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- -Bienvenue dans "Echappées belles",
- sous le soleil de l'emblématique
- place de Jaude,
- au coeur de Clermont-Ferrand,
- point de départ du voyage
- qu'on va faire ensemble,
- le temps d'un week-end en Auvergne,
- l'une des régions
- les plus visitées de France.
- J'imagine
- l'Auvergne avec de grands espaces
- et un certain art de vivre.
- Voyons si la réalité est telle !
- Parés pour l'aventure ?
- ...
- -Ismaël Khelifa découvre l'Auvergne
- un peu...
- -La première fois, on s'est assis
- et 2 chevreuils sont passés.
- J'ai eu un coup de coeur.
- -Beaucoup...
- -C'est vraiment beau, ici.
- -Passionnément.
- -Il y a beaucoup
- de très bonnes adresses à Clermont.
- -Ils ont le coeur sur la main.
- -Deux têtes de veau
- et deux pieds de cochon !
- -En Auvergne, on a du caractère.
- -Mon père disait :
- "Un mauvais fromage
- ne deviendra jamais bon."
- -Celui-là est très bon.
- -Et un bon coup de fourchette.
- -Voilà les ombles chevaliers !
- Voilà l'aligot !
- C'est jamais assez.
- Verdict ?
- -La 4e assiette
- est toujours la meilleure.
- -L'Auvergne 100% nature.
- -C'est la bonne météo pour marcher.
- -Il y a des chances que l'activité
- volcanique reprenne dans quelques
- milliers d'années.
- -J'ai fait un peu de roller
- quand j'étais ado.
- -Ca se sent !
- -100% passion.
- -La plante permet aux cueilleurs
- de rester au pays.
- On peut rester avec notre famille
- et participer à la vie du village.
- -Tout ça, pour moi,
- c'est des trésors.
- Cloches des vaches.
- ...
- -Bonjour, Zach !
- -Bonjour, Ismaël.
- -Ca va ?
- -T'as fait bonne route ?
- -Je viens d'arriver
- dans cette magnifique Auvergne
- et j'ai déjà vu de beaux paysages.
- -Et tu les as pas vus d'en haut !
- On y va ?
- -Alors c'est ça, un ULM !
- -Les volcans qu'on va voir sont
- classés au patrimoine de l'UNESCO
- depuis juillet 2018.
- Je vais tout te raconter.
- -Tu aimes ta région.
- -Oui,
- j'habite ici depuis que j'ai 2 ans.
- -Je suis prêt.
- *-On y va, Ismaël ?
- *-Vers l'infini, et au-delà !
- *C'est beau !
- *-Et tu n'as pas tout vu, encore !
- *Ca va, pour toi ?
- *-Je suis pas très à l'aise !
- *-Ca bouge un peu.
- *-C'est l'Auvergne
- telle que je l'imaginais !
- *C'est magnifique !
- *-On va prendre de la hauteur.
- *-OK !
- *On va monter à quelle altitude ?
- *-A 1 700 mètres.
- *-Ah quand même !
- *L'alignement des volcans...
- Mais quel spectacle !
- *-On survole plusieurs cônes.
- *Certains sont très célèbres,
- dont celui qui est devant
- *le Puy de Dôme :
- le Puy de Pariou.
- *Son image a été véhiculée
- dans le monde entier,
- *car Volvic s'en est servi
- pour sa publicité.
- *80 000 personnes environ
- *viennent chaque année
- sur le Puy de Pariou.
- *Ce grand volcan-là,
- c'est le Puy de Dôme,
- *celui qui a donné
- son nom au département.
- *-C'est magnifique.
- *-C'est le repère des Auvergnats.
- Qu'importe que l'on arrive du sud,
- *du nord, de l'est
- ou de l'ouest, on a notre antenne.
- *-C'est quand même
- des sensations fortes !
- *-Regarde.
- *On découvre le Puy de Côme.
- *-Il est beau !
- *-C'est ton préféré ?
- *-Pour moi,
- c'est le plus majestueux.
- *Son double cône emboîté est unique
- sur la chaîne des Puys.
- *-Jacques, merci.
- *C'est super.
- *-Tout le plaisir est pour moi.
- *Nos volcans sont beaux
- car ils sont entretenus.
- *Fin mai, début juin,
- quand la végétation a bien pris
- *sur la partie volcanique,
- *des agriculteurs montent
- un troupeau de 2 000 moutons
- *qui entretiennent
- le haut des volcans.
- *Sans quoi,
- la végétation envahirait tout.
- *-D'accord.
- *-Je pouvais pas rêver
- meilleure entrée en matière.
- *Maintenant,
- je veux rejoindre le sol,
- *prendre ma voiture
- *et aller découvrir les paysages
- et les gens.
- *-Les Auvergnats
- sont des gens très sympathiques.
- *-Je vois ça !
- *-Tu verras.
- -Les paysages d'Auvergne,
- ce sont bien sûr
- des volcans,
- mais aussi des plaines,
- des hauts plateaux,
- et au milieu coule une rivière,
- l'Allier,
- colonne vertébrale de la région
- qu'elle traverse du sud au nord
- avant de se jeter dans la Loire.
- La partie supérieure de la rivière,
- les fameuses gorges de l'Allier,
- est prisée des amateurs d'eau vive
- en quête de sensations fraîches.
- -Si je vous dis "attention rocher",
- on lève la pagaie.
- Si je parle plus,
- c'est que je suis tombé.
- Allez, Océane, c'est pour toi !
- Attention au retour.
- Quand la vague arrive,
- arrêtez de parler.
- -Hervé est né ici et
- a appris à naviguer sur l'Allier.
- Sa rivière,
- il la connaît parfaitement.
- Pour lui, le raft est un moyen
- de découvrir des paysages
- inaccessibles autrement.
- -On revoit des volcans à gauche.
- C'est les coulées de lave
- qui ont façonné l'Allier.
- Je navigue sur l'Allier
- depuis 1986.
- Le matériel a évolué.
- On naviguait sur des rafts
- faits pour de grosses rivières.
- C'était folklorique.
- Les gens ont évolué aussi.
- Avant, c'était des sportifs.
- Aujourd'hui,
- on fait naviguer des familles,
- même si l'Allier n'a pas changé.
- -L'Allier est une exception
- en France et même en Europe.
- C'est l'une des dernières rivières
- sauvages du continent.
- Un cours d'eau dont le lit
- a très peu été aménagé par l'Homme.
- Sous le pont-barrage de Vichy,
- une nasse à poissons permet
- aux saumons sauvages
- de la remonter.
- -On est à 630 km de l'estuaire.
- Ce sont des saumons de l'Atlantique
- issus de souche Loire-Allier
- qui remontent pour se reproduire
- sur le Haut-Allier.
- Dans les années 1900,
- des dizaines de milliers de saumons
- remontaient le cours d'eau.
- Dans les années 80, il restait
- environ une centaine d'individus.
- On a pris des mesures
- pour restaurer la population.
- -Aménagement des barrages
- pour laisser passer les saumons,
- interdiction de la pêche
- et lancement
- d'un vaste programme de protection.
- Tout es mis en oeuvre
- pour éviter
- une disparition programmée.
- Ainsi, chaque année,
- un certain nombre d'individus
- sont capturés
- au cours de leur migration.
- -Il est gros, celui-là.
- -Ils peuvent faire jusqu'à 10 kg.
- Ils ont de la puissance, en plus.
- La souche Loire-Allier est unique.
- Si on la perd,
- on la retrouvera jamais nulle part.
- -Puis les individus prélevés sont
- emmenés au conservatoire national
- du saumon sauvage,
- 150 km plus en amont.
- -Celui-ci est abîmé.
- -J'ai vu.
- -Là, les belles prises
- sont d'abord endormies avant
- de subir un check-up complet.
- -6,756 kg.
- -Ce serait prétentieux
- de dire qu'on fait mieux
- que la nature,
- mais en gardant les poissons ici
- pour les soigner
- et les mettre sous eau froide l'éte
- jusqu'à la période de reproduction,
- on a une descendance plus élevée
- qu'en milieu naturel.
- -L'année dernière,
- grâce à ces reproducteurs,
- le conservatoire a produit
- 800 000 alevins.
- Les bébés sont ensuite
- relâchés dans la rivière.
- Si l'action du conservatoire
- n'a pas encore permis de sauver
- définitivement
- le saumon sauvage de l'Allier,
- la population s'est stabilisée
- ces dernières années.
