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Lors des années collège, "le cannabis, on y goûte tous un jo

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Nov 16th, 2012
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  1. http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/11/15/lors-des-annees-college-le-cannabis-on-y-goute-tous-un-jour_1791269_1473688.html
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  3. REPORTAGE
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  5. Lors des années collège, "le cannabis, on y goûte tous un jour"
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  7. A Châteauneuf-sur-Loire, une association mène des actions de prévention auprès des élèves, à l'âge où ils entrent en contact avec cette drogue
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  9. La première question de Sarah Ballanger, l'intervenante en addiction, est directe. "Pouvez-vous me citer des drogues ?" Le tableau noir se remplit vite : "haschich", "LSD", "cannabis", "ecsta", "héroïne", "beuh", "crack", "joint", lancent les élèves de 4e du collège Jean-Joudiou, situé en zone semi-rurale, à Châteauneuf-sur-Loire. Puis, tout en craignant de dire une bêtise, "alcool", "tabac", "jeux vidéo", et "sexe". L'ambiance est à la rigolade, alors l'un d'eux se lance : "On aura des échantillons ?" "Pourquoi ?", demande l'animatrice de l'Association pour l'écoute et l'accueil en addictologie et toxicomanie (Apleat). L'ado dit vouloir savoir à quoi ça ressemble, le cannabis. Ce n'est pas le lieu.
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  11. Un jeu est lancé. Chacun reçoit une carte, et doit donner son point de vue : "Le cannabis rend paranoïaque", "on peut conduire normalement si on a fumé un joint"... Il est à peine question de santé, tout juste de l'impact du THC sur le cerveau. "En sixième, les risques sanitaires inquiètent les ados, mais en grandissant, cette préoccupation disparaît, ce sont plus les relations avec les potes ou la crainte de se faire attraper qui l'emportent, explique Nicolas Baujard, un autre intervenant. La santé inquiète de nouveau à l'âge adulte."
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  13. C'est durant les années du collège que le cannabis devient une réalité pour les ados. Selon l'étude Health Behaviour in School-Aged Children (HBSC), publiée en avril, 1,5 % des collégiens en 6e l'ont expérimenté, et 23,9 % en 3e. La France, comme le relève le rapport annuel de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, publié jeudi 15 novembre, fait partie des 4 pays (sur 26) où la part des jeunes ayant expérimenté le cannabis augmente le plus, quand la plupart des autres ont réussi à la stabiliser, voire à la réduire.
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  15. Dans le collège de Châteauneuf-sur-Loire, près d'Orléans, jamais un élève n'a été pris en flagrant délit de consommation de cannabis, encore moins de trafic. Ce que confirment les délégués de parents d'élèves, qui savent que c'est plus au lycée que le cannabis circule. Mais si le collège est préservé, la ville, elle, ne l'est pas. "C'est un phénomène de société, il est normal qu'on en trouve ici comme ailleurs", explique le capitaine Mornet, gendarme référent scolaire. La brigade fait parfois, lors d'une intervention, une saisie fortuite de résine ou de pieds de cannabis.
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  17. "J'AI DÉJÀ SENTI L'ODEUR CHEZ MOI"
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  19. "A qui en a-t-on déjà proposé ?", demande Sarah. Cinq mains se lèvent, sur les treize élèves du demi-groupe. Si l'idée n'est pas de savoir qui fume, elle comprend - et le garde pour elle - aux termes employés, si elle a à faire à un consommateur : "Quelqu'un qui fait bien la différence entre le cannabis, le shit et l'herbe ou qui parle de tirer une latte, a déjà essayé." Il arrive qu'en fin de séance, un ado vienne poser des questions sur sa consommation personnelle. Parfois, c'est avec l'infirmière scolaire que la question est évoquée lors d'un bilan de santé ou quand la fatigue d'un élève ou des troubles du comportement lui ont été signalés par des enseignants.
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  21. Même si peu de ces collégiens ont déjà fumé un joint, on comprend vite que le sujet fait partie de leur environnement. "J'ai déjà senti l'odeur chez moi", s'amuse un jeune garçon. "On y goûte tous un jour", lâche un autre. Mais tous ne savent pas que la consommation ou la culture sont illégales.
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  23. Il y a quinze ans, les établissements masquaient les problèmes de cannabis, de peur de devenir infréquentables, se souvient-on à l'Apleat. Aujourd'hui, les choses ont bien changé : même si aucune consommation ni trafic n'ont été détectés, les collèges n'hésitent plus à faire appel aux services de l'association, qui ne peut d'ailleurs répondre à toutes les demandes. En raison d'une baisse de crédits, elle ne se déplacera en 2012 que dans 21 collèges, contre 30 en 2011. Le but de ses interventions est de développer le sens critique des élèves en engageant le dialogue. Pas de faire peur.
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  25. "Et le téléphone portable, c'est une drogue ? Moi, j'ai toujours envie de prendre le mien", interroge une élève. "Quand ils en arrivent là, je dis bingo. Ils ont compris ce qu'est la dépendance", se réjouit Marie-Pierre Cordier, l'infirmière scolaire. Au collège, la demande sur la prévention des addictions ne s'arrête en effet pas au cannabis. "Les jeux vidéo et Internet nous inquiètent quasiment plus", explique Alain Ferron, le principal adjoint - l'Apleat est de plus en plus sollicitée sur la question.
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  27. "Il y a eu une épidémie d'enfants qui s'endormaient en cours il y a deux ans", se souviennent deux enseignantes. Une procédure a été mise en place : en cas d'endormissement, le prof signale l'élève à la principale, qui prévient la famille. La plupart des ados ont des écrans dans leur chambre. Ce qui pose la question du rôle des parents.
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  29. Ce sont eux qui sont les plus difficiles à toucher, notamment sur le cannabis, alors qu'une détection précoce permet de diminuer le risque de dépendance. Depuis la rentrée, la brigade de prévention de la délinquance juvénile du Loiret, qui intervenait jusque-là dans les établissements, a d'ailleurs changé de stratégie. C'est désormais les parents qu'elle tente d'atteindre.
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  31. Mais aux réunions de prévention organisées en soirée dans les collèges, il n'y a jamais foule. Depuis peu, l'Apleat organise des soirées où les parents peuvent poser leurs questions par Internet. Elle espère ainsi atteindre ceux qui craignent d'être montrés du doigt car leur enfant consomme.
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  33. Laetitia Clavreul
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  35. Commentaires :
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  37. Matamore 15/11/2012 - 17h16
  38. Le cannabis n'est pas une drogue anodine.Quand je partais en vacance dans le temps avec mes amis, le conducteur fumait 5 ou 6 joints durant le trajet, tandis que moi je suis incapable de conduire une voiture après avoir un peu tiré sur un joint. Par ailleurs, j'ai remarqué que les groupes de fumeurs tendent à se refermer sur eux-mêmes. Certes, le cannabis inhibe l'agressivité là où l'alcool les exalte, cependant le shit est bien connu pour favoriser l'émergence de maladies mentales.
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  40. Raphaël C. 16/11/2012 - 12h25
  41. Oui, fumer du cannabis n'est pas la meilleure chose à faire avant de conduire, et oui, le cannabis peut révéler (et non générer) des psychoses latentes. Et alors ? En quoi cela justifie d'une quelconque manière sa prohibition totale, la criminalisation de tous les usagers, infantilisés, et l'abandon du contrôle exclusif du marché de cette drogue aux personnes les moins concernées par des questions sanitaires que sont les dealers ?
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