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a guest
Oct 27th, 2016
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  1. Le jour avait beau s'être achevé des heures auparavant, les quartiers les plus brillants d'Edo n'en firent rien. On pouvait presque penser que le jour ne s'arrêtait jamais, qu'il perdurait, encore et toujours. Les gratte-ciels faits de verre semblaient alors s'échanger des lumières multicolores entre eux, comme s'ils se répondaient ; tantôt rouges, jaunes, orangées, c'était presque comme si le doux coucher du soleil se poursuivait, et que sa lumière suave se répercutait encore dans la cité, à la vue des habitants, tandis que ceux-ci vaquaient à leurs occupations, jetant ça et là un regard absent au doux spectacle qui se déroulaient sous leurs yeux. Les lumières, bien qu'artificielles, faisaient partie du quotidien des passants, et étaient donc devenues invisibles ; pourtant, un spectateur averti pouvait aisément se rendre compte de la splendeur que le jeu de ces lueurs offrait, et que cela ne le gênerait aucunement de rester immobile pendant des heures, un peu dissipé et placé en dehors du flux incessant de passants, à simplement profiter de la beauté du paysage.
  2.  
  3. Il n'y avait rien au-dessus de ces quartiers d'Edo, si ce n'est le plafond de verre d'une blancheur incroyable qui permettait de contempler le ciel, et de voir ainsi, surplombant, le soleil que les hommes vénéraient tant autrefois. Aujourd'hui, ceux-ci apprirent à se débrouiller sans, et à créer leurs propres lumières; lorsque leurs nuits devenirent plus illuminées que jamais, leurs journées furent alors infinies. Ils ne cessèrent cependant jamais de l'admirer, lui, cet astre sublime qui avait autrefois si bien illuminé leurs yeux. Dans ces quartiers, on croisait une variété exquise de personnes; mais c'était encore plus flagrant lors de la veille du jour de repos, qui tombait une fois tous les cinq jours. Ces soirées constituaient alors une véritable explosion de vies. Les humains alors apaisés, vêtus de longues robes colorées descendant parfois jusqu'au sol, déambulaient dans les rues de la Cité; discutant de leurs péripéties des jours précédents, de leurs réussites, et de leurs conquêtes. Le saké coulait à flots, et tandis que certains préféraient se hâter pour prendre l'inter-express pour descendre sur les quartiers résidentiels, moins éclairés mais plus tranquilles, pour garder leur rythme de sommeil, d'autres restaient éveillés, ignorant les contraintes imposées par leurs corps, jusqu'à ce que la lumière du soleil soit de nouveau visible.
  4.  
  5. À chaque voyage dans les quartiers d'Edo, {...} était toujours stupéfaite de la diversité de l'architecture ; des bâtiments traditionnels de l'ancienne époque, d'une beauté indicible, cotoyaient d'immenses gratte-ciels à l'architecture ultramoderne. Ces derniers concentraient essentiellement des lieux de travail, tandis que les bâtiments de l'ancienne époque étaient plutôt des bars ou des restaurants ; si l'on prenait l'intra-express pour joindre la zone Ouest, les maisons closes de Yoshiwara, basés uniquement sur l'architecture de l'ancienne époque tout en la sublimant, ouvraient volontiers leurs portes aux plus fortunés. A vrai dire, elle n'était pas allée y mettre les pieds depuis des semaines, bien qu'elle appréciait la compagnie des courtisanes, et que ces lieux, plus que n'importe où dans la cité, regorgaient de secrets dont elle était particulièrement friande. Elle souhaitait passer sa vie là-bas tant ces lieux lui plaisaient, comme ils plaisaient d'ailleurs à une majorité des habitants d'Edo. Bien que parmi les plus chers des quartiers brillants, réservés déjà à une portion aisée des habitants de la cité, ceux-ci étaient propices à de si agréables moments que le reste pouvait paraître parfois horriblement terne.
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