(Profitez, j'laisse pas ça longtemps).

Parmi vous, il y'a beaucoup de gens qui me suivent et cela depuis plusieurs mois, voir années. On me voit comme un mec excentrique, confiant, intimidant, même si cela est bien loin de la réalité. Je n'aime pas cette image qu'on me donne sur les réseaux sociaux, surtout depuis 2016/2017, inébranlable, insolent, froid allant jusqu'à la vulgarité. Tout le monde connait ma vie actuelle, mais personne ici ne connait mon passé (Tu connais mon prénom mais pas mon histoire tavuuu hihi) . Des fois, j'me dis que même moi je voudrais pas le connaître.
Alors j'vais vous le raconter, car au fond, la seule manière de faire son deuil et de tourner la page, c'est de parler des événements.
Je suis né dans un pays sous-développé, un endroit où le droit de respirer est sans doute encore en questionnement, vous m'aurez comprit, j'ai attéri dans un coin où les droits des femmes, homosexuels, athées et autres minoritées sont totalement inexistants. On m'a forcé à apprendre le Coran, à vivre selon ses instructions jusqu'à ce que je sois en âge de me révolter, mais ce n'est pas ça le sujet. Le sujet c'est comment j'en suis arrivé là, "vieux junkie", qu'ils disent.
La plupart d'entre-vous connaissent mon lien avec la drogue, mais personne ici ne connait ses raisons, mes débuts, et depuis combien de temps ça dure. Je ne suis pas du genre à accuser le monde autour de moi pour justifier mes déviances, mais rien ne vient tout seul, du moins, je n'essaye pas ce qu'on me déconseille juste pour m'amuser.
Je n'ai jamais été un enfant aimé, mes souvenirs commencent en maternelle où déjà on se foutait allégrement de ma gueule, déjà à cause de mes origines, du fait que je parlais Français la plupart du temps mais aussi pour mon physique. Surtout mon physique. Vous allez me dire, "Ouais mais être bilingue à 4 ans c'est hyper cool! Ils sont juste cons!" Effectivement, ils sont cons, mais quand t'es un gamin de 4 ans et qu'un adulte te regarde mal car "Parler la langue de Dieu tout puissant" est trop dur pour toi, tu te dis automatiquement que le soucis vient de ta petite caboche de hobbit joufflu déformé. Passons, je n'ai jamais eu d'amis étant jeune, c'est pas une plainte et franchement je trouve que c'est mieux ainsi, fréquenter de tels étrons aurait porté préjudice au peu de santé mentale qu'il me reste. Je n'ai que peu de souvenirs de la maternelle, je me souvenais ne pas vouloir y aller mais je pense que ça , c'était la normale.
C'est en primaire que j'ai perdu une grande partie de mon empathie envers l’espèce humaine. Ça a commencé avec des "Gros lard", ça a fini avec des "Sale hérétique". J'étais premier de la classe, et je ne déconne pas. Ma mère traduisait ça par de la jalousie, moi je traduisais ça par un soucis de "mocheté". C'est simple, on ne m'avait jamais attaqué en rapport avec le fait que j'étais un fayot de l'extrême, on m'appelait juste "joues de bouledogue", un surnom qui m'a extrêmement suivi, marqué, voir traumatisé. Il y'avait cette fille dans ma classe, on va l'appeler Nadia. Je la trouvais jolie, je lui parlais, mais elle m'ignorait et se foutait de ma gueule. Elle a été dans la même école primaire que, jusqu'en 6eme (Je n'ai fait que 4 ans de cours dans le système Français, dans le système étranger c'était 6 ans en primaire, 3 ans au collège et 4 ans au lycée). Mon admiration pour cette fille s'est changée en haine au fil des années, mais j'y reviendrais plus tard. J'ai continué à être le chouchou des profs, premier de la classe jusqu'en 5eme (équivalent de la CM2) et pendant toutes ces années, je m'étais prit des remarques sur mon physique , ma religion (ou plutôt mon absence de religion, sachant que je me considérais athée depuis qu'on a commencé à m'apprendre ces rites et traditions), ou simplement ma façon de m'habiller. Sachant que je n'avais rien de spécial à part 5 kilos en trop. En CM2, j'ai commencé à vivre à travers les animes, les mangas, fin bref j'étais un kikoojap de haut niveau tout en sachant qu'à cette époque là c'était absolument pas rependu en France alors imagines, là où j'étais. Donc maintenant j'étais "Joues de bouledogue le no-life". J'ai arrêté de m'intéresser aux cours car j'ai toujours haïs ça au fond, j'ai commencé à dessiner, à écrire, et à me faire vomir aussi, occasionnellement. J'ai perdu que dalle sur le long terme même quand je m'affamais, c'est en 6eme que j'ai compris que j'avais un métabolisme hyper lent et que si je voulais perdre je devais faire du sport. J'ai tapé 8 heures de Krav-Maga par semaine, qui d'ailleurs ne m'ont rien fait perdre, mais au moins j'avais apprit à me défendre. (Ma mère m'avait forcé à faire de la natation quand j'étais tout jeune, mais je haïssais ça. J'adorais nager mais pas pour me faire noter) C'est là que Nadia entre de nouveau en scène, se moquant du fait que j'étais tellement gros que je coulerais en natation, ou que si j'essayais de faire du karaté comme elle, je fissurerais le sol. J'ai ruminé pendant des semaines, j'étais à deux doigts de la cogner, mais quand je suis allé lui parler pour lui demander son problème, un mec de ma classe s'est dressé entre nous et il s'est prit un uppercut assez puissant, 3 jours de renvoi, mais heureusement c'était les vacances d'été juste après.
