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Jul 21st, 2018
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  1. Quel bilan tirez-vous de votre première saison au PSG? Nous avons remporté trois titres mais, évidemment, terminer deuxièmes du championnat et être éliminés en huitièmes de finale de ligue des champions, ça ne faisait pas partie de nos plans. On aurait pu faire mieux. Il faut toutefois respecter le travail de Monaco et de Nice, cela crée un environnement concurrentiel positif pour le championnat de France. Quant à la Champions…50 % de cet affrontement contre le Barça ont été très bons. Mais la défaite au retour a tiré la sonnette d’alarme. Et suscité les “pourquoi”. La vérité, c’est qu’il nous a manqué quelque chose.
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  5. Et personnellement, comment avez-vous vécu cette saison?
  6. Cela a été une saison d’adaptation. J’ai scanné le club pour voir à quel niveau je pouvais lui apporter quelque chose. C’est ce qui explique que la seconde partie de saison a été très différente de la première.
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  10. Pourquoi ?
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  12. Parce que, après le round d’observation, j’ai pris des décisions plus personnelles sur la manière dont je voulais voir jouer l’équipe. J’ai été plus exigeant. Sur nos trente derniers matchs, nous n’en avons perdu que deux: contre Barcelone et Nice. Cette année, je veux qu’on se dépasse, que le PSG soit la référence du football français. Au niveau européen et mondial, le club ambitionne de devenir une marque reconnue, et la Champions est la vitrine idéale pour cela. Gagner cette coupe, c’est un défi, mais il ne faut pas en faire une fixette. Il faut que ce soit un processus. Gagner, c’est un voyage. Il y a des étapes à respecter.
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  16. Comment faire pour que ce voyage soit moins long ? Il faut vivre des expériences, trébucher, se relever. L’expérience du 4-0 est positive, mais celle du 6-1 l’est également, car elle met en lumière nos carences. L’important, c’est de tirer des leçons. Ce qu’on a fait, en conservant les éléments les plus importants et en signant des joueurs comme Daniel Alves, qui a une grande expérience et qui est un compétiteur-né.
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  20. Peut-on dire que la confrontation contre le Barça a été le résumé parfait de votre saison ?
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  22. Lors du match aller, le PSG a été génial. Mais ce que je recherche, c’est la régularité dans le génial. Je veux une équipe qui soit capable d’être constante au niveau du travail, de l’exigence, de la compétitivité, des résultats. Je veux qu’on soit forts quand l’adversité l’exige. DanielAlves, on l’a signé pour ça. Quand on signe Draxler et Guedes en décembre dernier, pareil. Pour moi, il n’y avait pas assez de concurrence dans ce groupe. À partir du moment où on a pris Draxler, Di Maria a été bien meilleur. Guedes n’a pas beaucoup joué, mais lui aussi a provoqué le réveil d’autres joueurs. Je veux que mes joueurs soient toujours en alerte, pour que personne ne passe à côté de certains matchs. Je suis convaincu que les jeunes cadres de la maison, comme Marquinhos, Rabiot ou Verratti, vont progresser au contact de joueurs comme Alves. Ils vont passer un cap, celui qui leur permettra de relever n’importe quel défi.
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  26. C’est aussi la raison pour laquelle vous avez pris Neymar ?
  27. Neymar, c’est simple: il a 25 ans et il est déjà habitué à gagner. Il est programmé pour ça. L’enjeu est double: faire en sorte qu’à son contact tout le groupe soit tiré vers le haut, mais aussi l’aider à devenir un joueur encore plus important qu’il ne l’est aujourd’hui.
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  30. Que va apporter le PSG à Neymar, selon vous ? Neymar est un très grand joueur, mais on a envie qu’il devienne un géant. Qu’il soit le meilleur joueur du monde. C’est gagnant-gagnant. Parce que parallèlement, Neymar offre une exposition mondiale au club, et plus il sera grand, plus le club sera grand. Le but, à terme, c’est évidemment de gagner la ligue des champions.
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  34. Comment comptez-vous l’utiliser dans votre système ?
