. Le matin tôt j’assistais à son réveil sous l’abris-bus, il prenait de la place, les gens attendaient le bus sous la pluie d’ailleurs, mais personne ne le dérangeait, il était chez lui comme tout le monde. Il passait la plupart de son temps à dormir et malgré son imposante présence, il ne semblait pas déranger, il faisait partie du quartier.Je n’ai pas eu le temps de le connaître, je suis encore une nouvelle arrivante, mais malgré ça, je m’étais tout de même prise d’affection pour ce monsieur.
  6.  
  7. Lundi matin avant d’aller travailler, je sors mon chien vers les 7h30, routine quotidienne oblige. Il fait un froid très rude, nous sortons à peine de la vague de froid que nous avons connue pendant quelques jours en janvier 2009.
  8. Juste devant l’immeuble s’affairent les médecins du SAMU secondés par les pompiers, quelqu’un est dans le camion. Un peu plus loin, les policiers déballent toutes les affaires du vieux monsieur, c’est un vrai capharnaüm, quelques minutes suffisent aux éboueurs pour les rejoindre et c’est avec un pincement au cœur que je les vois ôter les affaires du sdf du trottoir. Triste destin pour des trésors…
  9.  
  10. Une certaine amertume s’empare de moi et je me mets à en vouloir aux passants qui défilent sans prêter attention à l’évènement. Je me dis alors que ce monsieur devait être plutôt considéré comme un parasite du quartier que comme un habitant à part entière...
  11. ... Le lendemain soir, après avoir été gênée le matin même de voir le banc vide, je retrouve ce dernier jonché de fleurs et de bougies. Un long message intitulé « Avis de décès » expliquait qui il était, du moins ce que les gens savaient de lui. Un hommage très touchant. Ce matin, il y avait même en sus un poème écrit par un anonyme !
  12. C’est par ces courriers que j’ai appris que cet homme n’était pas inconsidéré, qu’il avait presque 80 ans et un nom… Monsieur Jacques…
  13.  
  14. Merci aux gens qui ont du cœur.
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