Objectifs du jeûne :

Atteindre un état de cétose (mélange de curiosité et de supposés bienfaits, notamment liés à la régénération des neurones grâce à la production de FNIC)

Maintenir cet état métabolique une semaine après la fin du jeûne via un régime cétogène

Déclencher un mécanisme d'autophagie (https://www.thecut.com/2019/04/what-is-autophagy.html)

Adresser mes problèmes d'addiction au café et de fuite d'attention (de nombreuses personnes disent qu'elles ont l'esprit plus clair en jeûnant)

Perdre du gras et constater si la perte est durable

Tester mon contrôle de soi

Défier nombre de normes et d'idées reçues



Dimanche 08/12 (J-1) :

Journée avant le départ du jeûne (autrement dit, dernière journée où je me permets de manger).

Je me nourris exclusivement de soupe au butternut (un full butternut, pieds de brocolis, oignons et gingembre) et me permets deux cafés. Pas de petit déjeuner !

Je ne mange donc pas du tout de matière grasse et très peu de protéine. Le butternut ayant quand même une charge glycémique relativement moyenne/haute (IG=51, CG=2 versus la carotte cuite IG=41, CG=1.2), mon organisme a normalement de quoi carburer sur le simple glucose. Néanmoins je sens des pics de faim assez intenses à des instants incongrus sur lesquels je n'ai pas l'habitude de manger (17h). Dès que je mange, la faim s'estompe quasi-instantanément au bout de quelques cuillères et je me sens presque forcé de finir le reste de mon bol de soupe.

En fin de journée, je me sens fatigué psychiquement (Imaginer un voile mental). Le sommeil tarde à venir. Un p'tit épisode de The Boys, un p'tit Fabrice Drouelle et je m'endors vers 0h30.

A noter que j'aurai peu mangé ce jour-ci, et j'ai globalement moins mangé qu'à mon habitude durant cette semaine pre-jeûne. Donc j'entame en quelque sorte le jeûne avec un peu d'avance



Lundi 09/12 (Premier jour):

Réveil à 7h30 (30 minutes avant le réveil). J'ai dormi sans interruption.

Je me sens bien, beaucoup mieux mentalement que la veille au soir. Je me sens éveillé et concentré.

Je suppose que mon corps a épuisé le glucose du butternut de la veille et fonctionne désormais au glycogène.

Je me pèse : 62.5 kg. Il s'agit d'une grosse variation par rapport à mon poids ordinaire (64kg), probablement à imputer sur le fait que je n'ai bouffé que du liquide la veille et globalement peu mangé la semaine précédente. C'est aussi la première fois que j'utilise cette balance, donc c'est peut-être la balance qui n'est pas terrible.

Je bois un café, car je suis accro et je sais que si je n'en bois pas, je n'arriverai pas à fonctionner de la journée. Néanmoins à la moitié de mon café, j'ai le sentiment d'en avoir déjà bu suffisamment. Je bois tout. J'essaierai de ne pas du tout en prendre le lendemain, sauf si vraiment je me sens bloqué dans mon travail.

Je ressens une légère faim une heure après mon réveil, mais elle est largement gérable, même si je la sens croissante.

Effectivement, elle croît puis s'estompe vers 9h30. Premier pic de ghréline passé !

A midi, je pars à la cantine avec mes collègues et ne prends qu'une bouteille d'eau. Je n'ai pas du tout faim, malgré le fait que je sois entouré de gens qui mangent. Les gens sont majoritairement curieux ; leur première crainte est que je fasse un malaise lié à l'hypoglycémie, bien évidemment j'ai le droit à quelques remarques du style "Faut jamais sauter un repas c'est super mauvais" "ton corps a besoin de carburant tous les jours" (hein, K ;-)).

J'entame l'après-midi sans faim particulière, mais je ressens une sensation étrange ; je me sens quelque peu instable. Je me sens également un peu plus froid que d'habitude. Mon métabolisme a sans doute ralenti ?

16h30 : Je commence à avoir faim. L'attention manque et l'envie de rentrer chez moi et dîner se fait ressentir.

La sensation de froid continue. Je continue à avoir une impression bizarre et un peu contradictoire mêlant fatigue et surexcitation

20h : Je ressens la faim mais ce n'est pas insupportable.  J'ai toujours froid malgré le chauffage au sol (je bois de l'eau chaude pour compenser !)