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  36. C’est avant tout un accélérateur de jeu. Il part de son côté gauche, il repique, il percute, et il est capable de déstabiliser n’importe quelle défense au monde. Et je ne parle pas que de ses buts, parce que Neymar, c’est aussi et surtout énormément de passes décisives, potentiellement. Pour cela, il faut qu’il redessine des circuits préférentiels, comme ceux qu’il pouvait avoir avec Suarez et Messi. Mais je n’ai aucune inquiétude à ce sujet: quand on a son talent, on s’adapte très vite, on a une faculté plus importante à combiner avec les autres. Les connections avec Cavani, Verratti ou Di Maria vont se faire naturellement. Ce mec peut s’adapter partout. Il sait combiner, il sait dribbler, il sait partir en contre-attaque, il sait renverser un match à lui tout seul, il sait… Putain, il sait tout faire, c’est pour ça qu’il est aussi bon (rires). Je n’ai pas envie que Neymar change son jeu. C’est en restant lui-même qu’il arrivera à poser des problèmes à ses adversaires. S’ils veulent l’arrêter, ce sont eux qui devront s’adapter à lui, pas le contraire. Neymar, il faut le laisser jouer, le regarder. Et prendre du plaisir.
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  40. Comment gère-t-on un ego comme celui de Neymar, quand on est coach ?
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  42. Il y a un truc que beaucoup de gens ont tendance à oublier: avant d’être des footballeurs, les joueurs sont des êtres humains. Comme n’importe qui. Il faut donc d’abord commencer par respecter l’homme, c’est le point de départ pour comprendre le footballeur. Neymar, je ne sais pas s’il est dans le top 5 ou dans le top 3 des meilleurs joueurs du monde, mais j’ai énormément de respect pour lui et j’ai envie qu’il devienne le numéro un, qu’il se sente bien, comme tous les autres joueurs de l’effectif. Si on l’aide à se sentir bien, il nous aidera à gagner la ligue des champions.
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  46. Vous n’avez jamais entraîné un joueur de ce calibre. Il a la réputation d’être une diva. Il y a quelques années, il a même fait virer son entraîneur (Dorival à Santos, ndlr)… Ça vous fait peur ?
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  48. Non, pas du tout. Neymar, c’est un être humain. Tu m’en parles comme si c’était une machine. Mais je ne vais pas m’adresser à Neymar en tant que meilleur footballeur du monde, mais en tant que personne. L’humain, ce n’est pas une facette, c’est la base, et malheureusement, certains ont parfois du mal à le comprendre. Moi, j’ai toujours fonctionné comme ça, que ce soit avec les joueurs modestes, les talentueux ou les battants. Je ne vais pas changer cette ligne de conduite avec Neymar.
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  52. Verratti, qui a mal digéré l’élimination contre le Barça, a failli quitter le club cet été. Comment l’avez-vous convaincu de rester ?
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  54. L’implication de Verratti au PSG ne se discute pas. Ces petits flirts estivaux ont dû lui plaire. Après tout, qui n’aime pas être dragué? Tout le monde aime qu’on s’intéresse à lui. L’important, c’est qu’il soit encore là. S’il est resté, c’est parce que le président lui a donné des garanties sur l’avenir. On lui a aussi rappelé la progression qui a été la sienne depuis qu’il est arrivé ici –et qu’il n’a pas de mal à reconnaître. Verratti est ambitieux, il veut devenir une référence du football mondial. Ça tombe bien, le PSG ambitionne exactement la même chose.
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  58. Mais vous comprenez que certains cadres aient pu avoir des doutes après le traumatisme du 6-1…
  59. Aux États-Unis, les businessmen ont coutume de dire: “Sans échec, on ne peut pas réussir.” Le chemin du succès, c’est ça: se relever et apprendre. Pour ne pas avoir à revivre un 6-1. Vous savez, quand le PSG s’est intéressé à moi, j’ai demandé au président pourquoi il me voulait. Il m’a répondu que j’étais un entraîneur jeune, avec un palmarès. À ses yeux, mon CV prouvait que j’étais capable d’emmener mes équipes au bout. Et, en même temps, je n’ai pas encore gagné suffisamment de titres pour être repu de victoires. J’ai encore faim. Quelque part, je suis à l’image du PSG: c’est un club jeune qui a encore beaucoup à prouver. Nous sommes sur le bon chemin. Ici, il y aura bientôt un centre d’entraînement unique au monde, et un projet solide et fort.
