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Colloque « Critique de la technique »

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Jun 11th, 2015
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  1. 18 juin de 9h15 à 18h30 à l'université Paris 8 (Amphi D0O1) : Colloque « Critique de la technique »
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  3. Ce colloque se propose d’interroger à nouveaux frais la technique dans son rapport à l’histoire, au social et au politique, ou à ce que Castoriadis nommait le « social-historique ». À travers cette interrogation, il s’agit plus précisément de déterminer les conditions permettant d’élaborer une théorie critique de la technique qui soit ajustée à la situation présente avec ce que celle-ci recèle de nouveau du fait, en particulier, de l’importance prise par le numérique au sein des dispositifs socio-techniques actuels. Pour ce faire, le colloque privilégiera deux axes qui, tout en étant indissociables, peuvent être distingués si l’on veut préciser les enjeux liés au projet de renouvellement ou d’actualisation de la « critique de la technique », opérée de façon liminaire chez des auteurs majeurs comme Heidegger, Marcuse, Habermas ou Ellul – pour s’en tenir à la période contemporaine.
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  5. D’une façon qui vise à inscrire cette réflexion dans une perspective historique large et éviter l’écueil de l’approche présentiste qui tend à voir en toute innovation une nouvelle « révolution », il s’agit d’abord de replacer les formes contemporaines de la technique dans le cadre de la modernité capitaliste, et d’appréhender par conséquent la technique non comme un secteur isolé du social mais comme ce qui s’inscrit dans une totalité sociale. Ce qui, suivant une approche qui relève tout autant de l’ontologie que de l’anthropologie et de l’histoire, suppose d’articuler étroitement la critique de la technique aux problématiques plus générales de la crise de la rationalité occidentale et de l’évolution du capitalisme. Indépendamment de ce cadre englobant, il n’est en effet pas possible de penser les nouvelles technologies dans ce qui apparaît aujourd’hui comme l’un de leurs caractère principaux : leur propension à faire « monde » ou « système » qui, sans pour autant tomber dans une essentialisation ou une fétichisation de la technique, permet de pointer certains aspects, parmi les plus inquiétants, des nouvelles technologies et de leur rationalité algorithmique.
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  7. Questionner la technique dans la perspective d’une critique du temps présent suppose également, et c’est le second axe sur lequel nous voudrions mettre l’accent, d’être à même d’identifier tout autant les potentiels émancipatoires qui se trouvent portés par les dispositifs numériques que la façon dont ils peuvent au contraire constituer les vecteurs de nouvelles formes de domination et de pouvoir. D’une façon qui, là aussi, s’oppose à toute conception univoque ou monovalente des nouvelles technologies, l’actualisation de la théorie critique de la technique exige en ce sens de parvenir à élaborer un diagnostic différencié, capable d’analyser la façon dont le numérique oblige à reprendre et redéfinir les notions marxiennes d’« exploitation » ou d’ « aliénation » (suivant l’approche critique du digital labor), tout en prenant néanmoins au sérieux les potentialités et utopies ouvertes par les nouvelles technologies.
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  11. Le programme :
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  13. Matin (Discutante : Haud Guéguen)
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  15. 9h45-10h : Accueil
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  17. 10h-11h : Conférence inaugurale : Andrew Feenberg, « Critical Theory of Technology and STS » (communication en français)
  18.  
  19. 11h-11h50 : Jean-Philippe Milet « Habiter la technique moderne : Heidegger ou la décision hanséatique »
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  21. 11h50-12h : Pause
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  23. 12h-12h50 : Carlo Vercellone : « Économie de la connaissance et rapport capital/travail. Une mise en perspective théorique et historique de la thèse du capitalisme cognitif »
  24.  
  25.  
  26. Après-midi (Discutante : Alexandra Saemmer)
  27.  
  28. 14h00-14h50 : Fabrice Flipo : « L’anthropologie moderne en situation de “lock-in” sociétal »
  29.  
  30. 14h50-15h40 : Eric Sadin : « L’épistémè numérique : un soft-totalitarisme insensible »
  31.  
  32. 15h40-16h30 François Jarrige, Guillaume Carnino : « L’université sous hypnose numérique »
  33.  
  34. 16h30-16h45 : Pause
  35.  
  36. 16h45-17h35 : Philippe Aigrain : « Quelle problématisation politique du numérique ? »
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  38. 18h00 : Cocktail de clôture
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  42. Les intervenants :
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  44. Philippe Aigrain : Informaticien et chercheur, co-fondateur de l’association « La Quadrature du Net », membre du collectif « Tenons et Mortaises ». Auteur notamment de Cause commune : l’information entre bien commun et propriété, Paris, Fayard, 2005.
  45.  
  46. Guillaume Carnino : Enseigne l’histoire des sciences et des techniques à l’Université technique de Compiègne. Auteur de L’invention de la science. La nouvelle religion de l’ère industrielle, Paris, Seuil, 2015.
  47.  
  48. Andrew Feenberg : Professeur de philosophie de la technique à l’Université Simon Fraser de Ottawa (Canada). Auteur notamment de (Re)penser la technique, Paris, La Découverte, Coll. du MAUSS, 2004 et de Pour une théorie critique de la technique, Paris, Flammarion, 2014.
  49.  
  50. Fabrice Flipo : Maître de conférences en philosophie à l’Institut Mines-Telecom. Auteur notamment de Nature et politique. Contribution à une anthropologie de la modernité et de la globalisation, Paris, Amsterdam, 2014.
  51.  
  52. François Jarrige : Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne. Auteur notamment de Technocritique. Du refus des machines à la contestation des technosciences, Paris, La découverte, 2014 et de La modernité désenchantée. Relire l’histoire du 19ème sicle français, Paris, La Découverte, 2015.
  53.  
  54. Jean-Philippe Milet : Professeur de philosophie en classes supérieurs à Henri 4, ancien directeur de programme au Collège international de philosophie. Auteur notamment de L’absolu technique. Heidegger et la question de la technique, Paris, Kimè, 2000.
  55.  
  56. Eric Sadin : Ecrivain et philosophe. Auteur notamment de La vie algorithmique : critique de la raison numérique, Paris, L’échappée, 2015 et de L’humanité augmentée : l’administration numérique du monde, Paris, L’échappée, 2013.
  57.  
  58. Carlo Vercellone : Maître de conférences en sciences économique à l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne. Auteur notamment de Capitalismo Cognitivo, Manifestolibri, 2006.
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