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Jul 9th, 2012
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  1. http://christinetasin.over-blog.fr/ext/http://www.bivouac-id.com/2009/05/15/un-psychologue-danois-%e2%80%9cl%e2%80%99integration-des-musulmans-dans-nos-societes-occidentales-est-impossible%c2%bb/
  2.  
  3. Un Psychologue Danois : “L’intégration des Musulmans dans nos sociétés occidentales est impossible».
  4. Par Yann le 15 mai 2009
  5.  
  6. Une interview de Nicolai Sennels par Felix Struening
  7. Les problèmes d’intégration des musulmans au Danemark sont devenus chose connue dans le monde entier en 2006, quand le journal Jyllands-Posten publia 12 caricatures du prophète Mahomet. Deux années plus tard, des émeutes éclatent à nouveau en raison de la réédition des caricatures de Mahomet dans tous les grands journaux danois.
  8. Actuellement, 70% de la population carcérale dans les prisons de Copenhague est constituée de jeunes gens de culture musulmane. La question se pose quant à savoir si les récents accès de violence et la tendance générale à la violence au sein de la culture musulmane seule ont simplement coïncidés avec les publications ou s’il y a une connexion directe entre les deux faits.
  9. En Février 2009, Nicolai Sennels, psychologue danois, publia un livre intitulé « Parmi les Criminels Musulmans L’expérience d’un Psychologue à Copenhague”…. Dans son livre, Nicolai Sennels adopte une approche psychologique quant à la relation de la culture musulmane, à la colère, à la gestion des émotions et à la religion musulmane elle-même. Sa recherche est fondée sur des centaines d’heures d’observations au cours des traitement thérapeutique de 150 jeunes musulmans internés dans la prison des jeunes de Copenhague. EuropeNews a interviewé l’auteur, sur son livre et ses analyses sur l’intégration des musulmans en Europe.
  10. EuropeNews : Nicolai Sennels, comment avez-vous eu l’idée d’écrire un livre sur les criminels musulmans au Danemark?
  11. Nicolai Sennels : Cette idée m’est venue en Février 2008 lors d’une conférence sur l’intégration, à Copenhague, où j’ai été invité en tant que premier et seul psychologue travaillant dans une prison de jeunes à Copenhague… Mon discours à cette conférence portait sur le rôle important joué par la culture des étrangers concernant l’intégration, la criminalité et l’extrémisme religieux. J’avais souligné, que les personnes de culture musulmane, sont confrontées à une difficulté si ce n’est une impossibilité de s’intégrer harmonieusement et de s’épanouir au Danemark.
  12. Plus de 70% de tous les crimes commis dans la capitale danoise, le sont par des musulmans.
  13. Cette déclaration fut accueillie avec de fortes résistances par les hommes politiques danois, et par mon supérieur hiérarchique de la prison des jeunes. Je fus fort surpris car, je pensais que dire que certaines cultures s’intègrent mieux que d’autres dans les sociétés occidentales, était une évidence. Toute l’Europe a actuellement du mal à intégrer les musulmans, et cette entreprise semble relever du domaine de l’impossible. Selon la police danoise et le Bureau danois de la statistique, plus de 70% de tous les crimes commis dans la capitale danoise, le sont par des musulmans. La Banque Nationale a récemment publié un rapport indiquant que, les coûts d’un musulman étranger s’élèvent à plus de 2 millions de couronnes danoises (300.000 euros) en aides sociales fédérales, dû au faible niveau d’emploi au sein de cette population. À cela, il faut ajouter de nombreux autres types d’aides sociales que les chômeurs perçoivent dans notre pays, les dépenses pour les interprètes, les classes spéciales dans les écoles (64% des enfants scolarisés dont les parents sont musulmans ne peuvent ni lire ni écrire correctement le Danois après 10 ans de scolarisation dans une école danoise) le travail social, les policiers supplémentaires etc.…
  14. Mon intervention a abouti à une injonction légale, une sorte de sanction professionnelle, indiquant que si je réitérais mes propos je serais licencié. Selon les autorités de Copenhague, il est apparemment autorisé de déclarer que les problèmes rencontrés par les musulmans sont causés par la pauvreté, les médias, la police, les Danois eux –mêmes, les politiciens, etc. Mais deux choses ne sont pas admises : 1) discuter de l’importance de la culture et 2) de la responsabilité propre des étrangers quant à leurs difficultés d’ intégration dans nos sociétés. Malheureusement, beaucoup d’hommes politiques très puissants n’appréhendent pas clairement la dimension psychologique de la culture et son influence sur l’intégration.
  15. EuropeNews : Quelles ont été les réactions au Danemark?
  16. Sennels : Le livre a suscité une grande attention, même avant le 24 Février 2009 date de sa publication officielle. Il était en page de couverture de l’un des plus grands journaux nationaux, au Danemark, et j’ai été invité à la radio et à la télévision pour participer à des débats avec des hommes politiques et autres experts sur ce sujet. La première édition fut épuisée en trois semaines.
