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Apr 25th, 2019
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  1. ESSAIS
  2. Crépuscule: Juan Branco découvre la lune
  3. 25 AVRIL 2019 | PAR JOSEPH CONFAVREUX
  4. Le pamphlet de Juan Branco, mauvais digest de Gala et du Comité invisible, gâche la critique radicale nécessaire de Macron, de l’oligarchie et des médias. Le succès commercial de Crépuscule tient non à ce qu’il révèle, mais à ce qu’il incarne d’un air du temps confus et frelaté, selon lequel tous les chats sont gris.
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  6. Le Crépuscule des idoles de Nietzsche a pour sous-titre : « Comment on philosophe avec un marteau ». Le texte de Juan Branco intitulé Crépuscule pourrait avoir comme sous-titre : « Comment on fait de la politique avec un marteau ».
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  8. Mais là où on espérait alors trouver une saine et solide démolition de l’oligarchie française, on se retrouve avec un texte boursouflé et un auteur mégalomane, principalement occupé à casser les jouets de sa jeunesse dorée et à se mettre en scène en petit génie de la République, comme lorsque Juan Branco explique la façon dont il a « auditionné aux côtés d’une future ministre de la culture tétanisée l’ensemble des patrons des chaînes télévisées, négociant un Acte II de l’exception culturelle, tenant la dragée haute à Nonce Paolini, Bertrand Méheut et Rémy Pflimlin » tandis qu’Aurélie Filippetti « inquiète et silencieuse regardait un enfant de vingt-deux ans s’exposer au sommet des tours de TF1, Canal + et France Télévisions ».
  9. Un succès de librairie, comme l’est Crépuscule qui caracole en tête des ventes d’essais depuis sa sortie pour dépasser les 30 000 exemplaires vendus (source GFK), n’a jamais garanti l’intérêt ou la qualité d’un texte. Pour parer à l’avance toute critique et assurer la promotion de son livre en faisant de sa prétendue censure un argument de vente plus efficace que toute publicité médiatique, Juan Branco hurle donc à sa mise à l’index par anticipation. « Quel organe de presse pourrait accueillir notre propos ? », interroge le jeune homme, qui aime à se draper dans un « nous » de majesté.
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  12. Juan Branco.
  13. Hurler à la censure par anticipation n’empêche pas Branco, qu’on avait connu plus incisif et pertinent quand il argumentait contre Hadopi ou défendait Julian Assange, d’être invité à de nombreuses émissions télévisées, pour défendre un essai qui prétend allumer la mèche de la révolte, mais s’avère un pétard mouillé en termes de révélations. Celui qui affirme écrire un « réquisitoire » définitif contre Macron devrait pourtant savoir, du fait de sa profession d’avocat, qu’un acte d’accusation ne peut se contenter d’effets de manche.
  14. Que Crépuscule se révèle plus proche d’un produit publicitaire insurrectionnel formaté pour faire frissonner dans les chaumières que d’une charge à ce point subversive qu’elle devrait être endiguée par tous les moyens, le magazine Elle ne s’y est, consciemment ou non, pas trompé. Ce journal longtemps propriété de Lagardère, récemment passé dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, aurait dû, selon la grille de lecture de Juan Branco, passer sous silence ce livre censé sentir le soufre. Tout au contraire, Elle se pâme d’admiration devant cette « grande gueule et gueule d’ange » dont l’ouvrage susciterait un « plaisir coupable, quelque part entre Marx et Voici », en concluant : « On se lève tous pour Branco ? » Sans pouvoir être réduit à un slogan de yaourts pour enfants, Crépuscule transforme l’itinéraire d’un enfant gâté, doué et turbulent, qui aurait pu être intéressant, en chronique politique frelatée et en gâchis journalistique.
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  16. Comme le rappelle le journaliste Denis Robert dans sa préface, Juan Branco est « un pirate et un insider », enfant de la haute bourgeoisie parisienne, fils du célèbre producteur de cinéma Paulo Branco, formé par l’École alsacienne à Paris et les filières les plus élitistes de la République, mais passé de l’autre côté des lignes, au côté des corsaires du Web et des gilets jaunes révoltés.
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  18. De la fréquentation intime de ce qu’il nomme le « Petit Paris », il aurait donc pu faire une description parlante des mécanismes informels du fonctionnement de l’oligarchie française et des collusions entre pouvoirs politiques et économiques, en illustrant de l’intérieur ce que la sociologie et le journalisme ont déjà établi, par exemple, pour ne citer que des ouvrages récents, dans Le Président des ultra-riches (Zones), des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, ou dans La Caste (La Découverte) de Laurent Mauduit, journaliste à Mediapart.
