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Asimov New Ideas french translation francais

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Oct 24th, 2014
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  1. Isaac Asimov demande, "Comment les Gens Ont-ils de Nouvelles Idées?
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  3. Note d'Arthur Obermayer, ami de l'auteur:
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  5.  
  6. En 1959, j'ai travaillé comme scientifique pour l'"Allied Research Associates" à Boston. La compagnie était un dérivé du MIT se concentrant initiallement sur les effets des armes nucléaires sur les structures d'avions. La compagnie reçut un contrat avec l'acronyme GLIPAR (Guide Line Identification Program for Antimissile Research ou Programme d'Identifications des recommandations pour la recherche Antimissile, ndt) de l'Agence des projets de Recherche Avancés pour provoquer l'approche la plus créative possible pour un système de défense par missiles ballistiques. Le gouvernement reconnut que quel que soit le montant dépensé pour améliorer et étendre les technologies actuelles, cela resterait insuffisant. Ils voulaient que nous et quelques autres contractants pensions "hors du cadre".
  7.  
  8. Quand je me suis d'abord investi dans le projet, j'ai suggéré que Isaac Asimov, qui était un bon ami, ferait un participant approprié. Il exprima ses volontés et vint à quelques réunions. Il décidé éventuellement d ene pas continuer, parce qu'il ne voulait pas avoir accès à des informations classés secret-défense, cela limitant sa liberté d'expression. Pourtant, avant de partir, il écrivit un essai sur la créativité comme seule contribution formelle. Cet essai ne fut jamais publié ou utilisé au-delà de notre petit groupe. Lorsque récemment je redécouvrais ce texte en nettoyant de vieux dossiers, j'ai reconnu que son contenu était tout aussi pertinent aujourd'hui que quand il fut écrit. Il décrit non seulement le procédé créatif et la nature des gens créatifs mais aussi le genre d'environnement qui promeut la créativité.
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  10. ISAAC ASIMOV -
  11. SUR LA CREATIVITE
  12.  
  13. Comment les gens ont-ils de nouvelles idées?
  14.  
  15. Présumément, le procédé de création, quel qu'il soit, est essentiellement le même dans toutes les branches et variétés, et ainsi l'évolution d'une nouvelle forme d'art, d'un nouveau gadget, d'un nouveau principe scientifique, tout implique des facteurs communs. Nous sommes surtout intéressés par la "création" d'un nouveau principe scientifique ou par une application nouvelle d'un principe ancien, mais nous pouvons ici généraliser.
  16. L'un des manières d'aborder la question est de considérer les grandes idées du passé et simplement regarder comment elles furent générées. Malheureusement, la méthode de génération n'est jamais claire, y compris pour les "générateurs" eux-mêmes.
  17.  
  18. Mais que se passe-t-il si la même idée d'importance planétaire apparaît dans l'esprit de deux Hommes, simultanément et indépendamment ? On peut supposer que les facteurs communs impliqués seraient éclairants. Considérons (comme exemple, ndt) la théorie de l'évolution par la sélection naturelle, créée indépendamment par Charles Darwin et Alfred Wallace.
  19.  
  20. Il y a beaucoup en commun ici. Tous deux ont voyagé dans des endroits lointains, ont observé d'étranges espèces de plantes et d'animaux et la manière dont cela varie d'un endroit à un autre. Tous deux étaient intimement intéressés par le fait de rechercher une explication à cela, et les deux ont échoué jusqu'à lire l'"Essai sur la Population" de Malthus.
  21.  
  22. Tous deux ont ensuite vu comment la notion de la surpopulation et du désherbage (que Malthus avait appliqué aux êtres humains) se scinderaient dans la doctrine de l'évolution par la sélection naturelle (si généralement appliquées aux espèces).
  23.  
  24. Dès lors, il devient flagrant que ce qui est nécessaire n'est pas seulement des gens ayant une bonne expérience dans un domaine particulier, mais aussi des gens capables d'établir une connexion entre l'objet 1 et l'objet 2 qui d'ordinaire ne semblerait pas évidente.
  25.  
  26. Indubitablement dans la première moitié du XIXè siècle, beaucoup de naturalistes ont étudié la mannière dont les espèces se différenciaient les unes des autres. Beaucoup d'entre eux avaient lu Malthus. Peut être certains ont étudié les espèces et lu Malthus. Mais ce dont vous aviez besoin était quelqu'un qui avait étudié les espèces, lu Malthus, et avait la capacité d'établir une connexion entre les deux.