- Laurent Bernard est en charge
- des sites Natura 2000
- des bords d'Allier.
- En observant la faune
- sur les berges sauvages,
- il a remarqué les traces
- d'un nouveau venu.
- -Voici un tronc qui a été
- en partie rongé par le castor.
- Voici ses traces de dents.
- Cet hiver, il a sans doute mangé
- 700 g d'écorce par jour.
- Il mange durant
- une bonne partie de la nuit.
- -Sur cette partie de l'Allier,
- on n'avait jamais vu de castors.
- Son arrivée enthousiasme
- tous les amoureux de la nature.
- -Salut Pierrot, tu fais quoi ?
- -Je récupère la carte mémoire.
- Je laisse la caméra.
- -Pierre a installé une caméra
- infrarouge pour capter le rongeur.
- Il relève les images
- chaque semaine.
- -Le suspense
- est toujours le même
- avant de découvrir les images.
- Il y a peut-être le castor,
- mais peut-être une loutre,
- une martre ou un renard.
- On va voir.
- Pas de castor cette fois-ci.
- J'ai laissé la caméra.
- On reviendra. Il est dans le coin.
- -Il y a quelques semaines,
- le piège de Pierre a filmé ceci :
- Un régal pour les mordus du Castor.
- -Il avait disparu et aujourd'hui,
- une partie de l'Allier
- peut l'accueillir à nouveau.
- Plein d'espèces sont revenues.
- Des espèces d'oiseaux
- sont davantage présentes
- car elles ont davantage d'espace.
- C'est pas les canoës
- qui les gênent !
- -L'Allier ne se contente pas
- d'irriguer l'Auvergne
- sur plus de 400 km.
- C'est un corridor écologique
- indispensable à préserver.
- ...
- -Bonjour.
- -Frédéric !
- Ismaël, enchanté.
- -Fred, maire de la commune.
- -Monsieur le maire ?
- -Comme tu veux.
- Bienvenue à Picherande.
- -Merci, Fred. C'est ta mairie ?
- -La mairie à tout le monde.
- -Vous êtes combien d'habitants ?
- -380.
- On est une petite commune
- très touristique. On a 2 500 lits
- en location de vacances.
- Les gens apprécient la proximité
- avec les animaux et les paysages.
- -On est à quelle altitude ?
- -L'église est à 1 100 mètres
- et le sommet de la commune
- à 1 400 mètres.
- -D'accord.
- -En tant que maire d'une petite
- commune, tu fais autre chose ?
- -Je suis aussi moniteur de ski,
- entraîneur de ski de fond.
- C'est mon activité principale.
- -Je suis venu ici
- pour faire du sport.
- On m'a dit qu'à Picherande,
- on pratiquait un sport original :
- le ski de fond à roulettes.
- -C'est la Mecque du ski de fond.
- Je t'emmène essayer.
- Plein de jeunes t'attendent.
- -Ca permet
- de s'entraîner sans neige ?
- -C'est le même mouvement.
- Les Scandinaves ont développé ça
- dans les années 70 pour s'entraîner
- en automne.
- -Quand tu étais gamin,
- c'était ton terrain de jeu ici ?
- -Oui !
- Quand j'avais 10 ans,
- y avait pas de chasse-neige.
- Les routes n'étaient ni déneigées,
- ni salées, ni gravillonnées.
- La neige restait tout l'hiver !
- -C'est super mignon, en tout cas.
- -Tu es au bon endroit.
- -On s'équipe. On chausse.
- Séance de reprise.
- On commence par un tour complet.
- Tranquillement.
- On fait pas la course.
- -Salut ! Ca va ?
- -Salut Ismaël !
- Antoine.
- -C'est mon fils.
- -Voilà !
- -Comme ça je peux rester en jean.
- -Mettez-vous côte à côte.
- -Je suis moins barbu.
- -Tu faisais la même chose...
- -Y a encore 7, 8 ans.
- -T'as quel âge ?
- -23.
- -Donc t'es le fils de l'entraîneur.
- Et tu fais quoi ?
- -J'ai arrêté la compétition
- et suis entraîneur de biathlon
- en Savoie.
- On a du matériel pour toi.
- Tu veux essayer ?
- -OK, ça marche.
- Je vais me changer,
- les jeunes, et c'est parti !
- A tout de suite !
- -On met son casque.
- Allez, on y va !
- ...
- -Le principe,
- c'est un peu comme en rollers.
- -Doucement, les enfants.
- -T'inquiète pas, ils maîtrisent.
- -Donc c'est le principe
- du roller ou du patin à glace.
- Il faut pousser sur le côté.
- Ton ski roule dans les 2 sens.
- L'erreur est de pousser
- vers l'arrière.
- Il faut juste passer
- d'un pied sur l'autre.
- Te sers pas trop des bâtons.
- Plie les jambes pour être stable
- et passe d'un pied sur l'autre.
- Dès que tu te sens un peu à l'aise,
- tu peux pousser un peu plus loin.
- -Je vois ton père rigoler.
- Il hausse le sourcil !
- -Je me permettrais pas.
- C'est très bien.
- Tu es entre de bonnes mains.
- -C'est pas mal, là !
- On sent une longue carrière
- de patin à glace ou de roller.
- -J'ai fait du roller ado.
- -Ca se sent.
- Tranquille. C'est bien !
- ...
- Alors, la montée ? Ca va ?
- -C'est génial !
- Oh j'en bave, là.
- C'est complet, comme sport !
- -Les gars,
- quand ils arrivent, on fait la ola.
- -OK.
- -OLA !
- -Ouais, super, merci !
- -Bravo !
- -Allez !
- -Allez !
- -Tiens, Ismaël,
- quelque chose pour te réconforter.
- Tu connais les pompes ?
- -Oui.
- -Allons voir ça.
- -Moi, j'ai pas le temps
- pour les pompes,
- mais on se voit plus tard ?
- -OK.
- Merci encore.
- -Ciao !
- -Je te suis ?
- -Ne tombe pas.
- -Je vais y aller en escaliers.
- Ca crève, ce sport.
- -Le ski de fond, c'est difficile.
- -C'est ici
- qu'on va faire les pompes ?
- -Eh ben oui.
- -Là, par terre ?
- -Je vais plutôt aller
- dans ce coin-là.
- Bonjour Valérie.
- -Bonjour.
- -Bonjour Valérie,
- c'est ça ?
- -C'est ça.
- -Enchanté.
- C'est quoi, les pompes ?
- -C'est des crêpes traditionnelles
- locales faites avec un mélange
- de farine blanche
- et de farine de sarrasin,
- et délayées avec du petit-lait
- de saint-nectaire.
- En Bretagne, il y a la galette
- et la crêpe, mais chez nous il y a
- une seule pâte à crêpes
- pour le salé et le sucré.
- On appelle ça la pompe.
- Elle est cuite sur une tuile,
- une crêpière traditionnelle locale.
- -Mais c'est une pièce de musée !
- -Un peu.
- -Qui sert encore tous les jours
- pour les gourmands du coin.
- -On ne voit plus beaucoup de tuiles
- qui fonctionnent encore.
- -Quand je te vois
- avec cette tuile, je revois
- ma grand-mère et la Jeanne.
- Elles ont commencé à faire
- et vendre des pompes ensemble
- il y a 40 ans.
- -Il y a 40 ans, exactement.
- La Jeanne a maintenant 90 ans.
- -C'est la dame qui a créé
- ce restaurant ?
- -Oui,
- et c'est ma belle-mère.
- -C'est beau, ça !
- On met de la confiture là-dessus ?
- -T'as le choix.
- -C'est magnifique.
- -Le pissenlit, c'est celle-ci.
- -Ca a l'air bon, tout ça.
- Merci de me faire découvrir ça.
- -Le plaisir est partagé.
- -Régale-toi.
- -Allons-y.
- C'est très très très bon.
- -Moi je connais. Je suis pas déçu.
- -Pas de surprise.
- -La gelée de pissenlit
- est un nectar.
- -Une tuerie ?
- -Une grosse tuerie, ouais.
- Merci beaucoup, Valérie !
- -Au revoir et bonne soirée !
- -Les marchés attirent
- toujours un public nombreux.
- Mais en Auvergne,
- un stand tire son épingle du jeu.
- -Un petit saint-nectaire
- dans une petite boîte.
- On fait comme d'habitude.
- Allez, zou !
