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BNP tue l’entrepreneuriat

a guest
Jul 31st, 2013
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  1. http://onlylili.com/2013/07/bnp-tue-lentrepreneuriat/
  2. http://imgur.com/ftRWEET
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  4. Aujourd’hui, et pour la 1ère fois, je reçois un invité sur ce blog : Sébastien Turbé. Chef des sacoches Akibag, c’est grâce à lui si j’ai pu ouvrir la rubrique “Ma vie d’entrepreneuse” puisqu’il m’a offert un poste de co-gérante au sein de la SARL Qui Roxx. S’il a choisi cet endroit pour s’exprimer, c’est avant tout pour pousser un coup de gueule contre notre banque, pour montrer à quel point les discours pro-entrepreneurs entendus dans les pubs sont hypocrites et mensongers. C’est pour vous montrer comment ces établissements, qui disent vouloir nous épauler, ne pensent en fait qu’à eux et peuvent faire beaucoup de mal aux petites entreprises.
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  6. Il ne veut rien suite à cet article, et moi non plus. D’un commun accord, nous souhaitons juste vous faire partager l’envers du décor et dénoncer une pratique honteuse (mais pas vraiment étonnante, n’est-ce pas ?) de la part d’une banque se vantant de vouloir changer le monde. Oui, mais à quel prix ?
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  10. I. Le Contexte
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  12. Quand j’ai créé Akibag en auto-entreprise, je suis allé ouvrir un compte professionnel à la BNP, une banque que je n’ai pas eu à choisir, puisque mon premier compte a été ouvert alors que je ne savais pas encore ce qu’était une banque. Je suis passé du statut « simple client » à « client professionnel » et mon conseiller, directeur d’agence, a été très pro, me proposant un compte « spécial AE » avec un découvert autorisé de 2000€.
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  14. Il y a un an, j’ai fermé ce compte et nous avons ouvert un compte pour la SARL Qui Roxx, avec Céline qui m’accueille aujourd’hui sur son blog. Pour cette entreprise qui a vocation à brasser plus d’argent on m’octroie 1500€ de découvert, ce qui n’est pas si mal. Les 3 premiers mois, on navigue à vue : pas de code pour se connecter sur le net, effectuer nos virements, faire la compta, regarder si un client nous a viré de l’argent, et pas non plus de carte bleue, qui n’arrive pas. Pourtant je paie ma cotisation « esprit libre » qui me permet d’accéder à mes comptes sur internet : remboursement réclamé à deux reprises, on n’a jamais rien reçu d’autre qu’un « oui oui, on va faire un geste ». Bien sûr, j’abandonne, me disant qu’un jour où l’autre j’aurais à remettre ça sur la table (aujourd’hui, ça me semble bien).
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  16. Les 6 premiers mois de l’année, tout se passe bien, les comptes sont dans le vert et ne franchissent jamais cette ligne. En début d’année, et puisqu’il est impossible de financer une commande de marchandise par le crédit, nous sommes dans l’obligation, comme c’est bien normal, de commencer « à jouer » un peu sur le découvert. Sans ça, pas de marchandise : nous avons un produit en rupture, et un nouveau modèle à produire.
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  24. II. La lettre
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  26. Un beau matin, ça sonne : un courrier recommandé, de la banque. Une première. Le courrier est rédigé sur un ton fort peu cordial, et nous explique que suite à notre dernier entretien, décision est prise de supprimer notre autorisation de découvert. Le 08/08, ce sera fini, on n’aura plus le droit de passer dans le rouge, ce qui est pourtant très souvent le cas dans beaucoup d’entreprise, quand le RSI ou le comptable arrive, quand la TVA doit être payée mais que les clients n’ont pas encore réglé leur facture à 30 jours fin de mois etc. La lettre précise que bien sûr, on peut toujours en reparler, et ce serait bien la moindre des choses puisqu’en effet, l’entretien mentionné et durant lequel la sentence serait tombée n’a jamais eu lieu. Jamais. Eu. Lieu.
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  30. III. La colère
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  32. Évidemment, ça fiche un coup : je me souviens de mon dernier emploi salarié, qui a sauté parce que précisément mon dernier patron a reçu ce courrier là et que 3 mois plus tard, mon salaire était devenu une charge trop lourde à supporter sans le tampon qu’offrait le découvert. Mais voilà, cela n’a pas suffit et cette entreprise a fini par mourir. Supprimer le découvert d’une petite entreprise, c’est donc bien souvent la conduire à une mort certaine. Mais le pire, c’est que je refuse de parler avec ces gens, qui rêvent de ma présence dans leur salle de réunion et s’inventent des dialogues qu’on aurait pu avoir, et qui m’en envoie le compte rendu dans un recommandé, comme si ce courrier fiction était un acte gravé dans le marbre de l’Histoire.
