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La mémoire fantôme

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Dec 7th, 2016
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  1. Cinq minutes.
  2.  
  3. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
  4.  
  5. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  6. Où suis-je ?
  7.  
  8. Elle regarda autour d'elle, essuyant une larme sur sa joue -Avait-elle pleuré ? Pourquoi ?- espérant vainement reconnaître quelque chose.
  9. Il pleuvait. Elle avait froid. Orea marchait pieds nus dans l'herbe, glissant parfois, ou s'étalant dans la boue, ce qui salissait davantage les haillons crasseux qu'elle portait, sans doute les restes usés d'une vieille robe. Elle l'ignorait.
  10.  
  11. Le ciel était couvert de nuages sombres. La région semblait inhospitalière, et les gens qu'elle voyait semblaient s'atteler à la tâche impossible de réparer leur demeure.
  12. Elle aperçut un panneau, et au loin, la mer. Elle sentait d'ici la brise caresser son visage.
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  14. Cinq minutes.
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  16. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  18. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr.
  19. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  20. Où suis-je ?
  21.  
  22. Elle regarda autour d'elle, espérant vainement reconnaître quelque chose.
  23. Il pleuvait. Elle avait froid. Orea se trouvait devant un petit panneau, et malgré la pluie, elle distingua la mer droit devant elle. Elle sentait déjà la brise caresser son visage.
  24. Elle lut l'inscription sur l'écriteau. "Quilleport".
  25. Ça ne l'aidait pas beaucoup. Elle continua sa route, marchant pieds nus dans l'herbe, glissant parfois, ou s'étalant dans la boue, ce qui salissait davantage les haillons crasseux qu'elle portait, sans doute les restes d'une vieille robe. Elle l'ignorait.
  26.  
  27. Orea finit par atteindre le port. Un navire était à quai. Un homme d'une quarantaine d'années environ, mal rasé, la dévisageait d'un air malsain. Était-elle si laide ?
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  29. Cinq minutes.
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  31. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  33. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr.
  34. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  35. Où suis-je ?
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  37. Elle regarda autour d'elle, espérant vainement reconnaître quelque chose. Orea se trouvait dans un port. Elle en ignorait le nom. Il pleuvait, et elle avait froid. Un bateau était à quai, et un homme d'une quarantaine d'années, mal rasé, sans doute un membre d'équipage, la dévisageait d'un air malsain. Était-elle si laide ?
  38.  
  39. -"Z'êtes perdue, mam'zelle ?" demanda t'il.
  40. L'était-elle ? Comment savoir ? Elle devait trouver Hémilie. Qu'était Hémilie ? Un lieu, une personne ?
  41. -"Où va ce navire ?" répondit-elle timidement.
  42. -"A Hurlevent, on fait du commerce entre ici et là bas."
  43. -"Hurlevent ?" Ce nom ne voulait rien dire, pour elle.
  44. -"Bah oui, vous sortez d'où ? La capitale !"
  45.  
  46. Une capitale ? Il devait y avoir beaucoup de monde dans une capitale. Peut-être que quelqu'un en saurait plus sur Hémilie, là-bas.
  47. -"Je dois monter sur ce bateau." dit elle.
  48. -"Cinquante pièces d'argent. Parce que z'êtes jolie.
  49. Orea fouilla les poches de ses guenilles, mais ne trouva rien. Son espoir s'envolait. Les larmes lui vinrent aux yeux.
  50. Un détail qui n'échappa pas à l'oeil lubrique du marin. "Sinon, on peut s'arranger autrement..."
  51. Orea le regardait, horrifiée. Mais avait-elle le choix ?
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  53. Cinq minutes.
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  55. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  57. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr.
  58. Que suis-je ? Humaine. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  59. Où suis-je ?
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  61. Il pleuvait. Elle avait froid. Et un homme d'une quarantaine d'années, mal rasé, près d'un navire, la dévisageait d'un air malsain, semblant attendre une réponse de sa part.
  62.  
  63. -"Hum.. Que venez vous de dire.. ?" demanda t'elle.
  64. -"Je disais que si vous voulez voyager avec ce bateau, aller à Hurlevent, soit vous payez...soit vous venez avec moi."
  65. Elle hésita, puis posa la question la plus importante. "Je cherche Hémilie. Vous savez quelque chose là dessus ?"
  66. -"Ben non. Mais vous pourriez demander aux gens de Hurlevent. C'est la capitale, après tout."
  67.  