- -La région compte 5 AOP.
- L'amateur de fromages
- a l'embarras du choix.
- -Comment vous le voulez ?
- -Salé et gras.
- -Combien il vous en fallait ?
- -Le roi des fromages auvergnats,
- c'est le saint-nectaire.
- -Il est crémeux.
- -Gérald en vend 400 kg par semaine.
- -Il est pas mal, non ?
- -Le saint-nectaire, c'est sacré.
- On en vend 2 fois plus
- que du reste.
- -Merci, bon week-end.
- -A bientôt, au plaisir.
- -Le succès de ce fromage
- tient en grande partie
- aux affineurs,
- une profession méconnue
- mais essentielle.
- Audrey est directrice des achats
- pour le plus gros affineur
- d'Auvergne. Toute l'année,
- elle sillonne le territoire
- montagneux de la zone AOP.
- -Moi j'adore le matin quand...
- Je pars de la maison à 5h45
- à peu près, le soleil est levé,
- on sent l'herbe coupée,
- les fleurs.
- Les montagnes ne sont
- jamais les mêmes selon les saisons.
- -Sa mission :
- trouver les meilleurs producteurs,
- et les garder !
- -Bonjour !
- -Ca va ?
- -Elle rend visite à Fanny,
- une éleveuse de vaches
- et productrice de fromages.
- -Ca fait 3 nuits
- qu'elles dorment dehors.
- La couleur a changé.
- -Il est devenu jaune,
- un peu vert,
- parce qu'elles mangent de l'herbe.
- -Pendant la fabrication,
- Audrey met la main à la pâte.
- Elle pense déjà au produit fini.
- -Un caillé souple donne
- un fromage onctueux et moelleux
- qui plaira au consommateur.
- -Le lien producteur/affineur
- est une relation à l'ancienne.
- Pas de contrat. Juste une tape
- dans la main et la possibilité
- pour le producteur
- d'aller se faire affiner ailleurs.
- -Mon père disait :
- "Un bon fromage peut
- "devenir mauvais mais un mauvais
- ne deviendra jamais bon."
- L'affineur doit acheter
- de bons fromages et faire attention
- à ne pas abîmer
- le travail du producteur.
- -Deux fois par semaine,
- les fromages sont ramassés
- chez les producteurs.
- Direction le village
- de Besse-et-Saint-Anastaise
- où se trouve la cave d'affinage
- où travaille Audrey.
- L'Auvergne accueille en permanence
- entre 70 et 80 000 fromages
- sur lesquels
- veille Dominique Prugne.
- -Ceux-ci ont été fabriqués
- dans les 5 derniers jours.
- Ce n'est pas encore
- du saint-nectaire.
- C'est un fromage fermier
- qui ne sera saint-nectaire
- qu'au bout de 28 jours minimum
- de présence en cave,
- avec tous les soins adéquats.
- -Pour devenir
- un bon saint-nectaire AOP,
- il faut subir
- un certain nombre d'épreuves :
- dormir sur de la paille de seigle
- comme ses ancêtres,
- être lavé régulièrement
- à l'eau salée puis retourné,
- et enfin, être frotté pour empêcher
- le poil de trop pousser.
- Après un mois de ce régime,
- les fourmes sont prêtes.
- Toutes ne subissent pas
- le même nombre
- de lavages et n'ont donc
- pas exactement le même aspect.
- -Le saint-nectaire
- a la particularité
- d'être mangé de différentes façons.
- Certains le préfèrent rose,
- d'autres gris, d'autres épais,
- d'autres encore plus souple.
- Notre boulot est de trouver
- le bon fromage pour chaque client.
- Tu prends ceux-là. Là.
- Comme je suis très vieux,
- je fais ce métier depuis 38 ans,
- j'arrive à savoir
- si un fromage est bon
- en le regardant ou en le touchant.
- De temps en temps, j'ai un doute.
- Le doute n'étant pas permis,
- je goûte le fromage.
- J'essaie de pas trop en goûter
- car je suis très gros,
- donc c'est pas nécessaire.
- Celui-là est très bon.
- -La moitié des fromages de la cave
- est destinée
- à la grande distribution
- et l'autre à des fromagers
- dans toute la France,
- où il est très apprécié.
- Ces 10 dernières années,
- la consommation de saint-nectaire
- a augmenté de plus de 10%.
- ...
- -C'est ton troupeau, là-bas ?
- -Ouais.
- C'est mon petit troupeau d'Aubrac.
- Elles sont que 10.
- Elles n'ont qu'une envie,
- c'est de monter à la montagne.
- -Elles ont l'air
- dans les starting-blocks !
- -Bonjour.
- -Bonjour monsieur.
- Ismaël, enchanté.
- -Dédé. Enchanté.
- -Mon père va m'aider, comme
- chaque année. Chacun son rôle :
- Lui part devant avec le 4x4 et
- les vaches le suivent car on a mis
- une balle de foin derrière.
- Et moi je marche derrière.
- -Je marche avec toi.
- -Voici le bâton du maquignon.
- Ca nous aide à marcher.
- -C'est pour faire...
- de la comédie musicale ?
- Il rit.
- -Allez les filles !
- Allez, les filles, allez !
- -Eh ben voilà !
- On les emmène où, les vaches ?
- -A 2,5 km d'ici.
- Attention à l'eau,
- on est sur des chemins forestiers.
- C'est une estive de famille
- qui est à 1 400 m d'altitude.
- Ca fait plusieurs décennies
- qu'on a cette propriété.
- -Ca te plaisait de faire ça,
- quand t'étais gamin ?
- -J'adorais, mais après
- j'ai fait autre chose.
- J'adore les vaches.
- -Faut les suivre, hein !
- -Il faut jamais être trop près.
- Ni trop loin,
- au cas où l'une d'entre elles
- change de direction.
- Il faut les avoir à l'oeil.
- -C'est vraiment beau, ici.
- On est au coeur de l'Auvergne.
- -Les prairies, les hauts plateaux :
- une carte postale de l'Auvergne !
- -J'adore.
- -Elle s'en va dans le bois.
- Elle s'en va du mauvais côté.
- -C'est impossible de le suivre.
- Bon ben salut, hein !
- -Mission accomplie.
- Elles sont arrivées dans l'estive.
- Elles sont même arrivées
- avant nous.
- -Tant mieux !
- -Elles ont une parcelle de 25 ha.
- -C'est le paradis des vaches, ici !
- Dis donc, y a du vent !
- -Regarde !
- -Il pleut du foin !
- Si je reviens dans 20 ans,
- je te retrouve ici ?
- -C'est une certitude.
- J'ai beaucoup voyagé grâce au ski,
- mais ici, je suis dans mon élément.
- Je suis un homme heureux.
- -C'est le plus beau pays du monde ?
- -C'est un des plus beaux.
- -Tu es crédible, car tu as voyagé.
- -Sincèrement,
- c'est vraiment un beau pays.
- -Merci. Cette entrée en matière
- en Auvergne avec toi était dingue !
- J'aurais pas espéré mieux.
- -Voilà.
- Je suis content
- que ça t'ait plu. A très bientôt.
- -Je vais continuer ma route.
- -Bonne route !
- ...
- -Bonjour !
- -Enchanté. Lionel. Bienvenue.
- -Ismaël. Merci.
- -La route s'est bien passée ?
- -Super.
- -Vous arrivez d'où ?
- -De Picherande.
- -Génial.
- -Et quel temps !
- -On a un microclimat à Tournebize.
- Il fait toujours beau.
- Il fait beau dedans, aussi.
- -Je vous fais visiter ?
- -Oui mais on se tutoie.
- -Avec grand plaisir.
- Donc bienvenue chez nous !
- On a trouvé ce lieu qui était
- à l'abandon depuis plus de 20 ans.
- C'était une ferme
- sous forme de hameau,
- en cul-de-sac
- et surplombant la vallée.
- On a craqué pour ce lieu.
- -Tes yeux brillent.
- -On est bien, c'est génial.
- -La première fois,
- on s'est assis sur ce mur.
- Deux chevreuils sont passés
- et on a craqué.
- Nos chèvres, Inès et Carotte,
- qui nous aident à tondre
- une partie de la vallée.
- -Ces maisons-là, c'est le lodge ?
- -Ce sont nos chambres d'hôtel
- qu'on a éco-construites
- avec 80% de matériaux locaux.
- -Ca veut aussi dire qu'il y a
- une démarche écologique derrière ?