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  34. Je décide quand même d’envoyer un mail de mécontentement à mon seul et unique interlocuteur à la BNP, dont le nom apparaît en dessous de cette lettre délirante qui mentionne des entretiens fictifs. Il me répond d’une façon que je n’apprécie guère plus : il me prend de haut, m’explique que je dramatise et qu’il veut bien me recevoir pour, je cite « démystifier » tout ça. Je refuse catégoriquement tout dialogue, ayant conscience que la BNP ne dépense pas 3 sous dans un recommandé à la légère, et que selon l’expérience décrite plus haut, cet entretien démystificateur n’est là que pour calmer l’entrepreneur, lui accorder un délai supplémentaire, voire échelonner le découvert (premier mois on vous passe à 1000€, deuxième mois 500€, 3ème mois terminé, plus de découvert, ça vous ira comme ça Mr Turbé ?)
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  36. J’envoie aussi une lettre manuscrite demandant la clôture d’un de mes compte privés, en guise de représailles et aussi, bien sûr, parce qu’être traité de la sorte alors que je suis client depuis mon plus jeune âge, ça me gonfle un maximum et si la BNP ne me montre plus aucun respect et que le lien de confiance se brise en l’espace d’un courrier encore une fois ahurissant de mauvaise foi, c’est qu’il est l’heure de se trouver une banque plus accueillante.
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  38. Je refuse toujours le dialogue, j’ai rien à dire à des gens qui basent leurs actes sur des entretiens fictifs, et qui me répondent en me prenant de haut. J’ai aussi bien aimé le message sur le répondeur « Mr Turbé, calmez-vous, en plus si je regarde vos comptes je me dit que votre colère n’est pas due qu’à ce courrier (lol, j’ai aussitôt fait repasser le compte dans le vert, grâce à un Paypal qui se portait bien, merci), si on réglait ça en face à face, parce que par mail c’est pas très courageux » (NB : mon conseiller s’appelle Jean-Claude, et non Django Freeman).
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  40. Ensuite, et alors que mon conseiller a toujours été mon seul interlocuteur, j’ai eu la surprise d’un deuxième message, d’un homme que je ne connais pas mais qui a dit travailler à la BNP, et qui lui aussi voulait me parler de ce courrier. J’en ai conclu que mon unique conseiller n’est pas si courageux que ça et que j’ai du rencontrer ce monsieur lors de mon entretien fictif, mais je me souviens plus bien, j’étais un peu ailleurs ce jour-là.
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  42. Deux petites choses pour être complet : Jean-Claude, mon conseiller, m’a laissé entrevoir que je ne devais pas en faire une affaire personnelle, car il n’est pas l’auteur de ce courrier (signé sans doute par un homonyme) et mon compte perso n’est toujours pas clôturé, apparemment Jean-Claude refuse de faire ce qu’un client lui demande. Faudrait-il porter plainte contre la BNP pour pouvoir faire clôturer un compte épargne avec 30€ dessus ?
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  46. IV. Et maintenant ?
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  48. Maintenant, rien. Je refuse et refuserais tout dialogue avec Jean-Claude ou avec n’importe quel autre mythomane anonyme présent dans des réunions fictives. Voilà, c’est comme ça. Non pas que je refuse de me lever à l’aube pour un face à face sanglant avec Djanclaude, c’est juste que j’ai pas de temps à donner pour aller jouer au con dans ma banque, à jouer une scène de négociations vaines et de coupage de poire en deux : je le sais par avance, quoi qu’il se passe, ça ne me conviendra pas, même si on décide que cette décision est annulée purement et simplement, ça m’intéresse pas d’aller perdre 2 heures réelles alors que la BNP peut prendre sur mes heures fictives et m’envoyer un second courrier pour me dire que finalement, suite à notre seconde entrevue fictive, un autre truc a été décidé. J’ai rien demandé, on m’a rien demandé non plus, débrouillez-vous !
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  50. En plus ce petit jeu de dupe, ce cinéma qui consiste à aller négocier une décision unilatérale a déjà eu lieu, et même si je n’étais pas présent, ça m’a déjà coûté un emploi. Je précise qu’à l’époque, mon patron n’a jamais eu assister à des entretiens fictifs, il a eu la chance d’avoir deux vrais entretiens, mais c’est parce qu’il n’était pas à la BNP.
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  52. Je les laisse me niquer mon découvert, même si ça coûte la vie de notre société : ce jour-là, je me tournerais vers une autre banque.
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  54. Alors pourquoi cet article ? Sûrement pas pour trouver une solution à mon problème, ou pour renouer le dialogue avec un autre rapport de force, j’en ai rien à foutre, s’ils veulent me parler qu’ils continuent de me convoquer dans leurs réunions fictives.
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  56. Cet article, donc, est là uniquement pour que vous sachiez que la BNP, alors qu’en période de contraction de l’économie, devrait soutenir ses entrepreneurs, et œuvrer pour la reprise économique, n’hésite pas à saborder mon navire, et peut-être celui d’autres pauvres petits entrepreneurs comme nous, qui pensions qu’une autorisation de découvert servait à pouvoir être à découvert.
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  58. « C’est tous les mêmes t’façon » ?
  59. Non, je refuse de croire que toutes les banques agissent de la sorte.
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