Je n'allais plus à la plage, de peur de me mettre en short maillot de bain. Je voulais juste cacher mon visage. Je me suis laissé pousser les cheveux (sachant qu'ils ont toujours été assez longs pour un garçon), jusqu'à ce qu'ils cachent mes "joues de bouledogue". Le collège c'était pareil , juste que j'ai commencé à me faire casser la gueule. vous allez me dire "Ouais mais à l'époque t'étais déjà ceinture orange de Krav tu savais au moins te défendre" , et c'est juste, je savais me défendre mais ma famille me l'interdisait car si je frappais quelqu'un jusqu'au sang à ce qu'il parait je "perdais mes droits" et je me faisais renvoyer comme un troufion. Mais quels droits? Le droit de me faire ignorer par toutes les administrations? Enfin bref, je venais de passer dans le système scolaire Français que je pensais être une délivrance après 2 mois sabbatiques dans lesquels j'avais prit environs 5 kilos. Ma vie était devenu un putain d'enfer, avec les fils de bourges qui se la pétaient, les gars qui me causaient pas parce que je suis "chelou", sans parler des meufs qui me classaient 1/10. Le changement de système a fait chuter ma moyenne qui déjà était bien basse (De 18 à 13 au début de l'année) , d'un 13 à un 11 en fin d'année. Je m'en battais les couilles des cours, je faisais aucun devoir, et j'me prenais des moqueries. Mutilation, période emo de merde, plus grosse honte de ma vie, bref je faisais tiep. Les vomissement sont devenus qu'en cas de "crise" ou je me goinfrais en soi je bouffais plus rien , environs 500 calories...Par semaine. Je perdais que dalle, mon métabolisme me niquait la vie, et là j'ai commencé à fumer pour me couper l'appétit. Ça servait à rien, je haïssais le gout de la clope. J'ai tout essayé, le café salé, le thé vert bourré de citron par mûr. Puis j'ai commencé à taper de grosses tentatives de suicide. Alors BAM, mon grand-père me découvre donc hôpital psychatrique, psys, anti-dépresseurs et automatiquement dégénération. Et quand tu lis ça tu te dis que mon parcours est pareil que tous les gamins Edgy so Tumblr de 2018 mais la différence c'est que PERSONNE savait rien jusqu'à me choper en mode cadavre dans ma chambre.
D'un plan amoureux, j'aimais un type qu'était dans mon collège, il m'a aimé en retour mais avait peur de se mettre avec moi, à cause des rumeurs.  Je n'avais jamais eu de problème du côté de mon orientation je l'ai toujours acceptée et trouvée normale, donc ça m'a fait me remettre en question et commencer à draguer des meufs alors que je me donnais juste envie de vomir, gros massacre dans ma tête. Puis vient ma chère et tendre alliée, la drogue.
J'en avais prit la première fois en rave (l'équivalent d'une free Française mais en plus dangereux, illégal et.....confiné) , je savais pas que j'en avais prit. Je me sentais heureux, comme si tout s'était arrangé et BOUM redescente dans ma gueule. Je l'ai pas encaissée correctement, y'avait mon ex avec moi, qui m'a expliqué l'enjeu du truc tout ça... Les 2 jours suivants j'ai rien mangé. Je suis retourné en teuf (on va appeler ça comme ça vu que ça y ressemble), j'ai bouffé de la drogue, j'mange plus pendant des jours. Puis j'me tape les comprimés à la chaîne et là, -10 kilos en 1 seul mois. Bien entendu j'ai continué à grailler les ecsta comme des bonbons, j'avais beaucoup plus d'énergie, j'étais plus motivé, ma vie commençait à ressembler à quelque chose. au bout de 3 ans j'suis devenu "MDMAN", on m'appelait comme ça et je devais peser une quarantaine de kilos pour 1m60. J'étais totalement épanoui, ma santé avait pas prit cher, mon état psychologique non plus. (Je ne fais pas l'apologie de la drogue, j'ai juste eu de la chance). J'ai été desco vers mes 15 ans , en 3eme, après un passage en seconde et un brevet obtenu haut-la-main, mais je savais que c'était pas ma destinée. J'allais en teuf tous les week-ends, j'ai commencé à mixer, j'avais des projets avec mon ex, je restais plus trop chez moi , c'était cool. Mon grand-père a remarqué que j'étais beaucoup trop heureux à son gout, étant ex-militaire, il m'a envoyé dans les rangs où j'suis revenu invalide. J'avais la rage contre le monde, une jambe pétée, et une haine incommensurable envers la "discipline". Ma double nationalité m'avait niqué jusqu'au bout. Quelques