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a guest
Sep 26th, 2013
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  1. Commentaire posté à la suite de cet article:
  2. http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2013/09/24/economie-2/brahim-taibi-auto-entrepreneur/
  3.  
  4. Cher Nicolas,
  5.  
  6. Je ne vois pas où vous voyez de l’agressivité dans mon message, si ce n’est dans le fait de dire que votre calcul est faux et de mauvaise foi. Désolé, mais c’est juste la vérité, et merci à Francois de compléter ma démonstration : d’approximations en erreurs de calculs, vous êtes quand même parti en affirmant une différence de (*tousse*) 50% entre AE et SARL. Souffrez qu’on s’en offusque, souffrez qu’on en prenne ombrage et ne le prenez pas ainsi en mauvaise part, cela dessert votre propos.
  7. Je veux bien discuter des avantages et inconvénients de chaque statut et de leur existence, mais en partant d’exemples crédibles et de calculs justes et non fantasmés. Nous y reviendrons.
  8.  
  9. « Que voulez vous démontrer, que le status d AE n est pas plus intéressant qu’une SARL/EURL : on peut le supprimer alors ? pourquoi tout ce tapage si au final le statut ne sert à rien ? »
  10. Gné ? Alors pour vous soit un AE coute moins cher qu’une SARL et c’est de la concurrence déloyale, soit il coute autant et il ne sert à rien ? « Face je gagne, pile tu perds », c’est ca ? Le statut d’AE est COMPLEMENTAIRE des autres statuts, c’est ce que vous n’arrivez pas à vous rentrer dans le crâne. C’est pas moi qui essaye désespérément de les comparer et les mettre en concurrence, c’est (notamment) vous. Moi je dis qu’ils se complètent et que « pourquoi tant de haine ? ». J’y reviendrai plus bas.
  11.  
  12. « N’allez pas croire que je suis contre les AE ! » : mouais, je ne sais pas pourquoi ce genre de phrase balancée après une palanquée d’arguments de mauvaise foi me fait penser à tous ces « pas homophobes » qui crachent sur les homos depuis un an.
  13. « j’essaye juste de démontrer que les accusations de concurrence déloyale ne sont pas complétement farfelues. » : en utilisant un exemple farfelu et des calculs biaisés. Heureusement que vous n’êtes pas contre les AE, je n’ose imaginer votre prose sinon…
  14.  
  15. « un client paye en retard ? L’effort est distribué sur 4 personnes » : ben voyons. C’est VOUS qui les avez mis ensemble, à la base ce statut est fait pour travailler seul. Donc on va oublier cet aspect si vous voulez bien, hein : un client paye en retard (ou pas du tout) : l’AE, s’il n’a que ce revenu pour vivre, est bien dans la mouise. Il n’a pas la puissance de feu d’une (même petite) société pour se faire payer. Il n’a pas quinze clients sur l’année pour « lisser » cette perte (ben non, puisque son CA est plafonné). Je sais, je l’ai vécu. Je l’ai fait une fois, après c’était acompte de 50% à la commande. Justement ce que font toutes les sociétés, comme par hasard.
  16.  
  17. La société, ayant des salariés, est obligée de les payer même sans rentrées d’argent : ben oui, c’est le principe du « risque » d’embaucher un salarié : soit vous prenez un intérimaire ou un consultant extérieur, et vous le payez bonbon (puisque le risque est déporté), soit vous embauchez un salarié et vous prenez le « risque » soit de le payer à rien faire (dans ce cas vous êtes un mauvais gestionnaire, qu’est-ce que vous faites à la tête d’une boite ?), soit de gagner plein de sous sur son dos grâce à sa productivité (puisque vous ne le payez pas selon ce qu’il vous rapporte).
  18. Un travailleur indépendant prend ce risque sur son dos : d’où la cagnotte coups durs à prévoir dès qu’on dégage suffisemment de bénéfices. Sauf qu’avec des plafonds aussi bas, on n’y arrive jamais en AE…
  19.  
  20. « votre salarié en a marre et veuT partir ? rupture amiable » : allez, on est encore dans le pays des Bisounours. Pas de bol, ma compagne est avocat en droit du travail (et plutôt du côté des employeurs en général, normal ils ont de quoi la payer EUX), donc on va revenir bien vite dans la vraie vie : votre salarié en a marre, il dépose sa dem et n’a droit à rien. Ou se met à mal bosser et vous l’avez dans le collimateur pour pouvoir le licencier pour faute. Ou alors il continue à bosser correctement et vous n’avez aucune raison de le licencier, qu’il ne soit pas heureux n’est pas votre problème (vous évitez juste de le pousser à bout au point qu’il se suicide dans vos locaux, parce que ça fait désordre).
