Du rhéteur habile au bretteur stérile (saidchosmky, 2012)

Du rhéteur habile au bretteur stérile
Saidchomsky, 2012

Partie 1

« Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît ». Si, comme nous le rappelle inlassablement Alain Soral, il existe des « idiots utiles » du Système, nul ne peut désormais nier l’évidence : il existe également des « idiots inutiles du contre-Système ». Point commun de ces iconoclastes modernes : leur interprétation sélective de l’Histoire, leur absence d’analyse critique des textes, des discours et des faits auxquels ils se réfèrent, leur vision binaire (ou manichéenne) du monde et, enfin, leur appétence pour les théories du complot.

Quelques figures se détachent : Alain Soral bien sûr, Michel Drac, Johan Livernette, Thierry Meyssan mais aussi, sur quelques points bien  particuliers, Étienne Chouard. Liste non-exhaustive que chacun pourra, à loisir, augmenter des noms des pseudo-intellectuels qui lui viennent à l’esprit.

Notre préférence va évidemment à Alain Soral qui réussit cette prouesse, chaque mois, dans des interventions aux longueurs castristes, à enfiler perles, mensonges, fausses interprétations, récupérations idéologiques, insultes, grossièretés, trahisons de ses maîtres à penser, confidences people graveleuses, mises à nu impudiques, déclarations misogynes, homophobes, racistes, antisémites. Et bêtises de toutes sortes.

Démonstration n°1 (entretien de juin 2012)

[Ici s'insérait une vidéo d'Alain Soral de juin 2012]

On retiendra que:

1.  Alain Soral confirme une fois de plus qu’il a une vision racialiste de la société : il voit des Africains et des Maghrébins, avant de voir des Français. S’il s’était agi de l’équipe de France des années 1980, aurait-il dit : « composée essentiellement d’Espagnols, d’Italiens, etc. » ? Non, évidemment. Alain Soral distingue systématiquement les Français (voire les Européens) blancs et les Autres (Juifs, Arabes, Noirs, Maghrébins). Et il prétend pourtant être contre le communautarisme et pour la réconciliation nationale. Cherchez l’erreur.

2. Alain Soral affirme que ces joueurs sont « des victimes » du colonialisme français et de la traite négrière. Déclaration simpliste et étonnante pour celui qui prétend dénoncer régulièrement les postures victimaires. Une de ces cibles préférées n’est-elle pas Houria Bouteldja (et les Indigènes de la République) au motif qu’elle considérerait les Français actuels d’origine africaine comme des victimes du colonialisme et, les Français de « souche », comme des colonisateurs ? Ne fustige-t-il pas les Juifs coupables selon lui de s’abriter en victimes derrière la Shoah ? Il confirme  d’ailleurs ce rejet de la culpabilisation collective, mais aussi de son corollaire, la victimisation collective, dans l’entretien d’octobre 2012 : « Je n’aime pas la responsabilité collective et je n’aime pas le prestige collectif. Tout ça c’est du tribalisme » !  Alain Soral ne craint pas le ridicule : il dit tout en juin et son contraire en octobre !

3. Alain Soral affirme que la colonisation  a été organisée par Jules Ferry et la traite négrière financée par les Juifs. La droite catholique n’a rien à se reprocher bien sûr, le patronat catholique non plus, la noblesse française n’a aucune responsabilité, etc. Voici une vision bien sélective de l’Histoire. Marc Bloch ou Jacques Bainville, dont se réclamait plus au moins le sieur Soral dans d’autres vidéos, doivent se retourner dans leurs tombes !

4. « Moi, sur les sources, je suis assez inattaquable ». Nous sommes d’accord : si l’on ne retient que les auteurs qui trouvent grâce aux yeux du prophète Soral, soit Douglas Reed, Eustace Mullins, Werner Sombart, Louis Farrakhan, David Duke ou Otto Weininger, Stan Maillaud, si l’on ne fait pas l’analyse critique de leurs travaux (qui parle ? d’où parle-t-il ? quelles sont leurs sources ? s’accordent-ils aux faits ? etc.), alors oui, toute l’analyse soralienne est juste ! Sa Parole est Vérité. Nous verrons cependant prochainement  où réside l’imposture.

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Partie 2

« Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît ». Alain Soral réussit cette prouesse, chaque mois, dans des interventions aux longueurs castristes, à enfiler perles, mensonges, fausses interprétations, récupérations idéologiques, insultes, grossièretés, trahisons de ses maîtres à penser, confidences people graveleuses, mises à nu impudiques, déclarations misogynes, homophobes, racistes, antisémites. Et bêtises de toutes sortes.

Démonstration n°2 (entretien de juin 2012)

[Ici s'insérait une vidéo d'Alain Soral de juin 2012]

On retiendra que:

1.  Alain Soral est une nouvelle fois obsédé par la racialisation des questions politiques. Il prétend que le régime cubain refusait la boxe professionnelle car « faire se battre des nègres pour de l’argent, devant un public de Blancs, avait quelque chose de malsain ». Non, trois fois non ! Cuba interdit la boxe professionnelle en 1962, en accord avec les théories marxistes, du refus de l’exploitation de l’homme par l’homme. Et non de l’exploitation des Noirs par les Blancs. La composition ethnique de l’île devrait questionner Soral le marxiste : combien de mulâtres et de Blancs à Cuba en 1962?

2. Alain Soral prétend que la maladie de Parkinson de Mohamed Ali est le résultat de côté malsain de la boxe professionnelle, à savoir l’argent et l’exploitation des « nègres » par les Blancs. On touche le fond ! Non seulement, rien ne permet d’affirmer que c’est la boxe qui est la cause ou un facteur aggravant de la maladie du boxeur, car tous les boxeurs ne sont pas atteints par cette maladie dont on ne cerne pas encore toute la complexité, alors que  Sylvie Joly, Michael J Fox, Jean-Paul II, Yasser Arafat ou Franco le sont ou l’ont été, suite à leur pratique de la boxe professionnelle comme chacun sait. Mais même, si pour faire plaisir à Soral, on retient son hypothèse des combats professionnels (donc répétés et violents, tels les « jeux du cirque » nous dit-il) pour expliquer la maladie, Téofilo Stevenson aurait dû être bien plus atteint que Mohamed Ali : il a fait 5 fois plus de combats (324 contre 61) pour 3 fois plus de défaites (22 contre 7).

Quand on vous dit que ça ose tout !