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Le sabbat de l’oligarchie judéo-maçonnique ou Comprendre l’Empire avec Alain Soral, saidchomsky 2011

Sep 28th, 2023
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  1. Le sabbat de l’oligarchie judéo-maçonnique ou Comprendre l’Empire avec Alain Soral
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  3. saidchomsky, 2011
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  5. Alain Soral, dès l’introduction du livre, nous rassure : son livre est « peu universitaire dans la forme, par respect pour le lecteur ». Lors de sa conférence au théâtre de la Main d’or, il précise sa pensée :
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  7. « Moi, j’avais au départ un travail de 600 pages que j’ai ramené à 240. C’est-à-dire que j’ai fait l’inverse de ce que font les universitaires prétentieux qui mettent des notes partout, des références, pour montrer qu’ils ont bien tout lu…».
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  9. Précision qu’il appuie d’une gestuelle appuyée et d’un râle qui provoquent, à peu de frais, les applaudissements et les rires d’un public déjà séduit. A ce stade, souvenons-nous qu’une des antiennes d’Alain Soral est la mise en garde des esprits crédules contre les orateurs habiles jouant de l’humour et de la démagogie pour conquérir une audience afin de mieux la manipuler. Sont souvent visés les trotskystes professionnels de l’agit-prop, les chiens de garde du système, mais pas seulement. Il termine donc très logiquement sa présentation ainsi :
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  11. « … ce qui aurait donné un livre de 600 pages à 35 euros, avec un appareillage de notes, une bibliographie pour faire le beau, justement comme au CNRS. Et que seulement dix personnes ici auraient pu lire et acheter. Ce qui fait, qu’en fait, ça n’aurait servi à rien qu’à faire le malin ».
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  13. Non seulement il exagère le prix d’un essai de 600 pages (entre 20 et 25 euros, très souvent), non seulement il joue sur la corde sensible du « mon souci premier, c’est votre porte-monnaie » mais surtout il pense que notes et bibliographies sont des obstacles pour les lecteurs moyens, pour les lecteurs du peuple et ne servent, en gros, qu’à enfler l’importance d’un texte. Pierre Hillard (présent à la dédicace), Alain de Benoist (admirativement loué par Alain Soral), Bernard Lugan ou Jacques Marseille, dont les travaux sont cités par Alain Soral et, qui ont tous une solide formation universitaire, qui ont (pour trois d’entre eux) enseigné à l’Université, et qui ne sont pas avares de notes et de bibliographies, ces auteurs (mais pas seulement eux) sauront certainement apprécier le sérieux de la charge soralienne.
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  15. Mais revenons à l’analyse du texte. Le premier chapitre s’emploie, en 24 pages (!), à « détricoter le roman national » et à rétablir la vérité sur près de 1500 ans d’histoire de France. Quelle est cette vérité ? Tout d’abord, la Révolution française n’a pas été la lutte du Bien (le peuple) contre le Mal (l’absolutisme royal). En réalité, il existe, sous l’Ancien Régime, un pouvoir royal, l’Eglise, une noblesse, des corps intermédiaires et le peuple qui n’était absolument pas révolutionnaire,
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  17. « car, dans une France agricole à plus de 80% (elle le restera jusqu’au milieu du XXe siècle), le peuple c’est la paysannerie et la paysannerie est tout sauf révolutionnaire. (…) tout se joue dans les villes, dans les salons, dans les clubs, à Paris… »
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  19. Jusqu’au XVIIe siècle, le peuple de France se porte plutôt bien et accepte, globalement, les autorités conjuguées du Roi et de l’Eglise. Bien sûr, il arrive parfois qu’il se rebiffe et même, parfois, un peu bruyamment, un peu violemment. Mais cela reste très ponctuel. Comment alors expliquer la Révolution française ? L’Edit de la Paulette en est le grand responsable puisqu’il permet à la bourgeoisie des affaires d’accéder au pouvoir et d’évincer l’aristocratie traditionnelle, militaire et terrienne, tandis que les Lumières s’imposent au catholicisme. Autant de maux qui conduiront la bourgeoisie au pouvoir :
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  21. « Ainsi la bourgeoisie révolutionnaire tue Dieu et avec elle une aristocratie qui, sans en prendre conscience, a déjà renoncé à elle-même ».