  68. La capitale...oui, il avait raison. Une rapide inspection de ses poches lui indiqua qu'elle n'avait rien, et pourtant elle n'avait pas le luxe de choisir.
  69. Hémilie lui donnerait les réponses. C'était sûr.
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  71. Le marin monta à bord du navire avec ses marchandises, et elle lui emboîta le pas, une larme coulant le long de sa joue.
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  73. Cinq minutes.
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  75. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  77. Partie 2 :
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  79. Cinq minutes.
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  81. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  83. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  84. Où suis-je ?
  85.  
  86. Je regarde autour de moi, à la recherche d'un détail familier, mais rien n'éveille mon attention. Je reporte donc mon attention sur l'aspect global du lieu.
  87.  
  88. C'est une ville. Et grande, d'après les toits que je découvre jusqu'à perte de vue. Quel est le nom de cet endroit ? J'y habite ? Sans doute. Où irais-je, de toutes façons ? Tiens, un panneau ici. J'arrive à le lire... Je sais lire ? Ça m'aidera sans doute. "Hurlevent". Pas très rassurant.
  89. Je devrais avancer. Je dois trouver Hémilie. Hémilie m'aidera, c'est sûr. À condition de savoir ce qu'est Hémilie. Peut-être devrais-je demander à quelqu'un. Comme cet enfant, là-bas.
  90.  
  91. -"Bonjour, petit.. Tu peux m'aider ?"
  92. Il me dévisage. Je suis si laide que ça ? Ou ce sont mes vêtements ? Je ne dois pas avoir l'air très avenante. Une robe crasseuse en lambeaux, ressemblant presque à un ensemble d'écharpes usées que j'aurais nouées ensemble pour couvrir à peine mon corps. Ma peau est visible à de nombreux endroits, et il fait si froid... Sans ce maigre vêtement, et un pantalon sale, trop grand pour moi, que je dois remonter sans cesse au point de garder constamment une main dessus.. Je serais nue.
  93. Il recule de quelques pas, l'air troublé, hésitant...puis il prend la fuite à travers les ruelles, se dirigeant vers un quartier plus loin, que l'on remarque au gigantesque bâtiment, sans doute le plus haut de la ville. Sans doute une cathédrale. Je dois croire en quelque chose ? Je ne sais pas.
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  95. -"Attends, reviens !" Je crie, en me lançant à sa poursuite, avant que mes pieds nus glissent sur le sol gelé. Je tombe, ma joue heurte la fraîcheur hivernale des pavés.
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  97. Cinq minutes.
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  99. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  101. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  102. Où suis-je ?
  103.  
  104. Froid. J'ai froid. Les yeux ouverts, je découvre la ville, la rue bruyante, les bâtiments élancés, en pierre et en bois, des toits colorés, le sommet d'une gigantesque cathédrale. Je devrais croire en quelque chose ? Je ne sais pas.
  105.  
  106. Je sens une main me tapoter l'épaule. Je tourne lentement la tête. Un jeune homme me regarde d'un air compatissant. Il a l'air gentil.
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  108. -"Vous allez bien, madame ? Vous devriez vous relever, vous allez geler." Il me tend la main et m'aide à me mettre debout. Je l'observe un peu, marmonnant un vague "Merci", incapable de faire mieux. Il est bien habillé, a une épée à la ceinture, des cheveux sombres, un visage jeune et doux. Il porte une écharpe verte, en laine, qu'il me tend.
  109.  
  110. -"Vous en avez plus besoin que moi." Dit-il tandis qu'il me la passe autour du cou. Il sourit un peu, je rougis. Je ne me souviens pas qu'on se soit occupé de moi un jour. "Je m'appelle Xerynn" ajoute t'il. "Je vais vous trouver un endroit plus agréable."
  111.  
  112. Il me guide dans les rues gelées, me tenant par le bras, doucement, mais m'encourageant à marcher plus vite, ce que je fais, le nez dans son cadeau, appréciant la légère touche de parfum qui s'en dégageait, sans pouvoir l'identifier.
  113. Nous nous dirigeons vers la cathédrale. Il y a un petit bâtiment juste à côté, parmis les maisons au toit jaune du quartier. Il me fait asseoir sur un banc, tandis qu'il se dirige vers l'entrée, assurant qu'il revient très vite. J'aimerais qu'il reste encore un peu, qu'il me parle un peu plus, qu'il m'explique le monde, me décrive son univers et sa vie, qu'il me dise qui je s-
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  115. Cinq minutes.