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  20. C’est d’ailleurs quand il donne à sentir de près ce qu’une fréquentation des livres, des journaux ou de la radio permet déjà de savoir de loin, que le livre de Branco trouve son intérêt. Quand il montre, par exemple, que les déjeuners donnés par les grandes fortunes françaises « au Bristol ou au George-V », auxquels il lui est arrivé d’être invité « s’ensuivent de partages plus raffinés, pour les hôtes les plus privilégiés et importants, au sein des hôtels particuliers », où les grandes fortunes françaises reçoivent les hommes politiques pour les transformer « pas à pas, dans leur grande naïveté, en agents d’influence et en soldats de l’existant ».
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  23. Les locaux de l'École alsacienne à Paris.
  24. De la même façon, la narration qu’il fait de son passage à l’École alsacienne permet de toucher du doigt très concrètement l’endogamie à l’œuvre dans les institutions prestigieuses, privées ou publiques, qui le composent. Outre son condisciple, Gabriel Attal, devenu secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation en charge de la jeunesse à l’âge de 29 ans, on trouvait ainsi dans la même promotion « la petite-fille de Valéry Giscard d’Estaing et fille du PDG du Club Med, celle du PDG d’Archos par ailleurs sœur du futur patron d’Uber France, un des héritiers Seydoux, la fratrie issue des producteurs de cinéma Godot, les lointains héritiers du général de Hautecloque, les grandes lignées des de Gallard, de Lantivy et de Lastrous, la fille du patron de presse Bernard Zekri et celle du fondateur d’A.P.C, Jean Touitou, le petit-fils du banquier Michel Pébereau, la fille du président de l’American University of Paris, Gerardo Della Paolera, et ainsi de suite… ».
  25. Une prétendue enquête en forme de pamphlet
  26. Mais Juan Branco transforme le savoir intime et utile que peuvent avoir les transfuges en caricature d’enquête et en texte douteux. Sur le premier point, le cœur de sa prétendue investigation repose sur deux éléments principaux : Xavier Niel, en 2014, lui aurait parlé d’Emmanuel Macron comme du « futur président de la République » et l’amitié entre le tycoon de l’Internet friand de médias et Emmanuel Macron aurait ensuite été dissimulée, alors qu’elle aurait permis de propulser ce dernier à l’Élysée.
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  30. Xavier Niel lors de la conférence LeWeb 2014.
  31. « On est en droit de s’étonner qu’il ait fallu attendre septembre 2018 pour que les liens entre l’un des plus importants oligarques de notre pays et son président aient été révélés », écrit ainsi Juan Branco, qui fait de cette affirmation le pivot de son argumentation. Sans prétendre ici à la moindre exhaustivité, Xavier Niel est pourtant déjà cité dans un article des Échos (journal possédé par Bernard Arnault, plus grande fortune de France et beau-père de Xavier Niel) datant d’août 2016 et intitulé : « Emmanuel Macron : qui sont ses réseaux et ses soutiens ».
  32. En janvier 2017, Mathieu Magnaudeix, qui couvre la campagne du candidat pour Mediapart, écrit que Macron entretient « une relation “affective” avec Xavier Niel, patron de Free, copropriétaire du Monde ». Et en novembre 2017, Vanity Fair recueille même de la bouche du cheval la façon dont est née cette proximité, au moment du rachat du Monde par le trio Niel/Bergé/Pigasse. Xavier Niel y raconte ainsi le souvenir qu’il garde du futur président : « Je découvre un banquier supercool. Intelligent, bonne dynamique, bonne pêche, vachement sympa. Des dents longues – ce qui est une qualité – il chope mes mots et mes postures, il a le don de s'adapter avec son interlocuteur […]. On est devenus copains après. »
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  34. Autre exemple de la démarche solipsiste de Branco, il annonce à son lecteur, page 180 de son livre, en lui demandant de bien respirer auparavant devant l’ampleur de la découverte qu’il s’apprête à coucher sur le papier, que « Xavier Niel vit avec Delphine Arnault, fille et héritière de Bernard Arnault ». Que cette endogamie, au sens propre, des plus grandes fortunes de France soit symptomatique d’un monde hors sol vivant entre soi, c’est une réalité. Mais cette union a, depuis bien longtemps, fait les choux gras de la presse people.