- -Aucun produit chimique.
- Isolation en laine de bois
- et toit végétalisé.
- -C'est sublime.
- -Allons voir ta chambre.
- -OK.
- -Et donc, Ismaël,
- bienvenue chez toi !
- -Attends, je ferme les yeux...
- Ah ouais. Quand même.
- C'est fantastique,
- avec cette baie vitrée !
- Et le jacuzzi !
- Mais c'est le grand luxe !
- -38 ou 39 degrés,
- prêt à fonctionner.
- -C'est le paradis.
- -Je te laisse t'installer ?
- -OK, à tout à l'heure.
- C'est génial, ici.
- Cette vue est incroyable.
- -Le sud de l'Auvergne abrite
- un bout du territoire du Gévaudan,
- pays de forêts et de pâturages
- où a grandi Eric Mathieu,
- éleveur, comme ses parents.
- Aux beaux jours, lorsqu'il se rend
- dans ses prés avec sa fourche, ce
- n'est pas pour nourrir ses Aubrac.
- Il est à la recherche
- de la fée jaune,
- qui n'est pas encore en fleurs.
- -En cette saison,
- c'est difficile de les trouver.
- Le premier repère,
- c'est les cannes.
- On repère les cannes des gentianes
- et après on voit la plante
- qui fait comme une tête d'asperge.
- Pour arracher une gentiane,
- il faut la fourche du diable,
- qui est très lourde.
- La gentiane a beaucoup de rhizomes.
- Elle est difficile à arracher.
- Là, nous avons apparemment
- une très belle racine.
- -La gentiane sauvage
- est une denrée recherchée
- qui pousse
- entre 800 et 2 500 m
- dans des prairies naturelles
- jamais fauchées par l'Homme.
- -La gentiane pousse lentement.
- Ces racines ont au moins
- 30 ou 40 ans.
- Elle fleurit à partir
- d'une vingtaine d'années.
- Il faut attendre
- jusque-là pour la ramasser.
- -Depuis l'Antiquité,
- on prête à la gentiane
- une multitude de vertus
- tonifiantes et digestives.
- Eric a fait sécher les racines
- quelques jours au soleil.
- -Je pèse ma gentiane.
- Je vous dis pas combien c'est.
- Puis je la mets dans le vin blanc.
- Je la laisse macérer
- entre 15 jours et un mois.
- Puis j'ajoute un sirop de sucre
- et voilà mon apéritif maison
- que j'ai appelé "La sauva'jaune".
- -La fée jaune
- est un symbole en Auvergne.
- Une fleur de caractère,
- à l'image de sa région.
- Le Massif central est un formidable
- réservoir de plantes sauvages.
- -Y a de quoi faire, là.
- -En ce moment,
- c'est la saison de l'aubépine.
- Denis, Luc
- et Laura en récoltent bourgeons et
- fleurs pour en faire des tisanes.
- -Regarde ça, comme c'est beau.
- -Ils font tous les 3 partie
- de la seule coopérative de France
- spécialisée dans la récolte
- des plantes sauvages.
- -Dans un mois ou deux,
- les bourgeons dormants
- seront sortis.
- Dans un an,
- on aura de jeunes branches.
- Dans deux ans, elles seront grandes
- et pleines de fleurs et de boutons.
- On revient tous les 2 ou 3 ans.
- C'est de la taille,
- comme pour les arbres fruitiers.
- -En Auvergne,
- la nature est très préservée.
- C'est peu urbanisé
- et il y a beaucoup
- de zones sauvages.
- Dans chaque lieu,
- on trouve des espèces différentes.
- On prend plaisir à trouver
- la plante qu'on recherche.
- Notre sol est très riche.
- -Ce métier est une façon singulière
- de conjuguer passion de la nature
- et activité professionnelle.
- -La plante nous permet
- de rester au pays.
- Pour beaucoup de cueilleurs,
- c'est important.
- On peut faire vivre sa famille
- et participer
- à la vie d'un village.
- -Les clients de la coopérative
- sont des fabricants de tisanes,
- des herboristes et des géants
- de l'industrie pharmaceutique,
- homéopathique et cosmétique.
- L'an dernier, les 60 cueilleurs
- ont généré plus de 1 600 000 euros
- de chiffre d'affaires.
- -Ca fait fantasmer
- les gens.
- Cueillette, ça fait primitif,
- ou "cueillette du dimanche",
- mais c'est un vrai métier.
- Les gens sont-ils conscients,
- quand ils mettent des herbes
- dans leurs plats,
- du travail que ça demande
- et de la qualité du produit ?
- -Il est très beau.
- Il est très vert et très beau.
- -La coopérative propose aux clients
- 600 références de plantes sauvages
- "made in Auvergne" et
- le catalogue ne cesse de s'étoffer.
- Dans tous les domaines,
- la flore locale
- est source d'inspiration infinie.
- Dans ce restaurant étoilé,
- les chefs Brun, père et fils,
- se font une spécialité
- de mettre à l'honneur
- leur territoire,
- notamment
- les végétaux et champignons.
- -On a ramassé l'ail des ours
- cet après-midi.
- On le trouve
- dans des sous-bois humides,
- près des ruisseaux,
- assez facilement.
- -La grand-mère, restauratrice,
- cuisinait déjà les plantes :
- soupe d'orties,
- salade de pissenlits,
- beignets d'acacia.
- La nouvelle génération
- élève cette tradition
- au plus haut niveau.
- -Chaque plante a une identité.
- Si vous voulez de l'acide,
- prenez de la valériane.
- De la puissance ? L'ail des ours.
- De la subtilité ? La pimprenelle
- ou l'achillée millefeuille.
- On a une palette de goûts
- et de couleurs très variée
- tout au long des saisons.
- -Comme un plat se déguste
- d'abord avec les yeux,
- au moment du dressage,
- les végétaux ont le premier rôle
- dans l'assiette.
- Belle, bonne, saine et abondante.
- Les plantes sont l'or vert
- de l'Auvergne.
- ...
- -Salut Ismaël !
- -Salut Julien. Tu m'as fait peur.
- -Ca va ?
- -Ca va très bien.
- -Bienvenue à Clermont.
- -La journée commence bien.
- -Au pied de la cathédrale
- en pierres volcaniques.
- -Des volcans partout.
- -C'est un marqueur
- de cette ville magique.
- Je ne suis pas auvergnat.
- Ca fait 7 ans que je vis là, mais
- j'ai passé 1 an ici il y a 15 ans
- pour mes études
- et je suis tombé amoureux
- de Clermont et de l'Auvergne.
- -Tu es un Néo-Clermontois.
- -C'est ma valeur ajoutée.
- -C'est ça !
- -On va se promener
- dans le centre-ville ?
- -Avec grand plaisir.
- Je croque juste mon croissant.
- -Je vais t'aider.
- -Merci. Je suis trop gourmand.
- On mange bien ici.
- Je suis impressionné
- par ces pierres noires.
- -C'est fou, hein ?
- -Ah oui.
- -En plus avec le bleu, ça tranche !
- C'est le même architecte que celui
- qui a fait la flèche de Notre-Dame.
- -La flèche qui a brûlé.
- -La construction a commencé au 12e
- siècle et s'est terminée au 19e.
- -Voici une des fontaines
- de la ville
- qui en compte plus de 50.
- -C'est beaucoup !
- -Dès le Moyen Age, le problème
- a été d'apporter de l'eau
- sur ce plateau.
- Ici, en fait, on est au-dessus
- d'un reste de volcan.
- On arrive sur la fontaine
- de la place du Terrail.
- L'eau est potable.
- -La boisson locale !
- Tu as fait un voeu ?
- -Oui, que le club de Clermont
- remporte le championnat de France
- de rugby.
- Ici, c'est important.
- On a souvent perdu, mais quand on a
- gagné, ça a été de sacrées fêtes.
- -Quand on dévoile son voeu,
- il se réalise pas, désolé.
- -Encore une fontaine,
- y en a partout.
- -Elle est agréable,
- sous le soleil, cette grande place.
- -C'est la place de Jaude,
- lieu de rassemblement en cas
- de victoire du club de rugby.
- En 2017, c'était noir de monde.
- Il devait y avoir 40 000 personnes.
- C'était quelque chose de très fort.
- Voici la statue
- de Vercingétorix, le chef gaulois.
- Il est emblématique de l'Auvergne.
