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Guest User

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a guest
Apr 3rd, 2016
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  1. Tout le monde connaît Merzbow, même les gens qui n'écoutent pas de harsh noise en ont a minima entendu parler voire éventuellement s'y sont essayé dans une optique sportive sans intérêt, mais bon. Où je veux en venir en proposant cette écoute, c'est que ce mec (Masami Akita) est tellement prolifique que forcément ça devient difficile de s'y retrouver. Aujourd'hui je déterre pour vous un de ses albums collaboratifs, avec une pépite de ce que la pop a de plus nazement bonne (!!), rien que pour vous oreilles ébahies. Bon sans me relie (parce que je suis déjà en retard), je vais essayer de vous présenter la bête.
  2.  
  3. Tout part d'un concept simplissime en apparence. Au départ, cette naïve annonce : Merzbow dans votre enceinte gauche, Ladybird dans votre enceinte droite, en somme un album par "speaker". Et c'est censé fonctionner ? Non parce que Ladybird, c'est cette mystérieuse chanteuse vraisemblablement lituanienne à la carrière famélique, qui ici se livre à un exercice de karaoké fantôme assez déconcertant tant il paraît désincarné et robotique aux premiers abords. L'oreille droite aura le plaisir d'entendre des reprises de standards plus ou moins enjoués sur des instrumentations kitsch et mignonnes, comme une friandise artificielle, avec un ensemble de reprises enfantines, distantes, un accent de merde, et quelques accès de mélancolie franchement bien venus. Tout marche sur un orteil, c'est à la fois putain de fascinant et glauquement mauvais, bancal. Ca paraît improbable mais l'amour ça vous tombe facilement dessus... Quant à Merzbow, je ne vous fais pas de dessin. Ici c'est sur une longue piste étudiée que le maître s'exprime. Floating Eloy aurait très bien pu être un de ses longs morceaux fleuves dont il a le secret, avis aux amateurs de noise maîtrisée (!). Le contraste avec le petit manège intime de Ladybird n'est pourtant pas si évident une fois mis en pratique. C'est là que je veux en venir oui : les deux oeuvres se complètent magnifiquement : ce qui sur le papier devait n'être qu'une mauvaise plaisanterie devient finalement l'objet sensoriel le plus incroyable, chaque partie vient soutenir l'autre à sa manière. On croyait Akita anti-mélodique ou anti-harmonique, il démontre l'exact contraire en accordant son langage avec celui de sa cousine la plus éloignée. L'association Floating Eloy 9 // Janie en est selon moi un magnifique exemple, avec ce long cri analogique, parfaitement juste, qui vient sublimer l'insipide karaoké paradoxalement charmant en changeant sa tendresse en désespoir. L'album est selon moi à l'image de cet exemple de quelques secondes, sous des formes diverses (complétion harmonique, dynamisme rythmique, accentuation émotionnel, inversion des langages sonores, etc.) : il ne faut en rater aucune miette, c'est une aventure d'exception.
  4.  
  5. Ah ouais j'oubliais mais y a une piste cachée assez superbe, mais sans Merzbow. Petit bonus bien kitschodépressif mais jouissif.
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