  17. Depuis lors, de grands changements sont intervenus dans la politique d’intégration Danoise, changements qui semblent avoir été influencés par le livre et l’attention qu’il a obtenu. De mon point de vue personnel, l’attention généralisée portée à mes propos démontre le bien fondé de ma démarche: il y a tout simplement un besoin important d’une compréhension plus approfondie quant à l’influence de la culture des musulmans sur leurs chances d’intégration.
  18. Le très célèbre politicien, Naser Khader, musulman et auteur du best-seller « Honneur et Honte » (”Honor and Shame”,) déclara que mon livre devrait être une “lecture obligatoire pour les étudiants, les travailleurs sociaux et les enseignants”. Le Jyllands-Posten, premier journal a publier les caricatures de Mahomet, qualifia le livre comme “un véritable travail de pionnier”.
  19. EuropeNews : Examinons votre livre de plus près. Vous parlez de quatre mythes sur l’intégration… Le premier porte sur la différence entre les cultures des immigrants.
  20. Sennels : Ce que j’ai découvert au cours de mon travail à la prison des jeunes, c’est que les jeunes gens de confession ou d’origine musulmane avaient d’autres besoins en matière de travail social que les Danois ou les personnes de culture non musulmane. Ces besoins différents nécessitent plus d’attention, et les psychologues doivent faire plus de recherches sur ces sujets pour être en mesure de créer des politiques sociales efficaces.
  21. Les huit premières places dans le classement de la criminalité par pays d’origine des criminels reviennent à des pays musulmans. Le Danemark étant classé neuvième sur cette liste
  22. Je suis entièrement d’accord avec mes critiques, pour dire que les problèmes personnels et sociaux peuvent entraîner des comportements anti-sociaux chez les occidentaux et les musulmans. Il y a toutefois, tout le temps, chez les musulmans, une disproportion extrême dans le comportement anti-social et anti-démocratique. Le Bureau danois de la statistique a publié un rapport (1 et 2) indiquant que les huit premières places dans le classement de la criminalité par pays d’origine des criminels reviennent à des pays musulmans. Le Danemark étant classé neuvième sur cette liste.
  23. EuropeNews : Ceci voudrait donc dire que nous devons traiter musulmans et non- musulmans de manière différente?
  24. Les musulmans ne comprennent pas notre façon toute occidentale de gérer les conflits par le dialogue.
  25. Sennels : D’un point de vue psychologique et humaniste, il est très clair que des personnes de cultures différentes ont des besoins différents, quand ils ont ou quand ils créent des problèmes. Ma propre expérience est que les musulmans ne comprennent pas notre façon toute occidentale de gérer les conflits par le dialogue. Ils sont élevés dans une culture comportant des figures d’autorités et des conséquences externes à l’individu et très bien définies. La tradition occidentale, qui utilise compromis et introspections comme principaux outils pour gérer les conflits tant intérieurs qu’extérieurs, est considérée comme une faiblesse dans la culture musulmane. Dans une large mesure, ils ne comprennent tout simplement pas cette façon plus douce et plus humaniste de traiter les affaires sociales. Dans le contexte du travail social et de la politique, cela signifie que l’individu a besoin de plus de limitations et de conséquences plus sévères pour être en mesure d’adapter son comportement.
  26. EuropeNews : Cela nous mène directement au deuxième mythe: car il est souvent dit, que la criminalité des immigrés est causée par les problèmes sociaux, et non par leur origine culturelle. Dans votre livre, vous êtes en désaccord avec cette thèse et désignez la religion comme source de criminalité chez les musulmans.
  27. Sennels : Je reformulerai votre assertion en parlant de la culture musulmane et non pas de la religion, car il y a beaucoup de musulmans qui ignorent ce qui est écrit dans le Coran et ne fréquentent pas les mosquées. Mais ils sont fortement influencés sur le plan culturel. Nous constatons que particulièrement la colère est bien plus acceptée dans la culture musulmane.
  28. L’agressivité vous donne un statut inférieur dans nos cultures, mais un statut plus élevé dans la culture musulmane.
  29. A titre d’exemple: dans la culture occidentale et dans d’autres cultures non musulmanes, comme en Asie, l’agressivité ou une brusque explosion de colère sont vues comme comportements que l’on regrette par la suite et dont on aura honte. C’est complètement l’inverse dans la culture musulmane. Si quelqu’un bafoue votre honneur - ce que j’appelle en tant que psychologue la confiance en soi – il est attendu de vous que vous démontriez votre agressivité, et souvent également, que vous vous vengiez tant verbalement que physiquement. Ainsi, l’agressivité vous donne un statut inférieur dans nos cultures, mais un statut plus élevé dans la culture musulmane.
  30. Il y a toutefois une autre raison plus profonde pour expliquer le comportement anti-social largement répandu dans les communautés musulmanes et la forte résistance à l’intégration, et c’est la très forte identification que les musulmans ont d’appartenir à la culture musulmane.
  31. Quand il s’agit d’identité chez les musulmans, la nationalité ne compte pas du tout en comparaison de la culture et de la religion.
