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Qu’entendons-nous par éduquer un chien ?

Le chien de compagnie a obtenu une place tout à fait privilégiée au 20e siècle. Il est considéré par la plupart des maîtres comme un membre à part entière, un copain, un compagnon des bons et des mauvais moments. Beaucoup de familles admettent que leur chien fait parti de l’équilibre social familial et qu’il partage avec eux les repas, les vacances, les peines et les joies.

Paradoxalement, même si une vraie tendresse s’exprime à travers eux quand ils regardent leur chien et quand ils parlent de lui, la plupart des maîtres ont une idée très stricte de l’éducation et de la façon d’éduquer leur chien.

Alors éduquer un chien qu’est ce que cela peut bien vouloir dire ?

Éduquer c’est rendre un chien agréable à vivre pour toute la famille en n’oubliant jamais que la première mission de l’éducation canine est de rendre ce chien fiable dans ses interactions avec les membres de la famille et par extension avec les personnes inconnues du chien.

La réalité est que le programme d’éducation pour rendre un chien agréable à vivre et sociable est un vaste programme et si les maîtres avaient la moindre idée de ce qu’il convient d’apprendre à un chiot, la plupart d’entre eux, seraient plus alertés sur la responsabilité qui va leur incomber.

A l’heure actuelle, on ne peut dissocier éducation canine et comportement. Beaucoup de chiens que j’ai rencontré n’étaient pas fiables dans leurs interactions par le seul fait que la façon dont on leur avait appris à devenir « obéissants » les avait rendu méfiants, craintifs, agressifs, peureux quand leur maître ou un membre de la famille entrait en interaction et par extension quand un humain voulait spontanément interagir avec eux.

Pourquoi ? Parce qu’éduquer c’est donner envie à l’autre de changer de comportement ou d’adopter un comportement plutôt qu’un autre. Parce qu’éduquer un chien c’est se rendre compte que la qualité des interactions entretenues aura une incidence directe sur la façon dont il va percevoir ses relations aux autres. Si j’apprends à mon chien à s’asseoir en lui appuyant sur l’arrière-train jusqu’à ce qu’il cède, voire en augmentant la pression ou l’impact jusqu’à la douleur si il refuse, j’ai peu de chance pour que mon chien, aime me voir prononcer le mot "Assis", aime voir ma main s’approcher de lui ou la main de toute autre personne inconnue même avec une bonne intention.

Les maîtres doivent prendre conscience que lorsque leur chien est en interaction il est sans cesse en train de tenter de deviner ce qui lui est demandé et d’anticiper sur les intentions de la personne avec laquelle il est en interaction. Sachant que nos intentions varient en fonction de nos humeurs.

Il réagira toujours en fonction de ce qu’il obtient ou de ce qu’il peut éviter. Il augmentera son comportement si ce comportement lui apporte un retour confortable ou agréable et évitera de proposer son comportement si cela lui procure du désagréable ou de l’inconfortable avec toutes les conséquences comportementales correspondantes et peu importe le comportement.

Alors quand une compréhension limitée de l’éducation est : d’obliger l’autre à ou de l’y contraindre sans que l’autre est la moindre idée de ce qu’on lui demande, on ne peut qu’être un moment ou à un autre confronté à ce que l’individu face à cette situation utilise les moyens qu’il a pour trouver la solution la plus confortable pour lui, qui peut aller de la fuite, à l’agression jusqu’à la résignation.

Comment demander à un chien de revenir au rappel lorsqu’il sait que cela va être douloureux (tension sur le collier, stress ou colère du maître etc)... et comment lui demander d’avoir confiance quand son maître s’approche et comment ne pas lui demander de résoudre son problème en s'échappant ou en essayant de contrôler comme il peut la situation.

La conséquence de nos comportements en tant que maître et membre de la famille vivant à proximité du chien à une incidence directe sur la façon dont les chiens nous perçoivent et perçoivent leur environnement.

Si les chiens sont désobéissants ou pas toujours très complaisants voire coopératifs c’est probablement parce que nous leur avons appris à l’être et si les méthodes amicales et positives prennent toute leur valeur et tout leur intérêt c’est qu’elles apportent aux maitres des solutions simples à mettre en place et agréables pour le chien.

Faire de l'autorité ne veut pas dire agresser son chien. N’agressons pas les chiens quand ils demandent à comprendre ce que nous désirons d’eux, apprenons leur en augmentant leur niveau de sociabilité, leur niveau de coopération et leur niveau de tolérance aux interactions ou alors ne soyons pas étonné qu'ils nous agressent en retour.

Éduquons les chiens en gardant à l’esprit que la véritable question à se poser en tant que maître est : comment éduquer mon chien pour qu’il ait envie de donner le meilleur de lui même.

Auteur : Catherine Collignon - 2012 - Réactualisé en 2019