Octarus, de la noble maison Glycia, possesseur de Nazdar,  dit le Rescapé. Tel était mon nom. J’appartiens a une famille noble du Cheliax, encore fidèle a Aroden. Mes arrières-grand parents étaient dans les premières loges lors de la prophétie d’Aroden, annonçant son retour. Mais il n’est jamais venu. Cela n’a pas empêché ma famille de croire a sa survie. S’en est suivie une période de guerre civile, avant l’ascension au pouvoir de la maison Thrune, et l’arrivée du Diabolisme au Chéliax. Ma famille, de par ses liens forts avec Aroden, a du se faire discrète, a refusé tout pacte avec les démons, et a continué à vénérer Aroden dans l’ombre.

Je suis né en 4684, et j’ai passé toute ma jeunesse à apprendre le protocole ainsi que divers arts, avant que mon père et ma mère ne se fassent exécuter devant mes yeux pour hérésie en 4696. J’ai alors compris que je devait passer ma vie à apprendre ; apprendre comment rendre ce monde meilleur, comment renverser le Diabolisme et rendre au Cheliax sa gloire d’antan, comme dans les histoires que me racontaient mes grands parents. J’ai passé quelques années à lire tous les livres de la bibliothèque familiale, découvrant mes vraies origines. Du sang Azlante coulais dans mes veines. Du sang Azlante noble. Cela expliquait le très fort lien de ma famille avec Aroden.

Malheureusement, lors d’une soirée arrosée, quelques mois plus tard en 4703, après que mon honneur ai été insulté, j’ai dit quelque chose que je n’aurai pas du. Étant conscient des conséquences de mes paroles, et du sort qui m’attendant si jamais elles venaient à être connues des chevaliers infernaux, je fis mes bagages dans la nuit, avant de partir en exil, emportant le trésor familial, le flûte ancestrale Nazdar, dans ma famille depuis des générations. Je laissait derrière moi mon frère et ma sœur, espérant que mes paroles ne leur fasse aucun tort.

Je parcours désormais le monde, sous le nom de Casval, étudiant les régimes politiques, les coutumes, tout ce qui pourrait m’être utile le jour où je déciderais de rentrer au Cheliax. Cela fait maintenant 7 ans que je voyage, et n’ayant pas encore été arrêté, je pense que personne ne s’est lancé à mes trousses le jour où je suis partit. Mais on n’est jamais trop prudent, c’est pourquoi je ne compte pas rentrer avant au moins quelques années.

Le voyage m’a marqué physiquement. En plus d’une longue chevelure noire, de la barbe me pousse. Mes trais se sont aussi un petit peu endurcis.  Beaucoup de paysans me complimentent sur la beauté de mes yeux, d’un violet pur, mais ils n’en comprennent pas toute l’importance. J’essaye par ailleurs de limiter l’impression d’opulence que je dégage, notamment en adoptant un manteau long, assez banal, que n’importe quel riche marchant pourrait se procurer.

Bien que j’abhorre la violence, et que je préfère résoudre les conflits a l’aide de belles paroles, je ne me sépare jamais de mon arc et de ma rapière. On ne peut malheureusement pas raisonner un bandit  assoiffé de sang, je l’ai appris a mes dépends, comme peut le témoigner une cicatrice sur mon bras droit. J’évite aussi, lorsque que je ne suis pas seul, de sortir Nazdar, de peur que quelqu’un puisse la reconnaître, ou me la voler ; c’est le seul souvenir que j’ai de chez moi. Je consigne tout ce que j’apprends ou que j’estime utile dans ce livre, c’est pourquoi si vous lisez ceci, ou alors je suis mort, et vous tenez entre vos main mes dernières pensées, ou je suis encore vivant, et dans ce cas, vous ne l’êtes plus pour très longtemps.