  27.  
  28. C'est le point crucial, la caractéristique rare qui doit être trouvée. Une fois que la connexion est faite, elle devient évidente. Thomas H. Huxley est supposé s'être exclamé après avoir lu "De l'Origine des espèces" "Comme j'ai été stupide de ne pas y avoir pensé". Mais pourquoi n'y avait-il pas pensé? L'histoire de la pensée Humaine laisserait apparaître qu'il existe une difficulté à penser à une idée même quand tous les faits sont présents sur la table. Etablir la connexion nécessite une certaine audace. Elle doit, pour chaque connexion ne nécessitant pas d'audace, être développée simultanément par de nombreuses personnes et non pas développée entant que "nouvelle idée" mais entant que simple "corollaire d'une idée ancienne".
  29.  
  30. C'est seulement après coup qu'une nouvelle idée peut sembler raisonnable. Au début, elle semble d'habitude déraisonnable. Cela sembla le sommet du non-sens de supposer que la terre soit ronde et non plate, ou qu'elle bouge au lieu du soleil, ou que les objets ont besoin d'une force pour s'arrêter quand ils sont en mouvement, plutôt qu'une force qui les maintienne en mouvement, etc.
  31.  
  32. Une personne ayant la volonté de voler au visage de la Raison, de l'Autorité et du sens commun doit être une personne ayant une confiance en elle considérable. Comme il ne se produit que rarement, il doit sembler excentrique (au moins au sens respectueux) au reste d'entre nous. Une personne excentrique sur un point est souvent excentrique dans d'autres.
  33.  
  34. En conséquence, une personne ayant de fortes chances d'avoir de nouvelles idées est une personne ayant une bonne expérience dans un domaine d'intérêt et qui reste inconventionnel dans ses habitudes. (Etre un cinglé ne suffit toutefois pas.)
  35.  
  36. Une fois que vous avez les questions que vous voulezz, la question suivante est : voulez-vous les réunir pour qu'ils puissent discuter du problème ensemble, ou devriez-vous les informer un par un et leur permettre de travailler de manière isolée?
  37.  
  38. Mon sentiment est qu'aussi longtemps que la créativité est concernée, l'isolation est requise. La personne créative est, dans tous les cas, continuellement en travail créatif. Son esprit remélange les informations en permanence, même quand il n'en est pas conscient. (Le fameux exemple de Kekule travaillant la structure du Benzène dans son sommeil est bien connu)
  39.  
  40. La présence d'autres personnes peut selement inhiber le procédé, car la création est embarassante. Pour chaque nouvelle bonne idée que vous avez, il y en a des centaines, des dizaines de milliers de stupides, que vous ne voulez naturellement pas présenter.
  41. Cependant, rencontrant ce genre de personne pourrait être désirable pour d'autres raisons que l'acte de création en lui-même.
  42.  
  43. Deux personnes ne peuvent dupliquer exactement le "magasin mental" de l'autre. Une personne peut connaître A et pas B, une autre connaître B et pas A, ou connaître B et A, les deux peuvent avoir l'idée nouvelle (pourtant pas nécessairement immédiatement ou même rapidemment.).
  44.  
  45. De plus, l'information pourrai ne pas concerner les objets individuels A et B, mais des combinaisons comme A-B, qui en elles-mêmes ne sont pas significatives. Toutefois, si une personne mentionne la combinaison inhabituelle A-B, et qu'une autre mentionne la combinaison inhabituelle A-C, il se pourrait fort que la combinaison A-B-C, à laquelle aucun des deux n'avait pensé séparemment, fournisse une réponse.
  46.  
  47. Il me semble que le but des séances de réflexion n'est pas de penser à de nouvelles idées mais d'éduquer les participants aux faits et aux combinaisons de faits, dans les théories et les pensées vagabondes.
  48.  
  49. Mais comment persuader les personnes créatives d'agir ainsi ? Avant toute autre chose, il doit y avoir la facilité, la relaxation, et un sentiment général de permissivité. Le Monde désapprouve généralement la créativité, et être créatif en public est particulièrement mauvais. Même spéculer en public est plutôt préoccupant. Dès lors, les individus doivent avoir le sentiment que les autres ne désapprouveront pas.
  50.  
  51. Si un seul individu présent n'est pas sympathique à l'idée de folie inconsciente qui pourrait émaner d'une telle réunion, les autres se gèleront. La personne non-sympathique peut être une mine d'or d'informations, mais le mal qu'il fait (à l'ambiance du groupe, ndt) fait plus que compenser. Il me semble nécessaire, donc, que chaque personne participant à une session soit volontaire pour sembler farfelue, et écouter les autres sembler farfelus.