Je ressens une petite fatigue mentale

21h : Je n'ai pas faim (mais je pourrais allégrement manger !), ma fatigue se confirme

Je m'endors sans problème à 23h mais je me réveille à 1h du matin avec une grosse envie de pipi (mais faim et envie de manger inexistantes). Je me lève et vais aux toilettes et me sens devenir très pâle. Mon coeur s'accélère et je sens que si je reste debout encore quelques instants, je m'evanouis. J'ai néanmoins le temps de finir ma besogne et de retourner au lit avant que ça arrive et je me sens tout de suite mieux. Je me rendors vers 2h



Mardi (Deuxième jour)

Réveil naturel à 6h30 (ça tombe bien j'avais oublié de mettre un réveil !). Je n'ai pas faim mais je sens que mon estomac est cruellement vide ce qui a en réalité son charme (pas de sensation de ballonnement)

Il est tôt mais je n'ai pas l'impression de manquer de sommeil

Je me lève un peu rapidement et comme durant la nuit, je sens mon coeur s'accélérer d'un coup. Cette fois ci j'anticipe et m'assoie aussitôt. En 10 secondes mon rythme cardiaque se stabilise et je peux me lever tranquillement.

Je me pèse : 61.8 kg, soit 700g de moins que la veille. Aucun espoir que je ne les récupère pas car ils proviennent majoritairement de flotte et du glycogène.

Je ne prends pas de café.

9h : Je prends un peu de sel pour faire un plein de sodium (je lis qu'une carence en sodium peut avoir certains des effets que je ressens). Apparemment le top c'est le sel rose d'Himalaya, ça sera pour une prochaine fois ! Je n'ai pas du tout faim, je suis même plutôt dégoûté à l'idée de manger

10h : quelques picotements de faim

12h : je vais à la cantine. Les odeurs abondantes de nourriture me dégoûtent plus qu'autre chose. Je n'ai pas particulièrement faim. A la sortie de la cantine, je me lève un peu vite et je deviens hypersensible à la lumière pendant quelques minutes (je ne peux pas reconnaître un visage à plus de 10 mètres), phénomène qui ne m'était jamais arrivé avant.

Ce phénomène continue durant l'après-midi : dès que je me lève, je deviens hypersensible à la lumière. Tout va bien autrement

16h30 : coup de barre. Je n'arrive plus à travailler (le taf n'est pas passionnant il faut dire !) et j'ai envie de faire une sieste. Je pense que je vais bientôt rentrer quitte à travailler un peu à la maison après une petite sieste.

17h : c'est ce que je fais. J'envisage aussi de prendre un café car je cumule la fatigue provenant du jeûne et de l'absence de café. La bonne approche est peut être plutôt de traiter chaque soucis indépendamment de l'autre ? Je deciderai en sortant de sieste.

J'ai faim mais c'est gérable. D'ailleurs plus je me raproche de chez moi, plus la faim se fait intense. Je vois que je suis conditionné à me mettre à la cuisine dès que j'arrive chez moi.

Bref je me mets au lit. Pas de réveil, on verra combien de temps mon corps aura eu besoin de dormir.

20h : je me réveille après 1h30 de sieste (c'est-ce que j'appelle une bonne sieste ! D'ordinaire, je n'arrive pas à dormir autant, mais pas sûr que ce soit une bonne chose...). Je me sens bien, encore un peu fatigué. Je me prends un thé (pas de café !) pour finir de me réveiller et reprendre le taf que je n'ai pas réussi à faire cet après-midi. La faim est inexistante.

Je me couche vers minuit. Je pense de plus en plus à ce que je vais me préparer pour casser mon jeûne !

J'ai beaucoup de mal à m'endormir, la sieste d'1h30 n'a pas dû aider...



Mercredi (Troisième jour) :

Ouch n*1 : j'ai rêvé de macdo ! Bon honnêtement j'ai le souvenir précis de ne pas avoir été emballé par mon burger dans mon rêve ; notamment j'ai le souvenir d'une sensation cartilagineuse en ayant simplement croqué dans le pain, beurk...

Ouch n*2 : je me réveille à 5h30 avec le sentiment de ne pas pouvoir me rendormir. Je sens que je vais être fatigué comme pas possible cette après-midi. Tant pis, c'est le jeu !

Je me pèse : 61kg soit -800g par rapport à la veille

J'ai l'impression d'avoir les dents qui collent.

En sortant de chez moi je sens une faiblesse au niveau des mollets et au niveau de la respiration. En revanche, ma température corporelle semble avoir augmenté et je n'ai plus cette sensation de froid que j'avais les deux jours précédents

Je n'ai absolument pas faim. Mon estomac est complètement fermé. Cette absence de faim se prolonge jusqu'à 11h (au moins), alors que d'habitude j'ai un pic de faim lorsque j'arrive au travail.