- Il a rassemblé les peuples gaulois
- contre César
- dans la bataille de Gergovie.
- -Et il est pacifiste,
- maintenant, avec son drapeau.
- Pourquoi tu as tout plaqué
- pour vivre ici ?
- -Après 4 ans à Paris,
- j'ai eu envie de créer une famille
- et de trouver ma terre promise.
- -Tu fais quoi ?
- -Des tartinables apéritifs.
- C'est une alternative locale
- à la tapenade.
- On marie les fromages auvergnats
- avec les légumes de la région.
- Ca donne des mousses de carottes
- au bleu d'Auvergne
- ou des crèmes d'épinards au salers.
- Je travaille
- avec les 5 AOP d'Auvergne.
- -On livre où ?
- -A l'Apérétik,
- un des 1ers clients
- de la conserverie.
- Salut Jean !
- -Eh bonjour !
- -Bonjour Jean.
- -Je te présente Ismaël.
- -Bonjour Ismaël.
- -C'est magnifique,
- ces trésors de l'Auvergne !
- C'est que des fromages locaux ?
- -Oui. Le saint-nectaire que voici
- est élevé sur paille de seigle.
- C'est une méthode ancestrale.
- -Ici, c'est quand même une région
- très riche en fromages
- et gastronomie.
- -Alors, allons-y.
- -Super, car j'étais en rupture
- de potimarron et de houmous.
- -Ca, c'est tous les produits
- que tu confectionnes.
- -Oui.
- -Caviar d'aubergine à la libanaise,
- crème de courgette, chèvre et miel,
- mousse de carotte
- au Bleu d'Auvergne.
- C'est avec ça que tu as débuté.
- -Oui. C'est un petit pot
- qui apporte une touche
- d'originalité à l'apéro.
- On voulait servir autre chose
- que de la tapenade en Auvergne.
- Clac.
- -Tu vois, ça claque !
- -On va t'aider un peu.
- -C'est sympa.
- -Elle est impressionnante,
- vue d'ici.
- -On est rue des Gras, une
- des rues commerçantes de Clermont,
- d'où on voit cette façade,
- la dernière étape de l'édifice.
- -Alors là, je suis vraiment bluffé.
- -Impressionnant, hein ?
- -C'est extraordinaire, cet endroit.
- La force qui se dégage,
- avec la pierre noire,
- est très profonde.
- La lumière qui jaillit des vitraux
- explose complètement.
- -Avec la pierre noire,
- on pourrait s'attendre à du sombre,
- mais quand les yeux s'habituent,
- ils voient la lumière
- qui est mise en valeur
- par la pierre noire.
- -C'est impressionnant.
- Orgue.
- -Waouh.
- -C'est un truc de fou.
- ...
- On peut applaudir,
- dans une église ?
- -Si tu veux, oui.
- Ils applaudissent.
- -Ismaël, enchanté.
- -Bonjour.
- -Salut, Julien.
- -Bonjour. JB.
- -On avait le droit de venir ?
- -Non, mais
- je ne vais pas vous chasser.
- -On a cherché le chemin.
- -Approchez. Montez.
- -On peut ?
- -Oui.
- Notes.
- Ah ben oui !
- -OK, alors attends.
- Sans les pieds.
- Tout joue !
- Comment tu joues de ça ?
- On dirait
- le tableau de bord d'un avion.
- -Y a un côté cockpit.
- -Là tu choisis la tonalité ?
- -Tout dépend du son qu'on veut.
- Si on veut un son très flûté,
- comme ça.
- Et si on veut quelque chose
- de plus brillant...
- -Génial.
- -Selon les manettes qu'on tire,
- ça fait des sons différents.
- Tu veux essayer ?
- -Je cherche.
- Je jouais ce morceau à 12 ans.
- Merci beaucoup.
- Julien applaudit.
- Merci pour tout.
- -A bientôt.
- -Ces dernières années,
- Clermont-Ferrand a fait son entrée
- dans le classement des villes
- où il fait bon vivre :
- ensoleillement,
- qualité de l'air, loisirs,
- la capitale arverne
- est au pied du top 5 français.
- Dans le centre historique,
- Amanda cherche son chemin.
- Ca fait 10 ans que cette Parisienne
- n'est pas venue à Clermont-Ferrand.
- -Je continue
- dans la rue Verlaine.
- J'aime beaucoup cette devanture
- typiquement Art nouveau.
- -Amanda travaille
- pour un célèbre guide de voyages.
- Depuis 2 jours, elle arpente
- la ville à la recherche
- des nouveautés pour mettre
- à jour la nouvelle édition.
- Elle est surprise
- par le dynamisme clermontois.
- -C'est de la vaisselle chinée ?
- -Tout est chiné.
- -Génial !
- Je suis épatée par Clermont.
- Il y a un renouvellement d'adresses
- assez phénoménal.
- Ce qui est incroyable,
- c'est le nombre de bonnes adresses.
- C'est d'autant plus difficile
- pour nous, mais c'est plaisant
- d'avoir l'embarras du choix.
- -Parmi ses coups de coeur,
- l'autre grand édifice
- religieux de la ville,
- beaucoup plus secret :
- la basilique Notre-Dame-du-Port.
- -Elle est inscrite
- au patrimoine mondial de l'UNESCO
- sur les chemins
- de Saint-Jacques-de-Compostelle.
- Je voulais la voir
- car elle est totalement différente
- de la cathédrale en pierre de lave,
- donc noire.
- Celle-ci
- a des couleurs méditerranéennes
- qu'on n'a pas l'habitude
- de voir dans le centre historique.
- -A quelques pas de là,
- Amanda a rendez-vous
- à l'hôtel Fontfreyde
- pour découvrir le nouveau visage
- de ce bâtiment Renaissance
- récemment réhabilité.
- -François Nicolas ?
- -Oui.
- -Quelle merveille !
- -L'escalier monumental sculpté.
- -Il abrite le centre photographique
- de la ville,
- un équipement pointu qui rejoint
- une oeuvre culturelle déjà fournie.
- -Les villes ont besoin
- de se renouveler
- et d'attirer de nouveaux publics.
- La ville vit au rythme
- de grands festivals
- qui se sont fait un nom
- dans la culture.
- -Il y a aussi le festival
- international du court-métrage.
- -La ville est candidate
- pour être capitale européenne
- de la culture en 2028.
- Un vent de dynamisme
- souffle sur Clermont.
- -On prend les mesures.
- -A deux pas du centre-ville,
- Thibaud et Nathan ont ouvert
- leur boutique il y a quelques mois.
- -Avant-bras : 26,6.
- -Thibaud a étudié à Clermont,
- Bordeaux et Paris,
- mais c'est ici qu'il a voulu
- lancer son activité
- de costumes sur mesure.
- -On a fait une étude de marché.
- On a vu que notre projet
- représentait un besoin ici,
- alors on s'est installés à Clermont
- qu'on connaît très bien.
- -Dès que le travail lui laisse
- un peu de temps,
- Thibaud tombe le costume
- pour une tenue plus colorée,
- direction les sommets.
- -Du boulevard,
- on a une très belle vue
- sur le Puy-de-Dôme.
- C'est notre boussole.
- -A Clermont,
- la nature n'est jamais loin.
- Après 15 mn d'efforts,
- Thibaud a déjà changé de panorama.
- -Les gens
- qui ne connaissent pas Clermont
- craignent de venir,
- puis se rendent compte
- de la qualité de vie,
- de la richesse culturelle.
- C'est une ville sportive
- et étudiante.
- On est à deux pas de la nature.
- On peut s'évader très vite.
- Et elle reste une ville
- à taille humaine.
- C'est vraiment plaisant.
- -Après avoir diminué
- dans les années 80,
- la population de la métropole
- clermontoise est repartie
- à la hausse il y a 10 ans.
- Les projections l'affirment :
- l'embellie est partie pour durer.
- ...
- -Si on s'intéresse aux plantes,
- beaucoup se mangent.
- Celle-ci ne paye pas de mine.
- C'est une fougère.
- Vous pouvez manger sa racine.
- 100 g de ça,
- c'est l'équivalent d'un steak.
- On trouve tout ce qu'il faut
- dans la nature.
- Pour lutter contre le froid,
- il faut des protéines.
- C'est plein de protéines.
- Qui veut goûter ?
- -Moi ! Bonjour.
- -Bonjour Monsieur.
- -Je m'incruste un peu, j'ai froid.
- -BONJOUR.
