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Chapitre 7

Feb 22nd, 2022
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  1. VII - Futilité
  2.  
  3.  
  4. Les deux armées se faisaient face depuis maintenant des semaines, mais aucune ne bougeait : personne n'avait envie de débuter des hostilités. On recensait même des cas de fraternisation de l'équinoxe de primptemps, des grandes tablées avaient été dressées.
  5. On pouvait même dire que malgré cette position tendue, la tension diminuait petit à petit. Les soldats de la couronne mangeaient à leur faim. Les légionnaires avaient même commencés à construire des maisons (ce que les commandants désapprouvaient bien entendu).
  6. Seules deux personnes habritaient une haine dévorante l'une pour l'autre : Tanguy et Quentin.
  7. Les deux rois voyaient d'un très mauvais oeil la paix qui reprennait ses droits sur leurs armées. Mais ils ne pouvaient pas attaquer sans provoquer un carnage d'un côté comme de l'autre. Ils en étaient donc réduits à attendre.
  8. Cette période prit fin subitement une soirée d'été : Tanguy brûlait de rage devant son incapacité à faire bouger les choses, cela durait depuis trop longtemps et il décida d'agir.
  9. Il convoqua en vitesse tout ses centurions dans sa tente, afin de leur annoncer la prochaine reprise de la bataille.
  10.  
  11. - J'en ai plus qu'assez de cette mascarade. Deux rois ennemis se faisant face, avec une armée colossale, mais ne faisant rien ! C'est absurde, et c'est une première dans l'histoire. Aussi, la bataille reprendra dès demain, que la volontée soit là ou pas.
  12.  
  13. - Tanguy, intervint un centurion, ce que vous nous ordonnez est absolument impossible.
  14.  
  15. - En quoi donc ? Nous disposons d'assez d'hommes et d'équipement pour mener une bataille.
  16.  
  17. - Je ne parle pas de raisons matérielles. Mais les hommes en ont assez. Ils veulent rentrer chez eux, beaucoup ont entamé la construction de maisons pour améliorer leurs conditions. J'ajouterais même qu'ils n'entretiennent pas une grande haine envers nos adversaires, et beaucoup fraternisent.
  18. N'êtes vous pas déjà allé sur le champ de bataille ? Entre les petits potagers et les tonnelles sous lequelles on boit, ont lieu des jeux et des tournois. Une bonne ambiance règne ici : il le faut bien remarquez, sinon la pression serait insoutenable.
  19.  
  20. Tanguy manqua de s'étrangler
  21.  
  22. - Heureusement que je n'y ai pas posé un pied depuis longtemps ! Ces choses là n'ont pas lieu d'être sur un champ de bataille. Je vous préviens, si pendant l'assaut le moindre de mes soldats s'y trouve encore, il aura la tête tranchée de ma main.
  23.  
  24. - Beaucoup de têtes vont tomber : ils y seront tous, ou presque si l'on omet ceux qui construisent leur maison et ceux qui aident leurs camarades de l'autre côté de la plaine.
  25.  
  26. L'empereur fit volte face, puis disparu derrière le drap qui séparait la salle de réunion à son espace personnel.
  27. Les centurions se regardèrent tous, étonnés.
  28. Tanguy réapparu puis traversa la salle en vitesse, pour sortir de la tente. Après de longs instants d'hésitation, les centurions se ruèrent dehors, à ce moment là, le buccin retentit pour sonner le rassemblement.
  29. L'empereur était monté à une estrade en bois au milieu du camp. Les légionnaires arrivaient petit à petit et formèrent des lignes.
  30. Il prit une posture fière, puis déclama :
  31.  
  32. "Légionnaires !
  33.  
  34. Dois-je vous rappeler votre devoir ? Dois-je vous rappeler ce pourquoi vous êtes ici ?
  35.  
  36. Votre mission est de protéger l'empire contre ses ennemis. L'armée qui campe à deux kilomètres d'ici, qui a massacré nombre de nos frères, et qui marche sur nos terres, fait-elle partie de vos amis ?
  37.  
  38. Pourquoi sympathiser avec le meurtrier ? Pourquoi serrer les mains pleines de sang ?
  39.  
  40. C'est pourquoi, légionnaires, je vous demande d'honorer vos devoirs et de charger, vers les lignes de nos ennemis !
  41.  
  42. Allez-y ! Et que la nuit soit sanglante ! CHAAAAAARGEZ !"
  43.  