13h30 : Je rentre de la cantine et d'une bonne séance de babyfoot. Je n'ai rencontré aucune faim, et ce depuis mon réveil. Je ne me suis pas senti lésé par le jeûne pour la partie de babyfoot (mes réflexes sont les mêmes que d'habitude, voire meilleures ?). Par contre je note que rigoler avec le système digestif vide est très douloureux 😊

Globalement j'ai la patate, mais je ressens quelques faiblesses musculaires au niveau des jambes. La respiration par contre c'est bon !

16h : la faim arrive, accompagnée de l'envie de ne plus travailler. Mais je reste plus productif qu'hier et j'arrive à taffer jusqu'à 18h

18h : la faim n'est plus là, je suis beaucoup moins fatigué qu'hier à la même heure

Je me dirige vers la biocoop pour acheter de quoi casser mon jeûne le lendemain ou le vendredi matin si j'arrive à tenir ! J'achète donc deux beaux avocats, des pousses d'épinard, des shiitakes (!!), deux poivrons, une pomme et une bouteille de vinaigre de cidre

Une fois chez moi je réalise que je suis beaucoup plus en forme que la veille à la même heure (j'avais dû faire une sieste d'1h30...)

De plus mon haleine sent pas tip top, signe que mon corps produit des corps cétoniques dont de l'acétone, à l'origine de l'odeur. Ca fait 2 signes que je suis en train de basculer en état de cétose, ce qui est donc une réussite de mon objectif principal ! La faim est encore très limité et très gérable (même si les lasagnes de la coloc font très envie !)

Je confirme l'état de cétose en soirée : je regorge d'énergie. Je fais sans problème mes 3 séries de pompes avec autant voire plus de facilité qu'à l'habitude.



Jeudi (Quatrième jour)

Ma cétose n'a pas que des avantages, car j'ai eu beaucoup de mal à m'endormir (j'ai dû m'endormir entre minuit et 1h), je me suis constamment réveillé durant la nuit et finalement je me réveille définitivement à 6h.

Je n'ai pas du tout faim ni envie de manger, mais je commence à sentir un besoin physiologique de manger.

Je me pèse : 60.4 kg soit –600g par rapport à la veille

13h: Rien de spécial à dire. Je continue à me sentir bien malgré le manque de sommeil (qui se fait quand même un peu sentir mais il est transparent)

20h: La journée s'est très bien passé. On me dit que j'ai l'air fatigué mais je me sens en pleine forme, en effet j'ai peu dormi la nuit précédente, mais en revanche mon cerveau fonctionne à 200 km/h à cause de la cétose. Ceci pourrait expliquer cette différence entre la fatigue de mon corps et mon sentiment de ne pas l'être.

Je ne casse pas mon jeûne ce soir, en revanche je prépare mon corps à son prochain repas. Pour ça je prends un demi verre de kefir (le kefir contient du sucre, donc j'évite d'en propre un verre entier), l'idée ici est de repeupler ma flore intestinal via les effets probiotiques du kefir. Je prends ensuite du vinaigre de cidre dilué dans de l'eau afin de réactiver mon estomac (mais c'est pas sûr que ce soit utile)

Je m'endors vers 23h. J'ai un peu de mal à m'endormir et surtout je me réveille très souvent (2h, 4h, 5h, …)



Vendredi (Cinquième et dernier jour)

J'ouvre les yeux à 6h avec le sentiment de ne pas pouvoir me rendormir. J'ai effectivement lu que la cétose pouvait perturber le rythme de sommeil et nécessitait en conséquence un temps d'adaptation afin de refaire des nuits complètes. On verra si j'arrive à m'adapter la semaine prochaine

Je me pèse : 59.8 kg. Ça sera mon poids final car je casse le jeûne ce matin!

7h30 : Il est temps de casser le jeûne ! Je me prépare une petite salade pousse d'épinard + avocat avec sel, poivre, huile et tomate séchée. Je trouve ça délicieux !! Mon assiette finie (j'y suis allé molo avec les quantités), je réalise que j'ai encore faim. Mais j'ai en réalité suffisamment mangé et après ces quelques derniers jours, je n'ai plus trop de problème à contrôler ma faim.

J'enchaîne sur une séance d'étirement et je me sens vraiment bien. C'est la fin de l'aventure !