- -C'est pas toxique, hein ?
- -Non, c'est pas toxique.
- -Je peux y aller ?
- -Ouais.
- Il faut mâcher avec les molaires,
- comme les vaches,
- pour sentir le goût.
- -Y a un goût de réglisse.
- -Un peu,
- et une pointe d'amertume derrière.
- -Quand même, oui.
- -Pour casser l'amertume,
- il y a une autre plante.
- On prend toujours
- les jeunes feuilles,
- c'est les meilleures.
- -Ca a un petit goût de salade.
- -C'est de l'épinard sauvage.
- -Je peux me joindre à votre groupe,
- ça vous dérange pas ?
- -BIEN SUR.
- -Moi c'est Ismaël.
- -Je m'appelle Yves.
- Je suis accompagnateur en montagne.
- Mon rôle est d'agrémenter
- ce qu'ils voient d'une explication.
- -D'ailleurs, ça c'est un volcan.
- -Eh oui, on dirait pas.
- -On est dedans, quoi.
- -Vous êtes à côté.
- Pavin vient du latin "pavens" :
- l'effroyable, le terrifiant.
- Pourquoi terrifiant ?
- Car on dit que du gaz en sortait,
- que la foudre tapait au milieu,
- ce lac était attribué au diable.
- Des choses maléfiques
- s'y passaient. Ni âmes humaines
- ni troupeaux ne venaient.
- Vous voulez toujours y aller ?
- -OUI.
- -Allons-y.
- ...
- -Yves ?
- -Oui ?
- On en a pour combien de temps
- pour faire le tour du lac ?
- -En marchant bien,
- sans s'arrêter, 45 minutes.
- -Waouh ! C'est beau, là !
- -Ca commence à être pas mal.
- -C'est superbe.
- C'est le Puy de Chambourguet.
- Vous savez pourquoi on dit "puy" ?
- -Pourquoi ?
- -C'est encore les Romains.
- Quand ils sont arrivés,
- ils ont appelé ça des podiums.
- En occitan,
- c'est devenu "puech",
- puis c'est devenu puy.
- -OK !
- -Y a plein d'autres histoires
- à découvrir un peu plus loin.
- -OK.
- J'ai l'impression qu'on est
- entrés dans un autre monde.
- Une forêt sur un volcan.
- Tu as toujours vécu ici ?
- -Non, pas toujours.
- Je suis arrivé ici à 2 ans.
- Mes parents étaient
- originaires d'ici.
- Mes arrière-grands-parents
- et mes grands-parents aussi.
- J'ai choisi
- de reprendre la maison de famille
- et je me suis implanté ici
- définitivement.
- Dans le massif du Sancy,
- on dit qu'après y avoir
- vécu dessus et l'avoir côtoyé,
- il nous rappellera toujours.
- -Il y a une force
- qui se dégage d'ici,
- c'est envoûtant cette forêt,
- les volcans.
- C'est un peu magique.
- On y croit ou pas.
- -Croire ne fait de mal à personne.
- -C'est ça !
- -On voit le sommet, là-haut.
- -Cette forêt est différente
- de ce qu'on voit d'habitude.
- -C'est-à-dire ?
- -Elle est moins entretenue.
- -On laisse pousser les arbres,
- on laisse tomber les branches.
- On laisse la nature
- faire ce qu'elle veut.
- C'est une forêt naturelle.
- C'est ce qui fait
- la qualité de l'humus.
- -On a l'impression
- de marcher
- sur une moquette épaisse.
- -Certains disent que ça ressemble
- à une forêt de lutins.
- Les crosses, les arbres penchés,
- c'est dû à la neige qui descend.
- Ca les oblige à pousser tordus,
- puis ils se dirigent
- vers la lumière,
- reprennent de la vigueur et peuvent
- résister à la pression de la neige.
- -C'est bien, les explications.
- Ca permet de souffler un peu.
- On l'a bien eu !
- -Mais je fais exprès.
- On continue.
- -Ca y est ? On arrive au sommet ?
- -Oui, regarde !
- Regarde par là.
- -Oh là là !
- On s'imagine que pour voir
- ce genre de paysages,
- il faut aller très loin.
- En fait c'est là, quoi.
- -On voit le Puy-de-Dôme
- à travers les branches.
- On voit de la partie nord
- des volcans
- jusqu'au sud.
- Ca fait 162 km de volcans.
- -On connaît pas tout !
- On est d'ici
- et on connaît pas notre région.
- -C'est là qu'on va se quitter.
- -Merci.
- -Mais de rien.
- -Merci de m'avoir accueilli.
- -AU REVOIR.
- -Allez on y va.
- -Fais des petits pas !
- -Il y a des pêcheurs !
- -Voyons si leur pêche a été bonne.
- -Que prennent-ils, sur ce lac ?
- -L'omble chevalier, poisson noble.
- -On le trouve ici ?
- Bonjour messieurs !
- -BONJOUR.
- -Un coup de main ?
- -Avec plaisir.
- -Ca a bien mordu !
- -Vous connaissez ce poisson ?
- -On m'a déjà dit ce que c'était.
- -C'est de l'omble chevalier.
- Sa chair est très fine.
- Il a une couleur particulière.
- C'est un salmonidé,
- donc saumoné,
- et la chair est orangée.
- -On vous aide
- à les descendre, ces poissons ?
- -Faudrait nous aider
- à descendre nous, d'abord !
- -Bonne journée !
- -AU REVOIR !
- AU PLAISIR !
- -Au revoir.
- Je goûterais bien
- l'omble chevalier.
- -Ca tombe bien, juste là,
- ils en font, et bien cuisiné.
- -Bon, on y va, alors ?
- -Ben oui.
- Le grand écran est sympa.
- -La vue est géniale, il fait bon.
- Voilà les ombles chevaliers !
- -Ombles chevaliers du Pavin.
- -Merci chef.
- Comment vous les avez cuisinés ?
- -Meunière, le plus simple.
- Dans une poêle avec du beurre.
- Et on dresse
- avec le beurre de cuisson.
- C'est tout. Bon appétit !
- -MERCI.
- Goûtons ce poisson.
- -Oui.
- Comme je te disais,
- c'est une bonne assiette, ici.
- -Avec la petite jardinière
- de légumes, c'est parfait !
- Merci beaucoup
- pour cette journée, Yves.
- -Si ça t'a plu, je suis content.
- -Je me sens privilégié
- et c'est grâce à toi.
- -Ca a été un plaisir.
- -La météo n'est pas une science
- exacte en Auvergne.
- Pour connaître les saisons,
- mieux vaut se fier aux traditions.
- Quand les transhumances commencent,
- c'est que le printemps
- est bien installé.
- -Ca, c'est la bonne météo
- pour marcher.
- Y a pas trop de soleil,
- il pleut pas trop,
- il fait pas chaud.
- On pense surtout aux bêtes.
- C'est pour ça qu'on essaie
- de partir de bonne heure
- pour que le soleil
- ne tape pas trop,
- sinon elles ont trop chaud
- et elles ont du mal à marcher.
- -Zoé est éleveuse.
- Avec 60 randonneurs,
- elle conduit
- une partie de son troupeau
- vers ses quartiers d'été :
- le plateau du Cézalier.
- C'est un haut plateau volcanique
- qui culmine à plus de 1 500 mètres.
- Si pendant les hivers rigoureux,
- tout est figé par la neige,
- aux premiers rayons du soleil,
- le plateau sort de son hibernation.
- Les bêtes sortent enfin
- de leurs étables.
- Direction le Cézalier,
- pour les premières foires
- aux bestiaux.
- Les foires les plus réputées
- ont lieu à Brion.
- Depuis le Moyen Age,
- dans ce village
- d'à peine une centaine d'âmes,
- les éleveurs se retrouvent ici
- pour vendre leurs bêtes.
- -Les foires sont moins importantes.
- Les transactions se font à présent
- dans les élevages directement.
- Il reste le folklore !
- -Les animaux sont moins nombreux
- qu'avant mais l'esprit de foire
- est resté le même.
- Autour du foirail, c'est la fête.
- -Allez tous ensemble !
- Vous êtes prêts ?
- -COMMENT NE PAS PERDRE LA TETE
- SERRE PAR DES BRAS AUDACIEUX...
- -C'est ici qu'autrefois,
- les éleveurs se restauraient
- entre deux transactions.
- Aujourd'hui, les convives
- sont les habitants du Cézalier
- et les visiteurs.