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  23. Force est de constater qu’à la « mythologie révolutionnaire » qu’il dénonce (mais qui n’a plus cours depuis belle lurette chez les esprits sérieux !) Alain Soral oppose un « roman national » tout aussi caricatural, simpliste, empruntant à la rhétorique contre-révolutionnaire, la finesse d’analyse et la plume d’un de Bonald ou d’un de Maistre en moins. Un roman dans lequel le peuple est réduit au rôle de figurant passif, le contexte historique est évacué, les rapports de force antagonistes, contradictoires, changeants sont ignorés. Une histoire qui ignore la dialectique de l’Histoire. Un comble pour un prétendu chantre de la Dialectique.
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  25. Fondamentalement, nous explique Alain Soral, alors que
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  27. « par sa foi de l’humilité et du don, le bourgeois catholique, à moins qu’il ne se convertisse à la « modernité », sera toujours un bourgeois mal à l’aise, luttant contre lui-même et dont la soumission au monde marchand de l’égoïsme et du calcul ne peut mener qu’au renoncement à sa foi, ou à son inadaptation »,
  28.  
  29. alors que le catholicisme « est incompatible avec l’esprit bourgeois », juifs et protestants sont au contraire très à l’aise avec cet égoïsme, ce calcul, ce rapport à l’argent, puisque
  30.  
  31. « l’esprit bourgeois [est], lui, parfaitement judéo-protestant » (page 30).
  32.  
  33. Pourquoi sont-ils tellement à l’aise ? L’explication est simple : parce qu’ils sont éduqués à l’Ancien Testament, qui véhicule un « inégalitarisme méprisant » (page 48). Aussi, cette Église si spirituelle, si mal à l’aise avec l’argent, tellement sociale, confie-t-elle la pratique de l’usure
  34.  
  35. « à la fois ignoble et nécessaire (…) à une caste maudite, maintenue hors de la société de Dieu, par qui circulera l’argent, mais à qui on se gardera bien, pour qu’elle ne vienne pas menacer, avec son accumulation de profit, l’ordre social fondé sur le prestige et la dépense, de lui octroyer aucun droit politique » (page 43).
  36.  
  37. A ce stade, résumons le postulat soralien : l’Ancien Testament, sur lequel reposent judaïsme et protestantisme, est un « message sanguinaire et méprisant » (page 62) qui prône l’inégalitarisme et la domination. Il s’accommode donc fort bien du pouvoir égoïste et calculateur de l’argent. C’est pourquoi l’Eglise, dépourvue de tels défauts et cherchant à rester pure, laisse aux juifs (« la caste maudite ») le soin de jouer les banquiers, dès le XIIIe siècle. Mais, lucide, elle ne leur accorde pas de droits politiques. Car, à bien lire Alain Soral, on comprend qu’être juif (puis protestant plus tard), contrôler de l’argent et avoir un statut politique identique à un catholique, c’est représenter une menace car, fatalement, l’envie de dominer se manifeste. Alors que le catholique est préservé de cette tentation ! Tant que l’Eglise a su cela et qu’elle a agi en conséquence, elle a été préservée. Dès lors qu’elle l’a oublié (c’est-à-dire qu’elle a accordé des droits politiques aux juifs ou qu’elle a laissé la Réforme s’accomplir), elle a couru à sa perte. Le règne du pouvoir de la Banque, judéo-protestante, a pu commencer, inauguré par les Lumières et la Révolution française, la Banque s’incarnant dans le « clergé » de la bourgeoisie, la maçonnerie non pas helléno-chrétienne mais protestante et juive.
  38.  
  39. « Et ce n’est peut-être pas un hasard si le symbole de ces farouches bâtisseurs de démocratie laïque et républicaine n’est pas, comme on serait en droit de s’y attendre, le panthéon des Grecs, mais plus étrangement, le temple de Salomon… » (page 34)
  40.  
  41. Cependant, très vite Alain Soral opère une distinction entre la banque protestante et la banque juive, remarquant que
  42.  
  43. « deux principes bancaires coexistent en Occident, l’un protestant et de forme plutôt ascétique et entrepreneurial ; l’autre plus difficilement nommable et plus spéculatif. Principes tantôt alliés, tantôt concurrents… ». (page 45)
  44.  
