Je me rappelle de nos longues balades au bord du Rhin. L'une d'elle, particulièrement, était magnifique. Il faisait beau ce jour-là. Tu étais belle sous le soleil de ce matin d'hivers. Tu marchais calmement au bord de l'eau avec grandeur et déférence. Le froid te rendait vivifiante et rosait tes joues. Vêtue de ton manteau d'officier SS, tu n'avais pas froid. Le froid avait peur de qui tu étais. La peur du nazisme était partout. Frappant l'eau avec une matraque, les promeneurs que nous croisions fuyaient à ta vue. Ils avaient peur que tu les envoies dans un camp. Je n'ai jamais eu peur de toi malgré ton amour pour la torture et la violence. Le nazisme t'avait profondément changé mais je l'acceptais. Est-ce de la folie ? du masochisme ? Je ne sais pas. Mais une chose est sûre, l'amour est plus fort que la folie de cet homme qui voulait asservir le monde. Ton uniforme noir et ton accent germanique, tu en étais si fière. Être allemande était pour toi un honneur, une fierté. Tu aurais fait tout pour le IIIème Reich, pour sa grandeur.