  21. Les ruptures conventionnelles, c’est soit quand le patron veut se débarrasser de l’employé mais qu’il n’a pas de motif de licenciement, et le salarié est d’accord pour partir (mais il va négocier pour avoir le maxi, c’est humain, il préfererait garder son job lui), soit quand le salarié veut partir et que le patron est assez humain pour ne pas réagir comme plus haut, et/ou que quelque part ça l’arrange aussi.
  22. Les congés payés le salarié les a gagnés petit à petit avec son travail, si vous êtes un bon gestionnaire vous les avez comptés dans vos frais, il est en tout cas de mauvaise foi de les compter comme des frais injustes (sauf à penser qu’un AE ne prend JAMAIS de vacances. Vous confondez : ca s’appelle un esclave). Les cotisations chômage c’est l’employé qui les paie.
  23.  
  24. Le forfait social (taxe de 20% à la charge de l’employeur) c’est depuis janvier 2013 seulement, et cela va mathématiquement réduire le nombre de ruptures conventionnelles aux seuls cas où ça arrange l’employeur… Puisque le but est de réduire les nombre de chômeurs en augmentant les démissions.
  25.  
  26. Donc nous avons des chihuahas et des bébés epagneuls, qui n’ont pas le droit de sortir de la cour ou alors juste trois fois par an (plafond de CA).
  27. Comment tous les autres clébards adultes (les VRAIES entreprises), qui de surcroit ont eux le droit de se balader partout, peuvent-ils prétendre que ces bestioles leur font de la concurrence déloyale ? Parce qu’ils leur prennent leur baballe de temps en temps (alors qu’ils n’ont plus l’âge d’y jouer) ? Qu’ils leur grignottent trois croquettes dans leur grosse gamelle ? Ne seraient-ils pas juste jaloux que ces petits aient la liberté d’aller dans des petits coins qui leur sont inaccessibles ? (petits clients/contrats, liberté de ne pas travailler 100% de son temps, souplesse de gestion…)
  28. SARL et AE ne jouent PAS dans la même cour.
  29.  
  30. Et cela se voit d’ailleurs dans la vraie vie. Dans la vraie vie, les AE ne s’associent pas à 4 pour piquer le gros client d’une SARL (qui choisira la sécurité d’une entreprise installée plutot que le montage foireux de 4 AE, c’est a dire 4 devis, 4 factures, et le risque que le projet capote si UN SEUL de ces 4 loulous n’est pas fiable), les AE font les petits projets pour lesquels les SARL ne répondent même pas aux demandes des clients parce qu’elles ont du chiffre à faire et pas de temps à perdre à bloquer un de leurs employés sur un projet de deux jours qui leur rapportera trois cacaouettes.
  31. Les entreprises du bâtiment râlent que les AE leur font concurrence ? Qu’elles commencent par se déplacer ou par faire un devis décent au pauvre client qui a juste besoin qu’on lui monte un petit muret, qu’on lui pose 10m2 de carrelage, qu’on lui repeigne UNE pièce, qu’on lui change UNE fenêtre (parce qu’il n’a pas les moyens de faire plus ET/OU vit dans les autres pièces). Qu’elles respectent le client en respectant les RDV et les délais plutôt que reporter de deux mois à la dernière minute parce qu’un chantier plus gros s’est présenté (et tant pis si le client a pris des congés pendant la période des travaux pour ne pas vivre dans le chantier, et ne pourra pas les décaler, s’il vit dans des cartons ou se lave dans la cuisine en attendant, s’il est dans une maison sans fenêtres en octobre -exemples tirés de ma rue cette année), ou
  32. le laisser deux semaines avec un chantier en cours (et donc une pièce -cuisine ou SdB sont les plus sympas…- ou tout un appartement inutilisables), pour la même raison. Ou alors qu’elles continuent comme ça, et acceptent que le chihuaha-AE se charge de ces petits chantiers (du petit site web à la petite cuisine à carreler) qui sont adaptés à sa capacité de travail (une seule personne) et à ses besoins (plafonds, pas d’unicité de client). N’étant pas
  33. sur les mêmes créneaux, ce n’est même pas de la concurrence, et surement pas déloyale.
  34.  
  35. Les patrons de boites : « Ha mais non mais on veut les garder aussi ces ptits chantiers, pour boucher les trous entre deux gros contrats ». Ben oui mais mon gars le client il en a marre justement de jouer les bouche-trous, c’est maintenant et à un prix raisonnable qu’il a besoin de sa cuisine ou de son site, pas dans deux mois et à un prix démentiel. Ce qui est déloyal, c’est de vouloir ainsi garder le beurre, l’argent du beurre et le cul du client. (et la je parle en tant que client, pas en tant qu’AE)
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