  44. Tanguy leva l'épée au ciel, et resta immobile.
  45. Les légionnaires ne dirent rien. Et un silence pesant s'installa sur le campement.
  46.  
  47. Un légionnaire se situant au second rang, lâcha son bouclier et sa lance. Le fracas des armes résonna dans toutes les oreilles.
  48. Puis, toujours en silence, il quitta sa ligne en bousculant ses camarades, et il disparu entre les tentes et le noir de la nuit.
  49.  
  50. D'autres soldats le suivirent, bientôt ce fut non plus un, mais deux, sept, douze, vingt, qui jettèrent leur armes à terre pour regagner leurs tentes.
  51. En une dizaine de minutes, la place devant Tanguy était déserte, seules les armes : casques, boucliers, épées et lances jonchaient le sol.
  52. L'empereur fulminait sur place. Ses généraux restés derrière lui ne pipait mot par peur de représaille.
  53. Un plus téméraire que les autres l'interpella :
  54.  
  55. - Avez-vous constaté à présent ? Des semaines sans combats ont ruiné le moral de votre armée
  56. Si ça peut vous rassurer, sachez que c'est la même situation en face. J'imagine qu'il serait temps d'entamer des VRAIES négociations, qu'en dites vous ?
  57.  
  58. - VOUS ! JE NE VOUS LAISSERAIS PAS
  59.  
  60. - Arrêtez, le coupa un autre général, il a raison. Cette guerre ne peut pas être menée sans hommes, et j'ai la conviction personnelle que l'empire se portera mieux sans ce poids sur son économie.
  61. Rendez-vous compte que notre seule ville d'importance est Impérianne ? La Couronne doit elle comporter beaucoup plus, vu la quantité de soldats qu'il envoient bien qu'ils meurent de faim.
  62.  
  63. - C'est ... c'est impossible !
  64.  
  65. Un centurion intervint
  66.  
  67. - Si, et il faut vous y faire, l'avenir de l'empire est en jeu, et je ne parle pas de guerre mais bien de paix. Réfléchissez, en quoi une guerre nous a t-elle apportée quelque chose ?
  68.  
  69. De longues minutes passèrent, Tanguy toujours dépité et en pleine réfléxion, ne bougeait pas. Puis il brisa le silence et lâcha :
  70.  
  71. - Vous avez raison, tous. Cette guerre ne nous apporte rien, ainsi même si je la désire, je ne peux pas me permettre de la poursuivre.
  72.  
  73. Il se redressa, et se retourna.
  74.  
  75. - Tout est clair, maintenant, ces soldats veulent juste la vie. Puisque vous m'y contraignez, je vais organiser des négociations avec Quentin. Afin de mettre un terme à ce conflit stérile.
  76.  
  77.  
  78. + - + - + - +
  79.  
  80.  
  81. Depuis sa dernière tentative ratée pour assassiner le jeune mage. Bastien avait beaucoup réfléchit. Si la force brute ne semblait pas atteindre Antonin outre mesure, il fallait utiliser la ruse, la confrérie sanglante n'abandonnait jamais une cible, même secondaire.
  82. Sarel aussi avait beaucoup évoluée lors de cette période. Elle s'était fait la main sur des cibles mineures tout en alliant ses devoirs de future reine. Elle gardait un souvenir profond de sa dernière défaite, et souhaitait par dessus tout la vengeance.
  83.  
  84. Le vampire avait mit au point plusieurs plans, mais n'en avait mit aucun à l'exécution : au prochain échec, le mage serait plus attentif et ne relâcherais jamais sa vigilance. Il fallait que cette fois ci soit la bonne, il fallait que cette fois ci le couteau de son apprentie plonge dans le cœur de cet arrogant qui avait osé s'opposer à la volonté de la confrérie ;
  85. c'est la mort qui lui était destiné, et rien d'autre.
  86.  
  87. Il déambulait sous les arches des couloirs du sanctuaire principal , ou se situait la borne. Il aimait ce lieu : cela représentait pour lui tout ce qu'était la confrérie à ses yeux : le mystère, les ténèbres …
  88. Ainsi qu'une bonne quantité de sang, qui coulait abondamment de petites fontaines à intervalles réguliers. Afin de satisfaire les nombreux vampires qui composait les rangs de l'organisation
  89. A ces mots, il se pressa vers la source la plus proche, puis s'abreuva à même le tuyau.
  90. Désaltéré, il reprit son souffle. Une voix derrière lui prononça ces mots :
  91.  
