QUELQUES NOMS POUR COMPRENDRE L'HISTOIRE

Abdelaziz ben Abderrahmane :d) roi de l’Arabie Saoudite de 1932 à 1953

Abdallah ben Abdelaziz :d) 5ème fils du roi Abdelaziz ; roi de l’Arabie Saoudite de 2005 à sa mort en 2015
Salmane ben Abdelaziz :d) 8ème fils du roi Abdelaziz ; actuel roi de l’Arabie Saoudite
Moukrine ben Abdelaziz :d) 9ème fils du roi Abdelaziz, aurait dû être le prochain dans la lignée royale si Salmane aurait été mort avant d’être couronné

Mohammed ben Salmane :d) fils du roi Salmane ; prince héritier et futur roi lorsque Salmane mourra
Mansour ben Moukrine :d) fils de Moukrine, décédé dans un accident d’hélicoptère le 5 novembre 2017

Al-Walid ben Talal :d) businessman, milliardaire ; petit-fils du roi Abdelaziz ; entretient des liens avec le DNC (Comité National Démocrate), la fondation Clinton ; arrêté le 11 avril 2017 pour corruption ; propriétaire du Four Seasons dans l’hôtel de luxe Mandalay Bay à Las Vegas, le Four Seasons occupant les étages supérieurs du Mandalay Bay ; a eu des différends avec Donald Trump

MAI 2017

Trump visite l’Arabie Saoudite en mai dernier, il est accueilli chaleureusement par le roi Salmane. Pourquoi ? Obama, lui, n’avait pas été aussi bien accueilli. Après la visite de Donald Trump, l’Arabie Saoudite a commencé à s’ouvrir sur le plan politique. Maintenant, les femmes peuvent conduire. La rébellion syrienne s’est faite plus discrète. Daesh s’est subitement fait écrasé. L’Arabie saoudite souhaite que ses compagnies pétrolières entrent au NYSE.

RETOUR AUX ALENTOURS DE 2010

L’Arabie Saoudite a toujours compté sur ses larges réserves de pétroles. A côté il y avait l’OPEC, une sorte de cartel international du pétrole. Dans l’histoire, l’OPEC a usé de son pouvoir pour écraser des gouvernements, manipuler les prix, contrôler l’approvisionnement et financer diverses activités. Qui était à sa tête ? L’Arabie Saoudite. Ensuite, il y a eu les chocs pétroliers et le monde n’était subitement plus à la merci de l’OPEC, les rendant nerveux. Alors ils ont faits ce qu’ils ont toujours faits, extraire toujours plus de pétrole. C’est ce qui s’est passé aux alentours de 2014-2016 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Baisse_du_prix_du_p%C3%A9trole_de_2014-2016. L’objectif étant de ruiner les compagnies qui extraient le pétrole par fracturation hydraulique en faisant baisser drastiquement les prix pour que ces startups tombent en faillite.

Le problème, c’est qu’ils ne s’attendaient pas à ce que beaucoup de ces compagnies ne tombent pas en faillite. Ils sont alors passés à l’étape supérieure, convaincre le monde que la fracturation hydraulique a un impact négatif sur l’environnement. Ils ont commencé à financer DNC (Comité National Démocrate), car les démocrates sont souvent les plus enclins à supporter les régulations visant à protéger l’environnement. Aux Etats-Unis, de nombreuses batailles juridiques ont été menées contre la fracturation hydraulique, qui est d’ailleurs illégale dans la plupart des Etats à majorité démocrate. L’Arabie Saoudite a donné en masse pour soutenir la campagne d’Hillary Clinton, elle qui était favorite et on peut facilement deviner qu’interdire la fracturation hydraulique aurait été dans ses priorités si elle avait été élue, afin que les Etats-Unis redeviennent dépendants au pétrole saoudien. Mais ça n’a pas marché, et la fracturation continue.

L’Arabie Saoudite a largement sous-estimé la réserve de pétrole étatsunien. Ils pensaient que les réserves s’épuiseraient d’ici une petite décennie, mais non. Les Etats-Unis possèdent assez de réserve pour au moins 50 ans. Alors, à la place du roi Salmane, tu fais quoi ? Il n’y a qu’une chose à faire, ne plus dépendre uniquement du pétrole utiliser les richesses actuelles pour continuer à le rester. Moderniser son commerce pour exporter autre chose que du pétrole. Il allait devoir bâtir un pays industriel tout entier, en partant du début. Et pour cela, il allait avoir besoin des Etats-Unis. C’est là que le président Trump intervient.

RETOUR EN MAI 2017

La visite de Donald Trump en Arabie Saoudite, accueilli par le roi Salmane et son fils Mohammed, n’était pas qu’une simple visite de courtoisie. C’était une réunion d’affaires. Trump était enclin à les aider (par exemple, en listant les compagnies pétrolières saoudiennes au NYSE) mais cela aurait un prix. La libéralisation et l’arrêt de tout financement illégal. Plus aucune contribution dans les affaires politiques américaines. Plus aucun financement de groupes terroristes. Le roi Salmane accepta. Les femmes peuvent conduire : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/09/26/arabie-saoudite-le-roi-signe-un-decret-autorisant-les-femmes-a-conduire_5191878_3218.html. Daesh bat en retrait : http://www.liberation.fr/planete/2017/10/14/a-raqqa-les-jihadistes-syriens-de-l-etat-islamique-ont-quitte-la-ville_1603120. Les rebelles syriens n’ont plus de munitions pour se battre.

Le problème ? La famille royale dans son entièreté n’est pas très enthousiaste. Certains ne supportent pas de perdre le pouvoir qu’ils possédaient alors, et ils ne veulent pas que leur pays devienne libéral. Ils commencent à comploter contre le roi Salmane, avec Moukrine ben Abdelaziz comme meneur pour des raisons évidentes, et son fils Mansour.