  32. Ma rencontre avec la culture musulmane a été une rencontre avec une culture excessivement forte et une culture très fière. C’est certainement un attribut qui peut garantir la survie d’une ancienne culture à travers le temps (l’islam et la culture musulmane en sont une excellente illustration). Malheureusement, une culture forte et fière rend également ses membres presque incapables de s’adapter à d’autres valeurs. En Allemagne, seuls 12% des 3,5 millions de musulmans se considèrent plus allemands que musulmans, en France et au Danemark, 14% seulement des musulmans, se voient plus français ou danois que musulmans. Les recherches, effectuées au sein des communautés musulmanes vivant au Danemark, montrent également que 50% de la 1ère et 2ème génération d’immigrés sont contre la liberté de parole et que 11% d’entre eux aimeraient voir la charia en lieu et place de la constitution danoise (de plus larges extraits de ces recherches se trouvent dans la version imprimée du journal). Ces pourcentages élevés sont évidemment effrayants, mais ce qui particulièrement inquiétant c’est qu’il n’y a pas sur ces thèmes de divergences d’opinion entre les musulmans nés et élevés dans les pays musulmans et leurs enfants qui sont nés et ont grandi dans la société danoise. Quand il s’agit d’identité chez les musulmans, la nationalité ne compte pas du tout en comparaison de la culture et de la religion. D’où une opposition puissante et croissante à la culture et aux valeurs occidentales dans les ghettos musulmans à Copenhague et dans d’autres grandes villes européennes.
  33. EuropeNews : Comme vous l’avez déjà souligné, de nombreux musulmans ont un lien très fort avec leur identité religieuse. Le troisième mythe que vous réfutez dans votre livre concerne le pourcentage d’extrémistes et de fondamentalistes musulmans. Il est souvent présumé que ce pourcentage est relativement faible. Quelle est votre expérience?
  34. Sennels : Les gens espèrent que la plupart des musulmans sont modernes et acceptent les valeurs occidentales. Mon expérience est différente, et cela a été démontré par les statistiques européennes que je viens de citer. En Février 2008, nous avons été confronté à de très graves émeutes de la part de jeunes musulmans au Danemark.
  35. Ces émeutes étaient partiellement en réaction à l‘attention accordée par la police danoise à la forte augmentation des taux de criminalité dans les zones musulmanes. L’autre raison étant la réimpression des caricatures de Mahomet dans tous les journaux danois. Cette réédition est un acte de solidarité avec le caricaturiste Kurt Westergaard, dont la vie a été et est toujours sérieusement menacée.
  36. Dans ces émeutes, nous avons vu des musulmans non pratiquants dans leur vie quotidienne, prendre la défense de leur culture et de leur religion d’une manière très agressive. Copenhague était en fumée pendant toute une semaine en raison de plusieurs centaines d’incendies, et la police et les pompiers tentant de calmer la situation ont aussi été attaqués. Une grande partie des émeutiers s’est retrouvée dans la prison où je travaillais, et j’ai donc eu l’occasion de dialoguer avec eux. La quasi-totalité d’entre eux étaient des musulmans, et ils ont tous affirmé que leurs actes – démarrer des incendies, attaquer la police etc. – étaient justifiés dans la mesure où la société danoise, augmentant la pression sur l’intégration et réimprimant les caricatures de Mahomet, faisait preuve de racisme envers l’islam et la culture musulmane. Les quelques Danois qui ont pris part aux émeutes l’avaient fait pour des raisons complètement différentes. Leurs actions étaient principalement motivées par la recherche d’aventure ou d’excitation.
  37. EuropeNews : Le quatrième mythe est que la pauvreté chez les immigrants conduit à la mauvaise situation sociale. Dans votre livre, vous dites que c’est le contraire qui est vrai.
  38. Sennels : Vous pouvez formuler cette importante question de la manière suivante : les gens ont-ils des problèmes sociaux parce qu’ils sont pauvres, ou bien deviennent-ils pauvres parce qu’ils créent des problèmes sociaux?.
  39. Un quart de tous les jeunes hommes musulmans au Danemark ont un casier judiciaire non vierge. C’est le comportement asocial qui rend pauvre et non pas l’inverse.
  40. Mon expérience est que la très faible priorité accordée à la scolarité de leurs propres enfants, à leur propre éducation et le manque de motivation pour planifier une carrière professionnelle sont autant de facteurs déterminant de la pauvreté. Ces facteurs sont expérimentés par de nombreux musulmans aussi bien dans nos sociétés que dans les pays musulmans. De plus, un quart de tous les jeunes hommes musulmans au Danemark ont un casier judiciaire non vierge. De très faibles capacités en lecture, une forte aversion contre l’autorité et un dossier criminel déjà rempli, rendent très difficile l’obtention d’ un emploi bien rémunéré. C’est le comportement asocial qui rend pauvre et non pas l’inverse.
