Bonjour,

Trouvant le sujet intéressant, je vais essayer d'exprimer mon point de vue de la manière la plus synthétique possible.

La réforme, comme beaucoup d'autres réformes scolaires a plusieurs objectifs qui sont pourtant clairs :

Faciliter l'apprentissage de la langue française et diminuer le taux d'échec scolaire en règle générale

Pourtant, ces politiques qui débattent du bon et du mauvais de l'école, du programme scolaire, du système mis en place sont très loin de la réalité. Il nous suffit de regarder l'impact des dernières réformes sur le plan de l'éducation :

"La loi du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République prévoit que le collège unique soit repensé. Le collège de 2016 devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d'autres compétences et avoir un fonctionnement quotidien assoupli pour s’adapter à la diversité des besoins des élèves.

Cette réforme est porteuse d’un impératif : assurer un même niveau d’exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, par une priorité centrale donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux. Ainsi la réforme du collège concerne simultanément les programmes, les pratiques d'enseignement et l’organisation pédagogique."

L'idée du 2nd paragraphe ci-dessus reprend toutes les idées des lois concernant l'éducation de manière générale il faut que ''tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances''. Vous comme moi, si vous avez été dans le système scolaire ces dernières années, vous devez connaître ce socle commun de connaissances.
À la remise d'un examen, votre professeur gentil comme il est vous valide les compétences nécessaires au passage à la classe supérieure que vous ayez réussi ou non. La moyenne de 10 dans biens des établissements n'est pas exigée, et quand vous avez 9.5/20, la moyenne est gentiment arrondie à 10, comme par magie. Ces histoires ne sortent pas du chapeau, elles s'expliquent là :

"Pris suite au Conseil supérieur de l'éducation du 3 juillet, le nouveau décret sur l'accompagnement pédagogique des élèves réduit énormément les possibilités de redoublement. La  loi d'orientation veut qu'il devienne "exceptionnel". Il sera ultra rare. En effet le redoublement ne sera plus possible que "pour pallier une rupture importante de rupture des apprentissages scolaires" comme une période de maladie par exemple. Encore ne pourra t-il intervenir qu'une fois durant la scolarité du primaire sauf cas vraiment exceptionnel. Et il nécessitera l'accord de l'Inspecteur."


Sur l'article d'où j'ai tiré l'extrait ci dessus, on remarque un autre problème très fortement souligné et auquel il n'y a pas de réponse :

Que faire des élèves faibles ?

Et voilà ce qui est dit à ce sujet :

"La quasi suppression du redoublement ne rend pas pour autant les élèves plus forts. Le décret ouvre une piste intéressante avec la proposition d'un "dispositif de remise à niveau" dans le secondaire. C'est une pratique fréquente à l'étranger qui permet d'éviter les redoublements. Il restera à voir ce que le  ministère mettra de concret sous cette appellation. Pour le reste le texte renvoie au PPRE et aux dispositifs existants dont l'efficacité n'est pas assurée."

En résumé, tout est fait dans le système de l'éducation pour que tout le monde réussisse : élèves compétents comme élèves incompétents.

Le problème majeur de l'éducation est le manque de motivation et de curiosité des jeunes. N'étant pas curieux et motivés ils ne seront pas attirés par le savoir et les connaissances en général.

"Outre la pure capacité intellectuelle, quels sont les éléments qui conditionnent un bon niveau scolaire ?

L’OCDE montre un lien étroit entre la motivation à apprendre et la réussite scolaire. Par exemple, il existerait un fort lien entre le plaisir de la lecture et la capacité à lire. Ce lien est encore plus fort si le jeune sait adopter une stratégie d’apprentissage appropriée.
Pourtant, parmi les garçons de 15 ans, 40% d’entre eux affirment n’éprouver aucun plaisir à lire et 47% disent lire par ce qu’ils y sont obligés. Concernant l’école elle-même, 38% des garçons de 15 ans annoncent s’y ennuyer (19% pour les filles) et 41% d’entre eux considèrent l’école comme un endroit où ils n’ont pas envie d’aller (36% des filles). Ce constat de l’OCDE est rejoint par l’opinion des enseignants : 46% ressentent un moindre goût d’apprendre des jeunes. Ce taux passe à 57% pour les enseignants exerçant dans un lycée général ou technique."

