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Apr 22nd, 2019
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  1. J’ai été en stage dans un service de soins individuels et collectifs sur lieu de vie au sein d’un Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) privé. L’établissement est construit sur 4 étages et peut accueillir 25 résidents par étage dans des chambres simples. Il dispose par ailleurs d’une unité de vie protégée au premier étage qui accueille les résidents atteints de troubles apparentés ou de la maladie d’Alzheimer et dispose d’un système de sécurité pour éviter les fugues. Au moment de mon stage, l’établissement comptait 88 résidents et 12 chambres inoccupées. L’équipe soignante est constituée le jour d’un médecin coordinateur, d’un infirmier coordinateur, de deux infirmières, de 3 aides-soignantes par étage soit 12 aides-soignantes. Il faut ajouter à cette équipe un psychologue présent la moitié du temps sur l’établissement, 2 kinésithérapeutes, une psychomotricienne présente tous les lundis et mardis ainsi qu’une responsable de l’animation. La nuit la continuité des soins est assurée par 3 aides-soignantes sur l’établissement et un infirmier qui se charge de 3 EHPADs. Les équipes travaillent par tranches de 12h, et mes horaires étaient les mêmes que celles des infirmières à savoir 8h-20h. Je suis resté pendant deux semaines avec les aides-soignantes pour observer puis pratiquer les soins de confort et de bien-être, avant de commencer à effectuer quelques gestes infirmiers tels que des prises de glycémie et des injections d’insuline.
  2. Je travaillais au quatrième étage et j’ai progressivement pris en charge entièrement deux résidents, un homme et une femme tout au long de mes journées. J’ai choisi de présenter une situation qui a eu lieu au cours de ma troisième semaine de stage, pendant l’après-midi avec ma résidente qui a accepté de sortir de sa chambre pour la première fois depuis son arrivée dans l’établissement pour participer à une activité.
  3. Après avoir débarrassé le repas, je retourne au près de Mme G. afin d’engager un peu la conversation. Mme G. est âgée de 89 ans, admise dans l’établissement depuis 1 mois et demi à la suite de chutes à son domicile où malgré la présence d’une aide, son maintien n’était plus possible. Elle est GIR 2 ( niveau de perte d’autonomie ) et présente un MMSE (Mini-Mental State Examination, test d’évaluation des fonctions cognitives et mémorielles) de 17/30 avec une forte désorientation spatio-temporelle. Elle demande une aide à la toilette, partielle ou totale selon les jours, une aide complète à l’habillage et au déshabillage et a une prescription médicale de contention avec double barrière au lit pour éviter une chute puisqu’elle a déjà été retrouvée désorientée hors de sa chambre un matin. Elle n’est pas en confiance avec le personnel, présente un symptôme persécutant et demande à être rassurée à chaque visite dans sa chambre, persuadée que les soignants et la direction lui veulent du mal. Mme G. fait des refus de soin pour sa prescription de kinésithérapie et s’oppose dès qu’on tente de lui proposer des activités hors de sa chambre. Je lui propose tout de même chaque jour les activités de la journée dans l’espoir qu’elle accepte, pour l’aider à s’intégrer avec les autres résidents, se familiariser avec le personnel et la stimuler cognitivement.
  4. Je commence à discuter avec Mme G qui semblait de bonne humeur ce jour-là, elle avait fait décorer sa chambre avec des tableaux plus tôt dans la journée. Nous échangeons à ce sujet et je découvre que certains de tableaux accrochés aux murs sont les siens. Je l’invite à m’en parler, elle me décrit alors la vie qu’elle menait avec son mari pécheur, les marines et les portraits aux murs prennent sens, elle passait beaucoup de son temps libre à peindre ses enfants et les ports où ils habitaient tous ensemble. Je me rends compte qu’elle parle de tout cela avec passion mais en même temps avec une certaine tristesse de ne plus pouvoir s’évader à travers le dessin. Au fur et à mesure de la discussion je la sens plus détendue. Je commence donc à lui parler de l’activité de la journée intitulée « loisirs créatifs » et qui mêle peinture, dessin, découpe, décoration. Elle semble d’abord très réticente à l’idée de se mêler aux autres et je comprends que ma présence la rassure. Je lui propose de l’accompagner et de rester avec elle si elle le désire. Elle accepte et nous descendons au rez-de-chaussée afin de participer à l’animation. C’est la première fois en un mois et demi que Mme G. accepte de sortir de sa chambre, les soignantes qu’elle croise la félicite de cette initiative. A la suite de cette activité, Mme G. a pu avoir un premier contact avec les autres résidents et recommencer un peu à dessiner, ce qui lui manquait depuis quelques années. Elle semblait contente d’avoir pu se divertir mais un peu surprise de cette « maison remplie de fous » selon ses mots.
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