  41. Malheureusement, de nombreux politiciens voient la pauvreté comme la principale cause de problèmes d’intégration. Je pense que c’est un point de vue horrible et unidimensionnel sur les personnes pauvres et sur les individus en général. L’idée que le comportement des gens est déterminé par la quantité d’argent qu’ils ont sur leur compte en banque tous les mois est un point de vue extrêmement limité. En tant que psychologue diplômé de l’Université de Copenhague, je dirai que des facteurs bien plus importants dans la vie que l’argent, influencent le comportement et la façon de penser des individus
  42. EuropeNews : Quelle est la conclusion de votre recherche? Est-ce que l’intégration des personnes de culture musulmane dans les sociétés occidentales est possible?
  43. Sennels : Je dirais que les optimistes, les gens qui disent que l’intégration est possible portent une très grande responsabilité. Il y a de grands risques qu’ils soient en train d’entretenir un espoir, un rêve, sans fondement dans la réalité. Ceci signifie qu’ils seront responsables du fait que l’Europe détourne son regard et ne confronte pas ces problèmes avant qu’il ne soit trop tard.
  44. Toutes les recherches dont nous disposons sur l’intégration des musulmans dans les sociétés occidentales montrent que nous continuons à nous diriger dans la mauvaise direction.
  45. Il n’y a tout simplement pas de recherche en Europe qui vient à l’appui de la vison optimiste. Bien au contraire, toutes les recherches dont nous disposons sur l’intégration des musulmans dans les sociétés occidentales montrent que nous continuons à nous diriger dans la mauvaise direction. Je ne sais donc pas comment les optimistes parviennent à leur conclusion. C’est peut-être un espoir vain et puéril que tout se terminera bien, comme dans les contes de fées. Ou bien est-ce peut-être une idée pseudo Darwiniste que tout développement s’effectue dans un sens positif. Une chose est sûre: ils ne fondent pas leurs opinions sur des faits.
  46. Bien sûr, des exceptions existent, mais en majeure partie l’intégration des musulmans au niveau nécessaire n’est pas possible. Des personnes qualifiées et pleines de compassion travaillent à travers toute l’Europe sur ces problèmes pour tenter de trouver des solutions, des milliards d’euros ont été dépensés sur ces projets mais les problèmes continuent de s’aggraver.
  47. L’explication psychologique est en fait simple… Les cultures musulmanes et occidentales sont fondamentalement très différentes. Cela signifie que les musulmans doivent subir de grands changements dans leur identité et dans leurs valeurs pour être en mesure d’accepter les valeurs des sociétés occidentales… Changer les structures de base de sa propre personnalité est un processus psychologique et émotionnel extrêmement exigeant. Apparemment, très peu de musulmans se sentent motivés par cette entreprise. Je ne connais que quelques-uns qui ont réussi. Mais je sais aussi que c’est au prix d’ une longue et épuisante lutte à l’intérieur d’eux-mêmes et souvent, ils paient un prix personnel élevé à l’extérieur car leurs amis et leurs familles les dédaignent ou les renient pour avoir quitté leur culture d’origine.
  48. EuropeNews : Mais qu’allons nous faire avec les musulmans, qui sont déjà chez nous?
  49. Sennels : Je vois deux possibilités. Premièrement, nous devons cesser immédiatement toute immigration de personnes en provenance de pays musulmans vers l’Europe jusqu’à ce que nous ayons prouvé que l’intégration des musulmans est possible.
  50. Nous devons cesser immédiatement toute immigration de personnes en provenance de pays musulmans vers l’Europe.
  51. Deuxièmement, nous devons aider les musulmans qui ne veulent pas ou ne sont pas en mesure de s’intégrer dans nos sociétés occidentales, à construire un nouveau sens à leur vie dans une société qu’ils comprennent mieux et qui les comprend. Cela signifie les aider à démarrer une nouvelle vie dans un pays musulman. Nous avons actuellement les moyens économiques de le faire. Comme je l’ai mentionné précédemment, la Banque nationale danoise a calculé, que tous les immigrants en provenance des pays musulmans coûtent 300.000 Euros en moyenne. Avec cet argent, nous pourrions aider ces gens à vivre une vie heureuse dans un pays musulman, sans avoir à s’intégrer dans une société qu’ils ne comprennent pas et ne peuvent donc pas accepter. Avoir assez d’argent pour soutenir sa famille et vivre dans un pays où ils se sentent complètement assimilés à la culture environnante serait un grand pas en avant dans la qualité de leur vie. Et nous devons les aider à atteindre cet objectif. Non seulement les musulmans, mais les sociétés européennes en bénéficieront. L’immigration des musulmans de l’Europe vers les pays musulmans fonctionnera comme des ambassades pour des sociétés plus libres et plus démocratiques, en raison de leur expérience de vie dans des démocraties avec de vrais droits de l’homme et en raison de leurs connaissances des systèmes sociaux en Europe. Ils amèneront avec eux des idées et des valeurs très importantes. De cette façon, ils pourront être en mesure de faire ce à quoi la plupart d’entre eux rêvent, à savoir aider leurs frères et sœurs musulmans dans leur pays d’origine en changeant les mauvaises conditions de vie auxquelles eux-mêmes avaient tenté d’échapper initialement.
