Chapitre 0

	"Mais il est immense ton plan Nora ! On s'y retrouvera jamais, se plaignit Rami.
- En même temps si tu sortais de ton coin paumé tu connaîtrais un peu Engou, lui rétorqua-t-elle en riant doucement."
Le pauvre n'avait jamais mis les pieds en dehors du Tribunal et de la Place Aube. Pour lui, c'était un tout autre monde qui se dévoilait sous ses yeux ébahis.
"Il est déjà 12h40 ! C'est dans vingt minutes le rendez-vous ! s'exclama Rami.
- Il peut bien attendre, tiens ! répondit Nora."
Ils continuèrent leur chemin vers la maison de Dodo.

	Ils atteignirent enfin cette maison ou plutôt cet appartement. C'était la seule construction de tout le coin. Le vide avait pris possession des lieux : pas même la poussière ne s'y promenait. L'appartement était sur trois étages. Dodo occupait le deuxième et les deux autres étaient inhabités. Les fenêtres semblaient partiellement brisées et les volets complètement défoncés. La porte d'entrée était sale de crasse et les rats venaient grignoter les quelques détritus qui l'ornaient et devant cette dernière se trouvaient quelques marches d'escaliers. Rami dit :
"Bon faut entrer, une minute de plus et on est en retard là.
- Tu as raison, il faudrait se dépêcher, ajouta Nora."
Un lourd fracas retentit. Rami et Nora sursautèrent de peur. Cela provenait de l'intérieur. Alors, Nora et Rami montèrent les escaliers un à un avec hâte jusqu'à se trouver face à la porte d'entrée. Un bruit sourd résonna de nouveau. De peur, ils bondirent en arrière au point de se retrouver en face des marches. Décidés, ils les remontèrent et enfoncèrent avec peine la porte d'entrée. Face à eux se trouvaient des escaliers et à leur droite l'entrée de l'appartement du rez-de-chaussée. Leurs pas se succédèrent au fil des marches qui se suivaient. Ils levaient une jambe, puis l'autre. Ils touchaient une marche, puis en quittaient une autre. Les marches grinçaient sous les pas de Rami.
"Oh là là ça fait du bruit dis donc, lança Rami.
- Oui, dépêchons-nous, maintenant, répondit Nora.
- Si ça se trouve c'est ça qu'on entendait ! rajouta-t-il.
- Mais tais-toi bon sang ! s'exclama-t-elle.
- Oh c'est bon, rétorqua Rami."
Une série de sons assourdissants se produisit.
"Wow ça fait peur ! s'exclama de surprise Rami.
- Qu'est-ce que c'est à ton avis ? demanda Nora tout en montant les escaliers.
- Je pense que c'est un mec qui parle de FNAF, répondit-il.
- Keske ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.
- Bah tu sais là les gens qui parlent sans savoir, répondit Rami.
- J'ai absolument rien compris, ajouta-t-elle, énervée.
- Bon laisse tomber. Tu penses que c'est quoi toi ? questionna-t-il.
- Probablement, mais ce n'est pas certain, je peux me tromper, mais ce doit être sans aucune certitude ni confirmation des verres qui se cassent, répondit Nora.
- En fait tu sais pas, répondit Rami.
- Oui, ajouta-t-elle.
- Ça fait peur quand même je trouve, termina Rami."
Après leur brève conversation, ils se retrouvèrent face à la porte d'entrée de l'appartement de Dodo. Ils toquèrent. La porte s'ouvrit. Ils virent Dodo dans toute la détresse du monde, ayant sur les épaules des lampes et portant un bureau.

	Des tables et des chaises renversées parsemaient le sol. Dodo cracha les cartes qu'il avait entre les lèvres.
"Eh Dodo regarde y'a Nora ! s'exclama joyeusement Rami.
- J'ai bien fait de poser mon affiche là-bas visiblement, t'as amené quelqu'un, répondit Dodo.
- T'es tout seul ? demanda aimablement Nora.
- Nan, répondit-il."
Dodo montra du doigt Léa. Elle était en train de dessiner la bannière du groupe sans prêter attention à ce qui l'entourait. Dodo se racla la gorge et dit d'un ton décidé :
"Bien, vous l'aurez remarqué, on va jouer à Ace Attorney. J'ai, ajouta-t-il en ramassant les cartes éparpillées sur le sol, fabriqué des petites cartes pour qu'on ait la liste des personnages disponibles. Après qu'on aura fini d'arranger les meubles, je m'occuperai du scénario.
- Cool j'peux dormir ici s'il te plaît ? demanda Rami.
- Tu dormiras par terre, dit sèchement Nora."
Soudain, on entendit quelqu'un défoncer la porte. Elle s'ouvrit violemment sous la force des coups, laissant apparaître face aux quatre amis la silhouette d'un garçon de grande taille. La lumière se trouvant derrière lui, l'entièreté de son corps était couverte d'ombre. Aucun trait ni aucun vêtement n'était distinguable : seules ses grandes mains et ses courtes boucles n'avaient de secret pour l'œil. Il s'avança. On se demanda alors qui cela pouvait être. Il prit une grande inspiration et prononça ces mots :
"Bonjour."

	"Oh salut Dja ! s'exclama Rami.
- La ferme, j'm'en fous de toi, lui répondit-il avec hargne. Bon, Dek a pas l'air très présent aujourd'hui."
Il sortit de la poche de son short son téléphone et envoya un message à quelqu'un.
"C'est pour qui ? demanda gentiment Rami.
- Ta gueule, lui lança brutalement Dja."
Dodo répéta les instructions pour Dja et toute l'équipe se mit au travail. Léa, de son côté, continua tranquillement son dessin pendant que Dodo, Nora, Rami et Dja arrangeaient les meubles de sorte à transformer l'appartement en tribunal. Après mille et une galères et deux heures, le tribunal fut terminé d'être aménagé. Ou plutôt ce qui faisait penser à un tribunal. Tout le monde était essoufflé et Rami blessé : il reçut par deux fois de violents coups de chaise en pleine figure. Cependant, l'équipe était heureuse d'avoir mis sur pied la cour. Dodo demanda :
"Vous pensez qu'on est bons ?
- Ouais ! répondit Nora, pleine d'enthousiasme. On peut être fiers de nous !
- Ouais, répondit Dja. Je pense que ça pourrait lui plaire.
- Qui ça ? demanda Rami avec plein d'entrain.
- Ferme ta race je te dis, lui rétorqua-t-il.
- Côté dessin, c'est fini ? questionna Dodo.
- Il ne manque plus qu'un élément et c'est terminé ! dit Léa.
- On va pouvoir distribuer les rôles, dit Dodo, vous voulez qui ?"
Ainsi, Dodo, Rami, Nora, Dja et Léa prirent respectivement les rôles du juge, de Pheonix Wright, de sa cliente, du public et de la méchante témoin. La porte fut une nouvelle fois défoncée et une voix fit : "Moi, ce s'ra Hunter."

	Tout le monde se retourna d'un air stupéfait. Face à eux se trouvait un jeune homme. Il s'avança. Il tenait entre les mains une guitare et était vêtu d'une tenue de rockeur. Sa longue et magnifique chevelure brune s'harmonisait parfaitement avec son teint mate. "T'es enfin là Jules, dit Dja. Comment ça va cousin ?" Léa bondit soudainement de sa chaise, et hurla pleine d'allégresse : "J'ai fini le dessin !"