L'ART PENDANT LA GUERRE

Histoire de l'art, jeudi 23.02

L'ART PENDANT LA GUERRE.

Tous les artistes du moment durant la WW2 se sont retrouvés dans le port de Marseille en attendant un bateau pour s’enfuir. En 1937 beaucoup d’artistes décident de quitter l’Allemagne après l’exposition. Ils choisissent dans un premier temps les pays les plus proches : Belgique, Pays-Bas, France, Angleterre. Puis dans des pays plus éloignés tels que les Etats-Unis (New-York). Pour beaucoup l’immigration à Paris parait plus attrayante notamment avec la révolution française, c’est une image que les étrangers ont de Paris qui apparait comme un conservatoire de la démocratie et comme la capitale des Arts. Au lendemain de la WW1, Paris est le paradis des artistes et qu’il est possible d’y mener une vie facile et sans contraintes. On peut voir Picasso, Leger, Arp etc. à Paris. La crise de 29 a énormément affecté le marché de l’Art. En 1931 a lieu une exposition autour des œuvres de Beckmann. L’opposition se met peu à peu en place pour dénoncer le régime nazi. Kiwitz, gravure antifascistes, 1938. Exposée en 1938, le catalogue de cette exposition a été interdit. En 1938, Londres va reprendre le flambeau et réaliser une vraie exposition de l’art dégénéré sans crainte des répercutions : « L’Art Allemand du XXème siècle ». Ernst et Kokoschka refusent d’être exposés. A l’issue de l’exposition les visiteurs donnaient raison à Hitler, donc il n’y a pas eu le succès voulu. Le camp des Milles est une ancienne briquèterie. La France et l’Allemagne ont commencé avant la WW2 à ouvrir des camps d’internements et de concentration. En 1936, le Front Populaire tente de réguler la situation des allemands immigrés. Tous les allemands en France doivent aller en camp d’internement en 1939. Et c’est au camp des Milles où il y aura le plus d’artistes. Bellmer, Portrait de Max Ernst, 1940. Ernst et Bellmer seront ensembles dans un camp. Bellmer a beaucoup repris le motif du mur de briques. Bellmer, Portrait de Ferdinand Springer, 1940. Encore la notion de mur. Bellmer, Les Milles en feu, 1940. Visage en feu avec en surplomb la tour du four qui dessine une tête de mort. La chambre de Bellmer et Ernst était un ancien four de poterie, sans fenêtre. Ernst, L’Europe après la pluie, 1933. Ernst parle peu, s’isole beaucoup et continue de peindre. Paul Éluard a obtenu sa libération. Ernst, Apatrides, 1940. Motif de l’oiseau, rend compte de la situation tragique des gens qui n’ont plus de nationalité. Bellmer, Portrait du docteur Juge au camp, 1940. Il réussit à survivre en faisant des portraits des différents officiers du camp en échange ils lui donnent quelques privilèges. Bellmer, tête de femme sur une tour, 1940. A nouveau la cheminée, la briquèterie. Bellmer, Le Vermoulu et le plissé, 1940. Corps de femme torturée. Bellmer, Anatomie du désir de toute urgence, 1945-46. Il commence avec un dessin du Marquis de Sade et fini avec Anatomie, finalité. Ernst, ville pétrifiée, 1933. Ernst, villes entières, 1935. Sa manière de dire comment il voit l’avenir, prémonitions. Ernst, le Jardin Gobe-avions, 1938. Dénonciation du régime nazi. Ernst, un peu de calme, 1939. Renvoi au malaise dû à la Guerre. Une fois qu’il réussit à avoir ses papiers il est arrêté à la frontière espagnole et le laisse passer après avoir vu ses dessins, pour enfin prendre un avion pour New-York. Wols, Sadness, 1941. Enormément d’allemands réfugiés à Paris se sont suicidés sous ses yeux de peur de retourner en Allemagne, ce qui le traumatisera beaucoup. Une fois sortie des camps il a arrêté de dessiner pendant un certain temps. Wols, L’homme terrifié, 1940. Wols, le camp gardé, 1940. L’homme de situation à Marseille c’est Varian Fry, un américain. Le nom du bureau américain est Emergency Rescue Committee. Varian Fry arrive en 1940 pour sauver des artistes. Les américains dans un premier temps veulent sauver des gens « utiles » pour eux. Il a le soutien d’Eléonore Roosevelt et de Guggenheim. Le directeur du MoMa met sur sa liste Picasso, Ernst, Arp etc. Fry rencontre des difficultés parce que de nombreux artistes ne veulent pas partir, finalement il décide alors d’allonger les listes et essaie de sauver tout le monde. Il sauvera d’ailleurs près de deux milles personnes en leur donnant des visas particuliers. En 1941 il sera expulsé de la France. En 1942 à son retour aux Etats-Unis il publiera un article pour dénoncer le massacre des juifs en Europe. En 1941, Breton quitte enfin Marseille pour les Antilles et se retrouve dans un camp. En 1942, Breton est enfin aux Etats-Unis. Expo de 1942, influence sur l’école de New-York. La présence des surréalistes à New-York va permettre l’évolution de l’expressionnisme abstrait américain. Pollock, the moon-wooman cuts the circle, 1942. On reprend l’automatisme en oubliant son but, libérer sa vision intérieure, exprimer l’inconscient. Pour les américains ce qui est important dans l’automatisme c’est le geste, pour atteindre une peinture pure. Motherwell : « Les américains voulaient transformer l’art alors que les surréalistes voulaient changer la vie ». Motherwell, Personnage, 1943. Le basculement se fait autour de 1942, et désormais Paris appartient au passé en tant que capitale des Arts. Les surréalistes ne suscitent pas beaucoup d’intérêt aux Etats-Unis. Dali est arrivé avant eux là-bas, et il fait une mauvaise pub. Duchamp, Young Cherry Trees Secured Against Hares, 1946. Il arrive en 42 à New-York il a déjà été très important, mais désormais il l’était plus que les surréalistes. L’expo sur les surréalistes n’aura pas eu le succès escompté. Galerie Art of this Century (1942), tableaux sans cadres. C’est là que pour la première que des jeunes artistes auront leur première exposition personnelle, comme Pollock, grâce à Peggy Guggenheim. Elle est donc à l’origine de la reconnaissance du groupe. Roberto Matta a aussi joué un rôle important pour les surréalistes, surtout auprès de Pollock et du dripping. Rejet du surréalisme, mouvement passé. On peut en considérer que le surréalisme a joué un rôle de catalyseur. C’est à cette époque qu’il y a lieu un déplacement de l’avant-garde vers l’art américain.