  52. Nicolai Sennels 33 ans est psychologue et a travaillé pour les autorités de Copenhague pendant plusieurs années. De 2005 à 2008 il a travaillé à la prison Sønderbro pour les jeunes à Copenhague.
  53.  
  54. racisme anti-blanc" de Tarik Yildiz
  55.  
  56. Entretien avec Bastien, lycéen : « Quand on dit racisme, personne ne pense au racisme anti-Français ».Bastien est en seconde, lui aussi dans un lycée ZEP. Il décrit le même enfer au quotidien, les brimades, les moqueries, la violence. « Le pire, c'était les années collège. Au lycée il y a plus de Français de souche, je me sens moins seul. Cela n'a rien à voir avec ce que je vivais avant. Chaque matin, en allant en cours, j'avais la peur au ventre. Chaque jour, la seule chose que j'espérais c'était de rentrer sans avoir pris de coup ou sans me faire insulter. »Au départ, il n'osait pas en parler à ses parents : « Je ne voulais pas leur faire de peine, qu'ils sachent ce que je vivais au quotidien. Je ne sais pas tellement pourquoi, mais je n'en parlais pas. » Cependant, un événement l'a convaincu de partager cette souffrance avec ses parents.«J'étais en cinquième. Mes parents avaient remarqué que je n'aimais pas l'école, mais ils ne savaient pas vraiment pourquoi. Un jour, dans la cour, certains ont commencé à jouer au "petit pont massacreur". C'est un jeu qui se joue avec un ballon ou une balle de tennis. On joue au foot et l'objectif est de faire un "petit pont", faire passer la balle entre les jambes de quelqu'un. Ce dernier est ensuite roué de coups par tout le monde. Moi, je ne jouais pas, je ne faisais que passer par là. Un des élèves s'est diri¬gé vers moi et m'a fait un petit pont. C'est alors que tous ceux qui jouaient et même d'autres qui étaient dans la cour se sont précipités sur moi et m'ont donné des coups à n'en plus finir jusqu'à ce qu'un surveillant intervienne. J'ai eu mal pen¬dant plusieurs jours et j'ai tout raconté à mes pa¬rents. »
  57. La douleur n'était pas seulement phy¬sique, Bastien a souffert longtemps psychologi¬quement de cette agression qui n'était pas la première. « Je suis allé consulter un psychologue parce que je ne voulais plus aller à l'école, j'avais peur tout le temps. À mon retour en cours, rien n'avait changé, au contraire, c'était encore pire ». Il explique que la seule règle au collège était celle de la loi du plus fort. « Quand on se fait frapper une fois, on est la victime, la victime perpétuelle et plus personne ne nous respecte alors qu'on n'a rien fait de mal, on s'est juste fait agresser ! C'est le monde à l'envers. »
  58. La victime est donc la personne qui n'est pas respectée. Et selon Bastien, les victimes sont presque toujours les Français de souche pour une raison qu'il ne s'explique pas. « Je crois que comme nous sommes différents d'eux, pas mu-sulmans, et qu'on a l'air d'être plus faibles alors ils s'attaquent tout de suite à nous. Ensuite, une fois qu'on reçoit les premières insultes ou les premiers coups, ça ne s'arrête plus. » Il déplore la situation, mais se sent impuissant. «Qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ? Je ne sais pas, vrai-ment pas. Le seul moyen ce serait de les punir à chaque fois, mais dans ces cas-là ça veut dire qu'il faut beaucoup de surveillants qui écoutent ce qui se dit. Sinon ça ne sert à rien. »
  59. Comme Guillaume, il pense être délaissé des adultes, des représentants de l'autorité qui n'interviennent pas. «Un jour, j'ai hurlé en classe alors qu'on était en cours de mathéma¬tiques. Un de mes camarades me demande une cartouche d'encre. Je lui réponds que je n'en ai plus et là, il commence à m'insulter. À plusieurs reprises il me dit "sale Français de merde", m'insulte en arabe. Après, il me crache dessus. C'est à ce moment-là que j'ai crié, le prof a de¬mandé ce qu'il se passait, mais il n'a pas écouté les explications. Il nous a demandé à tous les deux de sortir ! Dehors, celui qui m'a insulté m'a mis une claque, j'ai rien pu faire, le prof ne vou¬lait rien entendre par la suite. Je suis certain que si moi j'avais proféré des insultes racistes, le prof n'aurait pas eu la même réaction. »
  60. Ce sentiment de deux poids et deux me-sures est prépondérant dans les différents témoi-gnages de ce livre. Bastien le dit très clairement et sans aucune ambiguïté, il a l'impression que
  61. toutes les formes du racisme ne sont pas traitées de la même façon. « Quand on dit racisme, per-sonne ne pense au racisme anti-Français. Si moi je dis que je suis victime de racisme, on va trou¬ver beaucoup d'excuses à celui qui a dit ça. Par contre, si c'est un Français de souche qui commet un acte raciste, là tout le monde va en parler par-tout. C'est complètement injuste. J'ai l'impres¬sion que je suis un étranger ici en banlieue. Même pas un étranger, parce qu'un étranger on l'agresse pas. Pour eux, je suis un moins que rien, ils pensent qu'ils ont tous les droits. » Quand je lui demande de préciser le "ils" qu'il emploie, il répond qu'il s'agit de « certains élèves, pas tous, mais ce sont ceux qui sont dans le rapport de force permanent. Ils sont arabes ou noirs, musul¬mans en tout cas. » Il tient enfin à préciser qu'il ne prétend pas que « tous sont comme ça. Il y a des gens bien aussi. » Entretien avec Anne, mère de Bastien : « J'ai vraiment l'impression que c'est la loi de la jungle ».