  45. Il montre comment l’alliance des deux, la Banque, s’emploie méthodiquement durant tout le XXe siècle, depuis Wall Street, par des méthodes mafieuses, à déposséder les peuples occidentaux de leur souveraineté. On apprend ainsi que la Réserve fédérale des Etats-Unis fut à l’origine des deux guerres mondiales. Que la Banque tenta sans succès de faire assassiner Andrew Jackson en 1835 et y parvint ensuite pour Abraham Lincoln, qu’elle réussit à faire plier et à soumettre Henry Ford qui avait eu l’outrecuidance de s’opposer frontalement à elle en publiant Le Juif international – comprendre : qui avait démasqué le complot juif derrière la Banque). On apprend aussi que les banquiers juifs de New-York ont financé la révolution bolchévique et les révolutions communistes en Europe qui suivirent – comprendre : que les Juifs ont fait monter le communisme pour saper l’Europe chrétienne, d’où la conclusion soralesque qu’
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  47. « on peut objectivement qualifier l’épopée communiste européenne au XXe siècle de « judéo-chrétienne » : juive en haut pour la volonté de domination, chrétienne en bas pour l’espoir du partage… » (page 69).
  48.  
  49. Une Banque, on l’aura compris, plus juive que protestante, bras armé de l’Empire, qui se confond avec l’Empire, un Empire identifié très simplement par Alain Soral, qui en donne la définition suivante :
  50.  
  51. « Pilotés de New-York, habités d’une idéologie faite de volonté de puissance, de violence destructrice et de mépris social puisé à l’Ancien testament, c’est cette vision du monde et ce processus que nous appelons : Empire ».
  52.  
  53. Et surtout, rappelons bien aux « salauds », aux « soumis » et aux « cons » qui auraient eu le privilège de côtoyer Alain Soral dans « l’Olympe » (page 14), mais qui n’auraient rien compris à sa démonstration, que le mépris social chez les catholiques, chez les musulmans, chez les bouddhistes, chez les animistes, chez les païens, chez les aristocrates, chez les bourgeois, chez les ouvriers, chez les employés de bureau, etc., n’existe bien sûr pas, que le mépris social est d’essence exclusivement ethnico-religieuse, plus précisément judéo-protestante, et encore plus judéo- que protestante !
  54.  
  55. Une fois identifiée la composante ethnico-religieuse de l’Empire, Alain Soral s’évertue alors à nous convaincre que le « réseau des réseaux » est celui que personne n’ose nommer, ce qui prouve bien qu’il est le « réseau des réseaux », le plus puissant. D’ailleurs Hollywood jamais ne le montre dans ses films, n’est-ce pas révélateur?
  56.  
  57. « Un réseau d’une puissance telle qu’aucun cinéaste ne se risquerait à produire sur lui une fiction comparable à celles qui pullulent pourtant sur la mafia sicilienne. Un réseau d’une puissance telle que, malgré son omniprésence et son omnipotence avérées dans tous les secteurs clefs de la finance, de la politique, des médias et des sciences, rien que l’idée d’évoquer publiquement son nom provoque, chez l’individu conscient de la fiction (…) « stupeur et tremblement (…)». (page 110).
  58.  
  59. Réseau composé d’
  60.  
  61. « une flopée de sociaux-traitres dont énumérer les noms évoquerait immédiatement la liste de Schindler… » (page 134).
  62.  
  63. Ici, chacun jugera du sérieux de l’analyse mais aussi du degré d’antisémitisme déjà contenu dans la prose soralienne. Antisémitisme : le mot est lâché et nous vaudra sans doute les critiques habituelles que l’on entend désormais dès qu’on ose l’employer. Mais si ce que nous buvons a le goût de la bière, l’odeur de la bière, les bulles et la mousse de la bière et la teneur en alcool de la bière, pourquoi ne pourrions-nous pas dire effectivement que c’est de la bière ? Donc, lire le dernier livre d’Alain Soral, c’est bien lire un pamphlet antisémite expliquant que des forces obscures, œuvrant par le secret, par la ruse et la tromperie, par le mensonge et la duplicité, des forces obscures heureusement identifiées par l’auteur – la maçonnerie cosmopolite, juive et un peu protestante, dirigeant la Banque – des réseaux occultes s’appliquent à imposer un gouvernement mondial à leur seul profit, le profit d’une communauté qu’on ne peut nommer. Entreprise commencée dès le XVIIe siècle et poursuivie jusqu’à nos jours.
  64.  
  65. Et, ces puissances sont si habiles et manipulatrices que les plus déterminés des révolutionnaires ont péri ou ont été évincés : il en fut ainsi de
  66.  
  67. « l’universitaire virtuose, mais la politique naïve, Rosa Luxembourg » (page 129),
  68.  
  69. et des
  70.  
  71. « grandes figures politiques, telles Robespierre et Saint Just, elles authentiquement égalitaires, mais chaque fois sacrifiées sur l’autel de l’argent qui les manipula… » (page 148).
  72.  
  73. On doit aussi se souvenir de
  74.  