  92. - Au lieu de vous gaver de sang, vous devriez peut être vous préparer à mon sacrement : vous êtes mon tuteur je vous rappelle. Vous n'avez rien fait aujourd'hui
  93.  
  94. Bastien se retourna et sourit de toutes ses dents, rougies par le sang. Puis répondit à Sarel.
  95.  
  96. - Votre sacrement est prêt, sœur, ne vous en faites pas pour ça. Il est normal que vous soyez un peu nerveuse : c'est un grand moment
  97.  
  98. Le sacrement était un rite sacrificiel, qui marquait l'entrée véritable dans l'élite de la confrérie sanglante :
  99. Seuls les assassins les plus doués y avait le droit. Le sacrement conférait à ceux qui l'effectuait une meilleure endurance et une plus grand force. Mais les conséquences étaient nombreuses.
  100. Il était d'usage de ne les annoncer que juste avant l'événement afin de ne pas décourager les élus. Mais Bastien voulait faire une exception cette fois, afin de tester la bravoure de sa disciple.
  101.  
  102. - Sarel, je dois t'annoncer quelque chose de très important : les conséquences de ton sacrement. Je sais que tu es très pressée de l'exécuter, et loin de moi l'idée de t'empêcher de le faire, mais il aura de nombreux effets sur ton corps, en bien ... comme en mal.
  103.  
  104. L'assassine tourna la tête en direction du vampire, puis fit un pas vers lui.
  105. Elle prit sa voix la plus grave et dit
  106.  
  107. - Quelles sont-elles
  108.  
  109. - Eh bien, tu n'es pas sans savoir que le sacrement te donneras plus de force et d'endurance, ce qui te seras très utile en cas de combat. Le Sacrement te fera aussi vieillir très lentement. Tu auras donc pour une grande partie de ta vie un visage très jeune.
  110. Les bonnes gens te traiteront de sorcière sans doute, mais ceci n'est pas très grave tant que les mages de la cour ne peuvent rien prouver.
  111. Seulement ce rite a aussi deux désaventages majeurs. Le premier n'est sûrement pas le plus dangereux pour toi en ta qualité de princesse: il te faudra boire du sang, comme moi.
  112. Le deuxième désaventage majeur te concerne plus directement dans ton rôle de future reine ... Toutes tes filles seront stériles. Elles n'enfanteront jamais et leurs enfants mourront dans leur ventre. Ce qui pourrait signer la fin de la dynastie impériale dans le pire des cas.
  113. Te sens-tu prête à encourrir le risque ?
  114.  
  115. Sarel baissa la tête
  116.  
  117. - Oui
  118.  
  119.  
  120. + - + - + - +
  121.  
  122. Le matin même, un tonnelle avait été érigée au centre du champ de bataille. à égale distance des deux camps.
  123. L'emplacement avait causé une controverse car un soldat royal avait dû détruire ses plantations de citrouille.
  124. Le drap était blanc, et sous l'ombre portée se trouvait deux trônes en bois sculptées, chacun d'un côté d'une petite table ouvragée avec deux verres de vin impérial.
  125.  
  126. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le messager envoyé par Tanguy pour demander des pourparlers avait croisé un messager de Quentin venu pour la même raison. Allez savoir pourquoi comme l'avait dit Lady Richard.
  127.  
  128. Le début des négociations devaient avoir lieu à midi. Les deux souverains seuls devaient être présents, personne ne devait assister aux discussions.
  129. Tanguy monta sur son cheval, tira son épée de son fourreau, et la confia à la marquise Aloïs. Puis ilse dirigea au pas vers la tente.
  130.  
  131. Il faisait froid malgré le soleil, et près du sol flottait une intense brume. C'était Quentin qui était arrivé le premier. Lui aussi à cheval, et lui aussi avec un fourreau vide. Il était assis innocemment sur son siège.
  132. L'empereur descendit de son cheval, et marcha à pas lents. Arrivé au niveau de son trône, il s'effondra dessus.
  133. Sur le visage de Quentin se lisait aussi une certaine fatigue. Il songeat que le roi avait dû aussi subir ce qu'il avait subit la veille. Ce qui avait forcés les négociations.
  134.  
  135. Ce fut le roi qui prit la parole en premier.
  136.  
  137. - Vous non plus vous n'avez pas envie d'être là n'est-ce pas ?
  138.  
  139. - Non
  140.  
  141. - Et vous aussi vos généraux y vous ont forcé
  142.  
  143. - Oui
  144.  
  145. - Sous l'impulsion de vos hommes qui désobéissaient aux ordres
  146.  