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  117. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  119. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  120. Où suis-je ?
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  122. Je suis assise, sur un banc en pierre. Je fais face à une imposante cathédrale. Je devrais croire en quelque chose ? Je ne sais pas. J'entends des rires d'enfants derrière moi, un peu plus loin. Un parfum fruité chatouille mes narines, et provient de mon écharpe en laine, verte, qui semble être le seul de mes vêtements en bon état. J'ai peut-être économisé une fortune pour l'obtenir ! J'ai un travail ? Qu'est ce que je sais faire ?
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  124. Je tourne la tête. Il y a de la fumée, quelques dizaines de mètres plus loin. Peut-être une forge ? Elle n'est sans doute pas dans ce quartier, il a l'air trop tranquille. Et si j'allais voir ? En plus, j'ai froid. Je voudrais me réchauffer un peu.
  125. Je me lève du banc et marche pieds nus sur les pavés frigorifiés. Il se met à neiger, je dois trouver un abri. J'accélère. Mais pourquoi étais-je sur ce banc, au juste ? Je ne sais pas.
  126.  
  127. J'arrive dans le quartier des Nains, d'après un petit écriteau. Ca sent la suie, la sueur et les flammes. J'explore les rues, j'observe les nains travailler le métal pour former armes et armures.
  128. Une voix s'élève derrière moi.
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  130. -"Je vous ai cherchée partout... Pourquoi vous êtes vous enfuie ?"
  131.  
  132. Je me retourne. Un jeune homme me regarde, haletant, il vient de courir pour me parler. Il a l'air bien habillé, mais est armé d'une épée, à la ceinture. Je recule d'un pas, mal à l'aise.
  133.  
  134. -"Qu'est ce que vous me voulez ?" Je demande, une touche aiguë dans ma voix trahissant ma méfiance et un soupçon de peur naissante.
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  136. -"Mais vous aider, enfin. Allons, venez avec moi." Il me tend la main. Je recule encore, secouant la tête, puis je me retourne et je prends la fuite, courant au hasard pour échapper à mon agresseur.
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  138. Cinq minutes.
  139.  
  140. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  142. Partie 3 :
  143.  
  144. Cinq minutes.
  145.  
  146. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
  147.  
  148. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  149. Où suis-je ?
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  151. J'ai mal aux jambes, j'ai du mal à respirer, mon coeur tambourine contre ma poitrine. J'ai couru ? Pourquoi ?
  152. J'ouvre les yeux. Je me trouve dans une ville que je ne connais pas. Recroquevillée derrière une caisse en bois, j'observe la rue, plutôt propre, les passants bien habillés, contrairement à moi et à mes haillons, à l'exception de cette écharpe verte, qui sent un parfum qui m'est inconnu. J'ai peut-être économisé une fortune pour l'avoir ! Est-ce que j'ai un travail ? Je me demande ce que je sais faire. Tout est si.. Nébuleux. Pourquoi ?
  153. Les bâtiments ont un toit bleu. Plus loin, en levant la tête, je vois du jaune, du rouge...et même du violet, tout près. J'ignore pourquoi, mais la vue de cette couleur me fait sourire. J'aime le violet ? J'ai envie d'en savoir plus !
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  155. Je quitte ma cachette, longeant les murs. J'écoute distraitement les gens, glanant des informations tandis que je cherche mon chemin. Ils parlent d'argent, de commerce, de la neige qui tombe depuis quelques heures.
  156. Je fouille mes poches, et je trouve une petite pièce en cuivre. Probablement toutes mes économies. Ça représente beaucoup ? Je devrais demander à quelqu'un, peut-être. Enfin, je devrais surtout trouver Hémilie.
  157. Mon ventre se plaint. J'ai faim. Ah, voici la sortie du quartier.
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  159. Cinq minutes.
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  161. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  163. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  164. Où suis-je ?
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  166. Je regarde autour de moi. C'est une ville, mais je ne la reconnais pas. Derrière moi, il y a un petit tunnel, d'une longueur d'environ six mètres, menant à un quartier où les bâtiments ont un toit bleu. Je m'écarte pour laisser passer des habitants, qui me dévisagent, se plaignant du nombre de mendiants en ville. Je suis pauvre ? Je regarde ma tenue, seule l'écharpe semble récente, propre, et dégage un parfum plaisant. Il y a une simple pièce en cuivre dans les poches de mon pantalon trop grand. Ça ne vaut rien ? Est-ce que j'ai volé des choses ? J'espère que non. Je ne suis pas une criminelle, n'est-ce pas ?