- -L'ambiance ici est formidable.
- Je suis sarthoise.
- Je ne connaissais pas ces gens.
- Ils sont chaleureux,
- conviviaux.
- Ils ont le coeur sur la main.
- -La générosité est aussi
- dans l'assiette.
- -2 têtes de veau
- et 2 pieds de cochon !
- -Il me faudrait 2 plats à truffade,
- s'il te plaît.
- -Monique est éleveuse
- dans le village.
- De mai à octobre,
- il y a 12 foires à Brion.
- A chaque fois,
- c'est elle qui est aux fourneaux.
- -C'est de la cuisine de pays.
- Ca fait 36 ans
- que je n'ai jamais changé mon menu.
- -Enfant, Monique a connu
- les foires de Brion.
- Elle y accompagnait son père,
- marchand de vins.
- Elle veut aujourd'hui
- maintenir la tradition.
- -A chaque foire, des gens
- viennent pour la première fois
- et me disent
- qu'ils ont passé un bon moment.
- Je crois qu'aujourd'hui,
- la vie est tellement dure,
- que bien manger
- et passer un bon moment,
- il faut pas laisser ça se perdre.
- -C'est pour tout le monde.
- Applaudissements.
- -A quelques kilomètres de là,
- une réserve naturelle se réveille :
- les Sagnes de la Godivelle,
- une tourbière,
- zone humide fragile
- et écosystème rare en France.
- -Y a un triton.
- -Un triton ?
- -Ouais.
- J'en ai un, là.
- -Il est beau.
- -Maxime et Lionel
- sont les conservateurs
- de cette réserve.
- Le printemps pour eux,
- c'est le moment
- où ils quittent leur bureau
- pour fouiller les mares
- et en recenser les habitants.
- -C'est un mâle ou une femelle ?
- -Le mâle a des ventouses
- pour s'agripper à la femelle.
- On est sur un "coeur de nature".
- Depuis 40 ans qu'on étudie
- le milieu de la réserve naturelle,
- on s'est rendu compte
- que la richesse d'insectes
- était grande :
- libellules et papillons
- rares en France qui trouvent refuge
- ici et se maintiennent assez bien.
- -Par son isolement
- et sa faible densité humaine,
- le Cézalier est un sanctuaire
- pour la biodiversité,
- mais aussi pour celles et ceux
- qui ont envie de se ressourcer.
- ...
- -Messieurs dames, approchez.
- Je vais vous expliquer
- ce qui va se passer.
- N'ayez pas peur. Prenez le chemin
- qui vous emmènera à
- votre premier point de la journée.
- Salut Ismaël !
- -Salut Guillaume, ça va ?
- -Très bien et fraîchement.
- En arrivant, on tombe
- sur l'emblème de Vulcania :
- le cône.
- Le parc est en sous-terrain
- et on y entre par ce cône.
- On entre dans le volcan.
- Ce qui est génial à Vulcania,
- c'est qu'il est construit
- sur un terrain de 57 hectares,
- qui est une ancienne coulée de lave
- faite il y a 30 000 ans
- par le Puy Lemptégy, à 500 m.
- Il y a de la végétation,
- ce qui nous montre
- comment ça se passe
- après une éruption volcanique.
- -Donc on marche dans une coulée
- de lave de 30 000 ans.
- -C'est fascinant car ça nous met
- face à l'échelle de temps.
- Notre échelle humaine
- est d'une centaine d'années
- et celle des volcans
- est de millions d'années.
- Cette roche nous a connus
- à l'ère préhistorique.
- ...
- -Mais c'est toi !
- -Eh oui. Sans les lunettes.
- -Avec sa petite barbe
- d'explorateur.
- C'est quoi ce bruit ?
- -Je te laisse découvrir.
- -Waouh !
- Ah oui, c'est un cratère.
- -Un cratère artificiel qu'on a
- creusé dans la coulée de lave,
- qui nous permet de montrer
- aux gens à quoi peut ressembler
- un cratère, avec le son,
- un enregistrement de l'Etna,
- le dégazage du magma
- et un peu de magma.
- -C'est impressionnant.
- Ca pourrait se reproduire, ici ?
- -Il y a une forte probabilité
- qu'il y ait à nouveau des volcans
- dans la région, d'ici 10 000 ans.
- Il y aura de l'activité volcanique
- à nouveau.
- -Rien n'est éteint.
- -Ca travaille toujours.
- -J'adore la coulée de lave.
- C'est vraiment spécial, l'Auvergne.
- ...
- Applaudissements.
- Bravo, vous êtes trop forts.
- -Tout le monde est très bon
- en bourrée à 2 temps, maintenant.
- -Tout le monde peut venir, ici ?
- -Tous les niveaux sont acceptés.
- Cet après-midi, c'est un atelier
- d'initiation aux danses de bal.
- Pour les débutants.
- -J'adore les instruments.
- D'habitude, un cours de danse,
- c'est avec un enregistrement.
- Là c'est du live.
- -On a de la chance,
- car dans l'association,
- on a beaucoup de musiciens.
- On a toujours du monde
- pour jouer en direct,
- ce qui est pratique pour moduler
- le rythme ou changer de mélodie.
- -J'ai une question :
- c'est quoi comme instrument ?
- -Une vielle à roue.
- -Comment ça fonctionne ?
- -Je vais m'approcher de toi.
- -Ca m'intrigue de te voir jouer.
- -La vielle est un instrument
- à cordes frottées,
- comme le violon, mais
- au lieu d'un archet, j'ai une roue.
- Je tourne la manivelle
- pour faire tourner ma roue
- et je choisis quelle corde
- je fais frotter sur la roue.
- Avec la vielle,
- on produit 3 sons différents.
- Cet ensemble de 4 cordes
- me permet de faire la mélodie
- avec les touches...
- grâce auxquelles
- je coupe la longueur de vibration
- de la corde.
- -C'est un mélange
- de violon et d'accordéon.
- Mais la manivelle rend l'instrument
- complètement atypique.
- -C'est assez ancien.
- Les plus vieilles traces
- datent du Moyen Age.
- -Tu as passé un doctorat pour
- apprendre à jouer de la vielle ?
- -Pas du tout !
- Dès que ça plaît,
- ça marche tout seul.
- -C'est beau de perpétuer
- des instruments médiévaux.
- C'est chouette.
- Voilà l'aligot.
- -Bon appétit !
- Comment on le sert ?
- -Il faut en mettre trop.
- -Mais c'est très compact, hein !
- Il faut que ça fasse des fils ?
- -Ouais.
- -Waouh ! Magnifique.
- -Il reste de l'aligot.
- -Heureusement.
- On avait peur de pas manger assez.
- C'est simple mais parfait.
- Goûtons cet aligot.
- Attention ! Verdict.
- -C'est à la 4e assiette
- qu'on sent vraiment le goût.
- -Elle est bonne,
- cette tête de veau ?
- Applaudissements.
- -Les vaches du bocage bourbonnais
- n'en reviennent toujours pas :
- du street art en Auvergne.
- Depuis 3 ans, des couleurs vives
- se sont ajoutées au vert
- des pâturages :
- 22 000 mètres carrés de façades
- livrées à des graffitis
- monumentaux.
- Cet ancien centre de formation
- des PTT
- était promis à la destruction.
- Aujourd'hui,
- il fait référence dans le monde
- des cultures urbaines.
- -Elle est magnifique.
- Ah j'adore !
- On pourrait trouver ça
- près des villes,
- mais en pleine campagne,
- c'est atypique !
- C'est pas courant.
- -Je suis très agréablement surpris.
- -A l'origine
- de ce projet surprenant,
- Gilles Iniesta et son épouse.
- En 2015,
- ils font le pari
- d'inviter des artistes
- pour habiller
- ces bâtiments abandonnés
- pour en faire un musée hors
- des sentiers battus du street art.
- -Récemment, un patron de presse
- parisien me disait :
- "Si vous aviez fait la même chose
- en banlieue parisienne,
- "vous n'auriez pas le même succès.
- Les Parisiens viendraient.
- "Il y aurait peut-être plus
- de monde, mais que des Parisiens."
- Là, on est au centre de la France.
- Les gens viennent
- de la France entière.
- C'est ce contraste
- qui fait le succès du musée.
- -Avec 25 000 curieux chaque année,
- c'est déjà une réussite.
- Pour les artistes,
- c'est la ruée vers l'Auvergne.