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  63. Vous doutez, parfois ?
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  65. Quand on perd, je reprends le match de A à Z, je me mets dans mon monde et je fais ce que je sais faire: travailler. L’exigence est mon moteur, je vis grâce à elle. Mon exigence personnelle a toujours été plus importante que celle que m’imposaient les clubs. Ce n’est pas différent à Paris.
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  68. Comment faites-vous pour transformer une équipe quand vous la prenez en main ? Je regarde beaucoup nos matchs, et j’insiste pour que les joueurs les analysent aussi. Ils voient 80 % des matchs que nous disputons. Qu’est-ce qu’ils voient dans ces vidéos? Ce qu’il faut faire pour gagner. Il faut du temps pour qu’ils assimilent tout ce qu’on bosse à l’entraînement et pour qu’ils intériorisent tout ce qu’ils voient dans ces sessions vidéo. Aujourd’hui, je considère que l’équipe sait à peu près comment il faut jouer.
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  72. Vous avez dû faire des concessions ?
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  74. Il y a des choses que tu ne peux pas changer. Un joueur lent ne va pas devenir rapide… Le PSG est une équipe qui généralement gagne, mais à laquelle il manque toujours un petit quelque chose dans les moments importants. Ce sont ces détails qu’il faut travailler, avec des joueurs d’expérience, et avec le mental. Les dernières années, le Barça et le Real Madrid ont gagné de nombreuses Champions. Mais ce n’était pas le cas il y a dix ou quinze ans. Gagner, c’est un apprentissage. Le PSG est dans la même situation que le Real ou le Barça d’il y a quinze ans.
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  78. Mais le PSG ne peut pas se permettre d’attendre quinze ans…
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  80. L’année dernière, je me suis assis avec le président et je lui ai dit: “Président, on peut prendre différents chemins. Si tu choisis de faire le chemin avec moi, tu dois m’écouter et changer certaines choses avec le directeur sportif.” Le président a décidé de remplacer Kluivert par Antero. Maintenant, nous sommes tous sur la même longueur d’onde. Le président connaît mes besoins et, avec l’aide d’Antero, il les satisfait. Quand je suis arrivé, j’écoutais le directeur sportif et le président. Je leur disais: “OK, vous connaissez mieux l’équipe que moi, je vous fais confiance.” J’ai été passif. Maintenant, c’est fini.
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  84. On imagine mal un mec comme vous se laisser dicter ses choix…
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  86. Ça s’est toujours passé comme ça! À Valence, la première saison, j’ai dû m’adapter, et c’est seulement lors de la deuxième année que j’ai pu prendre des décisions stratégiques fortes concernant le recrutement, la philosophie de jeu, ou le choix de mes collaborateurs. À Séville, pareil. Quand j’arrive dans un club, je ne chamboule pas tout. D’abord j’écoute, j’observe avant d’imposer ma méthode de travail. À Paris, cela m’a pris plusieurs mois puisque ce n’est qu’en décembre dernier que je suis réellement entré en scène. À partir de décembre, j’ai été plus direct avec les footballeurs. Je voulais qu’on joue à ma façon. Désormais, le plan de travail est clair pour tout le monde.
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  90. Au début, on a l’impression que vous vous êtes contenté de suivre le modèle de Laurent Blanc…
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  92. Mais il fallait que ça se passe comme ça. Je ne pouvais pas changer du jour au lendemain une équipe qui venait de tout remporter en France. J’ai d’ailleurs dit au président: “Le niveau est déjà très haut, il va falloir un peu de temps avant qu’on franchisse un nouveau cap.” Et puis Ibrahimovic venait de partir. J’avais besoin de savoir comment l’équipe allait répondre sans lui. Il était très important ici, ce n’était pas seulement un buteur, c’était un gagnant. C’est parfois ce qui nous a manqué: l’esprit de conquête. Sur le terrain, j’ai des champions, mais je veux des conquérants. Généralement, le PSG défend en confisquant le ballon aux adversaires. Mais il faut aussi qu’on soit prêts à jouer contre des adversaires qui ne nous laisseront pas contrôler le ballon. C’est ce qui s’est passé à Barcelone, par exemple. Il faut qu’on élargisse notre palette pour qu’on puisse lutter contre n’importe qui, qu’on devienne “toutterrain”.
