Traduction LBK Labès

L : et vous ça va ? (au public)
P : Dieu merci, nous sommes heureux de vous avoir ici sur le plateau. Toujours élégante dans et dans le monde de la beauté et de la mode. Tu vis en Italie c’est ça?
L : oui à Milan
P : depuis combien d’années vis-tu en Italie ? On veut apprendre à te connaitre.
L : une partie de mon enfance jusqu'à l’âge de 12 ans en Italie. Puis de l’âge de 12 ans jusqu'à l’obtention de mon bac je suis restée en Tunisie. Par la suite, je suis retournée en Italie pour continuer mes études. Cela fait 10 ans un peu plus de 10 ans que j’y vis.
P : tu repars après ton bac pour continuer tes études en Italie. Qu’as-tu étudié ?
L : décoration d’intérieur.
P : aucun rapport avec ton métier ?
L : non, en faites, j’ai travaillé (je sais c’est bizarre. Il est bien dit « travaillé » et non « étudié ») un an en Tunisie à l’Ecole des Beaux Arts puis je suis retournée à l’Académie des Beaux Arts pour continuer mes études en tant que décoratrice.
P : qu’est ce qui t’as fait changer d’avis et t’orienter vers le mannequinat ?
L : je n’ai pas cherché à être mannequin, c’était juste un truc pour m’aider financièrement et payer mes études car je ne voulais pas être un fardeau pour ma famille. C’était un hobby et petit à petit j’ai commencé à faire des défilés, des petits trucs, et j’ai eu une autre opportunité, celle de faire BIG BROTER en Italie.
P : tu as fait BIG BROTHER que nous connaissons sous la version de «loft story» sur M6 ?
L : oui c’est le même concept, «Il Grande Fratello» en Italie version «secret story» sur M6.
P : donc tu as participé, tu es la première arabe à avoir participé à ce jeu.
L : c’est une première pour une Tunisienne Arabe Musulmane de faire quelque chose en Italie. La différence entre l’Italie et la France, c’est qu’à la télévision française il y a beaucoup d’arabes mais pas vraiment en Italie.
P : comment ont-ils accepté la participation d’une arabe musulmane?
L : ils ont vu mon profil et depuis le 11 septembre les européens se sont fait une mauvaise image, très négative des pays arabes. Alors peut être ont-ils voulu changer cela et montrer un autre côté moderne de la femme musulmane?
P : c’est vrai les Européens et d’autres pays ont parfois une image négative des pays arabes musulmans.
Mais on ne vous a pas vu dans des actions contre le racisme étant donné que vous pouviez en souffrir? Mais un clandestin qui vit dans la rue peut en souffrir plus que toi. On ne vous a pas vu militer sur ce sujet? Mener des actions contre le racisme et des actions humanitaires ?
L : on ne peut pas aller frapper à leur porte et leur demander de venir faire un reportage par rapport à ça mais dans «Il Grande Fratello» j’ai beaucoup parlé de la femme moderne pratiquante. Ils m’ont donné l’occasion de le faire.
P : aujourd’hui dans ta vie quotidienne et dans ton domaine, y a-t-il du racisme ou pas ?
L : ça dépend. Par exemple quand on voyage, on voit la différence si ton passeport est tunisien ou d’un autre pays.
P : voila ! A ton avis le fait qu’il ait des guichets d’accueil réservés spécialement à l’accueil des européens dans les pays arabes, est-ce du racisme pour toi ou non ?
L : Je pense un peu oui, car il y a plus de guichets pour les européens que pour les arabes.
P : quand tu demandes l’heure et que personne ne te répond, c’est du racisme ou pas?
L : ça dépend oui, en France si tu ne parles pas français on ne te répond pas mais en Italie ils sont plus disponibles (attention à la polémique).
P : à ton avis  le fait qu’on fouille un arabe à l’aéroport plus que les autres c’est du racisme ou pas ?
L : dans des pays comme l’Angleterre où il y a eu beaucoup d’attentats, je trouve ça normal qu’ils aient peur, ils se protègent.