  75. « l’élimination pure et simple (mort suspecte d’un Coluche ou d’un Bérégovoy) intervenant toujours en dernière instance » (page 164),
  76.  
  77. et des
  78.  
  79. « opposants sérieux à la démocratie moderne : du nationalisme intégral de Charles Maurras à la République islamique d’Iran en passant par l’Ordre noir de la SS cher à Heinrich Himmler »,
  80.  
  81. de Nasser et Saddam Hussein et bientôt Vadimir Poutine (page 171), et de
  82.  
  83. « l’éviction de de Gaulle pour son insoumission à l’Empire » (page 177),
  84.  
  85. enfin de Dieudonné (page 193), et d’Alain Soral bien sûr (pages 13-14).
  86.  
  87. Tous victimes du même ennemi, l’ennemi principal, à savoir la
  88.  
  89. « collusion entre mondialistes de droite et internationalistes de gauche – en réalité tous cosmopolites – rendue d’autant plus facile qu’ils sont souvent issus, comme le démontre l’Histoire, de la même communauté… » (page 127).
  90.  
  91. Voici exposé l’essentiel des « nouveautés conceptuelles » d’Alain Soral, le reste du livre étant une resucée laborieuse des idées écrites dites et répétées depuis 5-10 ans sur internet ou dans Flash par l’ « essayiste à scandale ». Mêmes cibles politico-médiatiques (Besancenot, Mélenchon, Laguillier, Sarkozy, les nouveaux philosophes, Attali…) mêmes cibles intellectuelles (Bourdieu…), même complainte sur ceux-qu’on-ne-peut-pas-nommer-sans-risquer-l’anathème mais qu’il passe son temps à désigner plus ou moins directement ! A noter que, paresseux, il ressert mot pour mot sa chronique Flash sur Bernays et consorts… A noter également cette peu subtile allusion négationniste à
  92.  
  93. « la Shoah comme nouvelle religion impériale. Une religion dont le credo : « plus jamais ça ! », sous entendu « demain le mondialisme ou le retour d’Auschwitz », sert aussi d’anathème contre toute résistance patriotique, et où la chambre à gaz prend désormais la place du corps, introuvable, du Christ ressuscité… » (page 204).
  94.  
  95. A noter le retour de l’idée que le 11 septembre est
  96.  
  97. « la première grande opération de terreur organisée afin de justifier la gouvernance mondiale, doublée d’une énorme opération financière » et l’idée que ce que l’on sait de ces attentats est « une vérité officielle tellement intenable – avec notamment les questions troublantes de l’écroulement des trois tours du WTC, dont la tour n°7 tombée sans le moindre avion, et l’avion tout aussi introuvable du Pentagone… – que plus d’un Américain sur deux n’y croit plus et pense aujourd’hui, comme de nombreuses hautes personnalités du monde entier, à un inside job impliquant services américains et israéliens… (page 210).
  98.  
  99. Un complot de l’oligarchie judéo-américano-sioniste donc ! Bigre. Bien sûr, on pourrait renvoyer au site de Jérôme Quirant, www.bastison.net, qui démonte très aisément les élucubrations des conspirationnistes au sujet du 11 septembre. Mais, Jérôme Quirant est universitaire, de surcroît au CNRS, ce qui risque de ne pas plaire à M. Soral… Alain Soral qui préfère les inepties d’un Lyndon LaRouche, antisémite et anglophobe notoire (un temps proche de Jacques Cheminade), pudiquement qualifié de « populiste » (alors qu’il fut essentiellement trotskyste et proche des néoconservateurs !) ou encore celles d’un Aaron Russo dont le seul « titre de gloire » est son entretien avec Alex Jones durant lequel il révèle que Nick Rockfeller lui a confié 11 mois avant le 11 septembre que les attentats auraient lieu le jour-dit, l’intervention en Afghanistan idem et blabla et blabla… Six mois après, le cancer l’emporta mais certains complotistes (Alain Soral ?) n’y croit pas… Aaron Russo a forcément dit la vérité, certes un peu tard (en 2007), et a été assassiné pour cet héroïsme…
  100.  
  101. A noter enfin la confirmation qu’Alain Soral a définitivement rompu avec le marxisme qui l’aurait formé puisqu’il flingue littéralement et sournoisement celui qu’il n’a eu de cesse de citer, Georg Lukacs, ramené à sa seule condition de
  102.  