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  96. Il y a des montages vidéo de ce match au Camp Nou où on vous voit dire aux joueurs d’aller de l’avant. En même temps, on voit Thiago Silva ordonner à ses coéquipiers de redescendre…
  97. Il faut vivre ces moments pour les comprendre. Il faut les vivre… Quelques jours avant le match, j’ai parlé avec un joueur de l’équipe. On évoquait des expériences antérieures. À un moment, je lui ai posé une colle: “Disons que tu gagnes 3-1 à l’aller. Comment tu appréhendes le match retour? Tu t’y prendrais comment?” Le joueur a réfléchi, puis a fini par me dire: “Je ne sais pas, ça dépend…” Moi: “Non, ça ne dépend pas! La seule chose que tu dois savoir, c’est que tu dois marquer. Il ne faut pas calculer, il faut en mettre un. Oublie tes calculs, va à l’attaque. Parce que si tu mets un but, l’équipe d’en face devra en mettre quatre. Il faut avoir un plan dans la tête. Là, c’est clair, il faut mettre un but pour tuer le match.” En allant à Barcelone, mon message était clair: il fallait mettre un but.
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  101. Apparemment, ils n’ont pas tout compris…
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  103. Si, si, si. Mais parfois, il y a une différence entre ce que tu veux faire, et ce que tu peux faire. Peut-être que nous n’avions pas les moyens de faire ce que nous voulions.
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  107. Vous avez pu louper quelque chose dans la causerie à la mi-temps ? Vous n’avez pas su inverser le cours du match…
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  109. Non. Ce jour-là, pendant la mi-temps, l’équipe a bien réagi. Si on exclut le penalty du 3-0 et les cinq dernières minutes, l’équipe a mis un but, s’est procurée une occasion, un face-à-face…
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  113. Alors il y a quelque chose que vous avez mal fait pendant ce match ?
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  115. Oui, mais ça, je le garde pour moi. Ce sont des choses que tu dois… Non… Normalement, je ne regrette pas mes décisions, j’apprends. Je ne regrette rien parce que, à ce moment-là, c’est ce que j’ai senti, ce que je voulais.
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  119. Benitez disait que, parfois, quand la folie se met en marche, tu peux travailler autant que tu veux, on ne peut rien faire…
  120. Je vais te dire quelque chose: il faut être là, sur le terrain. Ce que le joueur sent là, sur la pelouse, quand les choses se passent, c’est unique. Et il faut le comprendre. Toi, tu es dehors et tu cries: “Aaaaah, fais ça!” Lui, il pense: “Viens là à ma place, et tu vas voir.” La vérité, c’est que Barcelone n’a même pas été si fort ce jour-là. J’ai parlé avec des entraîneurs, des gens qui connaissent le foot. L’un d’eux m’a dit: “Analyse la première mi-temps: OK vous n’avez pas attaqué. Mais le Barça a marqué deux fois sur deux erreurs de ton équipe, même pas des occasions.” On est toujours responsables de ce qui nous arrive. C’est parfois compliqué d’insuffler un nouvel état d’esprit à un groupe. Lorsque vous êtes arrivé, vous avez apparemment eu du mal à faire comprendre à vos joueurs qu’il fallait qu’ils maîtrisent les phases de contre-attaque. Face au Barça au Camp Nou, tu dois pouvoir jouer en contre-attaque pour leur faire mal. Au Parc, on a justement gagné sur des attaques rapides. Lors de mes premiers mois au PSG, je me suis rendu compte que les joueurs ne voulaient pas dévorer les espaces alors qu’ils en avaient l’opportunité. Ils voulaient constamment avoir le ballon dans les pieds! Après la récupération du ballon, on avait tendance à trop le faire tourner. C’était quasi automatique. J’ai dû convaincre le groupe qu’il fallait qu’on puisse maîtriser les phases de contre-attaque, qui nous seraient précieuses à des moments clés de la saison. Les premiers mois, ils ont eu du mal à comprendre pourquoi. Ils voulaient récupérer et jouer. On l’a travaillé à l’entraînement, avec les vidéos, mais c’était difficile de le mettre en pratique en championnat. En ligue 1, on jouait souvent contre des équipes qui défendaient très bas, donc on avait rarement l’occasion de faire des tests grandeur nature. J’ai dit au groupe: “Putain, les gars, ne nous privons pas de faire des contre-attaques, on a les joueurs pour.” Lucas, il a les jambes pour contre-attaquer. Di Maria et Cavani, pareil. Il ne faut pas qu’on se prive de gagner des matchs comme ça, même si j’aime la possession de balle, vraiment. À Valence, à Almeria et à Séville, on avait le ballon. J’aime les latéraux offensifs. J’aime que mes joueurs regardent les buts adverses, mais il faut s’adapter à des situations: je ne veux pas qu’on fasse un match nul ou qu’on perde un match juste parce qu’on n’a pas voulu ou su faire de contreattaques. Il faut qu’on maîtrise toutes les facettes du jeu. Il faut qu’on soit plus agressifs dans les derniers mètres. Il faut qu’on tue plus.