  62. Anne, la mère de Bastien, est en colère. Elle est très remontée et veut crier à tout le monde le malaise général en banlieue et cette réalité qu'elle estime trop peu connue. « J'ai l'impression qu'en banlieue, ou même en France en général, on n'a pas le droit de se plaindre si on est Français de souche ! »
  63. Elle était loin de s'imaginer ce qu'endu¬rait son fils au collège. « Lorsqu'il m'a raconté tout ça, les insultes, les violences, ce racisme terrible, ça a été un choc incroyable. Je n'arrivais pas à y croire et je m'en suis voulu de ne pas avoir été plus vigilante, de ne pas avoir pris le temps de discuter davantage avec mon fils. Et puis, on en parle tellement peu que jamais j'aurais pu penser qu'un tel racisme pouvait exis¬ter chez des enfants. » Elle dit elle-même avoir subi des injures racistes, mais elle n'imaginait pas le phénomène aussi développé.
  64. Cela fait donc déjà quelques années qu'elle est au courant de tout et qu'elle tente de faire changer les choses. Elle refuse de fuir : « Bien sûr, il y a l'aspect financier. On vit ici parce qu'on n'a pas les moyens d'habiter dans des quartiers chics. Mais moi je ne veux pas abandonner. Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de fuir alors que des voyous nous rendent la vie impossible. J'ai vraiment l'impression que c'est la loi de la jungle. »
  65. Anne et son époux ont en effet déjà pensé à déménager, avant même que Bastien ne fasse état des violences et du racisme qui le visent. « Mes parents et mes grands-parents vivaient déjà ici, mais beaucoup de familles ont déménagé. À un moment, on s'est dit, pourquoi pas nous en aller nous aussi parce qu'on ne se sentait pas très bien. La population a changé et on s'est retrouvés minoritaires. Bastien était parfois le seul "Gau¬lois" de sa classe. »
  66. Pour elle, l'attention que l'on porte aux personnes issues de l'immigration est beaucoup plus importante que celle accordée aux Français de souche. « Diversité, quand on entend ce mot dans les médias, on veut dire qu'il faut qu'il y ait plus de gens issus de l'immigration dans les en-treprises, etc. Mais c'est ici qu'on a besoin de diversité ! Il n'y a presque plus de Français de souche, de non-musulmans ! »
  67. Elle a déjà parlé de ce problème aux diffé-rents professeurs de Bastien et elle a parfois été excédée par les réactions qu'elle a entendues : « Je suis bien évidemment allée plusieurs fois rencontrer les professeurs pour évoquer la situa-
  68. tion de Bastien, les injures racistes et les vio-lences. Parfois, on nous dit qu'ils ne peuvent pas être derrière chaque élève. Parfois, on nous dit qu'ils vont faire plus attention. Mais le pire, c'est quand ils disent que ça vient d'un sentiment, comme le sentiment d'insécurité et qu'ils préten-dent à demi-mot que c'est de la paranoïa ! »
  69. Indignée, Anne veut que les pouvoirs pu-blics fassent quelque chose pour plus de diversité en banlieue et pour que le racisme anti-blanc soit reconnu. « C'est un racisme comme un autre, j'en ai marre de ceux qui trouvent des justifications à tout. Peut-être qu'ils ont des problèmes, mais tout le monde a des problèmes. Il y a une véritable impunité, il ne faut pas s'étonner du fait que les derniers Français de souche s'en vont. »
  70. Anne explique donc que les "Gaulois" ont de bonnes raisons de s'en aller, même s'ils n'ont pas d'enfants scolarisés. Elle a subi ce racisme personnellement à plusieurs reprises : « Un jour, dans une grande surface, une gamine d'une quin-zaine d'années avec une de ses amies passe de-vant moi alors que je fais la queue. Je lui dis gen-timent que j'étais là avant elle et c'est alors qu'elle commence à m'insulter et se fait mena¬çante. Elle me crache dessus et me dit, "sale Française de merde". J'étais terriblement cho¬quée. Des gens impolis, il y en a partout, mais ce racisme-là je ne le vois qu'en banlieue, je n'ai
  71. pas de problème quand je fais mes courses à côté de mon lieu de travail, dans le sixième arrondis-sement de Paris ».