C'est quand même triste d'en arriver là, mais l'éducation ne trouvant pas les moyens pour rendre curieux les enfants se résigne à rendre l'éducation moins 'lourde'. Malheureusement, ces derniers temps, elle à tendance à devenir plus que 'moins lourde' ; elle commence à devenir 'incomplète'.

Travaillant moi-même en Géographie, j'ai eu l'occasion de constater que des ouvrages des années 1950 comportaient jusqu'à 5 fois plus de pages que les ouvrages actuels (traitant les mêmes thèmes bien sûr). Il faut comprendre qu'avant l'éducation était centrée sur l'amas de connaissances plutôt que sur la réflexion, mais si on fait le bilan, la quantité de savoir est très largement diminuée* sans pour autant diminuer la qualité de l'enseignement. Ce qu'il faut retenir, c'est que la quantité de savoir est diminuée puisqu'on vise les connaissances clés afin que l'élève/l'étudiant puisse de lui-même faire ses recherches, ses conclusions.

*Les cours sont de plus en plus synthétisés pour une compréhension plus aisée, pour que l'apprentissage soit plus simple.

En effet, sur mon expérience personnelle là encore, j'ai eu l'occasion d'expérimenter un autre système scolaire : le système espagnol qui est toujours basé sur l'apprentissage de connaissances en masse sans développer la critique ou la réflexion. Les jeunes se retrouvent avec plein de connaissances sans pouvoir dégager de propos réfléchis, structurés, ou même de pensées qui leurs sont propres. Sur ce point le système français reste meilleur.

En somme, le système scolaire français bien que plein de défauts reste très bon comparé à celui de la majorité de nos voisins.

J'ai pu lire que les systèmes anglo-saxons qui acceptaient l'allègement de la langue seraient plus matures que nous puisque nous, nous nous moquions de ceux qui n'arriveraient pas à écrire correctement.

Je suis sincèrement désolé, en quoi accepter la fainéantise de certains sur l'apprentissage de la langue est une bonne chose ?
Sans faire réagir ces personnes qui écrivent de manière parfois incompréhensibles nous n'arriverons à rien, il faut parfois leur faire comprendre qu'un effort n'est jamais de refus.
Parce qu'en effet, malheureusement pour nous :
" Parmi la population de ceux qu’on appelle les actifs, qui ont entre 18 ans et 65 ans, 3,4 millions de personnes sont en situation d’illettrisme : soit un taux de 9%. À ces 3,4 millions d’adultes, s'ajoutent chaque année 40 000 jeunes (4,1 % des appelés à la JAPD - journée d'appel et de préparation à la défense)."

Et le pire...

" Le taux des élèves ne sachant pas lire à l’entrée en 6e – au sens où le déchiffrement ne s’accompagne pas de compréhension – est allé croissant depuis une dizaine d’années : on a tenté d’en minimiser le chiffre, on reconnaît maintenant qu’il est avoisine les 20 %. D’après certains professeurs et principaux de collège, ce chiffre ne fait que croître dans les années qui suivent, il est de près d’un tiers en 3e. Rappelons aussi que près de 150 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire en situation d’échec scolaire."

Illettrisme selon l'anlci: "On parle d’illettrisme pour des personnes qui, après avoir été scolarisées en France, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, des compétences de base, pour être autonomes dans les situations simples de la vie courante. Il s’agit pour elles de réapprendre, de renouer avec la culture de l’écrit, avec les formations de base, dans le cadre de la politique de lutte contre l’illettrisme."

Pour palier à ces chiffres désastreux, on nous pond ces réformes qui sont à mon sens honteuses car aujourd'hui le ministère ne trouve aucune réelle solution. La qualité de l'écriture ne sera pas augmentée, nos attentes de celle-ci seront juste diminuées.