  52.  
  53. Si un seul individu présent à une réputation bien supérieure aux autres, ou s'il s'exprime vraiment bien mieux, ou a distinctement une personnalité plus dirigiste, il pourrait bien s'approprier la conférence et réduire les autres à une peu plus que de l'obéissance passive. L'individu pourrait bien être extrêmement utile, mais il pourrait aussi bien être mis au travail seul, car il neutralise le reste.
  54.  
  55. Le nombre optimal de participants ne serait sans doute pas très élevé. Je devine que pas plus de cinq participants devraient être voulus. Un groupe plus large pourrait avoir une plus grande quantité d'information, mais il y aurait la tension d'attendre pour parler, qui peut être très frustrante. Il serait probablement mieux d'avoir plusieurs sessions auxquelles la quantité de participants varierait, plutôt qu'une session les réunissant tous. (Cela entraînerait une certaine répétition, mais même la répétition n'est pas en elle-même indésirable. L'important n'est pas ce que les gens disent à ces réunions, mais ce qu'ils inspirent ensuite aux autres).
  56.  
  57. Pour obtenir les meilleurs résultats, il doit y avoir un sentiment d'informaluté. La jovialité, l'usage des prénoms, de blagues, d'humour relaxé sont, je pense, l'Essence (de la créativité, ndt). Pas en eux-même, mais parce qu'ils encouragent la volonté à participer à la folie de la créativité. A ces fins, je pense qu'une réunion chez l'un des participants ou à une table de restaurant est peut-être plus utile qu'une salle de conférence.
  58.  
  59. Probablement plus inhibant que quoi que ce soit d'autre est le sentiment de responsabilité. Les grandes idées de l'Histoire sont venus de gens qui n'étaient pas payés pour avoir de grandes idées, mais étaient payés pour être professeurs, commis de bureau ou Officiels insignifiants, ou n'étaient pas payés du tout. Les grandes idées sont venues comme problèmes secondaires.
  60.  
  61. Se sentir coupable parce que l'un n'a pas gagné le salaire de l'autre parce que l'un n'a pas eu de grane idée est la meilleur manière, selon moi, d'être certain qu'aucune grande idée n'émergera non plus la prochaine fois.
  62.  
  63. Pourtant, votre compagnie dirige le programme de réflexion grace à l'argent du gouvernement. Penser à des membres du Congrès ou au public au général entendant parler de scientifiques parlant de folies, perdant du temps, disants des blagues salaces, peut être, aux frais du gouvernement, donne des sueurs froides. En fait, le scientifique moyen a suffisamment de conscience publique pour ne pas vouloir ressentif qu'il agit ainsi, même si personne ne le sait.
  64.  
  65. Je suggérerais que les membre d'une séance de réflexion se voient confier des tâches simples (courts rapports à écrire, résumé de leurs conclusions, ou rapides réponses aux problèmes suggérés) et se voient payer pour cela; le paiement étant celui d'ordianire accordé pour participer à la séance de réflexion. Dès lors celle-ci serait officiellement non-payée et cela aussi permettrait une considérable relaxation.
  66.  
  67. Je ne pense pas qu'une séance de réflexion puisse être laissée sans guide. Il doit y avoir quelqu'un chargé de jouer un rôle équivalent à celui d'un psychanalyste. Un psychanalyste, au sens ou je l'entends, en posant les bonnes questions (et à l'exception de cela qui interfère le moins possible), amène le patient à discuter de sa vie passée d'une manière qui lui permette de redécouvrir de lui-même une nouvelle compréhension du sujet.
  68.  
  69. De la même manière, un arbitre de session devra s'asseoir, stimuler les animaux, poser la question futée, faire le commentaire nécessaire, calmement ramener au sujet. Comme l'arbitre ne saura pas quelle question est futée, quel commentaire est nécessaire, et quel est le sujet, ce ne sera pas une tâche facile.
  70.  
  71. Comme pour les "gadgets" conçus pour provoquer la créativité, je pense qu'il devrait s'élever en dehors des sessions elles-mêmes. Si énormément relaxé, libéré de ses responsabilités, en train de discuter d'un sujet d'intérêt, et par nature inconventionnel, les participants créeront d'eux-mêmes les dispsitifs pour stimuler la discussion.
  72. Published with permission of Asimov Holdings.
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