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Apr 25th, 2019
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  1. À ce titre, la Judée est l’un des principaux foyers de troubles au Proche-Orient. Du Ier siècle avant ou IIème siècle après J.C, cette région se caractérise par une instabilité permanente. Le roi Hérode est alors considéré comme un païen « renégat » et les populations locales ne le distinguent pas du pouvoir central romain. L’opposition bascule dans une lutte pour la souveraineté en Judée. Que cela soit lors de la Grande Révolte de 66 avant J.C ou au cours des événements de Bar Kokhba en 132 après J.C, les troubles de Judée opposent principalement Rome aux populations locales. Dans son ouvrage, Maurice Sartre utilise le terme de « nationalisme » pour qualifier ces populations insurgées, soulignant ainsi la nature insurrectionnelles de ses troubles. Ils sont motivés par une exécration de la romanité et une hostilité antifiscale sans précédent. Par conséquent, la Grande Révolte de 66 avant J.C doit être considérée comme une rébellion. En effet, la haine de l’administration romaine atteint un degré inouï en Palestine et l’instauration du capitatio et du tributum soli fait reculer le recensement. Lorsque la guerre éclate en 66 avant J.C, les juifs utilisent l’ironie, arme du peuple par excellence, pour se moquer du prêteur Florus. En effet, les juifs créer une collecte pour le « pauvre Florus » qui confisqua les dix-sept talents conservés dans les réserves du Temple de Jérusalem. La réponse ne se fait pas attendre et le grand-prêtre Ananias est assassiné. Les populations s’embrasent et la révolte s’étend dans tout le pays. Cette rébellion prend alors plusieurs formes : Une partie des juifs s’organisent militairement et battent les romains à Beth Horon. Une autre partie rejoint les zélotes et prône l’assassinat systématique de tout ceux qui s’allient à Rome. En conséquence, ces troubles dépassent le cadre administratif voulu par Rome et provoque une rupture dans l’idéal de la Pax Romana. En effet, cette révolte est l’expression d’une mauvaise adéquation entre le système romain et les traditions juives. En Judée la domination romaine semble ne pas prendre en compte les aspirations locales. En bafouant le judaïsme, Rome sous-estime cette minorité ethnique et religieuse. Preuve d’une véritable rupture dans les us et coutumes locales : pour la première fois depuis six cents ans, les sacrifices sont interrompus à Jérusalem. Autrement dit, dans le cadre du maintien de l’ordre, cet événement met en lumière l’idée selon laquelle, Rome n’adopte pas systématiquement la bonne stratégie à l’égard des populations qu’elle domine. Une fois la rébellion maîtrisée, Vespasien intrégre la Judée dans l’imperium et lui donne le rang de province impériale prétorienne. Ce qualificatif est constitutif de l’échec romain puisqu’il reconnaît le caractère instable de la région. En effet, la nomination d’un gouverneur prétorien et le stationnement permanent de la légion X Fretensis à Jérusalem, montrent que Rome cherche à éviter l’avènement de nouveaux messies et autres agitateurs.
  2. Cependant, la révolte de Bar Kokhba en 132 après J.C témoigne d’une nouvelle incapacité de Rome à comprendre cette région du Proche-Orient. Cette révolte est éclairante puisqu’elle est principalement motivée par des antagonismes cultuels. Autour de 130 après J.C, Hadrien interdit la circoncision, qu’il considère comme une pratique mutilante étrangère aux traditions gréco-romaines. Toutefois, ce rite est le symbole de l’alliance des juifs à Yahweh et s’en abstenir est un grave manquement religieux. Cela provoque alors une révolte cultuelle mêlée à tentative d’autonomie qui fut cependant tuée dans l’œuf. La répression est sévère et selon Dion Cassius : « 985 villages et 580 000 juifs trouvèrent la mort » . Evidemment, ces chiffres doivent être nuancés, mais il est certain que ces troubles déchirèrent encore un peu plus cette région aux traditions protéiformes. Une fois le maintien de l’ordre rétablit par Hadrien, l’entrée des Juifs à Jérusalem est interdite sous peine de mort et l’ordonnancement de rabbis est proscrite. Pour Maurice Sartre ces interdictions sont constitutives de l’antagonisme entre Rome et les juifs : « Jérusalem devenait non seulement une veille païenne comme les autres, mais la seule de toutes qui soit interdite aux juifs » . Enfin, alors que les autorités romaines avaient toujours reconnu le caractère judaïque de la région, elle le nie désormais en modifiant le nom de la province de Judée (pays des juifs), elle devenait en 134, la Syrie-Palestine. Par conséquent, ces deux révoltes traduisent d’une profonde incompréhension de Rome des tenants et aboutissants politique, culturels et religieux de cette région. Les maladresses de l’administration romaine mettent le feu aux poudres et marquent un coup d’arrêt dans le maintien de l’ordre pacifique de la région.
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