Ahhh Raymonde, c'est sûr que tu ne t'attendais pas à ce qui s'est passé le 15 décembre et les jours suivants.

Tu ne t'en souviens peut-être pas mais ce jour là, je t'ai rencontrée toi et tes acolytes. Et ce que j'en retiens, c'est qu'effectivement, ce qui t'arrive est un peu injuste. Des moqueries sur ton physique, effectivement, ça ne vole pas très haut.

Affirmer que tu as saccagé un magasin, c'est grandement exagéré! Nous somme bien d'accord!

Et j'irais même plus loin, que tu serves de bouc-émissaire est injuste, c'est vrai.

Mais ce qui est arrivé, ce n'est pas vraiment que le monde s'est emballé sur un acte isolé. C'est surtout que la caméra n'a filmé que ce moment particulier. Parce que oui il s'agit bien d'un emballement médiatique. Mais ce qui est vrai aussi Raymonde, c'est que toi et tes acolytes, quand vous avez voulu fermer les magasins de Namur, vous avez fait preuve de violence, tout au long de la journée. Et la violence, Raymonde, ce n'est pas que les coups.

La violence c'est aussi l'intimidation et les insultes. Et c'est exactement ce que vous avez fait. Et ça n'a pas toujours été filmé. Ca ne l'a quasiment pas été d'ailleurs.

Oh bien sûr, tu penses que ces actions sont nécessaires car elles défendent un intérêt supérieur. Mais quid des personnes qui ne partagent pas tes idées, vos idées. Et pour ceux qui les partagent, quid de ceux qui ne partagent pas vos méthodes?

Parce qu'il ne faut pas que tu te voiles la face! L'expression des gens, violente elle aussi, injuste elle aussi, c'est l'expression d'un ras-le-bol.

Ras-le-bol de vos actions qui bloquent le pays et qui égratignent la liberté de circuler et de travailler. Car oui Raymonde, moi et d'autres citoyens, nous avons le droit de nous auto-déterminer. Nous avons le droit de choisir si nous suivons vos idées, vos opinions, vos méthodes... ou pas!

Ras-le-bol des ces incidents qui ne sont pas si isolés que toi et les autres réprésentants des syndicats voulez faire croire. Parce qu'en cette journée du 15 décembre, j'ai été à votre rencontre. Pour vous dire que moi je n'étais pas d'accord avec vous. J'ai choisi de le faire parce que je trouvais que la mobilisation des non-grévistes est importante aussi. Parce que je ne pouvais pas rester bien au chaud dans mon fauteuil et vous laissez baffouer des libertés fondamentales. Et si j'avoue que j'ai eu avec quelques personnes des discussions sensées, respectueuses et intéressantes, j'ai eu droit aussi aux insultes, aux menaces et même à ce qui s'apparente à une séquestration lorsque vous m'avez empêché de quitter ce magasin H&M de Namur. Et tout ça pourquoi? Parce que je ne suis pas d'accord avec vous? Avouez qu'une organisation qui ne supporte par d'écouter les avis contraires des citoyens, qui trouve que la voix d'un individu, ça ne compte pas, c'est une organisation qui fait peur!

Ras-le-bol aussi que vous vous serviez de la population pour dire que vous défendez tous les travailleurs. C'est un leurre. Nous ne vous avons rien demandé, et nous n'avons jamais exprimé la moindre demande pour que vous agissiez en notre nom. Toi et ton organisation, vous défendez vos valeurs, vos opinions. Et c'est très bien. Mais votre périmère s'arrête là. Vous n'avez aucune légitimité pour affirmer que vous défendez tous les travailleurs. Et par conséquent,  vous n'avez nullement l'autorité pour exercer une quelconque autorité sur les travailleurs qui ne sont pas affiliés à votre organisation.

Alors s'il vous plaît, continuez votre combat, c'est le votre, mais pas en prenant en otage le reste de la population. Pas en nous empêchant de travailler ou de circuler. Et pas en nous insultant ou en tentant de nous intimider. C'est une question de respect!