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Guest User

Céline, Guignol’s band I

a guest
Feb 23rd, 2017
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  1.  
  2. On est parti dans la vie avec les conseils des parents. Ils n'ont pas tenu devant l'existence. On est tombé dans les salades qu’étaient plus affreuses l’une que l’autre. On est sorti comme on a pu de ces conflagrations funestes, plutôt de traviole, tout crabe baveux, à reculons, pattes en moins. On s’est bien marré quelques fois, faut être juste, même avec la merde, mais toujours en proie d’inquiétudes que les vacheries recommenceraient… Et toujours elles ont recommencé… Rappelons-nous! On parle souvent des illusions, qu’elles perdent la jeunesse. On l’a perdue sans illusions la jeunesse!… Encore des histoires!…
  3. Comme je dis … Ça s’est fait d’emblée. On était petit, con de naissance, tout paumé de souche.
  4. On serait né fils d’un riche planteur à Cuba Havane par exemple, tout se serait passé bien gentiment, mais on est venu chez des gougnafes, dans un coin pourri sur toutes parts, alors faut pâtir pour la caste et c’est l’injustice qui vous broye, la maladie de la mite baveuse qui fait vantarder les pauvres gens après leurs bévues, leurs cagneries, leurs tares pustulantes d’infernaux, que d’écouter c’est à vomir tellement qu’ils sont bas et tenaces ! Mois après mois, c’est sa nature, le paumé gratis il expie, sur le chevalet « Pro Deo », sa naissance infâme, ligoté bien étroitement avec son livret matricule, son bulletin de vote, sa face d’enflure. Tantôt c’est la Guerre ! C’est la Paix ! C’est la Reguerre ! Le Triomphe ! C’est le Grand Désastre ! Ça change rien au fond des choses ! il est marron dans tous les retours. C’est lui le paillasse de l’Univers… Il donnerait sa place à personne, il frétille que pour les bourreaux. Toujours à la disposition de tous les fumiers de la Planète ! Tout le monde lui passe sur la guenille, se fait les poignes sur sa détresse, il est gâté. J’ai vu foncer sur nos malheurs toutes les tornades d’une Rose des Vents, raffluer sur nos catastrophes, à la curée de nos résidus, les Chinois, les Moldors, les Smyrnes, les Botriarques, les Marsupians, les Suisses glacieux, les Mascagâts, les Gros Berbères, les Vanutèdes, les Noirs-de-Monde, les Juifs de Lourdes, heureux tout ça, bien régalés, reluis comme des folles ! À nous faire des misères abjectes et rien du tout pour nous défendre. François mignon, ludion d’alcool, farci gâteux, blet en discours, à basculer dans les Droits de l’Homme, au torrent d’Oubli, la peau et l’âme tournées bourriques de dégoûtation d’obéir, de se faire secouer son patrimoine, son épargne mignonne, sa chérie, sa fleur des transes, que ça lui sert à rien jamais de s’évertuer froncer sérieux, que c’est plus franc à se mettre charogne et tout fainéant pisser sous lui, que c’est toujours du kif au même, qu’il est marron dans tous les blots, qu’il existe pas dans la course, qu’il est voué à dalle éperdu. De plus qu’en abjection du monde, il a dérouté les caprices, qu’on se fatigue même de le dépecer, de le détruire encore davantage, qu’il est réprouvé de tous les bouts ! Le Puant à l’Univers ! Salut ! Encore un peu d’injustice, il s’abomine, dégueule son sort… C’est les protestations atroces.
  5. La Révolution dans les âmes… Faut comprendre un peu les déboires. Tout le monde s’est venu faire la poigne sur lui en position soumise. Tout l’Univers s’est régalé sur Con-le-François-quoi-quoi-pute, jusqu’au moment où tout lui flanche, lui débouline par le fondement ! Alors c’est l’infection suprême et les plus acharnés s’éloignent… Il reste béant là sur l’étal… décomposé, vert à lambeaux, plus regardable… Il s’en dégage une odeur telle que les plus dégueulasses se tâtent, se tergiversent pour le finir !
  6. Y a des choses que vous voyez pas ! Et qui sont essentielles pourtant ! Oh ! là là ! Minute ! Au fond du purin même cachées ! des trous du corps ! du philtre d’entrailles ! se douterait-on ? Que c’est seulement les initiés en fermant les yeux qui se chuchotent… qu’elle est pas terminée la Messe!… que tout est pas dit!… Loin de là!… que pour les tarots il en reste ! qu’on va pas nous laisser tels quels pourrir en peinards sur le tas! Qu’il nous demeure encore tout plein de pus et bien des gangrènes pavoisantes, des somptueux brocarts rougeoyants à revêtir!… d’écorchements très menus… avant qu’on soye vifs pour la danse, menuets affranchis, allégés, diaphanes ! ne pesant plus rien dans les ondes, évaporés, tourbillons d’ailes, fort ravissants de-ci de-là, d’entre Printemps ! d’entre les Vogues ! tout espiègles et furtifs et joies ! gracieux au monde en son secret, tout à la magie renouvelle ! à rafales de fleurs et de mousses!… Plus légers encore virevolés… parmi vents de roses ! Tous soucis lassés en musique… diffus emportés aux jeux d’air ! Zéphirs !...
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