  103. « fils de banquier de la grande bourgeoisie juive hongroise » ayant commis « un énorme pavé historico-philosophique » (Histoire et conscience de classe) dans lequel il « tente de démontrer, par une élucubration conceptuelle virtuose, le destin messianique et anti-bourgeois d’un prolétariat idéalisé qu’il n’a jamais côtoyé. Un engagement théorique qui le conduira, lui le fin lettré, à participer au gouvernement sanguinaire de l’aventurier Bela Kun, puis à soutenir jusqu’à son dernier souffle l’œuvre de Joseph Staline » (page 122).
  104.  
  105. Outre qu’il « tue le Père » en salissant sa mémoire et son œuvre par une simplification historique grossière (voire une falsification) de ses engagements politiques et philosophiques (mais Alain Soral est coutumier du fait, rappelons-nous ses propos sur Clouscard), outre qu’il a un certain culot pour réduire la pensée du philosophe hongrois à un seul livre sans prendre le risque de jamais le commenter, l’expliquer et le critiquer (risque qui pourrait dévoiler les carences analytiques d’Alain Soral), on doit aussi constater la cécité ou l’hémiplégie mentale qui frappe l’auteur qui, d’un côté salue un Poutine (quid de la Tchétchénie écrasée?), un Saddam Hussein (quid des Kurdes gazés ?) ou la Révolution islamique d’Iran, et jadis « Oncle Jo » (cf. Abécédaire de la bêtise ambiante), et de l’autre côté souligne l’association supposée (reductio ad hitlerum) de Lukacs aux crimes de Bela Kun et Joseph Staline !
  106.  
  107. Malheureusement pour Alain Soral et ses efforts supposés pour « élever le niveau », la thèse du livre se résume à un déterminisme ethnico-religieux qui conduirait les judéo-protestants (plus juifs que protestants) à rechercher la domination par l’argent des Nations. Une ambition qu’ils poursuivent d’ailleurs sans réelle opposition et avec un certain succès depuis au moins deux siècles, grâce notamment à l’art de la manipulation, de la ruse, du mensonge que leur enseigne l’Ancien Testament. Étonnamment, le peuple laborieux qu’Alain Soral prétend représenter et auquel il affirme appartenir (son parcours personnel et professionnel prouverait pourtant, selon ses propos critères, le contraire), ce peuple dont il se réclame est tout à fait absent comme acteur de l’Histoire dans son livre. Il est en effet réduit à une masse informe, inactive, passive et impuissante. Belle traduction en vérité du mépris et de la suffisance que l’auteur manifeste très souvent à l’égard de nombreuses catégories de la population. Belle traduction également des lacunes historiques énormes du repenti communiste. Ajoutons que, s’il appelle à la révolte des Nations, Alain Soral n’explique pas les moyens d’y parvenir. Il a donc beau jeu, par ailleurs, de railler l’appel à l’indignation d’un Stéphane Hessel: tous deux sont dans le registre du vœu pieux, sans conséquence, donc politiquement inefficace. Voilà qui ramène à sa plus juste dimension l’intellectuel que prétend être Alain Soral, qui aime à railler la « naïveté » supposée de ses adversaires ou des opposants au Système tombés au champ de bataille (cf. plus haut), mais qui semble incapable de fédérer et de convaincre politiquement des militants aguerris et rompus aux joutes politiques. Ce qui expliquerait la jeunesse des adhérents de son mouvement, adhérents dont la juvénile et si touchante virginité politique ne semblait attendre que la défloration rassurante d’un mentor en apparence plus mature. Maturité politique grossièrement exagérée si l’on en croit l’ancien président du Front national, Jean-Marie Le Pen.
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  109. En conclusion de son livre, Alain Soral souligne que l’Empire est
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  111. « un projet concerté, passé par de multiples sauts, de Venise à New York en passant par Francfort et Londres ».
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  113. Venise, pour ceux qui lisent entre les lignes, c’est le lieu du premier ghetto juif. La boucle est bouclée : Alain Soral confirme qu’il concourt bien dans la catégorie de la meilleure actualisation des Protocoles… Notre démarche critique, tout lecteur d’Alain Soral ou de pléthore de sites sur internet l’aura compris, n’est guidée que par le chantage à l’antisémitisme et la reductio ad hitlerum. Par la jalousie. Par l’animosité. Par l’envie de régler un contentieux personnel. Par notre sionisme viscéral. Par notre envie d’être publié par Enquête & Débat. Et si, tout simplement, elle prétendait nommer un chat « un chat » et faisait fi de ce chantage au chantage à l’antisémitisme qui vise à désamorcer toute critique de l’antisémitisme. Comprenne qui pourra!
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