P : un délai de 15 jours pour l’obtention d’un visa, racisme ou pas?
L : moi, ce n’est pas un visa que j’ai mais un permis de séjour, mais…..
P : non, je parle en général.
L : peut-être, cela reste à prouver
P : contre un billet de 100 € tu as un visa en Tunisie, alors qu’en Italie cela ne se fait pas.
L : peut être, il est vrai que mon oncle a obtenu un visa contre 500 € et ça y ‘ai
P : vous, ils se sont trompés lorsqu’ils vous ont laissé passer en Italie (rires)
L : c’est la Sicile, les siciliens
P : tu travailles pour une marque connue. Laquelle? Et comment as-tu obtenu ce contrat ?
L : c’est un contrat. Ils m’ont contacté alors que j’étais une personnalité télévisuelle et ma notoriété m’a aidée. C’est un contrat avec une marque Italo-Londonienne, très Rock n Roll (sous entendu John Richmond, je pense).
J’assurais leurs compagnes publicitaires. Au début, j’étais leur visage pour les lunettes et trois dernières années pour leur le parfum.
P : hum, le parfum, donc exclusivement pour la même marque ?
L : oui, car lorsque tu es l’égérie d’une marque. Ils sont assez sévères par rapport à ça. Il s’agit d’une exclusivité. Ils sont très rigoureux sur ce point et tu ne peux pas représenter une autre marque. En fait, tout dépend du contrat que tu as signé.
P : Leila, la vie des mannequins est-elle comme on la voit à travers les images: aller d’aéroports en aéroports, voyager, défiler, etc.
L : non, c’est une chance.
P : ça vous arrive d’avoir des problèmes ?
L : bien sûr comme tout être humain. Notamment, il peut y avoir des problèmes dans la famille.
P : A titre d’exemples, tu travailles beaucoup et tu n’a pas le temps de promener le caniche ?
L : non, je n’ai pas de caniche.
P : Tout le monde dit que tu es belle et du coup personne ne te demande comment tu vas ?
L : c’est vrai que l’image que les gens ont des mannequins car on travaille dans un domaine basé sur des choses superficielles, mais bon, celui qui nous connaît (interrompus par P)….
P : par contre nous à « LABES » on ne regarde pas le physique mais la personnalité
Par exemple si tu manges un peu trop et que ton poids augmente de 5 g, oups (rires)
L : si tu voyais tout ce que je mange, je crois même que je mange plus que toi.
P : pourquoi ? Tu n’es pas tenue à avoir un certain poids, non ?
L : En effet mais j’ai de la chance et des bons gênes. Je remercie papa et maman.
P : tu ne grossis pas?
L : oui, c’est ça.
P : parmi les problèmes des mannequins, par exemple, des fois, bon ça ce n’est pas un problème mais une catastrophe : l’apparition d’une acné sur ton visage.
L : Oh, non, l’acné représentait un problème quand j’étais au lycée. Il apparaissait peut être parce que j’étais psychologiquement faible et influençable. Aujourd’hui non et le maquillage fait l’affaire.
P : par exemple dans une soirée, tu cherches un briquet et voila que 200 hommes t’approchent.
L : disons que c’est juste de la galanterie, peut-être, j’imagine…..
P : c’est vrai qu’il y a du harcèlement dans ton domaine. Avec tout ce que nous  lisons sur les photographes et leurs …..
L : je pense que le harcèlement se situe dans n’importe quel domaine. Par exemple dans les bureaux un directeur peut harceler une employée ou une jolie fille qui monte dans un bus peut aussi se faire ennuyer. Il y en a dans tout domaine.
P : pardon, une question, mais pourquoi les gens pensent que les mannequins sont des filles faciles?
L : Peut-être l’image et le rôle que tu joues avec ton corps, tu t’exprimes avec ton corps font que certains pensent cela.
P : par contre, pour moi les femmes sont des bijoux exigeants et complexes aussi difficile à obtenir que la monnaie étrangère
L : je suis d’accord
P : mais Leila, tu ne m’a rien donné