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  36. Et s’il est important de spécifier ce qu’est le macronisme et sa dimension oligarchique, il est alors nécessaire de comparer les situations contemporaines et passées. À cette aune, le cas de Delphine Arnault aurait pu être une bonne porte d’entrée. Avant de se mettre en couple avec Xavier Niel, elle s’est en effet mariée, en 2005, avec l’héritier d’une famille italienne ayant fait fortune dans le vin. Assistaient à la noce une grande partie du gouvernement d’alors, dont Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, Thierry Breton, ministre de l'économie et des finances, Jean-François Copé, ministre délégué au budget et porte-parole du gouvernement, Renaud Dutreil, ministre des petites et moyennes entreprises, et Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture. Mais aussi un échantillon élargi des grands patrons français : Claude Bébéar (Axa), Jean-René Fourtou (Vivendi Universal), Serge Dassault, Michel Pébereau (BNP Paribas), Ernest-Antoine Seillière (ancien président du Medef), Henri Lachmann (Schneider Electric), Albert Frère ou Édouard de Rothschild…
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  38. Macron n’a donc pas inventé les liens problématiques entre élites politiques et économiques, même s’il a pu en radicaliser certains aspects et si Juan Branco n’a pas forcément tort d’insister sur le fait que le « en même temps » macroniste modifie la configuration du pouvoir : « Il faut mesurer l’ampleur de la révolution que proposait M. Macron, à l’heure où le système s’effondrait, s’inspirant de celle que son mentor, Jean-Pierre Jouyet, avait initiée : garantir contre l’inféodation à son pouvoir, une permanence des privilèges et des positions, là où les élites se menaient jusqu’alors des guerres régulières devant s’asservir à l’un ou à l’autre tous les cinq à sept ans. »
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  40. Mais que penser d’un livre qui prétend, toutes les dix pages, mettre en lumière un scandale qui n’aurait « jusqu’ici pas été décrit, ni révélé » alors qu’il ne fait qu’exploiter des livres et des articles qu’il lui arrive de citer (notamment L’Ambigu Monsieur Macron, de Marc Endeweld, datant de 2016 ; Mimi, consacré à Michèle Marchand, conseillère en communication à la fois de Xavier Niel et du couple Macron, ou encore un article du Monde diplomatique de mai 2017 sous-titré « Emmanuel Macron, fabriqué pour servir ») ou qu’il préfère passer sous silence (à l’instar, par exemple, de cet article daté de juillet 2016, signé par Laurent Mauduit et déjà intitulé « Emmanuel Macron, le candidat de l’oligarchie », ou du film Merci Patron ! de François Ruffin, qui démontait précocement le système Arnault) ?
  41. Juan Branco s’approprie le travail des autres, ne source pas suffisamment ses « informations » et prétend révéler ce qui est déjà dans le domaine public. Il gâche ainsi le poste d’observation privilégié dont il bénéficiait et dont il aurait pu tirer davantage d’analyses justes, comme lorsqu’il rappelle à quel point les grandes fortunes françaises se sont souvent constituées sur la prédation des biens communs ou quand il évoque l’importance des dispositifs de communication pour les puissants parce que « contrôler son image, c’est préserver son pouvoir ». Ou encore quand il dénonce chez les cadres de la Macronie « une pensée de droite qui s’ignore » et s’emporte contre la reprise par certains prétendus progressistes de termes venant de la droite dure, à l’instar de la « gréviculture ».
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  43. Entre complot et nausée
  44. Si, avec difficulté, on passe alors sur le fait que Crépuscule n’est pas une enquête, comme elle se présente, mais un pamphlet ; si l’on parvient à ne pas être gêné par la fatuité de l’auteur ; si l’on n’est pas exaspéré par le style prétentieux enjoignant sans cesse à son lecteur de retenir « son souffle car nous ne faisons que commencer » ou incitant « tout le monde à trembler » ; si l’on ne se soucie pas des erreurs et approximations qui pullulent dans le livre, qu’il s’agisse de décrire le lycée Fermat de Toulouse en institution privée ou d’affirmer que Xavier Niel est actionnaire influent et direct de Mediapart ; bref, si l’on est plus indulgent en se souvenant par exemple que Juan Branco n’est pas journaliste, ce texte a-t-il une utilité ou du moins une efficacité ?
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  46. Après tout, la situation décrite d’un accaparement de la démocratie, facilité par un certain nombre de médias aux ordres ou prisonniers de l’autocensure, est effectivement très préoccupante, et le succès du livre pourrait constituer une forme de reconnaissance, voire de prise de conscience, de cet état de fait. Après tout, on est en droit de juger que la légalité de l’élection de Macron face à la candidate de l’extrême droite ne lui donne pas la légitimité suffisante pour mettre en œuvre les politiques qu’il mène. Après tout, il est toujours sain de refaire l’histoire de cette élection, des conditions et des individus qui l’ont facilitée, pour saisir certaines mesures du quinquennat, et notamment le refus de revenir sur la suppression de l’ISF en dépit de la contestation des inégalités sociales et fiscales exprimée par les gilets jaunes.