  147. - Oui
  148.  
  149. Il marqua un temps
  150.  
  151. - Vous savez quoi ? Au début de la guerre mes soldats étaient dans une haine permanente de l'empire, parce qu'ils avaient faims et qu'il mettaient ça sur votre dos.
  152. mais une fois qu'ils ont reçus leurs premiers ravitaillements, la tension est redescendue d'un coup. Comme par magie. Parce qu'ils n'avaient plus rien à reprocher à l'empire.
  153. En fait, je dirais même que c'est à moi qu'ils en voulaient, d'être là, coincés loin de chez eux.
  154.  
  155. Puis Tanguy répondit
  156.  
  157. - Je faisais marcher mes légionnaires sur la peur de l'autre, sur le fait que vous dévastiez nos terres, et tuiez nos gens. Lorsque le conflit s'est stoppé, et que nos hommes ont commencés à fraterniser,
  158. toute leur aggressivité s'est évaporée. Je ferais attention la prochaine fois de ne pas laisser de pause dans les combats ... Enfin bref, j'imagine que nous sommes ici pour discuter de paix ?
  159.  
  160. - Je le crois aussi.
  161.  
  162. Il prit une gorgée de vin.
  163.  
  164. - Est-ce que vous connaissez nos revendications ?
  165.  
  166. - Un peu, mais je préfererais que vous me les exposiez plus en détail.
  167.  
  168. - Soit, nous voulons annexer des terres cultivables pour nourrir notre population et ...
  169.  
  170. - Accordé
  171.  
  172. - Quoi ?
  173.  
  174. - Accordé disais-je
  175.  
  176. - Vous plaisantez ?
  177.  
  178. - Sous certaines conditions.
  179.  
  180. - Ah, vous me rassurez
  181.  
  182. - J'ai une carte là, pouvez-vous dessiner la zone que vous revendiquez ?
  183.  
  184. Quentin s'empara d'un plume qu'il trempa dans l'encrier que lui tendit Tanguy.
  185. Il dessina un large cercle autour de du col qui marquait l'entrée du royaume
  186.  
  187. - Cette zone là, à quelque chose près.
  188.  
  189. - Je vous en donne la moitié la plus proche des montagnes, elle sont tout aussi fertiles que les autres, ne vous en faites pas.
  190. Pour remplir vos besoins en nourriture, je vous propose une autre soltution : le commerce
  191.  
  192. Quentin l'observa d'un air attentif
  193.  
  194. - J'ai entendu dire que vous aviez des mines de fer, et qu'avec vous faisiez de l'acier de très bonne qualité.
  195. Non disposons dans l'empire que de peu de fer (surtout de l'argent en fait), c'est pourquoi je vous échangerais vos surplus contre le même poid en grains de sortes diverses.
  196.  
  197. - Cela paraît honnête. Je propose que nous nous revoyions dans de meilleures conditions plus tard, afin de discuter de tout ça plus en détail.
  198. Je vais faire lever mon campement, nous seront partis dans trois jours.
  199.  
  200. - De même pour moi, mes hommes seront ravis.
  201.  
  202. Quentin se leva, puis interrompit son action
  203.  
  204. - Attendez, il faut généralement quelque chose pour sceller de tels accords
  205.  
  206. - Vous avez une fille, si je me trompe ?
  207.  
  208. - Parfaitement, elle est nommée Sarel, pourquoi cette question ?
  209.  
  210. - J'ai un jeune fils, dès qu'il aura atteint sa majorité, je projettais de le marier à une famille puissante. Mais organiser une union entre nos enfants paraît être la solution la plus durable pour garantir la paix.
  211.  
  212. - Quel âge a votre fils ?
  213.  
  214. - trois étés et quatres hivers.
  215.  
  216. - Ma fille compte quatorzes étés et quinzes hivers, cela ne vous semble pas trop âgé ?
  217.  
  218. - ma foi un peu, mais ça n'est qu'un problème minime si cela permet un paix prospère par la suite.
  219.  
  220. - Marché conclu, je crois. Le mariage aura lieu dans douze ans.
  221.  
  222. Il ajouta avec un petit rire
  223.  
  224. - Tenez vous prêts !
  225.  
  226. Quentin alors se leva, puis il tendit sa main à Tanguy.
  227. L'empereur considéra l'offre, puis se leva aussi. Il empoigna la main du roi.
  228.  
  229. - Fin des futilités de la guerre. Place à la prospérité !
  230.  
  231.  
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