- Street Art City
- est aussi une résidence,
- une Villa Médicis urbaine
- à la campagne.
- Un dépaysement propice
- à la création pour cet artiste.
- Après New York,
- Houston et Philadelphie,
- il a pris goût à l'isolement
- dans cette ville
- qui n'en est pas une.
- -Je suis focalisé sur mon travail.
- Il y a peu de distractions.
- A part au moment des repas,
- je n'ai aucune interaction.
- -Avec 100 artistes passés par ici
- et 1 000 sur la liste d'attente,
- le street art pourrait devenir
- une nouvelle spécialité auvergnate.
- Ce vent d'inspiration souffle aussi
- à l'autre bout de la région.
- Un coin d'Auvergne où l'art est
- encore où l'on ne l'attend pas.
- Une fois par semaine,
- Nicolas Savoye se rend
- à la déchetterie près de chez lui.
- Il ne vient pas ici pour
- se débarrasser de vieux objets.
- Pour lui,
- c'est plutôt une chasse au trésor.
- -J'ai l'oeil qui cherche
- des jolies formes.
- Là, y a des trucs.
- C'est une machine à coudre.
- Une poulie !
- -La décharge raconte
- mieux que quiconque
- l'histoire de la région du Velay :
- matériel agricole,
- et restes d'industrie dentelière.
- -Ces objets sont en manque d'amour.
- Ils ont été rejetés
- car on n'avait plus besoin d'eux.
- Lao Tseu a dit :
- "Les choses ne changent pas.
- "Change ton regard. Cela suffit."
- D'aucuns pensent
- que c'est de la merdouille,
- pour moi, c'est des trésors.
- -Les objets qui ont plu à Nicolas
- vont commencer une nouvelle vie
- dans l'atelier
- des inventions géniales
- où Nicolas passe ses journées
- à transformer les déchets d'hier
- en objets extraordinaires.
- -Ca, c'est l'axe
- qui relie le moteur,
- qui fonctionne avec des poids,
- en dessous,
- à l'horloge au-dessus.
- -Cela fait un mois et demi
- qu'il travaille sur ce projet.
- Le moment est venu de vérifier
- que tout fonctionne.
- -Là !
- Ca y est, c'est parti. Ca marche.
- L'horloge tourne à l'envers.
- Elle remonte le temps.
- Je suis content.
- Je fais ce métier pour ces moments
- où le truc t'émerveille.
- T'as l'impression de donner
- naissance à quelque chose.
- Tu fais des beaux rêves après.
- -Nicolas appelle ses créations
- des "poésies mécaniques",
- des objets fantastiques tout droit
- sortis de son imagination.
- Sur le plateau du Mézin,
- une commune lui a commandé
- un "ventographe",
- un appareil qui envoie des messages
- dans la direction
- où souffle le vent.
- *-Martine, il faudrait ramener
- *des noix de la vallée
- pour faire un gâteau aux noix.
- -Nombreux sont ceux
- qui se prêtent au jeu.
- -Y en a plein, des messages.
- Un message à Darwin,
- un message à maman,
- à papi et mamie.
- Des "joyeux anniversaire".
- Beaucoup d'anniversaires.
- Beaucoup de "papi et mamie".
- Un message est parti à Washington.
- Je fabrique des objets
- pour les gens.
- Je veux qu'on puisse les toucher
- et grimper dessus.
- A l'heure où l'humanité crée
- des objets qui se volatilisent
- derrière un écran,
- j'aime le fait qu'on puisse
- toucher, expérimenter et ressentir.
- Ressentir.
- -Le bidouilleur a encore
- des idées plein la tête
- et tout l'espace nécessaire
- pour continuer à créer.
- ...
- -Bonjour !
- -Salut. Ismaël ?
- -Oui. Dominique ?
- -Ouais.
- -Enchanté. Ca va ?
- -Tu m'as broyé les doigts.
- -Je suis coutelier !
- Nous sommes dans les friches
- industrielles de Thiers.
- -Elles sont magnifiques,
- ces anciennes usines.
- On y faisait quoi ?
- -Des couteaux. Elles sont devenues
- un centre d'art contemporain
- et une salle
- d'exposition de la mairie.
- Connais-tu
- le festival du couteau d'or ?
- -Je suis venu pour ça.
- J'ai expérimenté la nature,
- la gastronomie, Clermont-Ferrand
- et je voulais terminer
- par quelque chose de traditionnel.
- -Bienvenue.
- On va te faire découvrir ça.
- ...
- -Tout est lié au couteau, ici.
- Il y a la rue des Forgerons,
- la rue de la Coutellerie.
- -La coutellerie transpire, ici.
- -Tes ancêtres
- faisaient des couteaux ?
- -Mon grand-père
- était paysan coutelier,
- l'hiver à la coutellerie,
- l'été dans les champs.
- Mon père était coutelier,
- et mon frère et moi
- avons repris le flambeau.
- Il reste une centaine d'entreprises
- qui font des couteaux à Thiers,
- grâce à la confrérie.
- Il y a 25 ans, on a créé
- la 1re marque collective
- de terroir : le Thiers,
- création
- de la confrérie des couteliers
- et interprétée
- par différents fabricants.
- Sa silhouette est intemporelle.
- Le Thiers est toujours
- signé par le producteur,
- par son auteur.
- -D'accord !
- Je connais
- un des membres de la confrérie.
- C'est lui, là, regarde.
- Ce monsieur.
- -Ah oui, lui !
- -C'est toi avec un jeune
- et un de tes confrères.
- C'est grandiose, la vue.
- -C'est magnifique.
- -C'est la chaîne des Puys.
- -Le Puy de Dôme en face
- et toute la chaîne des Puys
- qui va jusqu'au Sancy.
- ...
- On est dans le village coutelier.
- Il y a des animations.
- Tu peux monter ton couteau,
- faire de la forge.
- Nous, on présente la coutellerie
- d'art et de tradition.
- -C'est de l'artisanat.
- -C'est notre culture.
- -C'est une vraie ruche, ici.
- -Je vais te montrer quelque chose,
- typique des pays scandinaves.
- -Waouh ! C'est bluffant.
- -On dirait de la dentelle de métal.
- -C'est d'une finesse !
- C'est une vraie oeuvre d'art.
- It's beautiful !
- -See you later.
- Je vais te montrer quelque chose
- qui est incroyable aussi,
- chez nos amis italiens.
- La beauté de ce travail.
- -C'est de la nacre !
- -On est proches
- de la chapelle Sixtine.
- On n'est plus chez les Scandinaves.
- -Y a des passionnés du couteau
- partout,
- qui sont là pour trouver
- la perle rare.
- Combien il coûte, ce couteau ?
- 1 400 euros.
- -C'est un bon prix,
- pour un couteau.
- Y a des exposants de tous les pays,
- qui viennent ici.
- -On va aller voir
- le stand du Japon.
- -Ils sont venus du Japon !
- -C'est impressionnant.
- Regarde ça. C'est exceptionnel.
- En parlant de culture,
- regarde le finesse de ce couteau.
- Là, on touche du doigt
- le savoir-faire du Japon
- avec ce tranchant-sandwich :
- le coeur est en acier très dur
- et les flancs en acier plus mou
- pour absorber les chocs,
- comme pour un sabre.
- -Merci de m'avoir fait
- découvrir cet univers.
- Ce qui me touche,
- c'est que vous défendez à la fois
- une tradition ouvrière,
- artisanale et artistique.
- Vous mêlez les trois.
- C'est beau et c'est rare.
- -On a la chance de transmettre
- cette culture à nos enfants
- et d'accueillir nos homologues
- du monde entier.
- -C'est fabuleux.
- -Merci beaucoup.
- En japonais.
- ...
- Où qu'on s'arrête en Auvergne,
- la nature offre quelque chose.
- C'est devant ce paysage grandiose
- et battu par le vent
- que se termine mon escapade.
- J'ai rarement vu autant
- de lieux sauvages et puissants
- dans une même région.
- A chaque étape,
- j'ai rencontré des poètes,
- des amoureux de leur région
- fiers de vivre ici et heureux.
- L'Auvergne, on y vient
- d'abord pour les volcans,
- mais on y retourne pour les gens.
- Si vous voulez revivre
- cette escapade, il y a le replay.
- Rendez-vous sur les réseaux sociaux
- et à bientôt
- pour de nouvelles aventures au bout
- du monde ou près de chez vous !
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