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  48. Mais on fera ici l’hypothèse que le texte de Juan Branco demeure, au mieux, inoffensif, tant il est solitaire, arrogant et approximatif. Et, au pire, devient contre-productif, tant son succès repose moins sur la subversion qu’il est censé porter que sur la façon dont il épouse à merveille l’air du temps, y compris dans ce qu’il peut avoir d’irrespirable.
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  51. Bernard Arnault en 2017.
  52. D'abord, en se concentrant sur le rôle des individus, en l’occurrence surtout Xavier Niel et Bernard Arnault, dans l’élection d’Emmanuel Macron, Juan Branco flatte un univers mental et politique duquel la lecture de classe s’est absentée, au risque de préférer l’explication simpliste, voire complotiste, à l’analyse des structures du champ social et politique. Juan Branco est malin, et s’en défend par avance, en accusant « ces journalistes qui qualifient toute mise en doute de leur intégrité de complotisme ».
  53. Mais que Xavier Niel se rêve en faiseur de roi et distille ses appréciations dans le Petit Paris sur les destinées d’Untel ou d’Untel ne suffit pas à documenter la machination oligarchique qui aurait porté Macron à l’Élysée. L’effondrement des partis politiques traditionnels, l’auto-empêchement de François Hollande, l’explosion en vol de François Fillon ou la crainte de l’élection de la candidate d’extrême droite fournissent des explications au moins aussi valides à la victoire d’un candidat proche des grandes fortunes françaises que les discussions menées dans tel ou tel hôtel particulier.
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  55. Quant à l’endogamie bien réelle des élites politiques et économiques françaises, elle ne se structure pas, comme aux États-Unis, sur un financement direct des candidats. Elle passe par des liens plus subtils, informels et parfois obscurs, que Juan Branco aurait eu les moyens de mettre en lumière, de dénoncer, voire de contribuer à briser, si sa démarche avait été moins solitaire et plus sérieuse, et s’il ne voulait pas se contenter d’offrir un petit frisson au monde dont il vient ou une confirmation de leurs certitudes à celles et ceux pour lesquels les phénomènes de domination et les politiques iniques ne peuvent être que le résultat de conciliabules secrets.
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  57. Ensuite, sans être « fasciste », ainsi que l’accuse le philosophe Geoffroy de Lagasnerie, lui-même rarement avare d’une outrance, l’ouvrage de Juan Branco, jusque dans son titre, Crépuscule, enfourche des thématiques et des mots qui ont aujourd’hui le vent en poupe en dépit, ou à cause, de la charge nauséabonde qu’ils portent.
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  59. En parlant d’une République qui « sombre maintenant entre des mains prostituées », en évoquant les « saletés » des élites, en décrivant la petite-fille du sociologue Alain Touraine (et fille de Marisol) comme « en proie aux désordres nourris dans les lignées issues de liaisons entre femmes et hommes de pouvoir », en dénonçant un pouvoir « déviant » ou les « mœurs irrégulières des plus fortunés de notre pays », comme si le peuple, lui, était pur, Juan Branco réplique les accusations de décadence formulées par l’extrême droite à l’encontre des élites dans les années 1930. Ou encore celles portées par les maoïstes dans les années 1970, lorsqu’ils décrivaient le fameux notaire du Bruay-en-Artois, soupçonné à tort d’avoir violé et tué une jeune fille de mineur, en train de manger quotidiennement un kilo de viande…
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  61. Enfin, la prose de Juan Branco prospère sur la situation de gauches éclatées, effondrées ou inaudibles en confisquant une nécessaire radicalité, mais en suivant un agenda strictement personnel, dont le principal carburant est le mépris pour à peu près tout ce qui n’est pas lui. À ce titre, alors qu’il fait de Gabriel Attal l’emblème des dérives de la Macronie, Juan Branco s’avère à maints égards son exact miroir. Là où Attal est passé du tourainisme au macronisme avec un détour par le strauss-kahnisme, Branco est passé du socialisme à l’insurrection en faisant un détour par Mélenchon.
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  63. Si la trajectoire peut être jugée plus sympathique que celle d’un jeune ministre témoignant de l’absence d’armature et d’engagement politiques des cadres entourant Macron, Branco, formé à la même école qu’Attal, continue en réalité à raisonner comme lui. Individualiste forcené et prenant de haut autant les structures socio-économiques qui déterminent les inégalités que les forces collectives qui pourraient affronter les puissants, il pense, à chaque instant, être le meilleur, y compris dans la catégorie « radicalité ».
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