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  124. Di Maria avait un peu de mal à “tuer”, comme vous dites, l’année dernière. Il faut être sur son dos pour qu’il donne son maximum ? L’an passé, en première
  125. partie de saison, Di Maria ne marquait pas de buts. Il faut qu’il soit plus présent dans la surface, il faut qu’il repique dans l’axe si besoin, et c’est ce qu’il a fait en deuxième partie de saison. Après, il n’y a pas de rendement individuel s’il n’y a pas de rendement collectif. L’inverse est aussi vrai. Lorsque Di Maria est devenu meilleur, toute l’équipe est devenue meilleure. Lors du match contre le Barça, Di Maria est sorti blessé à la 60e minute. Il n’est revenu que pour le match retour au Camp Nou. Si ça avait été un autre match, je ne l’aurais pas fait rentrer car il n’était pas totalement rétabli physiquement. Vu l’enjeu, j’ai quand même décidé de lui accorder vingt minutes, parce que j’étais persuadé qu’il pourrait marquer en contre. Et c’est ce qui a failli se passer. Il y a deux ans contre City, le PSG avait déjà été affaibli par les blessures. Pour ça, la solution est simple: il faut qu’on double les postes pour que ces situations ne se reproduisent plus.
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  129. Vous pensez vraiment que le PSG peut gagner la ligue des champions?
  130. Moi, je vis de la gagne. L’Europa League, je ne la gagne pas en me disant au début: “Je veux la gagner.” Je la gagne au fur et à mesure, en voulant gagner à chaque fois. Ce que je veux aujourd’hui? D’abord, être premier en phase de poules. Et si je suis premier, je voudrai gagner les huitièmes. Je ne peux pas sauter dix marches d’escalier d’un coup parce que je vais me cogner et m’assommer. Donc je dois grimper marche par marche (il se met à compter: un, deux, trois, etc.). Mais attention: à chaque fois d’un pied ferme. Ferme, ferme, ferme. C’est quoi la meilleure préparation pour la ligue des champions? Le championnat. Gagner en championnat, c’est la première étape, et dans un championnat compétitif, c’est pour ça que je veux que Monaco soit fort, que Bordeaux, Lyon, Nice soient forts. Et je veux qu’ils soient exigeants avec moi parce que ça va m’aider à me préparer pour le coup d’après. Je ne peux pas enchaîner des matchs faciles, gagner cinq matchs de suite sans une contre-attaque, pour ensuite jouer contre le Barça, la Juventus, le Real ou le Bayern. Peut-être que je gagnerai ces matchs-là sur deux contre-attaques, donc il faut qu’il y ait des équipes en championnat qui m’obligent à jouer comme cela.
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  134. Vous êtes comme les requins qui sont stimulés par l’odeur du sang ?
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  136. Un peu, oui. Parfois je me protège des critiques, et parfois je les écoute. Parce que quand je les écoute, ça me motive.
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  138. SO FOOT 2017
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