  72. Anne nous raconte d'autres événements où à chaque fois, une dispute éclate. Au-delà des incivilités, les insultes visent tout de suite ses origines : « Heureusement, ce n'est pas mon quo-tidien. Mais c'est après avoir pris conscience de la situation de Bastien que tous ces événements et ces insultes ont commencé à résonner en moi. Maintenant, je considère que c'est inacceptable donc je ne veux pas l'accepter et je veux que l'on reste ici, dans notre ville. C'est à ceux qui ne res-pectent rien de s'en aller ou d'être punis. »
  73. Entretien avec Hasan, père de famille : « On
  74. nous reprochait de ne pas être de "bons musul-mans " ».
  75. Hasan est père de trois enfants. Après avoir habité des années en banlieue parisienne dans des villes défavorisées, il a décidé de démé-nager, notamment à cause des pressions qu'il subissait. Il se dit musulman, mais il ne fait pas le jeûne du ramadan et consomme, de temps à autre, de l'alcool. Il n'a jamais imposé le jeûne à ses enfants qui n'ont jamais fait le ramadan.
  76. À l'école et dans la cité, lui et ses enfants ont subi de nombreuses pressions : « Quand on recevait des amis à la maison, il nous arrivait d'acheter une bouteille de vin ou de la bière. C'était tout à fait normal pour nous, mon épouse et moi, mais quand des voisins nous voyaient, ils nous regardaient avec mépris. » Ces regards n'étaient pas la seule manifestation d'hostilité : « Plusieurs fois, des voisins nous ont fait des ré-flexions sur notre consommation d'alcool. Il est arrivé que sur notre porte, on lise "gaouri", "har-ki". On nous reprochait de ne pas être de "bons musulmans" et c'est vite devenu très pesant. »
  77. Ces reproches et ces intimidations ont forcé la famille à se cacher : « On était obligés d'acheter les boissons dans des magasins se trou-vant plus loin de la cité. Ensuite, on cachait le
  78. tout avec des sacs noirs, non transparents. » L'autre difficulté pour eux était de ne pas manger en public lors du jeûne du ramadan : « La pre-mière fois, j'avais oublié que le jeûne avait com-mencé et j'étais allé prendre un café en bas de la cité. J'ai très vite compris que j'avais fait une erreur. Tout le monde l'a su. On m'a fait des ré-flexions et des sermons dans le meilleur des cas. Sinon, c'était des insultes, j'étais un vendu. Là encore, nous avons dû nous cacher, mais le plus grave, c'est la situation des enfants. »
  79. Ses enfants ont en effet subi le même type de pressions à l'école pendant le mois du jeûne. Des camarades de classe les invectivaient régu-lièrement et leur reprochaient de ne pas jeûner : « Le plus dur pour nous, ça a été de savoir ce qu'enduraient nos enfants. Mon fils me disait qu'à l'école, on lui demandait sans cesse pour¬quoi il ne jeûnait pas, s'il n'était pas musulman et qu'il commettait un péché grave. Il a, pendant longtemps, fait semblant de jeûner alors que ce n'était pas le cas ».
  80. Ce contrôle social était si difficile à vivre pour Hasan qu'il a tout fait pour déménager. « Je trouve cela désolant. Vous imaginez ? Nous sommes en France ! En France, on doit se cacher pour boire un verre de vin, pour ne pas faire le ramadan... Je suis musulman, mais à ma façon et je n'ai pas envie qu'on s'immisce dans ma vie
  81.  
  82. privée, cela ne regarde que moi. Mais malheureu-sement, dans les cités, en tout cas dans celles que j'ai connues, ce n'est pas possible, on n'échappe pas au regard des autres. »
  83. Hasan explique que le racisme anti-blanc dans la cité est en fait un racisme contre ceux qui n'appliquent pas à la lettre certaines obligations religieuses de l'islam. « Je ne sais pas si on peut dire que c'est du racisme parce que je suis moi-même issu de l'immigration et que je suis mu-sulman. Mais en tout cas, c'est de l'intolérance contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux. » Il dit qu'il se sentait plus proche des rares familles françaises de souche que de la plupart des familles issues de l'immigration.
  84. Finalement, Hasan a déménagé : « Cela a été un grand soulagement. On a commencé à avoir une vie normale, sans avoir à se cacher. J'ai le regret de ne pas avoir pu le faire avant, mais les prix sont tellement chers qu'on est contraint de rester dans les cités. Il a fallu travailler dur pour se sauver de cette situation. » Il déplore le fait de devoir fuir, mais il s'agit pour lui de l'unique solution : « Que voulez-vous qu'on fasse d'autre ? Rester là-bas et vivre un enfer, se ca¬cher, jouer le rôle d'une personne qu'on n'est pas ? Ou alors essayer d'imposer notre manière de vivre aux autres ? En réalité, il ne s'agit pas d'imposer, mais juste de leur faire accepter que
  85. l'on puisse être différent. Pour moi, c'est impos-sible parce que même s'il y a des familles qui respectent cela, on aura de toute façon une mau-vaise image auprès des gens, des voisins. »
  86. Le témoignage de Hasan montre donc un nouvel aspect du problème. Il existe un racisme anti-blanc mais plus généralement, on constate une intolérance envers ceux qui ont une manière de vivre différente, qu'ils soient issus de l'immigration, musulmans ou non.