années plus tard je supportais plus le pays où j'étais, de plus en plus de gens se faisaient arrêter, y'avait eu des soulèvements plus tôt, des gens se faisaient tirer dessus, j'voulais juste me casser loin d'ce coin pourri et le plus vite possible. J'ai été éloigné de la drogue, je suis tombé dans une vraie dépression due à une rupture avec mon ex, j'ai prit environs 50 kilos. Je m'en suis jamais remis, jusqu’à maintenant ça m'arrive d'en pleurer quand je revois des photos. Malgré ça j'ai tenu encore jusqu'en 2017 où j'me suis cassé après des altercations avec la police. J'avais déjà eu ma dose à cause de mon orientation sexuelle, j'avais servi leur putain de pays 2 ans, j'en avais ras le bol et j'me suis tiré du jour au lendemain sans aucun back-up plan. J'ai fini SDF assez rapidement mais je m'en battais les couilles, y'avait les nouveaux copains, les tawa Française (bien plus respectueuse et solidaire) et mes amis les stups. J'avais déjà touché aux plus dures auparavant mais elles étaient salement coupées et loin d'être pures, en France j'ai commencé à choper des vrais trucs, que j'ai bien encaissé en fin de compte, beaucoup mieux que ce que je prenais dans le passé. je faisais 99 kilos à mon arrivée, j'ai quasiment tout reperdu, reprit du muscle et j'suis sorti de la dépression.
J'ai jamais été un gamin heureux, j'le suis devenu grâce à la drogue que vous haïssez tant. Et vous avez raison de la haïr, mais essayez pas de m'en sortir. Je m'étais donné encore 5 ans à l'age de 9 ans, et quand j'avais 9 ans, c'était y'a beaucoup plus d'une décennie. Mon corps tombe pas encore en ruine, dans le pire des cas j'me suis dit qu'il a eu ce qu'il cherchait, j'avais tout essayé, même les nutritionnistes et rien, maintenant mon métabolisme est normal (voir rapide), j'ai de la motivation, j'ai un appart, j'ai des projets, j'aime quelqu'un, je vis pour moi et pour ce quelqu'un, alors lâchez moi la bride. Je n'encourage personne à prendre de la drogue, et jamais de la vie je ne le ferais d'ailleurs, j'empêche même les jeunots de teuf d'en prendre tant que je peux dissuader, je ne fournis jamais, je cache ce que j'ai. Je n'ai jamais vu des gens aussi énervés sur un sujet autre que la drogue alors que des ados se suicident tous les jours à cause du harcèlement scolaire. La drogue m'a pas rendu plus fort ou plus intelligent, elle a juste débloqué des capacités qui étaient là depuis le début et qui sont encore utilisables même quand je suis sobre. J'avais perdu toute mon empathie, je commençais à dégénérer, devenir un vrai psychopathe (et non un otaku-kikoo-lol-jtue-des-gens-manga-for-life-666) , j'éprouvais du plaisir à voir des gens souffrir, et j'étais bien conscient que c'était pas normal. J'en sais rien de si je ferais de vieux os aussi, mais en tout cas, je préfère mourir jeune en ayant vécu heureux, que vivre vieux en ayant souffert le martyr. Le truc drôle est que je ne m'évade pas avec la drogue, je suis bien dans la réalité, j'suis bien lucide, j'pense pas que vous avez lu jusque là en pensant "oula il est éclaté lui". Pourtant, c'est bien mon cas.
Je n'ai aucune addiction à la nicotine, encore moins à l'alcool (ma meilleure amie a failli me tuer avant hier en me faisant goûter un gâteau à l'orange gorgé de rhum, de whisky ou de je n'sais quoi, je lui en voudrais à vie 😢 ) Mais plus sérieusement, je ne juges les addictions de personne, juste, fermez vos gueules sur les miennes. Et par "addiction" je dis bien que je vis avec, j'ai des schémas de prises et j'suis pas du genre à hurler comme un cinglé quand j'ai pas ma putain de dose, c'est un recours simple. J'arrive à m'amuser sans, j'arrive à écrire sans, j'arrive à vivre sans, mais ça n'a pas commencé par simple rébellion, c'est ça qui mène aux overdoses. Toujours vouloir plus, moi j'veux juste le minimum. Ça a commencé à cause d'une douleur qu'aucun enfant ne devrait avoir à subir, continuez à pas éduquer vos gosses, j'veux bien les éduquer à votre place avec ma main dans la tronche. "Tu perdras tout tes droits", la question c'est, est-ce que j'en avais à la base? J'aurais du hacher des têtes quand j'en avais l'occasion, j'le regrette encore.
Comme vous pouvez le voir, je n'ai pas parlé de ma famille car ils n'ont aucune importance pour moi.