Séléction spéciale Tom

Étant un habitué des grasses matinées mais malheureusement pas des grasses journées, Dek ne savait pas comment réveiller Nora. Pour structurer ses idées, il décida de parler à voix haute.
« Bon. Si on réfléchit bien, il y a trois stratégies qui s'offrent à nous. La stratégie 1 consiste à crier de toutes mes forces pour réveiller Nora. Le hic, c'est qu'elle risque de faire un malaise matinal, comme la dernière fois quand Yam et Rami ont décidé de faire un concours de cri à six heure du matin. La stratégie 2 est bien plus adaptée : elle se résume à réveiller Nora avec mon réveil de poche ultra high-tech et doux. Le problème, c'est que je n'ai pas de réveil de poche ultra high-tech et doux ce qui signifie qu'il faut absolument passer à la stratégie ultime.
— Qu'est-ce que tu fais là Dek ? demanda Nora, stupéfaite.
— Mmh, on dirait que la stratégie ultime a échoué.
— Comment t'es arrivé ici ?
— Oh c'est simple ! En fait il se trouve que c'est l'endroit où on était censés venir demain que j'avais trouvé après mes inspections secrètes et discrètes !
— Ah... Et du coup pourquoi t'es là maintenant ?
— Ah oui parce qu'on est cramés et qu'il faut quitter l'EFER tout de suite sinon on va tous mourir !
— Mince... Attends je mets mes lunettes spéciales anti-nuit et on y va.
— T'as de la bouffe et des valises ?
— Euh oui je vais aller chercher ça.
Pendant que Nora était partie chercher ses affaires, Dek chantonnait une musique familière en mangeant des frites.
— Avant de partir, tu peux me dire genre ce qui se passe ? dit Nora en enfilant son sac à dos.
— Pas le temps de t'expliquer mais O.K.
Dek expliqua alors dans les moindres détails tout ce qui s'était passé, ce qui dura environ quinze minutes.
— Bon je pense qu'on est un peu en reta-
Une lourde sirène interrompit Dek, suivit d'une voix autoritaire féminine.
« JE SAIS QUE DEUX D'ENTRE VOUS SE CACHENT ICI. ON A FOUILLÉ L'ÉTABLISSEMENT DE FOND EN COMBLE SANS VOUS TROUVER ET IL EST ÉVIDENT QUE VOUS N'AVEZ PAS PU QUITTER L'E.F.E.R. ALORS VOUS AVEZ INTÉRÊT À VOUS MONTRER SI VOUS NE VOULEZ PAS ENTENDRE VOS DEUX AMIS AGONISER.
— Ça ne me dit rien qui vaille, dit Nora, paniquée.
— QU'EST-CE QU'ON FAIT ? hurla Dek. Ils ont eu Dodo et Rope ! Ils vont les tuer ! Qu'est-ce qu'on fait !!
— Du calme, on va négocier. Sortons d'ici.
Ils montèrent les escaliers qui menaient à la sortie du grand arbre. Dès qu'ils sortirent du creux, ils se prirent tout deux un Hyper-Filet. Rope et Dorian étaient entourés de deux gardes pointant leur armes sur leur cou. La Cheffe des Gardes, Aso, se tenait droite, entourée d'une escorte de protection et exhibait ses dents jaunâtres en voyant se tortiller les prisonniers dans leur filets.
— Fantastique. Tout bonnement fantastique. On dirait qu'on a trouvé cinq bon exemples à pendre dans les couloirs pour que nos élèves comprennent qui ils sont.
— Mais Madame, dit Dek, on est que quatre !
— COMMENT OSES-TU ME PARLER SUR CE TON. MONTREZ-LUI QUI C'EST LE CHEF ICI, ordonna-t-elle à un subordonné qui lui infligea un coup de pied dans la tête. Dorian défendit Rope de dire quoi que ce soit.
— Au final, tu as raison. L'autre doit être mort depuis très longtemps, ça doit faire une demi-heure qu'on l'a envoyé dans la salle blanche. Et vous le remercierez de l'autre côté parce que sans lui, on aurait pas pu vous avoir !
— Pardonnez-moi d'oser vous parler ma chère Madame la cheffe, dit Dorian, je trouve par ailleurs votre uniforme très joli, il fait ressortir vos magnifiques yeux gris et fait vivre aux yeux de tout votre entourage une euphorie infinie. Bref, comment se fait-il que nôtre odieux camarade se soit fait arrêter ?
— Bah ce petit chenapan avait décidé de bousiller un maximum de matériel avant de venir et il a accidentellement révélé comment faire pour arrêter le vacarme que ton camarade jouait, répondit Aso, rougissante.
— Oh mais ce serait pas lui là-bas, dit Dek ?
Tous se retournèrent vers la porte. Il y avait en effet une silhouette qui marchait doucement vers eux. À la vue de ceci, on put distinguer un tic nerveux au niveau du sourcil droit de Aso.
— Salut tout le monde, désolé du retard, dit Rami.
— Saisissez-le, ordonna nerveusement Aso.
En à peine huit secondes, Rami se trouvait par terre, visé par six armes chargées à bloc.
— Amenez-le moi, dit-elle tout aussi nerveusement.
Ses complices observait la scène. Dorian crut voir Dek manger une frite.
Aso enfonça sa main dans la poche droite du manteau du jeune homme. Elle y trouva la montre.
— Tiens tiens tiens, dit-elle.
— LÂCHE ÇA ESPÈCE DE...
Tous se retournèrent vers Rami.
— QU'A-T-IL DIT, demanda Aso sans cligner des yeux.
— VAS-Y RAMI, CONTINUE ! encouragea Rope.
— Je t'ai dit de lâcher ça... ESPÈCE DE REQUIN !!!
Aso cligna de l'œil gauche, s'approcha de Rami et s'évanouit ce qui poussa les gardes à la rattraper dans sa chute, laissant ainsi Rami libre de ses mouvements qui en profita pour rattraper sa montre, arrêter le temps pendant dix secondes, libérer tous ses amis et recoiffer ses sourcils.
— TUEZ-LES ! cria un garde.
— Désolé les gars mais non, dit Rope. Il est temps de vous dire au revoir je crois.
Il saisit sa guitare accrochée au dos d'Aso et se remit à jouer. Les gardes s'effondrèrent sous le poids de la musique.
— Au fait, Rami, dit Rope. Tu vas payer.