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- Autrefois le croquant courbait bien bas la tête,
- Quand venant à croiser, d’une église le faîte,
- Accélérait le pas, dissimulait son vice,
- Dans la crainte diffuse d’une astrale justice.
- Et les anges zélés devaient bien de là-haut,
- Observer les péchés, les faiblesses de l’âme,
- Élégante police, qui sans se montrer trop,
- Luttait contre le crime et le bras d’Abraham.
- Depuis des décennies les maraudeurs célestes,
- Ont cependant rangé leur képi flamboyant,
- Car le Vieux s’est trouvé, en maître clairvoyant,
- Bien meilleure matonne, pour son joli Far West.
- Ses gros yeux indiscrets depuis lors nous entourent,
- Perchés sur leurs poteaux de signalisation,
- Au plafond des bureaux et des habitations,
- Et jusque sur nos fronts, insatiables vautours.
- Elle nous fige en plein vol, capture nos élans,
- Comme les cheveux de la méduse Gorgone.
- Sa mémoire infinie soumet même le Temps,
- Et se jouent de l’Espace ses multiples axones.
- Voilà ce qui demeure, de notre liberté :
- Des écrans ronronnants, aux câbles enroulés,
- Dont personne ne sait qui se cache derrière,
- Mais se veulent garants de nos bonnes manières...
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