  167.  
  168. Je me retourne, espérant trouver des réponses le moment venu. Hémilie saura.
  169. Devant moi, il y a un petit pont, vers lequel j'avance. Il mène à une autre partie de la ville, je vois déjà des toits violets. Cette couleur me fait sourire, mais j'ignore pourquoi. J'aime le violet ? J'ai envie d'en savoir plus.
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  171. Une odeur alléchante vient me chatouiller les narines, à laquelle mon estomac répond par une plainte douloureuse. J'ai faim, et malgré moi, je suis la piste, passant près d'une grande tour où on emmenait un jeune homme, mains attachées dans le dos. Une prison ? Est-ce ce qui m'attend, si j'ai volé des choses ? J'espère que non.
  172. J'entre dans la petite boutique d'un boulanger. Derrière une vitrine se trouvent pain, gâteaux, confiseries à l'aspect délicieux, j'ai envie de tout. Il me regarde de haut en bas, j'ai un peu honte de ma tenue, j'essaie de sourire.
  173. Le rouge lui monte aux joues, sans que je comprenne pourquoi. Je lui fais peur ? Ou alors il a chaud. Oui, c'est sans doute ça. Pas étonnant, avec son four dans la pièce sur le côté.
  174. Je ne comprends pas les prix, je sors mon unique pièce et la pose sur le comptoir.
  175.  
  176. -"Bonjour..Qu'est ce que je peux avoir pour ceci ?" je demande, manquant d'assurance. Je n'ai pas besoin qu'il ouvre la bouche pour comprendre que la moindre miette de pain est trop chère pour mes moyens. Pourtant, je le vois hésiter, puis attrapper une petite pâtisserie, un gâteau couvert d'une couche de crème brune. Du chocolat, je crois.
  177.  
  178. -"Ne dites rien", parvient-il à articuler. "Juste..prenez ceci. Attention, c'est encore chaud."
  179.  
  180. Je bredouille un tout petit "Merci", surprise, je lui offre mon meilleur sourire, faute de mieux. Il tourne de l'oeil. Je suis si laide que ça ?
  181. Je quitte la boutique, dévorant la pâtisserie gratuite du regard avant de céder à mon estomac qui criait famine. Le petit gâteau avait la taille de ma main, et en plus du chocolat, il y avait un coulis à base d'un fruit rouge sucré, presque acide, à l'intérieur. Chaque bouchée était un délice, un peu de chaleur qui emplissait mon corps. Depuis combien de temps est ce que je n'avais rien avalé ? Je n'en ai pas la moindre idée.
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  183. Cinq minutes.
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  185. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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  187. Qui suis-je ? Orea. Mon nom est Orea Pullawr. Que suis-je ? Humaine. Je crois que c'est comme ça que l'on dit. Deux bras, deux jambes, des cheveux de la couleur de l'argent fondu.
  188. Où suis-je ?
  189.  
  190. Il neige. C'est froid, mais ça ne me dérange pas. Ça a quelque chose d'apaisant, ces fragments de nuages qui tombent autour de moi, portés par le vent. Je regarde autour de moi, découvrant une ville. Au loin, les toits des bâtiments sont de couleurs assez variées, mais ici ils sont violets. Je crois que j'aime bien le violet.
  191.  
  192. Je me promène au hasard dans les rues. Ça s'appelle le Quartier des Mages, d'après un panneau. Je me sens étrangement à l'aise, malgré mes haillons. J'ai un peu chaud à l'intérieur, je ne sais pas pourquoi. J'enfouis mon nez dans l'écharpe verte, appréciant son parfum, incapable de dire comment je l'ai obtenue. Mais si je l'ai, c'est que je l'ai achetée, non ? J'ai de l'argent ? Je fouille mes poches, il n'y a qu'une pièce en cuivre. Ça vaut quelque chose ? Je demanderai. Je demanderai à Hémilie.
  193. Il y a de l'herbe, dans ce quartier. Ce n'est pas désagréable, de marcher dessus, même si j'ai froid, pieds nus. J'ai un peu soif. Je continue à me déplacer.
  194. Il y a un grand bâtiment, dans un coin. Peut-être une auberge ? Je lis le panneau au dessus de l'entrée.
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  196. L'agneau assassiné.
  197.  
  198. Cinq minutes.
  199.  
  200. La cacophonie chaotique d'un tir de canon. Du blanc et du noir. Le vide.
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