  87. Entretien avec Fatma, étudiante : « Le racisme anti-blanc n 'est pas très connu alors que ceux qui vivent en banlieue le constatent au quoti¬dien ».
  88. Aujourd'hui étudiante en droit, Fatma a fait toute sa scolarité dans les villes défavorisées d'Île-de-France : « J'ai fait ma scolarité en France, mais j'avais l'impression d'être autre part, parfois en Arabie Saoudite ! On faisait toutes et tous le ramadan en même temps, ceux qui ne le faisaient pas, mais étaient musulmans étaient traités de harkis. Et on voyait aussi clai¬rement du racisme envers les Français de souche. » Française issue de l'immigration, elle s'est toujours sentie mal à l'aise avec ce qu'elle voyait.
  89. Protégée parce que du sexe féminin et musulmane, elle décrit cependant une violence quotidienne qui pouvait toucher n'importe qui : « En règle général, celui qui trinquait, c'était le Français de souche de la classe. Mais il ne faut pas croire qu'il était le seul à vivre les violences, nous aussi on en souffrait. C'est vrai que pour les filles, c'est plus facile parce qu'on ne frappe pas aussi facilement une fille qu'un garçon. Mais les moqueries fusaient en permanence, c'était la vio-lence au quotidien, surtout au collège. »
  90. Pour elle, aucun doute, il y a un véritable
  91. racisme anti-blanc qui s'exprimait régulièrement dans sa classe : «Un jour, alors que j'étais en sixième, le petit caïd de la classe va voir un ca-marade de classe et lui dit, "gros porc", l'insulte et le traite de tous les noms gratuitement. Le malheureux a répondu, et a essayé de se défendre verbalement. Le petit caïd n'attendait visiblement que ça et a commencé à le frapper, d'autres sont venus le brutaliser aussi. Quelques-uns l'ont ti-midement défendu. Quelle était sa faute ? Pour-quoi l'avoir choisi lui plutôt qu'un autre ? La réponse est simple, c'est parce qu'il est Français de souche qu'il s'en est d'abord pris à lui. »
  92. Elle a d'autres anecdotes qui vont dans ce sens. Elle s'étonne qu'on ne parle pas davantage de ce racisme. Elle ne veut pas nier l'existence d'autres formes de racisme et ne fait pas de hié-rarchie : « Souvent on entend qu'il ne faut pas faire de hiérarchie entre les racismes, que ce soit un racisme anti-noir, anti-blanc, anti-juif, anti-arabe... Je suis d'accord. J'ai vécu personnelle¬ment le racisme, un propriétaire a refusé de me louer son appartement quand il a appris mon nom en me disant qu'il a déjà été loué. J'ai demandé à une amie avec un nom français de le rappeler pour lui demander et il lui a dit que l'appartement était disponible. »
  93. Ayant donc vécu elle-même le racisme, elle considère qu'il faut en parler le plus possible
  94. pour faire évoluer les mentalités : « Pas de hié-rarchie, d'accord. Mais il faut dénoncer le ra¬cisme quel qu'il soit et je constate que le racisme anti-blanc n'est pas très connu alors que ceux qui vivent en banlieue le constatent au quotidien. Le racisme que j'ai subi, on en parle plus souvent, mais pour moi l'un n'est pas plus important que l'autre. Les deux sont à combattre de manière égale. » Elle veut une égalité de traitement des différentes affaires liées au racisme.
  95. Fatma pense qu'il est difficile de changer la situation : « Comment changer les choses, je n'en sais rien. D'abord en parler, pour que ça se sache, mais ensuite il faut faire quelque chose. Pourquoi ne pas inciter les élèves ou les gens victimes à porter plainte directement, à chaque agression, même verbale ? Je pense que pas beaucoup oseront parce qu'on a toujours peur des représailles, mais si tout le monde s'y met, ça peut changer la donne. Il faudrait que les adultes dans les écoles soutiennent les élèves. »
  96. Parmi les adultes qui ont, selon elle, un grand rôle à jouer, il y a avant tout les ensei-gnants : « Les profs pourraient avoir ce rôle de soutien aux enfants agressés et les inciter à porter plainte. Mais il est vrai que c'est tellement diffi-cile de tenir une classe dans ce genre d'établis-sement de banlieue que ce serait une charge sup-plémentaire pour des profs déjà dépassés. »
  97. Elle considère par ailleurs que les surveil-lants pourraient être plus actifs et plus vigilants : « Les surveillants que j'ai connus ne sont pas très actifs, ils contrôlent les entrées, surveillent les classes de permanence et surveillent la cour d'assez loin. Il faudrait leur donner un peu plus de pouvoir pour qu'ils incarnent vraiment l'autorité. »
  98. Enfin, elle précise que les familles issues de l'immigration vivant en banlieue parisienne ne sont pas forcément toutes racistes : « Moi dans ma famille, on m'a jamais appris que les Français de souche sont mauvais ou quelque chose du genre. Au contraire, on m'a toujours incitée à bien m'intégrer. Je ne suis pas la seule à être dans ce cas. »
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